Le problème et la politique démographiques au Japon - article ; n°2 ; vol.7, pg 207-226
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Description

Population - Année 1952 - Volume 7 - Numéro 2 - Pages 207-226
De la restauration Meiji (1868) à la fin de la seconde guerre mondiale en 1945, le Japon a mené une politique d'expansion démographique ininterrompue . A la fin des hostilités, avec une économie ruinée, privée d'une partie de ses sources de matières premières et de ses courants d'échanges avec l'étranger, il a dû faire vivre, sur un territoire diminué de plus de 40 %, une population plus nombreuse qu'avant guerre et possédant de fortes possibilités d'accroissement en raison d'une structure favorable, acquise au cours d'un siècle de croissance continue. Jamais le problème de la population et des subsistances ne s'était posé, dans les temps modernes, avec autant d'acuité. Une première étude a paru dans Population n° 2, 195 1, sous la signature de M. Jean Robin. Il nous est donné aujourd'hui de publier un article de la personne la plus qualifiée au monde sur ce sujet. Il s'agit du Professeur Ayanori Okasaki, directeur de l'Institut japonais de population, dont il a été question dans le n° 4, 1951, de notre revue. Abordant successivement l'aspect économique, social et moral de la question, il brosse un tableau des difficultés rencontrées depuis sept ans, et montre en particulier que la situation demeure très préoccupante, malgré les efforts déployés.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1952
Nombre de lectures 82
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Ayanori Okasaki
Le problème et la politique démographiques au Japon
In: Population, 7e année, n°2, 1952 pp. 207-226.
Résumé
De la restauration Meiji (1868) à la fin de la seconde guerre mondiale en 1945, le Japon a mené une politique d'expansion
démographique ininterrompue . A la fin des hostilités, avec une économie ruinée, privée d'une partie de ses sources de matières
premières et de ses courants d'échanges avec l'étranger, il a dû faire vivre, sur un territoire diminué de plus de 40 %, une
population plus nombreuse qu'avant guerre et possédant de fortes possibilités d'accroissement en raison d'une structure
favorable, acquise au cours d'un siècle de croissance continue. Jamais le problème de la population et des subsistances ne
s'était posé, dans les temps modernes, avec autant d'acuité. Une première étude a paru dans Population n° 2, 195 1, sous la
signature de M. Jean Robin. Il nous est donné aujourd'hui de publier un article de la personne la plus qualifiée au monde sur ce
sujet. Il s'agit du Professeur Ayanori Okasaki, directeur de l'Institut japonais de population, dont il a été question dans le n° 4,
1951, de notre revue. Abordant successivement l'aspect économique, social et moral de la question, il brosse un tableau des
difficultés rencontrées depuis sept ans, et montre en particulier que la situation demeure très préoccupante, malgré les efforts
déployés.
Citer ce document / Cite this document :
Okasaki Ayanori. Le problème et la politique démographiques au Japon. In: Population, 7e année, n°2, 1952 pp. 207-226.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1952_num_7_2_2684LE PROBLÈME
ET LA POLITIQUE
DÉMOGRAPHIQUES
AU JAPON
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dans les temps modernes, avec autant d'acuité.
Une première étude a paru dans Population n° 2, 195 1,
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d'hui de publier un article de la personne la plus qualifiée au
monde sur ce sujet. Il s'agit du Professeur Ayanori Okasaki,
directeur de l'Institut japonais de population, dont il a été
question dans le n° 4, 1951, de notre revue.
Abordant successivement l'aspect économique, social et
moral de la question, il brosse un tableau des difficultés ren
contrées depuis sept ans, et montre en particulier que la situa
tion demeure très préoccupante, malgré les efforts déployés.
Introduction. Stationnaire pendant le Shôgounat des Tokugawa
(de 1603 à 1868), la population japonaise n'a pas
cessé d'augmenter depuis la Restauration Meiji (1868). En 1872,
le premier recensement de l'ère Meiji dénombrait 34.800.000 habi
tants. En 1896, après la guerre sino-japonaise, il y en avait
42.000.000. En 1906, après la guerre russo-japonaise, 47.000.000
et, en 1918, au moment de « l'émeute du riz », 54.700.000. Cet
accroissement de la population était dû seulement à l'excédent des
naissances sur les décès; la natalité s'étant maintenue, depuis 1896,
au-dessus de 30 %o.
Dès 1903, le « Traité pratique sur l'amélioration de la société »,
publié par le « Journal du Peuple », préconisa la nécessité de 208 LE PROBLÈME ET LA POLITIQUE DÉMOGRAPHIQUES AU JAPON
limiter les naissances, mais l'opinion publique ne se rallia pas à
cette recommandation, et d'ailleurs le gouvernement n'avait aucune
idée de l'urgence du problème. A cette époque, la vogue était à
l'impérialisme avec, comme mot d'ordre : prospérité nationale et
puissance militaire. De plus, l'industrialisation était en plein essor
et il ne paraissait pas y avoir de difficultés à nourrir la population.
En 1918, une révolte, dite « émeute populaire du riz », fut
causée par l'insuffisance des subsistances. On récolta, en 1917,
7.800.000 tonnes de riz, soit 555.000 de moins qu'en 1916; de plus,
715.000 furent distillées au lieu de 572.000 tonnes l'année
précédente, si bien qu'au 1er juillet 1918, il ne restait plus que
2.380.000 tonnes de riz, soit 286 gr. par personne et par jour,
jusqu'à la fin novembre, temps de la nouvelle récolte. L'inquiétude
était générale. La restriction de l'offre et l'accroissement de la
demande provoquèrent une hausse subite du prix du riz, qui
déclencha l'émeute. On dut importer du riz étranger et l'on se
préoccupa de mettre à exécution le plan de développement de la
culture du riz. Cette émeute marque une date dans l'histoire de
la population japonaise. Pour la première fois, le problème du
nombre des habitants et de leur subsistance était posé, et les
partisans de la limitation des naissances, voyant dans la fécondité
la cause de la ruine nationale, allaient devenir de plus en plus
nombreux.
En juillet 1927, le gouvernement nomma une commission pour
étudier les problèmes posés par l'accroissement de la population.
Mais, en réalité, cette commission étudia surtout le développement
économique du pays qui permettait à la population de continuer
à croître, plutôt que la limitation de cette population, conformé
ment à l'opinion d'une partie de la nation. Le gouvernement maint
enait donc fermement sa politique d'expansion démographique, et
continuait à interdire sévèrement la vente des appareils et des
produits contraceptifs. Toutefois, la hausse continuelle du coût
de la vie, après la première guerre mondiale, eut pour effet un
relèvement de l'âge moyen au mariage, surtout dans les villes,
et la proportion des ménages qui restreignirent leur descendance,
augmenta de plus en plus.
La natalité baissa lentement depuis son maximum 36,2 %o en
1920; mais, entre temps, la mortalité diminua également, si bien
que le taux d'accroissement naturel de la population ne changea
pas. Le public resta donc tout-à-fait ignorant de la tendance décrois
sante de la natalité, connue des seuls spécialistes : en mai 1933,
dans un article intitulé : « Perspectives de la population japonaise
pour le proche avenir », le Dr Teijiro Ouéda montra qu'à l'exemple
des pays d'Europe, la population japonaise croîtrait encore pendant
20 ans, et diminuerait ensuite. MM. Takeo Soda, Tomonaga
Nakagawa et Riichi Kawakami arrivèrent eux mêmes conclusions.
Le gouvernement ne prit aucune mesure pour ou contre la
limitation des naissances; en revanche, il s'efforça de diminuer la
mortalité, et en 1938, il détacha du Ministère de l'Intérieur, la LE PROBLÈME ET LA POLITIQUE DÉMOGRAPHIQUES AU JAPON 209
Direction de l'Hygiène et de la Santé publique, et créa le Ministère
du Bien-Etre Public.
En 1938, le taux brut de mortalité était de 17,4 %0, donc
beaucoup plus élevé que ceux des pays européens. La surmortalité
de la population japonaise portait surtout sur les jeunes enfants
(moins d'un an), et sur les adultes — - ces derniers présentaient en
particulier une mortalité par tuberculose anormalement forte ;
la décision prise par le gouvernement était donc opportune.
Le gouvernement fut surpris par les conséquences de l'incident
sino-japonais. La mortalité s'accrût légèrement, tandis que la natal
ité continua de décroître. Le taux brut de natalité passa de
30,8 %o en 1937 à 27,1 %0 en 1938, et à 26,6 %0 en 1939.
L'autorité militaire s'en émut, convaincue qu'une population nomb
reuse conditionne la puissance au combat, et elle fit élaborer un
plan d'expansion démographique auquel le conseil des ministres
donna son accord en janvier 1941. Ce plan n'était en somme que
la version japonaise de la politique d

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