Les études de géographie agraire au Laboratoire de géographie de Rennes - article ; n°1 ; vol.34, pg 127-147

André Meynier

Description

Norois - Année 1962 - Volume 34 - Numéro 1 - Pages 127-147
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: NOROIS
• Publié le: 01 janvier 1962
• Nombre de lectures: 44
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

André Meynier
Les études de géographie agraire au Laboratoire de géographie
de Rennes
In: Norois. N°34, 1962. pp. 127-147.
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Meynier André. Les études de géographie agraire au Laboratoire de géographie de Rennes . In: Norois. N°34, 1962. pp. 127-
147.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/noroi_0029-182X_1962_num_34_1_138534- 9e ANNÉE AVRIL-JUIN 1962 NT
NOROIS
Les études de géographie agraire
au Laboratoire de de Rennes
par André MEYNIER
Depuis 1957, fonctionne régulièrement un séminaire de Géo
graphie agraire dans le cadre du laboratoire de Géographie Régio
nale de la Faculté des Lettres de Rennes. Les séances y sont con
sacrées essentiellement, à l'initiation des étudiants aux problèmes
soulevés par cette branche de la Géographie Humaine. Considérées
au niveau de la licence, comme matière à optional ), elles ont été
principalement centrées sur les moyens de dresser, pour les dépar
tements de l'ex-Académie de Rennes, la carte des Paysages
agraires demandée par l'I.G.N. Plusieurs de ces étudiants, dont
l'attention avait été ainsi attirée sur l'intérêt de ces questions, ont
choisi pour leur mémoire de diplômes, l'élaboration et le comment
aire d'une telle carte, dans le cadre d'un groupe de communes, ou,
de plus en plus, dans le cadre d'une des coupures de la carte au 1 :
50 000. Ainsi, huit mémoires ont été consacrés à de tels travaux
(MM. Auger, Brézillon, Jaouen, Samson, Mlles Berthou, Deniaud,
Logeais, Moricet). D'autres étudiants, plus nombreux, ont fait
une part appréciable à ces problèmes à l'intérieur d'une étude de
Géographie Régionale. Le goût de nos étudiants armoricains les
porte en effet très fréquemment, dans le choix de leur sujet de d
iplôme, vers la connaissance approfondie de la région où vit leur
famille. De sorte que, au total, plus du tiers des diplômes soutenus
une (1) au Nos moins, étudiants deux au doivent plus, présenter, matières à à option l'Oral portant du Certificat sur l'initiation de Géographie à la recherche. Générale,
Us ont le choix entre les séminaires suivants :
Géographie agraire ; appliquée ;
Climatologie ;
Photographies aériennes ;
Morphologie littorale.
Le nombre d'étudiants ayant présenté l'option Géographie agraire s'est élevé à une
quinzaine au début, chaque année, une vingtaine les deux dernières années.
9 ANDRE MEYNIER 128
de 1956 à 1961 apporte une contribution, modeste ou capitale, aux
problèmes d'aménagement agraire.
A ce premier genre d'études (auquel il, convient de joindre
quelques mémoires de diplôme complémentaires), s'ajoute une
source de documentation, moins approfondie, mais couvrant un
««Si ; Carte locale au 1.
/////// Carte locale au 1. Zo oo.
Coupure dt la carte au 1:5oooo tQ.
FlG. 1. Etat actuel d'avancement de la carte métrologique
des paysages agraires de l'Ouest.
territoire plus vaste. Nous demandons aux candidats aux Certifi
cats, de Géographie Générale et de Géographie, de remettre, avant
l'achèvement de leur licence, une petite monographie communale
destinée à vérifier, leur sens de l'observation et de l'enquête1 et
l'acquisition de l'optique « géographique » dans l'examen des lieux
qui leur sont le plus familiers. En pratiquera plupart se piquant au
jeu, ne se contentent pas de remettre les quelques pages qu'on leur
demande, mais un véritable petit volume (qui, dans certains cas,
a atteint la centaine de pages !). A l'heure actuelle, cette pratique DE GÉOGRAPHIE AGRAIRE 129 ÉTUDES
qui débuta en 1943, nous a fourni 600 fiches communales (1), ce
qui constitue un échantillon fort convenable — et qui s'enrichit
chaque année — sous la triple réserve qu'il est fondé sur le hasard
et non sur une répartition scientifique (mais Labasse a. démontré
que le choix guidé pouvait être plus mauvais que le hasard seul !),
que certaines communes sont représentées deux ou trois fois, que
Loire-Atlantique et Maine-et-Loire sont proportionnellement
moins, couverts que les 5 autres départements. Il n'en reste pas
moins que ces modestes travaux permettent de suivre bien des
évolutions, de préciser bien des répartitions, de déceler une infinité
de faits. petits et grands qui échappent aux enquêtes d'ensemble.
De ces diverses sources, nous essayerons de dégager les faits et les
idées nouvelles, qui permettent de compléter ou parfois de modifier
l'état de la question, tel qu'il a été exposé en 1957 (2). Nous cite
rons les auteurs des diplômes (dont on retrouvera aisément les
titres dans les listes annuelles publiées par Norois), mais, sauf
exception particulièrement importante (le- nom de l'auteur sera
alors suivi de la lettre M : Monographie) il nous sera matériell
ement impossible de citer tous les auteurs des monographies com
munales (3).
I. - LE BOCAGE
1° Les formes.
L'essentiel avait déjà été dit sur les types et les formes des par
celles encloses.
Beaucoup de nos chercheurs ont vainement essayé de déceler
des groupes de parcelles constituant des sortes de quartier, ou des
dimensions — types analogues à celles que l'on a pu identifier en
pays de champs ouverts. Ils ont dû presque toujours renoncer à de
telles simplifications. Cette impasse complique singulièrement l'
élaboration de la carte de l'I.G.N. Le code, dressé par Bomer,
s'applique fort bien aux pays d'openfield ; chez nous il nécessite
une part beaucoup. plus grande du facteur personnel, et la carte
risque de devenir œuvre subjective., Aussi Y. Jaouen a-t-il trouvé
nécessaire de mesurer chaque champ individuellement, et de
le colorier sur un calque porté sur la photographie aérienne au
1 : 25 000, avant de procéder à une première simplification au
1 : 50 000.' Encore a-t-il trouvé un très grand nombre de cas où la
(1) Dans l'impossibilité de conserver toutes ces monographies -= — que d'ailleurs
leurs auteurs tiennent à garder et dont il ne peut être question d'imposer la dactylo
graphie en double exemplaire — nous faisons établir un résumé sur fiche, conservé au
Laboratoire de Géographie Régionale.
(2) E. Juillard, A. Meynier, X. de Planhol, G. Sautter. Structures agraires et
paysages ruraux. Nancy 1957. Voir notamment sur l'Ouest de la France, p. 54-93.
(3) Les communes citées sont suivies de l'indication de leur département donnée
en abrégé. 130 ANDRÉ MEYNIER
parcelle mesure un peu plus ou un peu moins que les dimensions-
limites des catégories de Borner (125, 250, 375 mètres). Imprécision
souvent plus forte que la marge d'erreur imposée parla technique
même de la photographie aérienne, qui augmente l'échelle au centre
du cliché et la diminue sur les bords. Aussi, cet auteur systémati
quement, en cas de doute, range le champ dans la catégorie infé
rieure. Mais le résultat acquis à la suite de cet énorme travail n'est
pas très différent de celui qu'obtinrent les autres auteurs de
cartes, qui essayaient, au jugé, de trouver une dimension moyenne
par îlot compris entre chemins ou par groupe de parcelles gros
sièrement homogènes. Dans l'ensemble, les cartes dressées (fig. 1)
se font remarquer par une nette prédominance confinant à l'exclu
sivité, des teintes bleues (c'est-à-dire de champs de moins de
dans- le Sud (Morbihan littoral et Loire Atlant125 mètres de long)
ique), par un mélange de bleu et de vert (125-250 m) avec supé
riorité du bleu, dans le reste delà Bretagne. Les indices d'allong
ement (rapports longueur-largeur), symbolisés par la façon dont
est appliquée la couleur (teinte plate = champ trapu, quadril
lages = champs moyennement allongés, lignes parallèles = champs
très longs) présentent une variété plus grande, et assez déconcert
ante, se prêtant peu à des schématisations d'ensemble.
La forme des parcelles est presque toujours rectangulaire.
Cependant, autour de la baie de Saint-Brieuc (A. Jaffry) comme
du golfe du Morbihan (Y. Jaouen), des parcelles très irrégulières
semblent se localiser sur la bordure des land