Le travail, la fatigue et l effort - article ; n°1 ; vol.12, pg 34-69
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Description

L'année psychologique - Année 1905 - Volume 12 - Numéro 1 - Pages 34-69
36 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1905
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Z. Treves
Le travail, la fatigue et l'effort
In: L'année psychologique. 1905 vol. 12. pp. 34-69.
Citer ce document / Cite this document :
Treves Z. Le travail, la fatigue et l'effort. In: L'année psychologique. 1905 vol. 12. pp. 34-69.
doi : 10.3406/psy.1905.3708
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1905_num_12_1_3708Ill
LE TRAVAIL, LA FATIGUE ET L'EFFORT
1
INTRODUCTION
En 1899, Y Année Psychologique publia une Revue générale
sur la fatigue musculaire, où Mlle J. Jotejko résumait très
clairement l'état des différentes questions relatives à la fatigue
jusqu'à cette date; les recherches, surtout au sujet du travail
volontaire, se sont depuis considérablement développées; et
la plus grande partie des résultats obtenus est l'effet de don
nées techniques et de considérations tout à fait différentes;
il y a donc lieu de résumer aujourd'hui la question tout entière
au point de vue actuel, et je suis très heureux que M. le
Prof. Binet m'en ait offert ici l'occasion.
De toutes les méthodes employées par la technique physio
logique à l'étude graphique de la fatigue, la méthode ergogra-
phique de A. Mosso (1) a été la plus favorablement accueillie
dans le domaine de la psychologie expérimentale. On remarqua
bientôt, à vrai dire, que plusieurs circonstances, telles que la
combinaison de différentes articulations dans le mouvement,
la limitation artificielle du mouvement provoquée par la fixa
tion des doigts, la façon suivant laquelle on attachait le poids,
le choix arbitraire de la résistance, constituaient autant de
causes qui modifiaient profondément et d'une manière indé
terminée l'effet utile de la contraction; de façon que l'ergo-
gramme ne pouvait être l'expression fidèle de la capacité de
travail du sujet. Plusieurs auteurs, en effet, Binet et Vas-
chide (2), Kraepelin (3), Hough (4), S. J. Franz (5), F. Schenk (6)
et d'autres ont vu la nécessité de modifier la technique afin
de rendre les conditions d'expériences plus constantes et plus
favorables à la production de travail. Malgré ces remarques,
la majorité des auteurs a directement comparé les ergo-
grammes aux courbes classiques de Kronecker, et appliqué TREVES. — LE TRAVAIL, LA FATIGUE ET L'EFFORT 35 Z.
au soulèvement ergographique (22,. 23) volontaire les notions
relatives à la contraction musculaire en général ; au surplus
dans les calculs du travail on a négligé la dernière partie de
la courbe dont les soulèvements sont d'habitude très bas, mais
n'ont plus de tendance à diminuer davantage. On procéda
donc sans délai aux différentes applications de la méthode
sans attendre d'être éclairé par des recherches préliminaires
et fondamentales sur les rapports que les leviers naturels et
l'appareil ergographique établissaient entre l'énergie réell
ement employée dans la contraction volontaire et l'effet utile
qu'on obtenait par l'interposition des susdites machines.
La littérature possède aujourd'hui des recherches d'ergo-
graphie très nombreuses tenant aux conditions physiolo
giques, psychologiques et pharmacologiques les plus variées ;
néanmoins on peut encore se demander avec G. Burdon
Sanderson (7) si ces recherches ont réellement contribué à
l'interprétation du phénomène de la fatigue. Il faut donc
méthodiquement aborder le problème dans ses points essent
iels, qui pourraient être formulés par les questions su
ivantes :
1° Dans quelles conditions peut-on obtenir de nos mouve
ments l'effet utile maximum (travail maximal)?
2° Comment se présente la courbe de travail maximal
rythmique selon qu'on l'obtient par une stimulation électrique
(maximale) ou bien par la volonté?
3° Peut-on considérer la courbe de travail comme expression
de l'affaiblissement neuro-musculaire correspondant?
4° Quels éléments devons-nous étudier dans la courbe de
travail volontaire et comment ces éléments varient-ils selon
les différentes conditions de travail?
5° Quels rapports existent entre l'effet utile, l'affaibliss
ement et l'effort au cours du travail rythmique volontaire?
C'est à ces questions que nous tâcherons de répondre, après
quoi nous donnerons dans le dernier paragraphe un essai des
applications de nos résultats aux différentes branches de la
biologie.
II
DANS QUELLES CONDITIONS PEUT-ON OBTENIR
DE NOS MOUVEMENTS LE PLUS GRAND EFFET UTILE?
Pour ce qui regarde le muscle détaché de ses insertions les 36 MÉMOIRES ORIGINAUX
conditions plus favorables à l'effet utile peuvent se résumer
ainsi (8) :
a) II existe un poids moyen déterminé (poids maximal) don
nant un maximum de travail (poids X hauteur de soulèvement)
(Rosenthal).
Fig. 1.
b) L'effet utile lorsqu'on travaille en charge * est considéra -
1. « Le travail vient exécuté en charge lorsque le muscle, au moment
de l'excitation, est soumis à la tension correspondant au poids qu'il doit
soulever; en surcharge lorsque le poids est appuyé par un soutien de façon
que le muscle vient à être complètement chargé seulement après un
certain degré de raccourcissement. Ce cas se vérifie en général dans les
mouvements des moteurs animés, puisque les articulations limitent le
degré de distension auquel peuvent être soumis les muscles.
« On parle de contraction isotonique lorsque la charge se maintient égale
durant tout le mouvement; ce fait ne se vérifie jamais dans la pratique
d'une façon absolue, puisque les masses déplacées assument une vitesse Z. TREVES. — LE TRAVAIL, LA FATIGUE ET L'EFFORT 37
blement plus grand qu'en surcharge; l'effet utile de la con
traction isotonique en charge avec des poids lourds est plus
grand que Celui de la contraction auxotonique (Santesson) (9).
c) L'effet utile est plus grand lorsque la force musculaire ne
s'exerce pas directement contre le sens de la pesanteur, mais
sur des masses inertes; dans ce cas le muscle présente, avant
de se raccourcir, une tension notablement plus forte (A. Fick).
Suivant ces règles nous aurons un effet utile maximum du
muscle conservé dans ses rapports normaux d'insertion et de
circulation, par une excitation faradique maximale très courte,
en appliquant le poids maximal au levier osseux naturel et de
façon qu'il détende le muscle autant que la structure de l'art
iculation le permet. La figure 1 représente, sans exiger de des
cription plus minutieuse, une façon assez simple de réaliser
les mêmes conditions d'expérience chez l'homme; cette dispo
sition m'a servi, en effet, assez bien pour les recherches que
je résumerai dans les paragraphes suivants. Plus tard je l'ai
adaptée au doigt médius ; de cet appareil et de ses accessoires
nous parlerons plus loin.
III
COMMENT SE PRÉSENTE LA COURBE DE TRAVAIL MAXIMAL RYTH
MIQUE SELON QU'ON L'OBTIENT PAR UNE STIMULATION ÉLEC
TRIQUE (MAXIMALE) OU BIEN PAR LA VOLONTÉ?
Voici les résultats d'une expérience de travail maximal
rythmique exécuté par le muscle gastrocnémien du lapin.
La fig. 2. représente la courbe descendante exécutée avec
1150 grammes, poids maximal au commencement. La fig. 3
nous démontre que la chute de l'ergogramme n'est pas l'expres
sion fidèle de l'affaiblissement du muscle; elle dépend de ce
que les conditions mécaniques ne sont plus adéquates, le poids
étant devenu surmaximal; en effet, nous pouvons, par le choix
indépendante de celle du raccourcissement musculaire; c'est pour
se rapprocher le plus possible des conditions de contraction isotonique
qu'on tâche dans les recherches myographiques de réduire autant que
possible le bras de la résistance.
« II s'agit de contraction auxotonique lorsque les conditions d'expé
rience sont telles que la charge augmente durant la contraction.
« II s'agit enfin de contraction isométrique lorsque le muscle exerce sa
force contre une résistance qui durant la contraction de façon
qu'elle empêche presque absolument le muscle de se raccourcir (p. e. dyna
momètre); c'est un cas extrême de contraction auxotonique. •
/f.\J MÉMOIRES ORIGINAUX 38
d'un poids convenable (400-500 gr.), rétablir les conditions de
travail maximal. On s'attendrait à une deu

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