La santé des plus pauvres
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Les personnes aux revenus les plus faibles se perçoivent en moins bonne santé que le reste de la population. Si elles déclarent moins fréquemment certaines maladies courantes, comme celles des yeux, elles sont en revanche plus nombreuses, adultes comme enfants, à souffrir de certaines pathologies comme les maladies de l’appareil digestif ; 11 % des plus pauvres souffrent de caries contre 6 % du reste de la population. Elles vont par ailleurs moins souvent chez le médecin, surtout chez les spécialistes. Elles sont également moins bien couvertes : 22 % d’entre elles n’ont pas de complémentaire santé contre 7 % du reste de la population. Enfin, la prévention et le dépistage sont des pratiques beaucoup moins répandues parmi les personnes les plus pauvres, contribuant à creuser encore l’écart entre elles et le reste de la population. Les Français aux revenus les plus faibles se déclarent un peu plus souvent en mauvaise santé Une consultation plus faible des médecins, surtout des spécialistes Une surreprésentation des problèmes dentaires Les enfants sont également concernés La prévention est moins fréquente

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Langue Français

Extrait

N° 1161 - OCTOBRE 2007
Prix : 2,30€
La santé des plus pauvres
Thibaut de Saint Pol, division Conditions de vie des ménages, Insee
es personnes aux revenus les plus Une consultation plus faible
faibles se perçoivent en moins des médecins, surtoutLbonne santé que le reste de la des spécialistes
population. Si elles déclarent moins fré-
Ce jugement négatif n’entraîne pas pour autant
quemment certaines maladies couran-
une plus forte consommation médicale. Les
tes, comme celles des yeux, elles sont individus ayant les revenus les plus bas sont
en revanche plus nombreuses, adultes ainsi plus nombreux à ne pas avoir consulté de
comme enfants, à souffrir de certaines médecin généraliste au cours de l’année précé-
dente (graphique 2). C’est le cas de 21 % despathologies comme les maladies de
moins de 50 ans contre 17 % pour le reste de lal’appareil digestif ; 11 % des plus pau-
population du même âge. Mais la différence est
vres souffrent de caries contre 6 % du
surtout sensible dans la consultation de méde-
reste de la population. Elles vont par ail- cins spécialistes (graphique 3). Ainsi, 53 % des
leurs moins souvent chez le médecin, sur- individus de moins de 50 ans ayant de faibles
tout chez les spécialistes. Elles sont revenus n’ont pas consulté de médecin
spécialiste au cours de l’année précédenteégalement moins bien couvertes : 22 %
contre seulement 40 % du reste de la popula-d’entre elles n’ont pas de complémen-
tion. L’écart est un peu plus faible pour les 50
tairesantécontre7%du restedelapo-
pulation. Enfin, la prévention et le
dépistage sont des pratiques beaucoup
moins répandues parmi les personnes
Perception par l'individu
les plus pauvres, contribuant à creuser
de son état de santé général
encore l’écart entre elles et le reste de la
Individus de moins de 50 anspopulation.
Très mauvais
Mauvais
MoyenLes personnes ayant les plus bas revenus
(définition) jugent en moyenne leur santé plus
Bonmauvaise (graphique 1) : 8 % d’entre eux
déclarent que leur santé est « mauvaise » ou
Très bon« très mauvaise » contre seulement 4 % du
reste de la population.
Individus de 50 ans et plus
L’écart croît avec l’âge : il est de 6 points pour
les individus ayant au moins 50 ans, âge à par- Très mauvais
tir duquel 14 % des plus pauvres jugent leur
santé mauvaise ou très mauvaise contre 8 % Mauvais
du reste de la population. À l’opposé, 31 % des
individus de moins de 50 ans ayant de faibles Moyen
revenus jugent leur santé « très bonne » (contre
35 % du reste de la population) et 7 % des 50 Bon
ans et plus (contre 12 %).
De même, lorsqu’on interroge les adultes sur la Très bon
manière dont ils jugent leur état de santé actuel
010 20 30 40 50 60par rapport à l’année précédente à la même %
Reste de la populationIndividus ayant de bas revenusépoque, les individus les plus pauvres sont 16 %
Lecture : 31 % des individus de moins de 50 ans ayant de bas revenusà le juger « plutôt moins bon » ou « beaucoup
jugent leur état de santé général très bon.
moins bon » alors que ce n’est le cas que de 12 % Source : enquête Santé 2003, Insee.
du reste de la population.
INSEE
PREMIEREans et plus (46 % contre 35 %), mais il Ces écarts en matière de santé peuvent Une surreprésentation
reste important. en effet provenir de la contrainte financière des problèmes dentaires
Cependant, lorsqu’ils ont consulté un qui pèse sur les plus pauvres, malgré la
médecin généraliste au cours de l’année mise en place de la couverture maladie Les plus pauvres sont proportionnelle-
précédente, les individus les plus pau- universelle (CMU) et de sa complémen- ment moins nombreux à déclarer certai-
vres sont plus nombreux à lui avoir rendu taire. D’une part, les plus pauvres ne nes pathologies courantes. Par exemple,
visite fréquemment, surtout pour les plus demandent pas toujours à en bénéficier, 51 % d’entre eux déclarent au moins une
âgés, ces visites fréquentes allant sou- d’autre part, leurs ressources peuvent être maladie de l’œil et de ses annexes,
vent de pair avec une perception mau- supérieures au plafond requis pour l’affilia- comme la myopie ou l’hypermétropie,
vaise ou très mauvaise de leur santé. tion. Ainsi, 22 % des individus ayant de fai- contre 60 % du reste de la population
Ainsi 14 % des individus de moins de 50 bles revenus n’ont pas de complémentaire (tableau 1). Cet écart étonnant peut être
ans ayant de bas revenus l’ont consulté santé (CMU comprise) alors que ce n’est le attribué à un sous-diagnostic des patho-
plus de 6 fois au cours de l’année précé- cas que de 7 % du reste de la population. logies chez les plus pauvres qui consul-
dente contre 10 % pour les autres indivi- Se soigner revient donc plus cher à ces per- tent moins souvent les médecins, mais
dus du même âge. Cette proportion sonnes non couvertes puisqu’elles ne sont aussi à un retard de diagnostic, par
passe à 33 % pour les 50 ans et plus remboursées que sur la base de la sécurité exemple pour les maladies chroniques. Il
(contre 23 % pour le reste de la popula- sociale obligatoire. En revanche, les per- s’explique aussi sans doute par une
tion du même âge). Pour les consulta- sonnes les plus pauvres fréquentent davan- sous-déclaration de leurs pathologies par
tions de spécialistes, généralement plus tage les hôpitaux. Ainsi, 19 % de celles de les individus les plus pauvres qui auraient
chères, la contrainte financière joue un 50 ans et plus ont été hospitalisées au tendance à ne pas traduire certains
rôle important et les plus pauvres y ont moins une fois (au moins une nuit ou un symptômes en termes de maladies.
moins recours. Toutefois, plus ils consul- jour, à l’hôpital ou bien à domicile) au cours Malgré la sous-déclaration, certaines
tent fréquemment, plus l’écart avec le de l’année précédente contre 16 % du reste pathologies sont plus répandues chez
reste de la population se réduit. de la population du même âge. les personnes ayant de bas revenus.
C’est le cas en particulier des maladies
de l’appareil digestif. Ainsi, 20 % d’entre Nombre de visites chez un médecin généraliste au cours des 12 derniers mois
elles souffrent d’une pathologie de l’ap-
pareil digestif contre 17 % du reste de la
% Individus de moins de 50 ans % Individus de 50 ans et plus
50 50 population. Parmi les pathologies de
l’appareil digestif, les caries dentaires
40 40 sont les plus fréquentes : 11 % des plus
pauvres souffrent en effet de caries
30 30 contre 6 % du reste de la population.
Après 50 ans viennent s’ajouter les mala-
20 20 dies de l’appareil circulatoire (48 % contre
44 %), comme les rhumatismes ou les
10 10
varices, mais aussi les maladies
ostéo-articulaires, des muscles et du
0 0
tissu conjonctif (43 % contre 40 %),0 1ou2 3à6 7à12 plus de 12 0 1ou2 3à6 7à12 plus de 12
Individus ayant de bas revenus Reste de la population comme l’arthrose ou les maux de dos.
Lecture : 20,8 % des individus de moins de 50 ans ayant de bas revenus n’ont effectué aucune visite chez un médecin généra-
liste au cours des 12 derniers mois.
Source : enquête Santé 2003, Insee.
Les enfants sont
Nombre de visites chez un médecin spécialiste au cours des 12 derniers mois également concernés
% Individus de moins de 50 ans % Individus de 50 ans et plus
60 60 Chez les enfants, on retrouve une forte
prévalence des problèmes de dents par
50 50 rapport aux autres maladies (tableau 2).
Non seulement les enfants des ména-
40 40
ges les plus modestes sont moins nom-
breux à bénéficier d’un suivi en
3030
orthodontie (6% contre 10 % des autres
enfants), mais ils ont également plus de20 20
caries (6 % contre 2 %). Cette proportion
1010 est toutefois bien inférieure à celle des
adultes (graphique 4). C’est pour les
00 18-35 ans que ces taux sont les plus éle-0 1 2 ou 3 4 à 9 10 et plus 0 1 2 ou 3 4 à 9 10 et plus
Individus ayant de bas revenus Reste de la population vés avec 16 % des plus pauvres qui
Lecture : 52,8 % des individus de moins de 50 ans ayant de bas revenus n’ont effectué aucune visite chez un médecin spécia- souffrent de caries. L’écart entre les indi-

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