Les limites éthologiques de la possibilité de liaison conditionnelle - article ; n°2 ; vol.75, pg 493-512
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Description

L'année psychologique - Année 1975 - Volume 75 - Numéro 2 - Pages 493-512
Summary
The ease of conditioning, whether classical or operant, depends upon the respective kinds of CS or CR used, and that of the reinforcing UCS. Recent evidence shows that gustatory stimuli are especially likely to become conditioned signals of potentially long-term visceral events. Similarly, in operant conditioning, there is a direct relationship between the likelihood oj the operant and the consummatory reponses becoming conditioned to each other and the degree to which they belong to the same motivational state and specifie behavioral repertory.
Résumé
La possibilité de former une liaison conditionnelle classique ou instrumentale dépend de la nature spécifique des stimulus et des réponses conditionnels, et de celle du stimulus absolu, agent de renforcement. Des résultats récents démontrent notamment que les stimulus gustatifs sont spécifiquement adaptés à jouer le rôle de signaux conditionnels vis-à-vis des troubles digestifs qui peuvent leur succéder à long terme. De même, en matière de conditionnement opérant, il apparaît qu'une certaine parenté doit exister entre les réponses instrumentales et consommatrices, pour que les premières puissent être efficacement renforcées par les secondes.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1975
Nombre de lectures 9
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Marc Blancheteau
Les limites éthologiques de la possibilité de liaison
conditionnelle
In: L'année psychologique. 1975 vol. 75, n°2. pp. 493-512.
Abstract
Summary
The ease of conditioning, whether classical or operant, depends upon the respective kinds of CS or CR used, and that of the
reinforcing UCS. Recent evidence shows that gustatory stimuli are especially likely to become conditioned signals of potentially
long-term visceral events. Similarly, in operant conditioning, there is a direct relationship between the likelihood oj the operant
and the consummatory reponses becoming conditioned to each other and the degree to which they belong to the same
motivational state and specifie behavioral repertory.
Résumé
La possibilité de former une liaison conditionnelle classique ou instrumentale dépend de la nature spécifique des stimulus et des
réponses conditionnels, et de celle du stimulus absolu, agent de renforcement. Des résultats récents démontrent notamment que
les stimulus gustatifs sont spécifiquement adaptés à jouer le rôle de signaux conditionnels vis-à-vis des troubles digestifs qui
peuvent leur succéder à long terme. De même, en matière de conditionnement opérant, il apparaît qu'une certaine parenté doit
exister entre les réponses instrumentales et consommatrices, pour que les premières puissent être efficacement renforcées par
les secondes.
Citer ce document / Cite this document :
Blancheteau Marc. Les limites éthologiques de la possibilité de liaison conditionnelle. In: L'année psychologique. 1975 vol. 75,
n°2. pp. 493-512.
doi : 10.3406/psy.1975.28110
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1975_num_75_2_28110Année psychol.
1975, 75, 493-512
LES LIMITES ÉTHOLOGIQUES
DE LA POSSIBILITÉ DE LIAISON CONDITIONNELLE
par Marc Blancheteau
Laboratoire de Psychologie expérimentale1
Université Paul-Valéry, Montpellier
SUMMARY
The ease of conditioning, whether classical or opérant, depends upon
the respective kinds of CS or CR used, and that of the reinforcing UCS.
Recent evidence shows that gustatory stimuli are especially likely to become
conditioned signals of potentially long-term visceral events. Similarly,
in opérant conditioning, there is a direct relationship between the likelihood
of the opérant and the consummatory réponses becoming conditioned to
each other and the degree to which they belong to the same motivational state
and specific behavioral repertory.
Les diverses théories émises au sujet du comportement animal font
état de la controverse dite « de l'Inné et de l'Acquis », et pour la plupart
elles annoncent que cette controverse est désormais close. Les solutions
proposées n'ont en commun que la suppression d'un des termes de l'alter
native au profit de l'autre. En conséquence, les arguments varient
suivant les options théoriques des divers auteurs : le caractère artificiel
des expériences d'apprentissage, et la difficulté d'obtenir et de maintenir
les conduites ainsi acquises par les animaux ont pu faire douter certains
de la possibilité d'occurrence d'apprentissages dans les conditions natur
elles, ainsi que de leur valeur de survie ; au contraire, d'autres auteurs
ont insisté sur la pauvreté et la rigidité des actes constituant le registre
comportemental d'une espèce donnée, et soulignent la nécessité
d'acquisitions.
Ces positions paraissent désormais dépassées, et aujourd'hui la
controverse semble se résoudre dans le sens d'une synthèse entre ce qui
ressortit aux conduites spécifiques héréditaires d'une part, et aux modif
ications du comportement dues à l'expérience individuelle d'autre part,
avec tout ce qu'elles apportent de possibilité d'exercice aux fonctions de
1. B. P. 5043 ; 34032 Montpellier. 494 REVUES CRITIQUES
relation en cours de développement et de maturation (Maier et Schneirla,
1964 ; Tavolga, 1969). L'un des principaux rapprochements effectués
de la sorte concerne la mise en évidence et l'analyse du phénomène
d' « empreinte » chez divers animaux, et surtout chez les oiseaux (Lorenz,
1935 ; Hess, 1959, 1964, 1972 ; Sluckin, 1964) : les conduites sociales
de l'adulte sont déterminées par un petit nombre d'expériences percep
tives précoces, c'est-à-dire par la nature des animaux avec lesquels
l'individu a été en contact lors d'une brève période faisant suite à son
éclosion.
Ce phénomène est actuellement connu depuis trop longtemps pour
que nous lui consacrions un exposé ; d'autre part on l'a souvent considéré
comme un cas particulier, concernant principalement les aviens. Par
contre un courant de recherches récent, d'une portée beaucoup plus
générale, amène également à considérer de façon synthétique la déter
mination génétique des conduites et les modifications du comportement
par l'expérience individuelle. On s'aperçoit actuellement que des consi
dérations d'ordre éthologique doivent intervenir dans l'interprétation
des conditionnements, classiques (respondent) aussi bien qu'instrumen
taux (opérant) ; c'est ce que nous allons montrer en rapportant un
certain nombre de résultats récents qui sont significatifs à cet égard.
LES ASSOCIATIONS CONDITIONNELLES
ET LA LOI D'ÉQUIPOTENTIALITË DES STIMULUS
Tout d'abord il convient de rappeler quel rôle est attribué aux méca
nismes de conditionnement dans la détermination des conduites indi
viduelles. Essentiellement, il s'agit d'une diversification de ces conduites,
c'est-à-dire d'une extension du registre comportemental spécifique. En
effet, dans le classique, la succession répétée de deux
stimulus SC-SI amène progressivement l'animal à donner au premier la
même réponse qu'au second, ce qui constitue bien une extension des
conditions de stimulation propres à produire cette réaction.
De même, dans le conditionnement opérant, le stimulus ou l'évén
ement qui succède à une action donnée peut renforcer celle-ci, c'est-à-dire
qu'il peut en augmenter la fréquence : de rare, elle peut devenir usuelle,
et sa place dans le répertoire d'actions gagne donc en importance rela
tive. D'autre part, elle peut être émise en réponse à toute situation diff
érant de celle qui a servi à la renforcer, pourvu qu'elle donne lieu à la
même motivation. Par exemple, Eijkman (1970) a fait apprendre à des
carassins à passer d'un compartiment de leur aquarium dans l'autre
compartiment en franchissant une barrière lorsque s'allume une lampe.
En effet, ce stimulus lumineux précède de quelques secondes l'application
d'une tension électrique dans le compartiment où se trouve le poisson :
en gagnant l'autre partie de l'aquarium, l'animal évite ce choc. Or M. BLANCHETEA.U 495
Eijkman a constaté que les poissons ainsi conditionnés présentaient la
même réponse à divers stimulus de nature à les effrayer, tels qu'un bruit
soudain ou qu'une secousse de leur aquarium, tandis que leurs congénères
non conditionnés y réagissaient par une agitation diffuse.
La plasticité du comportement individuel, et par conséquent sa
capacité d'adaptation, sont donc considérablement augmentées par les
mécanismes du conditionnement ; néanmoins cette diversification des
stimulus auxquels l'animal conditionné réagit, et des réponses qu'il est
capable de fournir, présente des limites qui sont probablement plus
étroites que ne le pensaient les premiers théoriciens du conditionnement.
En effet, il convient à présent de réviser la généralité de certains prin
cipes concernant ces mécanismes d'acquisition, et notamment la possib
ilité d'associer tout signal (SC) ou tout acte opérant (RC) à tout événe
ment renforçateur (SI) survenant ensuite. En effet, suivant la théorie
classiquement admise du conditionnement pavlovien (ou respondent),
tout stimulus perceptible par l'animal peut, en précédant régulièrement
le absolu, se substituer à celui-ci pour produire la même réponse :
c'est ce qu'on a nommé la « loi d'équipotentialité des stimulus » (Garcia
et coll., 1974). Autrement dit, on avait conçu la liaison conditionnelle
sur le modèle de ce qu'est, chez l'homme, le cod

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