Le quartier ou l école ? Déviance et sociabilité adolescente dans un collège de banlieue  - article ; n°4 ; vol.24, pg 377-401
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Le quartier ou l'école ? Déviance et sociabilité adolescente dans un collège de banlieue - article ; n°4 ; vol.24, pg 377-401

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Déviance et société - Année 2000 - Volume 24 - Numéro 4 - Pages 377-401
This article analyses the construction of deviance inside schools, based on the hypothesis that, while adolescents from urban deprived neighbourhoods enter junior high schools with their inclinations towards «school culture» or «street culture» already structured by other social environments, it is frequently inside schools, in interaction with school processes, that some of them develop deviant behaviours. The article explores three dimensions of adolescent sociability: the development of friendship networks, classroom sociability and inter-ethnic relationships. The conclusion emphasises the interactive dimension of the construction of deviance resulting from exchanges among pupils and between pupils and teachers and underlines some differences between French and immigrant pupils and between boys and girls.
Dieser Artikel interessiert sich für die Konstruktionen von Abweichung innerhalb der Schule. Es wird die Hypothese entwickelt, dass einige Jugendliche aus den Vorstadten, -französischer Herkunft oder Migrantlnnen -, die mit bestimmten bereits strukturierten Dispositionen in bezug auf die schulische Kultur oder die « Kultur der Straße » in die Schule kommen, in Auseinandersetzung mit den speziellen schulischen Prozessen abweichendes Verhalten entwickeln. Der Artikel analysiert dazu drei Dimensionen von Soziabilität : die Konstitution von Freundschaftsnetzwerken, die Soziabilität innerhalb der Klassen und die interethnischen Beziehungen. Dabei wird besonders die interaktive Dimension der Devianz hervorgehoben, die aus den Austauschprozessen zwischen den Schiilern und Schiilerinnen einerseits und zwi schen Schiilerinnen und Lehrerlnnen andererseits entsteht. Von besonderer Bedeutung sind dabei zudem die Unterschiede zwischen französischen und Migrantenschülerlnnen sowie zwischen Jungen und Mädchen.
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2000
Nombre de lectures 36
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Agnès van Zanten
Le quartier ou l'école ? Déviance et sociabilité adolescente dans
un collège de banlieue
In: Déviance et société. 2000 - Vol. 24 - N°4. pp. 377-401.
Abstract
This article analyses the construction of deviance inside schools, based on the hypothesis that, while adolescents from urban
deprived neighbourhoods enter junior high schools with their inclinations towards «school culture» or «street culture» already
structured by other social environments, it is frequently inside schools, in interaction with school processes, that some of them
develop deviant behaviours. The article explores three dimensions of adolescent sociability: the development of friendship
networks, classroom sociability and inter-ethnic relationships. The conclusion emphasises the interactive dimension of the
construction of deviance resulting from exchanges among pupils and between pupils and teachers and underlines some
differences between French and immigrant pupils and between boys and girls.
Zusammenfassung
Dieser Artikel interessiert sich für die Konstruktionen von Abweichung innerhalb der Schule. Es wird die Hypothese entwickelt,
dass einige Jugendliche aus den Vorstadten, -französischer Herkunft oder Migrantlnnen -, die mit bestimmten bereits
strukturierten Dispositionen in bezug auf die schulische Kultur oder die « Kultur der Straße » in die Schule kommen, in
Auseinandersetzung mit den speziellen schulischen Prozessen abweichendes Verhalten entwickeln. Der Artikel analysiert dazu
drei Dimensionen von Soziabilität : die Konstitution von Freundschaftsnetzwerken, die Soziabilität innerhalb der Klassen und die
interethnischen Beziehungen. Dabei wird besonders die interaktive Dimension der Devianz hervorgehoben, die aus den
Austauschprozessen zwischen den Schiilern und Schiilerinnen einerseits und zwi schen Schiilerinnen und Lehrerlnnen
andererseits entsteht. Von besonderer Bedeutung sind dabei zudem die Unterschiede zwischen französischen und
Migrantenschülerlnnen sowie zwischen Jungen und Mädchen.
Citer ce document / Cite this document :
van Zanten Agnès. Le quartier ou l'école ? Déviance et sociabilité adolescente dans un collège de banlieue . In: Déviance et
société. 2000 - Vol. 24 - N°4. pp. 377-401.
doi : 10.3406/ds.2000.1737
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ds_0378-7931_2000_num_24_4_1737Déviance et Société. 2000, Vol. 24, No 4, pp. 377-401
LE QUARTIER OU L'ECOLE?
DÉVIANCE ET SOCIABILITÉ ADOLESCENTE
DANS UN COLLÈGE DE BANLIEUE
A. VAN ZANTEN*
Cet article s'intéresse à la construction de la déviance dans l'espace scolaire à partir de
l'hypothèse que si les adolescents de banlieue, Français ou issus de l'immigration, entrent au
collège avec des dispositions vis-à-vis de la culture scolaire ou de la culture de la rue déjà par
tiellement structurées dans d'autres milieux de vie, c 'est très souvent à l 'intérieur même des éta
blissements d'enseignement que se développent, en interaction avec des processus proprement
scolaires, des conduites déviantes chez certains d'entre eux. L'article explore trois dimensions
différentes de la sociabilité: la constitution des réseaux amicaux, la sociabilité dans la classe et
les relations inter-ethniques. Il conclut en insistant sur la dimension interactive de la déviance
qui résulte des échanges entre les élèves, ainsi qu 'entre ceux-ci et les enseignants, et en soul
ignant des différences entre élèves Français et immigrés et entre garçons et filles.
Mots-clés: Déviance - Sociabilité - Adolescence - Collège
Les travaux portant sur la sociabilité des adolescents de milieu populaire ont de longue date
opéré une distinction entre deux modes de sociabilité: une plus centrée sur l'école et sur les
valeurs légitimes dans la société globale, l'autre plus orientée vers la rue et vers des valeurs
locales «déviantes » par rapport à celles de la société globale. Dans son étude désormais clas
sique d'un quartier italien pauvre aux États-Unis, W.R Whyte (1943) opposait ainsi les college
boys tournés vers les études et l'intégration dans la société américaine et les corner boys
menant des activités licites et illicites dans le quartier et s'intégrant ainsi à la société locale. De
même, en Grande-Bretagne, P. Willmott (1966) distinguait trois groupes différents au sein de la
communauté adolescente de Bethnal Green, quartier ouvrier de Londres : un groupe orienté
vers les valeurs des classes moyennes, un autre orienté vers les valeurs de la classe ouvrière et
un groupe de «révoltés » {rebels). Le rôle de l'institution scolaire dans la constitution des ident
ités tournées vers l'intégration scolaire et sociale est bien établi dans ce dernier ouvrage et, de
façon encore plus fine, dans d'autres études à caractère autobiographique ou ethnographique
portant sur les adolescents d'origine populaire britanniques reçus à l'examen d'entrée dans les
prestigieuses grammar schools (Hoggart, 1991 ; Young, Willmott, 1957). De façon conver
gente, il y apparaît clairement que l'école réussissait totalement à façonner la sociabilité de
cette petite minorité d'élèves en exigeant d'eux non pas un conformisme formel mais une véri
table adhésion à l'institution à travers le langage, les manières, la participation aux activités
culturelles et sportives organisées par l'école et le choix des amis.
En revanche, le rôle de l'école dans la construction des identités « déviantes », proches de la
culture de la rue, est plus controversé. Deux grandes tendances s'opposent: l'une, sous-jacente
dans l'ouvrage de Whyte, mais davantage développée dans la célèbre étude de P. Willis (1977),
considère que l'orientation vers les valeurs et les normes de la rue et la constitution d'une
* Observatoire sociologique du changement - CNRS - Fondation nationale des sciences politiques. Déviance et Société 378
sociabilité au sein des bandes délinquantes est largement indépendante de l'école. En effet,
pour Willis, si l'école constitue bel et bien le lieu d'expression d'une culture de la résistance,
elle intervient relativement peu dans l'élaboration de cette contre-culture qui se fonde sur le
mariage créatif des valeurs émanant de la culture ouvrière traditionnelle et de la culture
«jeune» et qui se construit dans l'interaction entre les groupes informels qui se constituent à
l'école et les groupes de voisinage. L'autre tendance accorde à l'école un rôle central dans la
structuration des pratiques déviantes. Dès les années 1950, A. Cohen (1955) avançait l'idée
que c'est à l'école que les jeunes de la classe ouvrière sont confrontés simultanément aux
idéaux sociaux légitimes - qui sont aussi ceux des classes moyennes dont les enseignants sont
les agents privilégiés - et à la difficulté d'atteindre ces idéaux par des voies légitimes, ce qui
est à l'origine de la recherche de solutions délinquantes permettant de satisfaire ces idéaux. Ce
sont cependant des études britanniques ultérieures qui ont véritablement examiné le rôle des
processus scolaires dans la construction de cultures «anti-école» ou déviantes. Plusieurs tr
avaux ont notamment montré que les interactions fréquentes entre élèves partageant au départ
des dispositions peu favorables aux valeurs et aux normes scolaires dans des filières ou des
classes de bas niveau, conduisaient à l'émergence de sous-cultures oppositionnelles plus ou
moins virulentes et à une «polarisation» entre des élèves «pro-école» et «anti-école» (Har-
greaves, 1967; Lacey, 1970; Bail, 1981).
L'analyse des sous-cultures oppositionnelles ou déviantes a été également entreprise dans le
but de mieux comprendre le rapport des jeunes appartenant aux différentes minorités ethnora-
ciales à l'école. Plusieurs recherches, dont celle pionnière de J. Ogbu (1989), aboutissent à la
même conclusion, à savoir que l'opposition de ces jeunes diffère de celle des élèves de la major
ité dominante dans le fait que aux normes de l'institution s'accompagne d'un
niveau d'aspirations scolaires élevé et d'un moindre rejet des apprentissages. Ces recherches
divergent néanmoins, à

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