La répartition spatiale des minorités ethniques dans un État providence : les leçons des Pays-Bas 1970-1990 - article ; n°2 ; vol.8, pg 241-255
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Description

Espace, populations, sociétés - Année 1990 - Volume 8 - Numéro 2 - Pages 241-255
Ethnie Residential Patterns in a Welfare State. Lessons from the Netherlands 1970-1990.
The relation between residential patterns and the development of the overall social position of immigrant groups has been a major topic in the study of residence for almost a century. The general assumption, corroborated mainly by studies of American cities, is that there is a positive correlation between residential dispersion and success on the labour market. However the Amsterdam situation does not confirm this accepted wisdom. The housing situation of the immigrants in Amsterdam has developed positively during the last decades, whereas at the same time their situation on the labour market has deteriorated. This discrepancy is explained by the strong welfare state control over housing that makes the distribution of houses independent of the distribution mechanisms operative on the labour market.
La relation entre les répartitions résidentielles et la position sociale des groupes immigrés a été un des aspects majeurs des études de localisation résidentielle depuis près d'un siècle. L'hypothèse générale, souvent corroborée par des analyses des villes américaines, est qu'il existe une corrélation positive entre dispersion résidentielle et chances sur le marché du travail. Cependant le cas d'Amsterdam ne confirme pas cette idée. Au cours des dernières décennies, les conditions de logement des immigrés se sont améliorées à Amsterdam, alors qu'en même temps, leur situation sur le marché du travail s'est détériorée, dette divergence est expliquée par le contrôle rigoureux de l'Etat-providence sur le marché du logement. Il rend les mécanismes d'allocation des logement indépendants de ceux qui régissent le marché du travail.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 42
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

J.M.M. van Amersfoort
La répartition spatiale des minorités ethniques dans un État
providence : les leçons des Pays-Bas 1970-1990
In: Espace, populations, sociétés, 1990-2. Les communautés étrangères en Europe - Foreign Communities in
Europe. pp. 241-255.
Abstract
Ethnie Residential Patterns in a Welfare State. Lessons from the Netherlands 1970-1990.
The relation between residential patterns and the development of the overall social position of immigrant groups has been a
major topic in the study of residence for almost a century. The general assumption, corroborated mainly by studies of American
cities, is that there is a positive correlation between residential dispersion and success on the labour market. However the
Amsterdam situation does not confirm this accepted wisdom. The housing situation of the immigrants in Amsterdam has
developed positively during the last decades, whereas at the same time their situation on the labour market has deteriorated. This
discrepancy is explained by the strong welfare state control over housing that makes the distribution of houses independent of
the distribution mechanisms operative on the labour market.
Résumé
La relation entre les répartitions résidentielles et la position sociale des groupes immigrés a été un des aspects majeurs des
études de localisation résidentielle depuis près d'un siècle. L'hypothèse générale, souvent corroborée par des analyses des villes
américaines, est qu'il existe une corrélation positive entre dispersion résidentielle et chances sur le marché du travail. Cependant
le cas d'Amsterdam ne confirme pas cette idée. Au cours des dernières décennies, les conditions de logement des immigrés se
sont améliorées à Amsterdam, alors qu'en même temps, leur situation sur le marché du travail s'est détériorée, dette divergence
est expliquée par le contrôle rigoureux de l'Etat-providence sur le marché du logement. Il rend les mécanismes d'allocation des
logement indépendants de ceux qui régissent le marché du travail.
Citer ce document / Cite this document :
van Amersfoort J.M.M. La répartition spatiale des minorités ethniques dans un État providence : les leçons des Pays-Bas 1970-
1990. In: Espace, populations, sociétés, 1990-2. Les communautés étrangères en Europe - Foreign Communities in Europe. pp.
241-255.
doi : 10.3406/espos.1990.1398
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/espos_0755-7809_1990_num_8_2_1398van AMERSFOORT Instituut voor Sociale Geografie, J.M.M.
Universiteit van Amsterdam
Jodenbreestraat 23
1011 NH Amsterdam
Pays-Bas
La répartition spatiale
des minorités ethniques
dans un Etat-providence:
les leçons des Pays-Bas 1970-1990
INTRODUCTION
La littérature classique sur la ségrégation laire, mais détermine aussi le degré de par
ticipation sociale (1963). Si les répartitions spatiale (Park e.a., 1925, voir aussi Peach,
spatiales ne sont pas seulement l'expression 1975) affirme d'emblée que les répartitions
de la position sociale, mais exercent aussi résidentielles constituent entre autres une
une influence indépendante sur la particimesure de la distance sociale entre les dif
pation future à la société, il devrait donc férents groupes sociaux. Il est évident que
des groupes vivant dans des lieux différents être possible d'utiliser des répartitions spa
tiales pour améliorer la participation ont moins de chances d'entrer en interac
tion que ceux qui partagent un même ter sociale de certains groupes. C'est la con
ritoire. Tant les conflits que la coopération clusion à laquelle Hawley était arrivé il y
sont donc moins probables. Mais la cova a cinquante ans déjà (Hawley, cité dans
Peach, 1975, p. 104). Il s'agit d'une conriation des caractéristiques sociales et de la
clusion politiquement fort importante dans ségrégation résidentielle ne révèle pas si la
les Etats-providence, où les autorités (locaest une cause ou un effet des
les) contrôlent en grande partie l'accès au interactions sociales et de la communicat
logement. Le cas néerlandais nous permettion. Il faut donc réfléchir à la nature des
relations entre ces phénomènes. Lieberson ra cependant de montrer que les change
ments sociaux récents ont rendu cette idée en particulier a pu montrer que la ségréga
tion résidentielle ne résulte pas seulement caduque. Il nous faut auparavant explici
ter certains concepts. de la participation sociale à des champs tels
que le marché du travail et le système
TERMES ET DEFINITIONS
ce groupe au point où (pratiquement) La répartition spatiale d'un groupe donné
l'ensemble de ce groupe vit dans ce terridans une population totale peut correspon
toire et y constitue la population exclusive. dre à trois idéaux types différents,
Il s'agit donc d'un vrai ghetto. a) L'institutionnalisation du territoire de 242
Figure 1 : Une typologie des répartitions résidentielles ment d'institutions publiques dans leurs
effets locaux. Pratiquement toutes les insLa La concentration en
titutions sont organisées sur une base spaconcentration nombres absolus influence
est le la nature des tiale (écoles, hôpitaux, bureaux de police,
résultat institutions locales clubs sportifs, églises... etc.). La concentde oui non ration d'un groupe de population spécifi
Facteurs quartier zone de que doit alors se situer à une échelle
généraux ethnique concentration suffisamment large pour qu'elle devienne
Structures visible au niveau du fonctionnement de ce
légales et type d'institutions.
tements L'explication de l'existence d'un ghetto Ghetto X
devient alors complètement différente de nalisés celle d'un quartier ethnique ou d'une zone
de concentration ethnique. Les deux der
b) Une zone habitée en prépondérance par niers sont le résultat de processus de diffé
un groupe donné, sans que l'ensemble de renciation qui traversent l'ensemble de la
ce ne vive exclusivement dans ce ter société et qui touchent tous les individus et
ritoire et sans qu'il n'en représente l'ensem les catégories (par exemple le prix du loge
ble de la population. Nous appelons ceci ment). Dans la mesure où l'on peut expli
un «quartier ethnique». quer les répartitions spatiales par ces
c) Une zone où un groupe de population facteurs généraux, on peut supposer qu'ils
est surreprésenté par rapport à son impor diminuent d'importance lorsqu'avec le
tance dans la population totale, bien qu'il temps, une population immigrée adopte
ne représente sur ce territoire qu'une minor des caractéristiques de plus en plus similai
ité numérique. Nous parlerons dans ce cas res à celles de la population hôte. C'est ce
de «zone de concentration». qui s'est passé de fait avec les Polonais, Ita
L'utilisation concrète de ces concepts sous- liens et autres groupes européens aux Etats-
entend en plus une série de décisions arbi Unis. Les concentrations spatiales causées
traires. On ne trouvera que très rarement par ces facteurs généraux ne peuvent jamais
une zone habitée à 100% par un groupe de aboutir à un ghetto, mais elles peuvent
population spécifique, sans qu'au même varier d'intensité au point que l'on puisse
moment un membre de ce groupe ne vive distinguer des quartiers ethniques de sim
à un autre endroit. Même sous le nazisme, ples zones de concentration. La différence
certains Juifs réusissaient à vivre en dehors se situe dans le nombre absolu impliqué
des ghettos, tandis que des non- Juifs y rés dans la Dans le cas d'un
idaient. La distinction décisive est que la quartier ethnique les institutions locales
concentration dans un ghetto est telle reflètent le caractère ethnique de la zone.
qu'elle ne peut être maintenue que par une Les magasins, écoles, églises, et hôpitaux
vigilance constante aux frontières du sont ethniques d'origine ou se sont adapt
ghetto. Toutes les pratiques institutionnal és à la clientèle spécifique. Par contre dans
isées (parmi lesquelles certaines sont ill les zones de concentration, le groupe eth
égales!) pour maintenir les Noirs à nique ne forme qu'une minorité, certes
l'extérieur des quartiers blancs aux Usa, en identifiable, dans l'ensemble de la popula
sont une illustration. tion du quartier. Il est également intéres
Une seconde décision doit être prise quant sant de noter que des quartiers ethniques
à la di

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