Le multiplicateur de crédit généralisé : à propos d un article de J. Marchal et F. Poulon  ; n°4 ; vol.28, pg 627-643
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Le multiplicateur de crédit généralisé : à propos d'un article de J. Marchal et F. Poulon ; n°4 ; vol.28, pg 627-643

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Revue économique - Année 1977 - Volume 28 - Numéro 4 - Pages 627-643
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Publié le 01 janvier 1977
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Langue Français
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Extrait

Monsieur Gérard Maarek
Le multiplicateur de crédit généralisé : à propos d'un article de J.
Marchal et F. Poulon
In: Revue économique. Volume 28, n°4, 1977. pp. 627-643.
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Maarek Gérard. Le multiplicateur de crédit généralisé : à propos d'un article de J. Marchal et F. Poulon. In: Revue économique.
Volume 28, n°4, 1977. pp. 627-643.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1977_num_28_4_408341MULTIPLICATEUR DE CREDIT GENERALISE LE
A propos d'un article de J. Marchai et F. Poulon
Dans le numéro de mars 1976 de la Revue économique, MM. Jean
Marchai et Frédéric Poulon ont tenté de donner une nouvelle jeunesse à un
outil analytique — le multiplicateur de crédit — dont on aurait pu penser
que les mérites, mais aussi les insuffisances, étaient aujourd'hui parfait
ement répertoriés.
Cette étude doit retenir notre attention à un double titre :
— elle propose une description du processus de création monétaire où
sont parties prenantes d'autres intermédiaires financiers que les banques.
Ce qui avait été rarement tenté jusqu'ici dans la littérature économi
que de langue française ;
— elle introduit une méthode de calcul, dérivée de la théorie des chaînes
de Markov finies, qui pourrait s'avérer fructueuse à l'expérience.
La présente note de commentaires vise seulement à préciser la signi
fication économique du multiplicateur que pourrait faire perdre de vue
ce brillant exercice de formalisation.
Il est nécessaire en effet de rappeler que le mécanisme que décrit
l'analyse du multiplicateur n'est pas l'unique mode de création monétaire
et que, de plus, il n'est pas le mode dominant en France. Nous montre
rons qu'il ne s'agit là que d'une théorie partielle qui rend compte de cer
tains types de déplacements de l'équilibre du système monétaire, mais ne
permet pas la détermination de proprement dit.
Cette thèse sera illustrée à la fois dans le cas élémentaire où l'on ne
considère que la Banque centrale et les banques commerciales, mais aussi
dans le cas général traité par MM. Marchai et Poulon.
Nous avons aussi cherché à réinterpréter en termes économiques les
« multiplicateurs généralisés » qui ne sont définis que par référence à
des concepts probabilistes de « temps d'absorption ». Apparaît alors le
caractère relativement contingent de ces calculs : de nombreux autres mul- 628 REVUE ECONOMIQUE
tiplicateurs généralisés sont concevables qui rendent compte de déplace
ments plus ou moins spécifiques de l'équilibre.
Nous évoquerons enfin — ; sans proposer toutefois de solution — les
difficultés logiques que soulève la façon dont ont été prises en compte,
dans cet article, les durées de rotation des crédits.
I — Description comptable du système monétaire
Pour traiter de la création monétaire, il nous paraît indispensable de
disposer d'un cadre comptable où soient enregistrées les différentes opéra
tions de crédit et de débit entre agents financiers et non financiers, car à
tout moment les mouvements de la monnaie, comme la distribution de
crédit, se traduisent par des écritures aux bilans de deux au moins de ces
agents.
Dressons un tableau à double entrée dont les colonnes et les lignes
sont constituées par l'actif et le passif de ces bilans l. Les marges de ce
tableau sont par construction égales terme à terme.
TABLEAU 1
Agents créditeurs
BC IF, IF ANF
Agents débiteurs
BC D RO n R01 o /
RF10 RF1n /
I 1
I / 1
1 I
IF RF no D n RFn1 /
ANF C C n o C1 /
l'actif ressources 1. Nous et au d'emprunts négligerons passif. à tous long les terme, postes etc.. tels en que admettant fonds propres, qu'ils immobilisation, s'équilibrent à LE MULTIPLICATEUR DE CREDIT GENERALISE 629
Les symboles désignant les agents sont les suivants :
B C = Banque centrale ;
IF{ = Intermédiaire financier i ;
ANF = Agents non financiers.
Les quantités figurant dans le tableau ont pour signification :
RO,- =; réserves constituées par l'agent i à la Banque centrale (pour
l'essentiel il s'agit de réserves obligatoires) ;
Dj = montant des dépôts à vue ou à terme constitués par les ANF
auprès de l'IFj (Do désigne la quantité de billets en circula
tion) ;
RF^ = refinancement de IF* auprès de IFj (ou de BC pour / = 0) ;
Q =■ encours de crédit distribué par IF* (Co représente l'achat di
rect de titres par la Banque centrale auprès des ANF).
Une théorie de la création monétaire doit avoir pour objet d'expliquer
comment se déterminent à une date donnée les grandeurs figurant dans ce
tableau.
La théorie du multiplicateur de crédit ne répond pas à cette exigence,
car elle ne retient qu'un nombre trop restreint de relations pous aboutir
à la détermination de toutes les variables du tableau.
Voici ces relations et leur interprétation :
^ RFf + Co équilibre du bilan de 2 RO, + Do =
' ' la Banque centrale.
i = 1 ... n ROf + ^ RFU + C{ = ^ RFt-y + Dt- équilibre des bilans
'' ' des IF.
^ Dt- = M égalité de l'ensemble 2 Cf =
• ' des liquidités et de
leurs contreparties.
i = 1 . . . n D{ = b{ M chaque IF collecte
une part donnée de
l'ensemble des liqui
dités.
i = 1 . . . n ROt- = a{ D{ les réserves
res sont proportionn
elles aux dépôts.
Nous sommes donc en présence de (3 n + 1) équations indépendantes
alors qu'il s'agit de déterminer (n + 1) (n + 2) inconnues. Le système est
tous les cas insuffisamment déterminé {(n + 1) (n 4- 2) > 3 n + 1}. REVUE ECONOMIQUE 630
Pour n = 0, il n'existe aucun intermédiaire financier en dehors de la
Banque centrale, le tableau des créances et dettes est défini à un coefficient
d'échelle près :
D„ = Co
Pour n — 1, on juxtapose à la Banque centrale une banque commerc
iale. Le tableau prend alors la forme ci-dessous :
TABLEAU 2
BC "bc ANF
- RO BC D 0
- bc RF
ANF C o C1
Ce système conserve deux degrés de liberté qui peuvent être :
— un paramètre d'échelle pour l'ensemble du système ;
— la part des crédits Co/Co + Cx distribués directement par la Banque
centrale (achats de devises par exemple).
Même dans ce cas très simplifié, la théorie du multiplicateur de cré
dit ne contient donc pas suffisamment d'éléments pour permettre une déter
mination complète de l'équilibre.
II — Signification économique du multiplicateur
Le processus décrit dans les manuels et repris par MM. Marchai et
Poulon peut tout au plus s'interpréter comme un déplacement assez spéci
fique de cet équilibre.
Il s'agit de décrire ce qui se passe lorsque la Banque centrale achète
un titre de valeur unitaire à un agent non financier (c'est-à-dire consent un
crédit à l'émetteur de ce titre), en échange de billets, opération qui corre
spond à l'inscription ci-dessous : MULTIPLICATEUR DE CREDIT GENERALISE 631 LE
TABLEAU 3
+ 1
+ 1
II est aisé de montrer, moyennant différentes hypothèses sur le comporte
ment des banques et des demandeurs de crédits, qu'un nouvel équilibre 2
est atteint (au bout d'un temps théoriquement infini) et que cet
est obtenu en superposant au tableau initial, le tableau « varientiel » ci-
après, où m est le multiplicateur de crédit égal à — r— — — . 3 1 — (1 — a) (1 — b)
TABLEAU 4
- a(i-b)m bm
- 0 (l-b)m
+ 1 (i-a)(i-b)m
2. C'est-à-dire respectant les 3 n + 1 = 4 équations de structure énumérées
ci-dessus.
3. On se ramène à l'expression — — =- de l'article en changeant b en ' a + h \ — a REVUE ECONOMIQUE 632
On voit sur ce tableau que l'introduction d'une unité de monnaie cen
trale dans l'économie engendre l'apparition de m unités supplémentaires de
monnaie, sous forme de dépôts scripturaux et de billets.
Mais ce mode de création monétaire n'est pas le mode dominant en
France, car on ne pourrait expliquer ainsi l'important endettement des
banques commerciales vis-à-vis de la B

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