Le système statistique québécois
10 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
10 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Le système statistique québécoisCamille CourchesneDirecteur des statistiques économiques et socialesEn somme, les statistiques sont officielles parce qu’elles sontINTRODUCTIONreconnues comme telles par les responsables gouvernemen-taux mandatés en ce sens. Ainsi, il ne s’agit pas de choisirentre des données agrégées de type macro-indicateur ouLe texte qui suit aborde trois sujets relatifs au systèmedes données désagrégées de type micro-indicateur. De plus,statistique du Québec. Le premier concerne la nature debien que l’on puisse convenir que les statistiques officiellesl’information statistique officielle au Québec (pourquoi onsont différentes des statistiques administratives, il faut noterpeut la considérer comme officielle et les différents domai-qu’il s’agit d’un constat général et que certaines donnéesnes entre lesquels elle se répartit); le deuxième examine l’or-peuvent être à la fois administratives et officielles. Par exem-ganisation de sa production (qui sont les producteurs deple, c’est le cas du nombre d’étudiants par université, tandisl’information statistique officielle sur le Québec) et sa diffu-que le résultat du dernier examen de mathématiques d’unsion, ainsi qu’une comparaison avec les modèles présentsétudiant de n’importe quelle école ne saurait constituer unedans d’autres pays et territoires; enfin, le dernier sujet abordestatistique officielle.certaines lacunes de l’information statistique officielle sur leQuébec, considérées comme ...

Informations

Publié par
Nombre de lectures 68
Langue Français

Extrait

Le système statistique québécois
Camille Courchesne
Directeur des statistiques économiques et sociales
En somme, les statistiques sont officielles parce qu’elles sontINTRODUCTION
reconnues comme telles par les responsables gouvernemen-
taux mandatés en ce sens. Ainsi, il ne s’agit pas de choisir
entre des données agrégées de type macro-indicateur ouLe texte qui suit aborde trois sujets relatifs au système
des données désagrégées de type micro-indicateur. De plus,statistique du Québec. Le premier concerne la nature de
bien que l’on puisse convenir que les statistiques officiellesl’information statistique officielle au Québec (pourquoi on
sont différentes des statistiques administratives, il faut noterpeut la considérer comme officielle et les différents domai-
qu’il s’agit d’un constat général et que certaines donnéesnes entre lesquels elle se répartit); le deuxième examine l’or-
peuvent être à la fois administratives et officielles. Par exem-ganisation de sa production (qui sont les producteurs de
ple, c’est le cas du nombre d’étudiants par université, tandisl’information statistique officielle sur le Québec) et sa diffu-
que le résultat du dernier examen de mathématiques d’unsion, ainsi qu’une comparaison avec les modèles présents
étudiant de n’importe quelle école ne saurait constituer unedans d’autres pays et territoires; enfin, le dernier sujet aborde
statistique officielle.certaines lacunes de l’information statistique officielle sur le
Québec, considérées comme telles au regard des éléments
Toutefois, la décision de considérer une statistique comme
que plusieurs pays ont commencé à produire et qu’ils ap-
officielle se fonde sur un certain nombre de qualités que
pellent « indicateurs clés du développement durable ».
doit posséder la donnée en question au regard du concept
que l’on veut mesurer. À cela nous devons ajouter que l’in-
formation statistique officielle doit présenter un fort degré
de conformité aux normes élaborées par les grands orga-LA STATISTIQUE OFFICIELLE ET SES
nismes internationaux (ONU, OCDE, Eurostat, Unesco, etc.)
GRANDS DOMAINES
et offrir des garanties de qualité qui en font un élément de
référence pour l’élaboration, la gestion et l’évaluation de
toute politique publique ainsi que pour alimenter le discours
Qu’est-ce que la statistique officielle? Est-ce le produit inté- démocratique au sein de la société.
rieur brut du Québec ou le nombre de professeurs par com-
mission scolaire dans la région du Bas-Saint-Laurent? Dans cet ordre d’idées, on retient les critères suivants relatifs
à la qualité d’une donnée officielle.
En réalité, il n’existe pas de définition exacte de la statistique
officielle. La pratique consiste à considérer comme statisti- 1. Les unités sur lesquelles l’information a été recueillie pour
que officielle l’information statistique produite par les orga- permettre de produire la statistique officielle doivent avoir
nismes responsables de la statistique officielle, soit les été sélectionnées (par sondage, recensement ou autre) se-
agences statistiques, les ministères ou les organismes gou- lon des normes et des classifications généralement accep-
vernementaux, lorsque ceux-ci les construisent à des fins tées, de préférence celles des organismes internationaux.
autres que simplement administratives. Dans certains cas,
2. Les statistiques considérées comme officielles doivent êtreau Canada et au Québec, il s’agit de l’information produite
uniques quant à un même concept et comparables d’unmême par des organismes privés, mais abondamment utili-
territoire à l’autre (entre régions, entre provinces et États,sée pour la gestion de la chose publique. On peut citer, par
entre pays s’il y a lieu).exemple, l’information produite par le Conference Board,
en matière de rémunération, ou par la Confédération des
3. Les données doivent avoir été recueillies en utilisant des
caisses populaires Desjardins, qui élabore un indice com- méthodes qui respectent les règles de l’art et elles doi-
posite avancé de l’activité économique.
vent avoir été validées.
Institut de la statistique du Québec L’Écostat, décembre 2004 11Ce tableau des domaines et sous-domaines de la statisti-4. De préférence, les données doivent pouvoir être mises à
jour de façon régulière en respectant les règles de que officielle montre que sa couverture des divers aspects
de la société est très détaillée, bien qu’elle comporte certai-comparabilité énoncées précédemment, mais aussi per-
mettre la comparabilité d’une période par rapport aux nes lacunes. Il est également évolutif tant en ce qui a trait
aux découpages territoriaux pour lesquels l’information peutprécédentes.
être rendue disponible que par l’ajout de nouvelles dimen-
5. Enfin, les statistiques officielles et les renseignements qui sions conceptuelles.
permettent d’en évaluer la qualité doivent pouvoir être
rendus accessibles au public. Ainsi, dans le cas des don- Ainsi, les ministères et organismes partenaires de la BDSO
ont décidé récemment d’ajouter au thème Société un nou-nées, elles doivent présenter à la fois des garanties de
fiabilité et de respect des règles de confidentialité, de veau domaine intitulé Participation sociale et, comme sous-
domaine, celui de la Participation aux instances politiques etsorte que leur communication générale à des tiers soit
possible. décisionnelles.
Le découpage utilisé par la BDSO et le système statistiqueLes moyens actuels de stockage et de diffusion de l’informa-
tion permettent de ne pas être restreint par le volume de québécois correspond à la façon dont les grands organis-
mes statistiques du monde (ONU, Eurostat, OCDE, etc.)données, l’étendue de la couverture des univers ou le
niveau de détail lorsqu’il s’agit de déterminer quelles statis- abordent la présentation de leurs données et planifient la
production de celles-ci en vue de répondre aux besoins d’in-tiques officielles sont nécessaires.
formation qu’ils déterminent. Le découpage est logique et
Un certain nombre d’éléments peut aider à déterminer la simple, puisqu’un indicateur peut très bien être inclus dans
nature de l’information à produire. plusieurs domaines. Ainsi, le taux de chômage est à la fois
un indicateur conjoncturel utile au suivi de la politique éco-
Le critère fondamental est le besoin des clients (gestion-
nomique à court terme, mais il est également un indicateur
naires de programme, analystes de politique, chercheurs,
de première importance de la capacité de la population à
média, entrepreneurs, étudiants, grand public du
se prendre en charge et à ne pas dépendre des paiements
Québec, d’ailleurs au Canada ou de l’étranger). Cela
de transfert.
signifie qu’en matière de moyens de diffusion, il ne faut
pas les limiter à la seule utilisation d’un site Web, mais
recourir également aux moyens tels que le papier, le
cédérom, les dépôts de données accessibles grâce aux LES PRODUCTEURS ET LES DIFFUSEURS
outils de recherche intelligents ou tout autre moyen.
DE LA STATISTIQUE OFFICIELLE
Il ne faut pas négliger non plus l’examen de la pratique SUR LE QUÉBEC
actuelle des principaux organismes qui produisent et dif-
fusent de la statistique officielle comme moyen de con-
naître les besoins généraux, quitte à recourir à des Ce qui caractérise la statistique officielle au Québec, c’est
consultations plus poussées auprès de certains clients pour qu’il n’existe pas de producteur unique de celle-ci, mais
raffiner une première détermination de besoins. plutôt une multitude de producteurs : organismes et minis-
tères fédéraux, organismes et ministères provinciaux, entre-
Enfin, il faut éviter de céder au piège de la comparaison
prises privées. Il en résulte nécessairement des problèmes
exclusive avec les organismes statistiques nationaux. Les
de coordination et de priorisation des travaux, compte tenu
données officielles à produire doivent répondre aux be-
que les ressources sont rares. De plus, cette diversité de
soins propres au Québec, pour lequel la dimension ré-
sources rend très difficile l’accès aux données pour quel-
gionale et métropolitaine est essentielle en raison de la
qu’un à qui les structures gouvernementales ne sont pas
nature des responsabilités constitutionn

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents