La révision des accords nominal et verbal chez l enfant - article ; n°2 ; vol.101, pg 221-245
27 pages
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La révision des accords nominal et verbal chez l'enfant - article ; n°2 ; vol.101, pg 221-245

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Description

L'année psychologique - Année 2001 - Volume 101 - Numéro 2 - Pages 221-245
Summary : Nominal and verbal agreement revision in children.
This experiment aims to investigate the stage during which « rule proceduralisation », with regard to nominal and verbal agreement, occurs. Analysing the performance obtained from children in their 2nd, 3rd and 4th years of primary school, in two types of tasks (write a dictated word (noun or verb) in context with its grammatical agreement ; identify and correct an error involving the same agreements), we found that there is a period (2nd and 3rd years of primary school) during which the children are more able to detect and correct an agreement error, than to produce the same agreement during word production. These results are explained in terms of the cognitive cost difference between these different activities. They show that the skill required in the production of inflection markers, used to indicate if the word is singular or plural, is preceded by another lesser known skill, in the area of spelling revision.
Key words : written production, spelling revision, nominal agreement, verbal agreement, spelling development.
Résumé
L'objectif de l'expérience ici rapportée est d'étudier la phase de procéduralisation de règles relatives à l'accord nominal et à l'accord verbal. En analysant les performances obtenues par des enfants de 2e, 3e et 4e années primaires dans deux types de tâches : 1/ écrire un mot dicté (nom ou verbe) en contexte en produisant son accord ; 2/ détecter et corriger une erreur impliquant les mêmes accords, nous mettons en évidence qu'il existe une période (2e et 3e années primaire) au cours de laquelle les enfants s'avèrent plus performants pour détecter et corriger une erreur d'accord que pour gérer ce même accord en production de mots. Ces résultats sont interprétés en termes de différence de coût cognitif entre ces différentes activités. Ils révèlent que l'expertise en production de marques flexionnelles du nombre est précédée d'une autre expertise, moins connue, dans le domaine de la révision orthographique.
Mots-clés : production écrite, révision orthographique, accord nominal, accord verbal, développement de l'orthographe.
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2001
Nombre de lectures 41
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

P. Largy
La révision des accords nominal et verbal chez l'enfant
In: L'année psychologique. 2001 vol. 101, n°2. pp. 221-245.
Citer ce document / Cite this document :
Largy P. La révision des accords nominal et verbal chez l'enfant. In: L'année psychologique. 2001 vol. 101, n°2. pp. 221-245.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_2001_num_101_2_29554Abstract
Summary : Nominal and verbal agreement revision in children.
This experiment aims to investigate the stage during which « rule proceduralisation », with regard to
nominal and verbal agreement, occurs. Analysing the performance obtained from children in their 2nd,
3rd and 4th years of primary school, in two types of tasks (write a dictated word (noun or verb) in
context with its grammatical agreement ; identify and correct an error involving the same agreements),
we found that there is a period (2nd and 3rd years of primary school) during which the children are more
able to detect and correct an agreement error, than to produce the same agreement during word
production. These results are explained in terms of the cognitive cost difference between these different
activities. They show that the skill required in the production of inflection markers, used to indicate if the
word is singular or plural, is preceded by another lesser known skill, in the area of spelling revision.
Key words : written production, spelling revision, nominal agreement, verbal agreement, spelling
development.
Résumé
L'objectif de l'expérience ici rapportée est d'étudier la phase de procéduralisation de règles relatives à
l'accord nominal et à l'accord verbal. En analysant les performances obtenues par des enfants de 2e,
3e et 4e années primaires dans deux types de tâches : 1/ écrire un mot dicté (nom ou verbe) en
contexte en produisant son accord ; 2/ détecter et corriger une erreur impliquant les mêmes accords,
nous mettons en évidence qu'il existe une période (2e et 3e années primaire) au cours de laquelle les
enfants s'avèrent plus performants pour détecter et corriger une erreur d'accord que pour gérer ce
même accord en production de mots. Ces résultats sont interprétés en termes de différence de coût
cognitif entre ces différentes activités. Ils révèlent que l'expertise en production de marques
flexionnelles du nombre est précédée d'une autre expertise, moins connue, dans le domaine de la
révision orthographique.
Mots-clés : production écrite, révision orthographique, accord nominal, accord verbal, développement
de l'orthographe.L'Année psychologique, 2001, 101, 221-245
Université de Rouen
PS Y. CO, E.A. 17801
LA REVISION DES ACCORDS
NOMINAL ET VERBAL CHEZ L'ENFANT
par Pierre LARGY2
SUMMARY : Nominal and verbal agreement revision in children.
This experiment aims to investigate the stage during which « rule
proceduralisation », with regard to nominal and verbal agreement, occurs.
3rd and 4th years Analysing the performance obtained from children in their 2nd,
of primary school, in two types of tasks (write a dictated word (noun or verb) in
context with its grammatical agreement ; identify and correct an error involving
the same agreements), we found that there is a period (2nd and 3rd years of
primary school) during which the children are more able to detect and correct an
agreement error, than to produce the same agreement during word production.
These results are explained in terms of the cognitive cost difference between
these different activities. They show that the skill required in the production of
inflection markers, used to indicate if the word is singular or plural, is preceded
by another lesser known skill, in the area of spelling revision.
Key words : written production, spelling revision, nominal agreement,
verbal agreement, spelling development.
L'erreur d'accord orthographique est fréquente chez l'appre
nant mais aussi quasi inévitable chez l'adulte qui a une pratique
courante de l'écrit (Fayol, Largy et Lemaire, 1994). Une phase
Je souhaite remercier Michel Fayol pour ses précieux commentaires sur la
version initiale de cet article.
1. Université de Rouen, UFR de Psychologie, 76821 Mont-Saint-Aignan
Cedex.
2. E-mail : pierre.largy@epeire.univ-rouen.fr. 222 Pierre Largy
de révision du déjà écrit s'avère donc indispensable pour pallier
les faiblesses de l'activité de production. C'est cette activité de
révision orthographique que nous étudions chez l'enfant de
deuxième, troisième et quatrième années primaires, complétant
ainsi l'étude de Totereau, Thevenin et Fayol (1997) qui a com
mencé d'étudier les compétences d'enfants d'âge scolaire dans les
domaines de la compréhension des marques flexionnelles du plu
riel et de la production écrite de ces marques. Notre étude se
concentre plus spécifiquement sur une phase du processus
d'acquisition peu étudiée jusqu'alors, celle de la procéduralisa-
tion de l'accord. En effet, il s'agit de faire le point sur les perfo
rmances de jeunes scrip teurs en matière de détection-correction
d'erreurs orthographiques à une période où leur production des
marques flexionnelles n'est pas encore automatisée et où ils com
mettent encore de nombreuses erreurs d'accord (Fayol, Hupet et
Largy, 1999).
Le domaine de recherche de la rédaction de textes s'est déjà
longuement intéressé à l'activité de révision (Fayol, 1997). En
effet, le modèle original sur la de Hayes et Flower
(1980) comporte trois composantes majeures : 1 / l'enviro
nnement de la tâche, incluant tous les facteurs extérieurs au
rédacteur et qui influencent la réalisation de cette tâche ; 2 / les
processus cognitifs impliqués dans la rédaction : la planification
(décider quoi et comment écrire), la traduction (transformer les
plans en texte rédigé) et la révision (améliorer le texte exis
tant) ; 3 / la mémoire à long terme du rédacteur. Dans cette
perspective, la révision est conçue comme un processus aut
onome comprenant les activités de relecture du texte déjà pro
duit, ainsi que les procédures mises en oeuvre pour le corriger
(Piolat et Roussey, 1991-1992). Plus généralement, la révision
est considérée comme une activité recursive pouvant apparaître
à n'importe quel moment du processus de la production écrite
mais pouvant également s'exercer après que la rédaction a été
effectuée (Faigley et Witte, 1984). L'activité de révision elle-
même a fait l'objet de différents modèles, qui sont autant de
façons particulières d'en aborder la représentation ; le plus
récent et le plus complet étant celui de Butterfield, Hacker et
Albertson (1996).
Les travaux conduits dans le champ de la révision disti
nguent généralement les révisions de surface (orthographe, ponc
tuation, etc.) de celles affectant la signification du texte. La révision orthographique 223
L'analyse de la nature et de la quantité des révisions a mis en
évidence un effet de l'âge et/ou du niveau d'expertise. Elle a
montré, entre autres choses, que les révisions de surface sont
toujours plus fréquentes que celles portant sur le sens (e.g.,
Yagelski, 1995) et qu'elles consistent essentiellement en des
changements de bas niveau chez les scripteurs inexpérimentés
(e.g., Roussey, 1991). L'échec de la révision est souvent expli
qué en termes de surcharge cognitive en mémoire de tra
vail (cf. McCutchen, Kerr et Francis, 1994). Cette surcharge
interviendrait soit au cours de l'activité révisionnelle,
soit avant, lors de la production. Hacker (1994) considère ainsi
que les scripteurs révisent plus la « surface » que la signification
du texte, parce que les révisions de « surface » sont moins
coûteuses.
De fait, on sait que le coût des différentes opérations cogni-
tives est un déterminant de leur mise en œuvre. Kellogg (1998)
note que la lecture, processus de base du système de contrôle,
nécessite des ressources, à la fois, de la boucle phonologique et de
l'administrateur central. Il précise cependant que la demande la
plus forte provient de la révision, non de la lecture, et que cette
exigence porte sur l'administrateur central. Selon lui, la révision
revêt un grand nombre de formes de coût variable, « depuis la
détection d'une erreur de programmation motrice jusqu'à une
r

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