La préférence pour les renforcements signalés aversifs ; une interprétation par les effets de contexte - article ; n°3 ; vol.84, pg 399-410
13 pages
Français

La préférence pour les renforcements signalés aversifs ; une interprétation par les effets de contexte - article ; n°3 ; vol.84, pg 399-410

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
13 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

L'année psychologique - Année 1984 - Volume 84 - Numéro 3 - Pages 399-410
Résumé
Le phénomène de préférence pour les chocs signalés (PSS) a été longtemps considéré comme un paradoxe (Biederman et Furedy, 1979) défiant les explications fondées sur les théories classiques du conditionnement aversif. Toutefois, les hypothèses portant sur la valeur informatise des stimuli (Lockard, 1963), le rôle d'éventuelles réponses préparatoires (Perkins, Seyman, Levis et Spencer, 1966) ou sur celui de l' « intervalle de sécurité » (Seligman, 1968 ; Badia et al., 1972) se sont toutes révélées en contradiction avec certains faits expérimentaux. Une interprétation récente de Fanselow (1980) montre qu'en réalité le paradoxe n'est qu'apparent et que le PSS peut être aisément expliqué à partir de la compétition entre le signal et les stimuli contextuels selon le modèle développé par Wagner et Rescorla (1972) à propos des stimuli composés.
Mots clés : conditionnement, chocs signalés.
Summary : The preference for signaled shock phenomenon : a context effects interpretation.
The preference for signaled shock phenomenon (PSS) has long been considered by many theorists as a paradox for the classical theories of aversive conditioning (Biederman & Furedy, 1979). A recent reinterpre-tation of the PSS phenomenon was proposed by Fanselow (1980) following the theoretical assumptions of the Wagner-Rescorla model (Wagner & Rescorla, 1972). Thus, Fanselow's Contextual Fear Hypothesis challenges previous interpretations such as the Information Hypothesis (Lockard, 1963), the Preparatory Response Hypothesis (Perkins, Seymans, Lewis & Spencer, 1966) and the Safety Signal Hypothesis (Seligman, 1968 ; Badia et al, 1972). The experimental results obtained by Fanselow are presented and their theoretical implications discussed.
Keywords : conditioning, signaled shock phenomenon.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1984
Nombre de lectures 14
Langue Français

Extrait

Michel Launay
La préférence pour les renforcements signalés aversifs ; une
interprétation par les effets de contexte
In: L'année psychologique. 1984 vol. 84, n°3. pp. 399-410.
Résumé
Le phénomène de préférence pour les chocs signalés (PSS) a été longtemps considéré comme un paradoxe (Biederman et
Furedy, 1979) défiant les explications fondées sur les théories classiques du conditionnement aversif. Toutefois, les hypothèses
portant sur la valeur informatise des stimuli (Lockard, 1963), le rôle d'éventuelles réponses préparatoires (Perkins, Seyman,
Levis et Spencer, 1966) ou sur celui de l' « intervalle de sécurité » (Seligman, 1968 ; Badia et al., 1972) se sont toutes révélées
en contradiction avec certains faits expérimentaux. Une interprétation récente de Fanselow (1980) montre qu'en réalité le
paradoxe n'est qu'apparent et que le PSS peut être aisément expliqué à partir de la compétition entre le signal et les stimuli
contextuels selon le modèle développé par Wagner et Rescorla (1972) à propos des stimuli composés.
Mots clés : conditionnement, chocs signalés.
Abstract
Summary : The preference for signaled shock phenomenon : a context effects interpretation.
The preference for signaled shock phenomenon (PSS) has long been considered by many theorists as a paradox for the classical
theories of aversive conditioning (Biederman & Furedy, 1979). A recent reinterpre-tation of the PSS phenomenon was proposed
by Fanselow (1980) following the theoretical assumptions of the Wagner-Rescorla model (Wagner & Rescorla, 1972). Thus,
Fanselow's Contextual Fear Hypothesis challenges previous interpretations such as the Information Hypothesis (Lockard, 1963),
the Preparatory Response (Perkins, Seymans, Lewis & Spencer, 1966) and the Safety Signal Hypothesis (Seligman,
1968 ; Badia et al, 1972). The experimental results obtained by Fanselow are presented and their theoretical implications
discussed.
Keywords : conditioning, signaled shock phenomenon.
Citer ce document / Cite this document :
Launay Michel. La préférence pour les renforcements signalés aversifs ; une interprétation par les effets de contexte. In:
L'année psychologique. 1984 vol. 84, n°3. pp. 399-410.
doi : 10.3406/psy.1984.29035
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1984_num_84_3_29035L'Année Psychologique, 1984, 84, 399-410
Laboratoire de Psychologie expérimenlale el comparée
Université Paul-Valéry1
LA PRÉFÉRENCE POUR LES RENFORCEMENTS
SIGNALÉS AVERSIFS : UNE INTERPRÉTATION
PAR LES EFFETS DE CONTEXTE
par Michel Launay
SUMMARY : The preference for signaled shock phenomenon : a context
effects interpretation.
The preference for signaled shock phenomenon (PSS) has long been
considered by many theorists as a paradox for the classical theories of
aversive conditioning (Biederman & Furedy, 1979). A recent reinterpre-
tation of the PSS phenomenon was proposed by Fanselow (1980) following
the theoretical assumptions of the Wagner-Rescorla model (Wagner cf>
Rescorla, 1972). Thus, Fanselow's Contextual Fear Hypothesis challenges
previous interpretations such as the Information (Lockard,
1963), the Preparatory Response Hypothesis (Perkins, Seymans, Lewis
& Spencer, 1966) and the Safety Signal Hypothesis (Seligman, 1968 ;
Badia et al, 1972). The experimental results obtained by Fanselow are
presented and their theoretical implications discussed.
Keywords : conditioning, signaled shock phenomenon.
Dans une série d'expériences datant d'une vingtaine d'années,
Lockard (1963) démontrait pour la première fois, chez l'animal
que lorsqu'un événement aversif (i.e. un choc électrique) est
inévitable, le sujet préfère généralement une situation où cet
événement est précédé d'un signal à une situation où ce même survient de façon imprévisible.
Ce phénomène, décrit depuis sous le nom de préférence pour
les chocs signalés (PSS), a donné lieu à de nombreuses recherches
expérimentales, tant chez l'Homme (voir Perruchet, 1981) que
1. bp 4053, 34032 Montpellier Cedex. 400 Michel Launay
chez l'animal (Badia, Harsh et Abott, 1979 ; Harsh, 1978) et à
plusieurs tentatives d'explication (Lockard, 1963 ; Perkins, 1968 ;
Badia et al., 1979 ; Seligman, 1968). En dépit de certains échecs
à reproduire le PSS (Biederman et Furedy, 1976, 1979 ; Furedy
et Biederman, 1976) dus sans doute aux procédures utilisées, la
préférence pour les chocs signalés a pu être obtenue par la plu
part des auteurs et chez différentes espèces animales telles que le
rat (Lockard, 1963), le pigeon (Griffin, Honaker, Jones et
Pynes, 1974) ou le poisson rouge (Fisher et Badia, 1975) et chez
l'Homme (Badia, Suter et Lewis, 1967 ; Lanzetta et Driscoll,
1966). Mais si la reproductibilité du phénomène semble désormais
bien établie (Biederman, Furedy et Beatty, 1981 ; Biederman,
Furedy, Heighington et Wong, 1982), il n'en est pas de même
en ce qui concerne son interprétation théorique.
La difficulté tient à ce que l'existence même du PSS pose un
problème en apparence paradoxal aux théories du conditionne
ment aversif : en effet, un stimulus neutre associé à un agent
de renforcement aversif est supposé acquérir lui-même une valeur
aversive (Miller, 1948 ; Overmier, 1979 ; Pavlov, 1927). Dans une
situation où l'événement aversif est inévitable et où la réponse
du sujet consiste à choisir entre la présence ou l'absence du signal,
on s'attendrait donc à ce que le sujet choisisse la seconde éventual
ité en raison des propriétés aversives du signal. Or on observe
généralement la préférence opposée. Les principales hypothèses
proposées jusqu'à présent se sont efforcées de résoudre ce paradoxe
en formulant des explications ad hoc, spécifiques de la situation
de PSS. Ainsi, l'hypothèse de la valeur informative du signal
(Berlyne, 1960 ; Lockard, 1963), suppose que tout stimulus qui
prédit un événement quelconque de l'environnement acquiert
de ce fait une valeur de renforcement positif, ce qui augmente
en retour la probabilité d'émission de la réponse qui produit le
signal. L'hypothèse des réponses préparatoires suggérée par
Perkins (1968), confère également au signal une valeur de ren
forcement dans la mesure où celui-ci permettrait au sujet une
préparation au choc qui réduirait le niveau d'aversité global de
la situation. Enfin, l'hypothèse du signal de sécurité, proposée
par Seligman (1968) et reprise par Badia et al. (1979), repose sur
le fait que le signal délimite deux périodes distinctes, une période
de danger associée à la présence du signal et terminée par le choc,
et une période de sécurité, associée à l'absence du signal, où le
choc n'est jamais délivré (intervalle inter-essai ou ITI). Les préférence pour les renforcements 401 La
stimulus corrélés avec l' ITI de la condition signalée deviendraient
alors des signaux de sécurité qui renforceraient les réponses de
choix du programme signalé (Badia et Culbertson, 1972). Un
argument essentiel en faveur de cette hypothèse est la nécessité
d'associer, aux programmes signalé et non signalé, des stimulus
discriminatifs spécifiques permettant au sujet d'identifier la
conditions de renforcement en vigueur. En l'absence de tels
stimulus, la préférence pour la condition signalée disparaît
(Badia et Culbertson, 1972, 1974).
Une caractéristique commune à ces différentes hypothèses
réside dans la valeur de renforcement positif accordée au signal.
Cette conception, de type S-B, rend bien compte de l'apprentis
sage d'une réaction instrumentale qui traduit la préférence pour
la condition signalée, mais entre en contradiction avec la loi
bien établie du conditionnement classique qui fait dépendre la
valeur associative d'un stimulus conditionnel de la nature appet
itive ou aversive du absolu, c'est-à-dire de celle de
l'agent de renforcement.
Une alternative à ces hypothèses a été proposée récemment
par Fanselow (1980 a) pour résoudre le problème du paradoxe du
PSS. Elle consiste à trouver une explication du phénomène qui
soit compatible avec les théories du conditio

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents