La qualité du travail mental et les Lois de l exercice et de la fatigue - article ; n°1 ; vol.27, pg 23-41
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Description

L'année psychologique - Année 1926 - Volume 27 - Numéro 1 - Pages 23-41
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1926
Nombre de lectures 7
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Marcel Foucault
II.La qualité du travail mental et les Lois de l'exercice et de la
fatigue
In: L'année psychologique. 1926 vol. 27. pp. 23-41.
Citer ce document / Cite this document :
Foucault Marcel. II.La qualité du travail mental et les Lois de l'exercice et de la fatigue. In: L'année psychologique. 1926 vol. 27.
pp. 23-41.
doi : 10.3406/psy.1926.6311
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1926_num_27_1_6311■

II
LA QUALITÉ DU TRAVAIL MENTAL ET LES LOIS
DE LEXERCICE ET DE LA FATIGUE
Par M. Foucault
I. — BUT ET DESCRIPTION GÉNÉRALE
DES EXPÉRIENCES
Dans des expériences déjà anciennes, faites sur des additions
de nombres d'un chiffre au moyen des cahiers de Kräpelin, j'ai
mesuré les valeurs de l'exercice, par les économies réalisées sur
le temps nécessaire pour faire une colonne d'additions : j'ai
établi que ces économies vont en croissant à mesure que la
durée du travail d'exercice augmente, et que la dépendance des
économies à l'égard du travail d'exercice est exprimée d'une
façon passablement exacte par une branche ascendante d'hy
perbole. C'est la première loi de l'exercice, au sujet de laquelle
je dois faire remarquer que cette croissance régulière de l'exer
cice ne se révèle qu'à la condition de séparer l'exercice de la
fatigue : j'ai réalisé cette séparation en assurant aux sujets,
après chaque colonne, un temps de repos au moins égal, et
généralement supérieur, au de travail, et je pense avoir
de cette façon éliminé la fatigue, ou, du moins, l'avoir rendue
négligeable K
Plus tard, j'ai étendu ces expériences en les faisant avec des
1. Études sur l'exercice dans le travail mentai, Année Psychologique, XX,
p. 97.(1914). 24 MÉMOIRES ORIGINAUX
sujets nouveaux, et j'en ai tiré une deuxième loi, suivant la
quelle les temps nécessaires pour faire une colonne d'additions
dans les mêmes conditions s'ordonnent suivant une courbe
qui est une branche descendante d'hyperbole. J'ai trouvé en
outre que la même loi s'applique aux temps nécessaires pour
fixer des séries de 12 mots français dans des séances séparées
par des intervalles d'une semaine, et qu'elle s'applique encore
aux temps nécessaires pour lire sur un appareil, dont le sujet
règle le mouvement à volonté, des séries de 30 mots artificiels1.
Entre temps, j'ai étudié la fatigue, en faisant faire, à des
sujets exercés, des additions dans lesquelles le repos était sup
primé, et où, par suite, il se produisait une fatigue légère. Il en
est résulté que le temps des colonnes successives allait en crois
sant, mais que cette croissance était ralentie par une défense
d'abord spontanée, et ensuite consciente, contre la fatigue, et
qu'enfin le travail arrivait à s'organiser, de façon à atteindre
une vitesse normale qu'il était possible de conserver presque
indéfiniment ou du moins pendant un temps très long 2.
Que ces lois de l'exercice, et sans doute aussi celle de la fatigue,
s'appliquent à toute espèce de travail mental, c'est ce qui me
paraît très probable, en raison du fait que la deuxième loi s'est
montrée comme gouvernant les temps de fixation et les temps
de lecture aussi bien que ceux d'addition. Toutefois la diffé
rence qualitative entre le travail d'addition, celui de mémoris
ation et celui de lecture, est tellement grande que les expé
riences dont je viens de parler, très propres à fonder une uni
versalisation des lois qu'elles manifestent, ne nous permettent
pas de voir ce qui reste stable et ce qui change quand la nature
ou qualité du travail est modifiée. Il m'a donc semblé utile de
chercher comment les lois de l'exercice et de la fatigue s'ap
pliquent à des formes de travail mental qui ne diffèrent pas
aussi considérablement les unes des autres, et qui peuvent par
suite être hiérarchisées au point de vue de leur caractère intel
lectuel. C'est ainsi que j'ai été amené à étudier comparative
ment, à ce point de vue, les quatre opérations d'arithmétique.
J'ai fait imprimer quatre feuilles, contenant chacune 81 opé
rations aussi simples que possible, toutes différentes, divisées
en 9 colonnes de 9 opérations : une feuille d'additions, une de
1. Extension de la loi de l'exercice dans le travail mental, Journal de Psy
chologie, XVII, p. 673 (1920).
2. Expériences sur la fatigue mentalo, Revue Philosophique, 1915, I, p. 505. .

.
FOUCAULT. LA QUALITE DD TRAVAIL MENTAL ET LES LOIS, ETC. 25 M.
soustractions, une de multiplications, une de divisions. Au reste,
je donne dans le tableau I, à titre de spécimen, la première
colonne de chacune des quatre feuilles : les colonnes suivantes
sont composées d'une manière analogue. La partie droite de la
colonne reste en blanc pour que les sujets y inscrivent le résul
tat de l'opération.
TABLEAU I
Première colonne de chacune des quatre feuilles
Addition! Soiisliactions M ulliplica ions Divisions
J n 9 + 5 = 9 X 3 = 8 28 - Q + 2 = 9 5 = 6 X 1 = O -z= 4 72 n X 4 — 1 = 8 + 9 = 15 2 6 = - 4- 1 9 = 3 lt 7 X 9 4 = 12
1 = 7 — 5 + 6 = 3 6 X 8 = 35
9 =r 4- 3 = 6 = 4 10 1 X 7 = 54
— — V — -f- 9 = 3 1 14 5 X 5 = 12
— = 6 + 3 = 7 1 8 X 6 4 •= 4 »n — 9 = 4 X 2 = 7 + 6 = 12 21
J*ai pris d'abord comme sujets mes élèves de la Faculté et
je leur ai fait faire les quatre feuilles d'opérations en quatre
séances séparées par des intervalles d'au moins une semaine.
La première partie des expériences avait pour but de chercher
comment se comporte l'exercice, ou, plus précisément, de cher
cher si les temps des 9 colonnes successives d'une même page
s'ordonnent suivant une hyperbole quand le temps de travail
nécessaire pour faire une colonne est suivi d'un de repos
suffisant pour qu'il ne puisse pas se produire une fatigue appréc
iable. — Afin de réaliser des conditions d'uniformité aussi
complètes que possible, j'ai divisé mes sujets en groupes de
quatre : le premier de chaque groupe a fait d'abord les addi
tions, puis les soustractions, puis les multiplications, et enfin
les divisions ; le deuxième sujet a commencé par les soustract
ions, et ainsi de suite. En réunissant les résultats obtenus par
les quatre sujets, et en les considérant comme s'ils étaient four
nis par un seul sujet, je pense avoir réparti d'une façon uni
forme l'influence, incertaine, mais possible, que le travail fait
sur une espèce d'opérations pourrait avoir, au point de vue de
l'exercice, sur les autres espèces. J'ai obtenu ainsi 7 groupes
de 4 sujets. — Naturellement, quelle que fût l'espèce d'opéra- 26 MÉMOIRES ORIGINAUX
tions, les temps de travail étaient séparés par des temps de
repos : en fait, le temps de travail pour une colonne, et le temps
de repos qui suivait, formaient un total d'une minute. Pendant
le repos, la feuille était recouverte, pour empêcher le sujet de
faire mentalement les opérations dont il devait écrire le résultat
dans la minute suivante. — Gomme appendice à cette pre
mière partie des expériences, j'ai fait faire à un groupe de 4 su
jets une deuxième série d'opérations, en tout semblable à la
première, afin de voir si l'exercice se manifesterait encore d'une
façon appréciable après la première série.
La deuxième partie a été consacrée à la recherche de la fa
tigue : les mêmes pages d'opérations ont été refaites dans le
même ordre, mais sans repos, et j'ai noté les temps des colonnes
successives au moyen d'un compteur à aiguille double.
Dans les deux cas, après chaque expérience, les sujets étaient
invités à rédiger une observation subjective, répondant à un
questionnaire. Ce questionnaire portait sur les images ou mou
vements d'articulation qui pouvaient avoir accompagné la
perception visuelle des nombres, sur la façon dont le résultat
de l'opération avait été trouvé, sur la forme (visuelle, auditive
ou motrice) sous laquelle le résultat s'était présenté, et sur les
causes qui pouvaient avoir accéléré ou ralenti le travail/Dans
les e

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