La suggestibilité chez des enfants d école de sept à douze ans - article ; n°1 ; vol.18, pg 362-388
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Description

L'année psychologique - Année 1911 - Volume 18 - Numéro 1 - Pages 362-388
27 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1911
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

A. Giroud
La suggestibilité chez des enfants d'école de sept à douze ans
In: L'année psychologique. 1911 vol. 18. pp. 362-388.
Citer ce document / Cite this document :
Giroud A. La suggestibilité chez des enfants d'école de sept à douze ans. In: L'année psychologique. 1911 vol. 18. pp. 362-388.
doi : 10.3406/psy.1911.3862
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1911_num_18_1_3862XIV
LA SUGGESTIBILITÉ
CHEZ DES ENFANTS D'ÉCOLE
DE SEPT A DOUZE ANS
Nous avions entrepris l'année dernière au laboratoire de la
Sorbonne, sous la direction de M. Binet, une série d'expériences
de suggestibilité.
Ces expériences préliminaires devaient servir de préparation
et d'orientation à d'autres séries d'expériences plus complètes
et plus étendues. Nous cherchions à déterminer d'une façon
approximative le degré moyen de suggestibilité des enfants
d'après leur âge, afin d'avoir des points de repère qui nous
permettent de comparer la suggestibilité d'un enfant à celle
des enfants de son âge.
En essayant ces expériences, nous avons perfectionné et
arrêté leur technique de manière à ce qu'elles soient d'un emploi
facile. Puis, pour nous rendre compte s'il y avait lieu d'orga
niser de nouvelles expériences pour étudier telle ou telle sugges-
t ibilité particulière qui se serait révélée pendant les premières
expériences, nous avons noté, avec le plus de détails possibles,
les observations qu'il nous était donné de faire sur les enfants;
enfin, après chaque expérience nous posions au sujet une série
de questions, pour essayer de découvrir le mécanisme psycho
logique de la suggestibilité.
En nous traçant le plan général des expériences, le maître
dont avons aujourd'hui à déplorer la perte, nous avait
dit que le terme suggestibilité devait recouvrir bien des processus
psychologiques différents, mais que des expériences faites d'une
façon intelligente, minutieuse, attentive, pouvaient nous con
vaincre de l'existence de ces processus bien mieux et d'une
façon bien plus exacte que tous les raisonnements et que toutes
les hypothèses.
Chaque semaine nous rendions compte à Binet de nos tr
avaux. Il les examinait et les discutait point par point, nous
mettant en garde contre les erreurs possibles, mais nous aidant GIROUD. — SUGGESTIBILITÉ CHEZ DES ENFANTS D'ÉCOLE 363 A.
surtout à voir clair, à mettre un peu d'ordre dans nos observat
ions, et à trouver le fil conducteur qui pouvait nous guider
dans nos recherches. Nous y avons travaillé avec enthousiasme
plusieurs semaines, soutenus par l'activité et la bonne humeur
de notre Maître, et lorsqu'au printemps il parut se désintéresser
de nos recherches, ne nous encourageant plus à travailler,
comme c'était son habitude, nous pensâmes que notre travail
l'avait déçu, sans pressentir que ce désintérêt avait pour
cause son mauvais état de santé.
Ces recherches, qui n'ont pas été complètement terminées,
ont donc été poursuivies dans un double but :
1° Nous rendre compte, par l'analyse individuelle de chaque
enfant, de quelle façon la suggestibilité agit;
2° Observer les différents degrés de suggestibilité, qui varient
suivant l'âge de l'enfant, et établir, s'il y avait lieu, des
moyennes par âge.
C'est cette double recherche et ses résultats que nous allons
exposer ici.
Nous avons fait ces expériences avec 34 enfants de 7 à 12 ans.
Ces enfants appartenaient à deux écoles primaires.
Nous sommes heureux de pouvoir exprimer ici notre recon
naissance à Mme Thévenot qui nous a toujours accueilli dans
son école avec la plus charmante amabilité, et au dévoué coll
aborateur de Binet, M. Vaney, directeur du laboratoire de la
rue Grange-aux-Belles, dont la bienveillance et la complaisance
inlassables facilitent toujours notre tâche.
I
LES EXPÉRIENCES
Nous avons, pour faire cette étude, repris des épreuves que
Binet avait faites il y a plusieurs années et qu'il a publiées
dans son ouvrage sur la suggestibilité. Nous devions faire
cinq séries d'expériences.
lre et 2e séries. Suggestion produite par l'influence d'une
idée directrice :
1° Au moyen d'une série de lignes dont les 5 premières aug
mentent et dont les 15 dernières sont égales ;
2° Au moyen d'une série de cubes semblables comme appa
rence, mais dont les 5 premiers augmentent de poids d'une
façon régulière, et dont les 10 derniers sont égaux. 364 MÉMOIRES ORIGINAUX
3e série. Suggestion produite par influence personnelle :
Nous présentons à l'enfant des couleurs différentes. Nous
nous assurons qu'il connaît le nom de chacune d'elles et au
moment où, sur notre demande, il va écrire l'un de ces noms
sur une feuille de papier, nous lui suggérons, en le lui nommant,
un autre nom de couleur.
4e série. Suggestion exercée par une action personnelle au
moyen d'un interrogatoire :
On met sous les yeux de l'enfant, pendant un temps assez
court, différents objets, puis on lui pose sur ces objets, des
questions qui exerceront sur lui une suggestion modérée ou une
suggestion forte. Exemples :
Suggestion modérée. — Parmi les objets soumis à l'observation
de l'enfant se trouve un timbre non oblitéré. On demandera à : Le timbre porte-t-il le cachet de la poste?
Suggestion forte. — Dans ce cas-là on ne dira plus à l'enfant :
le timbre porte-t-il le cachet de la poste? Mais : il y a dans le
coin à droite le cachet de la poste ; quel nom de ville peut-on dis
tinguer sur ce ?
5e série. Expériences décelant l'automatisme des enfants :
— Ces expériences devaient être faites au moyen d'un appareil
fort simple, dont on trouvera la description détaillée dans le
livre de Binet : La suggestibilité.
Nous n'avons achevé que les trois premières séries dont voici
la technique.
Technique.
lre expérience (Expérience des lignes). — On présente à l'enfant,
successivement, 20 lignes tracées à l'encre sur une feuille blanche
de 14 cm. de longueur. Les 5 premières lignes ont 12, 24, 36, 48 et
60 mm., les 15 autres ont 60 mm. Toutes ces lignes sont tracées
parallèlement, mais les 15 dernières sont à des distances variables
de la marge. Il est indispensable que l'enfant ait l'impression du
changement des lignes; pour cela il est assez commode de faire
apparaître les lignes dans une ouverture ayant 14 cm. de longueur
et 2 cm. de hauteur. La présentation de chaque ligne ne dépasse
pas 5 secondes.
On place deyant l'enfant une feuille de cahier quadrillé, sur le
bord gauche de laquelle on a tracé une marge à 1 cm. de ce bord,
et on dit à l'enfant :
« Nous allons, mon ami, faire une expérience de coup d'oeil, nous
allons voir si vous êtes capable de vous rendre compte de la longueur
d'une ligne; je vais vous montrer des lignes, vous les regarderez
chacune une seule fois, puis vous les reproduirez de suite sur ce GIROUD. — SUGGESTIBILITÉ CHEZ DES ENFANTS D'ÉCOLE 365 A.
cahier, vous ne tracerez pas la ligne mais vous indiquerez sa lon
gueur par un point à partir de cette marge, vous n'indiquerez pas
deux longueurs sur la même ligne, vous les mettrez les unes au-des
sous des autres. »
Les jeunes enfants ne comprennent pas toujours immédiatement;
il faut leur donner les indications d'une façon claire en joignant le
geste à la parole, et, s'il est nécessaire, leur faire répéter l'explica
tion afin de se rendre compte s'ils ont compris.
Malgré cela, quelques-uns des enfants de 7 ans auxquels nous
avons fait faire l'expérience n'ont pu comprendre qu'ils devaient
marquer par un point la longueur des lignes, et ils se sont entêtés à
tracer les lignes tout entières. Gela ne semble pas avoir altéré beau
coup l'influence de l'idée directrice.
2e expérience (expérience des boites). — On place devant
l'enfant une série de 15 boîtes d'apparence semblable, le poids des
5 premières augmente, elles pèsent 20, 40, 60, 80 et 100 gr., les
10 suivantes pèsent 100 gr.
On dit à l'enfant : « Voi

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