Le calvarium de l Ours brun (Ursus arclos L.) pleistocène de la grotte de Malarnaud (Ariège). - article ; n°1 ; vol.9, pg 127-137
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Le calvarium de l'Ours brun (Ursus arclos L.) pleistocène de la grotte de Malarnaud (Ariège). - article ; n°1 ; vol.9, pg 127-137

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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1948 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 127-137
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1948
Nombre de lectures 26
Langue Français

Extrait

Marcel A. J. Couturier
Le calvarium de l'Ours brun (Ursus arclos L.) pleistocène de la
grotte de Malarnaud (Ariège).
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, IX° Série, tome 9, 1948. pp. 127-137.
Citer ce document / Cite this document :
Couturier Marcel A. J. Le calvarium de l'Ours brun (Ursus arclos L.) pleistocène de la grotte de Malarnaud (Ariège). In: Bulletins
et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, IX° Série, tome 9, 1948. pp. 127-137.
doi : 10.3406/bmsap.1948.2832
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1948_num_9_1_2832LE CALVARIUM DE L'OURS BRUN
(Ursus arclos L.)
PLEISTOCENE DE LA GROTTE DE MALARNAUD
(Ariège)
par le D' Marcel A. J. COUTURIER
Si les débris fossiles de l'Ours des cavernes (U. spelaeus) sont
extrêmement nombreux, ceux de l'Ours brun sont beaucoup
plus rares, en particulier les têtes osseuses complètes ou presque
complètes. Cette carence de matériel de l'espèce brune a provo
qué chez les paléontologistes des conclusions hâtives, que j'e
stime bien provisoires. La situation phylogénique de la forme
arctoïde par rapport à la forme spéléoïde est à réviser complète
ment.
Aussi, je m'estime privilégié d'avoir eu l'honneur d'étudier
une tête osseuse d'Ours brun fossile grâce à l'obligeance du célè
bre archéologue, le comte H. Bégouen ; je le remercie vivement
et respectueusement non seulement de m'avoir confié cette pièce
rare, mais aussi de m'avoir donné d'utiles renseignements sur
tout ce qui se rapporte à la station d'où elle provient. Je remercie
cordialement mes deux confrères le Dr Ch. Bennejeant, de Cle
rmont-Ferrand, et le Dr F. E. Koby, de Bâle, pour leurs précieux
conseils.
Situation de la grotte de Malarnaud.
Cette grotte est située sur la rive gauche des gorges de l'Arizer
entre Durban et le Mas-d'Azil (Ariège). Elle s'ouvre par plusieurs
entrées dans la falaise abrupte qui borde le plateau de Monseron^
L'abord en est difficile, dangereux même ; l'Homme pleistocene
devait y accéder par une entrée plus commode, actuellement
obstruée.
Historique.
La station de Malarnaud a été découverte en 1883 par M. Bour-
ret, instituteur, qui y pratiqua les premières fouilles en compagnie- 128 SOCIETE D ANTHROPOLOGIE DE PARIS
de Félix Regnault. C'est Bourret qui découvrit la tête osseuse qui
fait l'objet de cette étude. Filhol, Cartailhac et M. Boule visi
tèrent aussi la grotte ; malheureusement, par la suite elle fut
bouleversée par des fouilleurs incompétents. Depuis 1925, le
Dr L. Pales y a fait une série de campagnes aussi intéressantes
qu'heureuses.
Industrie et faune.
UUrsus spelaeus y est assez abondant et, d'après le comte
Fig. 1. — Calvarium de Varclos fossile de Malarnaud (Ariège), en norma lateralis
(Gr. 127 x 330).
H. Bégouen, il s'agit de sujets plutôt jeunes, représentés surtout
par des fémurs, des mandibules, une épiphyse inférieure d'hu
mérus. Le Bison et le Cheval y apparaissent, ainsi que la base
d'une ramure de Renne antérieure à l'Aurignacien ; Bourret a
obtenu des harpons, magdaléniens, mais l'ensemble est d'allure
moustérienne. La tête osseuse ďarclos se trouvait dans un niveau
moustérien. Pales a signalé des dents néanderthaloïdes.
Matériel.
La tête osseuse, sans la mandibule, est presque complète et en
bon état. Manquent l'arc zygomatique droit, la partie posté
rieure (3 cm) de l'arc gauche, les 6 incisives, les
2 canines et la Mi droite. La substance osseuse est à peu près
intacte. Très fossilisée, cette tête très lourde pèse 1.680 gr. Elle
était entourée d'un limon jaunâtre, légèrement calcaire, résul- Dr A. J. COUTURIER. — LE CALVARIUM DE L'OURS BRUN 129
tant probablement de l'action d'un ruissellement superficiel,
lié lui-même à des phénomènes de décalcification du calcaire de
la grotte.
Dimensions de la tête osseuse.
Longueur totale maximum , 0,321
— condylo-basale
— basi-cranienne 0,299
Largeur bizygomatique (0,182)
— bimastoïdienne . . ! 0,140
— (ou striction) orbitale 0,072
— (ou postorbitale 0,071
— au niveau des apophyses orbitaires postérieures et
supérieures 0,099
— au niveau des conduits auditifs externes 0,128
Diamètre intercondylien 0,072
Largeur de la voûte palatine entre les alvéoles des Prai .... 0,053
— de la les M2 0,052
— du rostre au niveau du bord externe des alvéoles
des canines 0,077
— du crâne au niveau des sutures temporo-pariétales. 0,102
Hauteur maximum du crâne au niveau de la suture fronto-
pariétale 0,130
Longueur des os nasaux 0,079
Largeur de la fosse sphénoïdale 0,030
Distance du bord libre du palatin à la suture sphéno-occipitale 0,075
Longueur de la suture intermaxillaire (interpalatine) sur la
ligne médiane 0,041
— de la suture interpalatine sur la ligne médiane ... 0,101
Diamètre antéro-postérieur du trou occipital 0,023
— transverse du trou occipital 0,032
Hauteur de l'occipital depuis la protubérance occipitale ex
terne à la partie supérieure du trou occipital. . . 0,070
Largeur de l'apophyse basilaire de l'occipital 0,057
Considérations morphologiques et phylogéniques tirées des
dimensions.
D'après sa longueur totale, le calvarium de Malarnaud se
place parmi les forts sujets actuels des Pyrénées, des Alpes et du
Caucase ; sur 22 sujets que je possède, il se classe 8e.
Fait inattendu, la longueur condylo-basale est égale à la longueur
totale, alors que, chez les sujets actuels, la différence est de 1 ou
2 cm entre ces deux dimensions. Morphologiquement cette égali
sation se traduit par un recul important de la partie inférieure de
l'occipital, qui correspond à un excès de développement de cet
os. Il en résulte que la face postérieure de l'occipital au lieu d'être
oblique, fortement excavée, orientée en bas et en arrière, est
presque verticale et regarde franchement en arrière. Je ne re-
BULL. ET MÉM. SOCIÉTÉ ANTHROP. DE PARIS, T. 9, 9e SÉRIE, 1948. 9 130 société d'anthropologie de paris
trouve cette disposition, toutefois à un degré beaucoup moindre,
que chez deux sujets subfossiles trouvés dans des grottes de la
Chartreuse et du Dévoluy, mais jamais chez les autres arctos
actuels, ni chez les spelaeus.
Comme il s'agit d'un sujet qui n'a point fini son développe
ment, car les sutures sont loin d'être obturées, et que d'autre part
il s'agit à mon avis vraisemblablement d'une femelle, puisque les
deux lignes temporales naissent de la protubérance occipitale
elle-même sans présence de crête sagittale vraie, il y a lieu de
considérer ces dimensions comme assez fortes ; en tout cas, au
cune tête osseuse des femelles de ma collection n'atteint une lon
gueur totale aussi grande.
La hauteur de la tête osseuse est également plus forte (0,130)
que chez les 25 sujets actuels de ma série où je trouve comme
chiffre maximum 0,124. La largeur du maxillaire supérieur au
niveau du bord externe de l'alvéole de la canine est de 0,077 ;
chez le plus fort de mes 26 sujets actuels je trouve 0,074. Cette
grande largeur du museau est également mise en évidence par la
largeur de la voûte palatine qui est dé 0,053 entre les Pmi et
de 0,052 entre les M?, dimensions supérieures à celles de mes
sujets actuels (0,049 et 0,049). Le museau de l'animal devait
être long puisque la suture intermaxillaire est de 0,041 contre
0,037 chez 18 sujets actuels. Mais c'est surtout la longueur de la
suture interpalatine qui milite en faveur d'un long museau car,
chez l'Ours de Malarnaud, je trouve le chiffre énorme de 0,101,
alors que le plus fort de mes 17 sujets actuels a 0,089 avec
une moyenne de 0,074, soit plus de 0,025 de moins.
De ces mensurations ressort également le grand développement
de la région occipitale, mis en évidence par le diamètre intercon-
dylien de 0,072 (au lieu de 0,068 chez le plus fort de mes 19 sujets
actuels), — par la hauteur de l'occipital, de la protubérance
externe à la partie supérieure du foramen magnum, qui est de
0,070 (contre 0,064 chez le plus grand de mes 21 sujets actuels),
— par la largeur de l'

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