Le développement des télécommunications : recherche comparative France-Bulgarie - article ; n°3 ; vol.20, pg 135-152

Pierre Dubois, Claude Durand, Claude Gilain

Description

Revue d’études comparatives Est-Ouest - Année 1989 - Volume 20 - Numéro 3 - Pages 135-152
Development of telecommunications : a comparative study France-Bulgaria
This article offers some conclusions relating to the telephonic branch of a comparative study of France and Bulgaria, which had to do with methods of decision-making in industrial enterprises, and which compared three branches - clothing, mechanical construction, and telephony. The study of the telephonic branch was carried out during 1985-1986. Three aspects were particularly singled out for comparison : the development of electronic switchboards, i.e. the emergence of a very sizeable technological leap ; the market in telecommunications, and finally employment, both in its nature and its modes of administration. We have been able to bring out the fact that the dissimilarities between the two countries are not to be found where one would a priori have expected them (the role of the authorities) but have to do rather with the state of the industrial fabric, with the place in it of the market, the labour market especially.
Cet article présente quelques conclusions concernant la branche téléphonie d'une étude comparative France-Bulgarie portant sur les modes de prises de décision dans les entreprises industrielles et qui confrontait trois branches : l'habillement, la construction mécanique et la téléphonie. L'enquête sur la branche téléphonie s'est déroulée au cours de l'année 1985-1986.
Trois aspects ont été plus particulièrement soumis à comparaison : le développement de la commutation électronique, c'est-à-dire le mode d'émergence d'un saut technologique très important ; le marché dans les télécommunications ; enfin l'emploi, à la fois quant à ses caractères et aux modalités de sa gestion. Nous avons pu mettre en évidence que les écarts entre les deux pays ne se situaient guère où on aurait pu a priori jes attendre (rôle de la puissance publique), mais concernait plutôt l'état du tissu industriel, l'insertion ou non au sein d'un marché porteur et surtout la situation du marché de l'emploi.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: REVUE_D-ETUDES_COMPARATIVES_EST-OUEST
• Publié le: 01 janvier 1989
• Nombre de lectures: 23
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Monsieur Pierre Dubois
Claude Durand
Claude Gilain
Le développement des télécommunications : recherche
comparative France-Bulgarie
In: Revue d’études comparatives Est-Ouest. Volume 20, 1989, N°3. pp. 135-152.
Abstract
Development of telecommunications : a comparative study France-Bulgaria
This article offers some conclusions relating to the telephonic branch of a comparative study of France and Bulgaria, which had to
do with methods of decision-making in industrial enterprises, and which compared three branches - clothing, mechanical
construction, and telephony. The study of the telephonic branch was carried out during 1985-1986. Three aspects were
particularly singled out for comparison : the development of electronic switchboards, i.e. the emergence of a very sizeable
technological leap ; the market in telecommunications, and finally employment, both in its nature and its modes of administration.
We have been able to bring out the fact that the dissimilarities between the two countries are not to be found where one would a
priori have expected them (the role of the authorities) but have to do rather with the state of the industrial fabric, with the place in
it of the market, the labour market especially.
Résumé
Cet article présente quelques conclusions concernant la branche téléphonie d'une étude comparative France-Bulgarie portant sur
les modes de prises de décision dans les entreprises industrielles et qui confrontait trois branches : l'habillement, la construction
mécanique et la téléphonie. L'enquête sur la branche téléphonie s'est déroulée au cours de l'année 1985-1986.
Trois aspects ont été plus particulièrement soumis à comparaison : le développement de la commutation électronique, c'est-à-
dire le mode d'émergence d'un saut technologique très important ; le marché dans les télécommunications ; enfin l'emploi, à la
fois quant à ses caractères et aux modalités de sa gestion. Nous avons pu mettre en évidence que les écarts entre les deux pays
ne se situaient guère où on aurait pu a priori jes attendre (rôle de la puissance publique), mais concernait plutôt l'état du tissu
industriel, l'insertion ou non au sein d'un marché porteur et surtout la situation du marché de l'emploi.
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Dubois Pierre, Durand Claude, Gilain Claude. Le développement des télécommunications : recherche comparative France-
Bulgarie. In: Revue d’études comparatives Est-Ouest. Volume 20, 1989, N°3. pp. 135-152.
doi : 10.3406/receo.1989.1427
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/receo_0338-0599_1989_num_20_3_1427Le développement
des Télécommunications :
Recherche comparative France-Bulgarie
Pierre DUBOIS, Claude DURAND, Claude GILAIN*
Cet article présente quelques conclusions concernant la branche tél
éphonie d'une étude comparative France-Bulgarie portant sur les modes de
prises de décision dans les entreprises industrielles et qui confrontait trois
branches : l'habillement, la construction mécanique et la téléphonie '.
I. QUELQUES PROBLÈMES DE LA RECHERCHE
1. L'objet
Notre idée de départ consistait à mettre en relation des enquêtes menées
dans des branches industrielles contrastées dans chacun des pays concer
nés : les caractéristiques spécifiques des systèmes sociaux concernés
devaient être ainsi plus aisément repérables.
i) La difficulté de mise en œuvre de cette idée provient d'abord du fait
suivant : on prétend croiser des résultats obtenus dans plusieurs branches
industrielles et plusieurs pays sur une question elle-même multidimension-
née : la « prise de décision » est en effet un objet largement polysémique.
Or il est bien connu que le terrain infléchit de façon très directive l'angle
d'étude d'un problème donné. Notre choix a consisté à « accepter » cette
interaction problématique-terrain plutôt qu'à la combattre.
H) Une deuxième difficulté provient de la nature de la structure indust
rielle des pays qui nous occupent, ou plus exactement de l'histoire
♦ Groupe de Sociologie du Travail, CNRS, Université Paris 7.
1. Pierre Dubois, Claude Durand, Claude Gilain, La prise de décision dans l'industrie,
étude comparative France-Bulgarie-Hongrie, 2 tomes, multigraphiés, Groupe de Socio
logie du Travail, Université Paris 7.
135 P. Dubois, C. Durand, C. Gilain
économique et sociale qui l'a modelée. Celle-ci est suffisamment différente
pour qu'une caractérisation commune des branches, même en termes assez
généraux, pose d'emblée problème. Mais en ce qui concerne la téléphonie,
notre choix a l'avantage de présenter une industrie qui, même en France,
se trouve directement dépendante de l'administration publique. C'est à
partir de cette branche que l'étude a pu s'infléchir vers l'observation de la
mise en œuvre d'une stratégie industrielle étatique.
Après avoir comparé les processus de décision sous l'angle de l'interface
État-entreprises et de la réponse organisationnelle de l'entreprise aux
contraintes qui l'enserrent, nous nous sommes donc intéressés à l'observa
tion d'une stratégie industrielle étatique. Intervient alors une étude plus
détaillée du développement du processus technologique, de son émergence
sur le marché interne et de sa conquête du marché extérieur.
Ont été traités les problèmes d'investissement technologique, les problè
mes du marché et les d'emploi. Mais ces paramètres jouent
différemment. Notamment, leur statut diffère d'un pays à l'autre dans la
mesure où la situation créée s'inverse à l'Est et à l'Ouest (et ceci est typique
du marché du travail) : marché en développement ou en récession, emploi
en sureffectif ou en pénurie. Et pourtant, ces économies dont les modes de
fonctionnement sont si différents retrouvent des problèmes communs : une
certaine interdépendance internationale, des exigences de productivité, des
formes de mobilisation de la main-d'œuvre. Peut-on en inférer que sous les
différences de méthode, s'imposent des objectifs permanents tels que
production, rentabilité, développement, de sorte que l'on doive parler de
« société industrielle » ?
Les matériaux que nous présentons ici ne permettent sans doute pas de
conclure mais se veulent une contribution à ce débat.
2. La méthode
Les équipes de recherche se sont donc accordées sur une méthodologie
commune, même quand celle-ci a dû affronter quelques obstacles dans le
recueil de documents : relative fermeture du groupe industriel français des
télécommunications compensée par l'ouverture de son partenaire administ
ratif : DGT, CNET ; restriction de l'administration bulgare à la diffusion
de certaines statistiques, contournée par des indications de tendances.
Malgré ce consensus dans les intensions, il est clair que d'importantes
déformations perceptives, liées à la nature des phénomènes observés,
pouvaient perturber la comparaison et ont provoqué en cours de route
malentendus et explications mutuelles : la planification ou le syndicat
n'ont pas le même sens en France et en Bulgarie, pas plus que le marché
ou les normes de production. Mais nous sommes là déjà dans l'analyse des
différences.
136 Télécommunications : France- Bulgarie
3. L'interprétation
Alors qu'un consensus relativement aisé est possible entre différentes
équipes sur les méthodes de recueil des données et leurs critères de validité,
le stade de l'analyse des données et de l'interprétation des résultats peut
révéler des difficultés plus délicates à surmonter en France : on estime que
la mise en évidence des obstacles au bon fonctionnement d'un processus
social est plus révélateur de ses dimensions que l'analyse d'un fonctionne
ment harmonieux ; c'est la thèse que nous soutenions dans une précédente
recherche sur l'autonomie ouvrière2 pour justifier notre choix d'une étude
des équipes autonomes de production à travers les raisons de leurs échecs.
Même si cette méthode n'a pas été appliquée dans cette recherche, elle
inspire certainement une perspective critique sur les r