Les migrations quotidiennes du travail dans les régions françaises hors de l agglomération parisienne - article ; n°5 ; vol.14, pg 659-694
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Les migrations quotidiennes du travail dans les régions françaises hors de l'agglomération parisienne - article ; n°5 ; vol.14, pg 659-694

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Description

Revue économique - Année 1963 - Volume 14 - Numéro 5 - Pages 659-694
36 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 55
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Abel Chatelain
Les migrations quotidiennes du travail dans les régions
françaises hors de l'agglomération parisienne
In: Revue économique. Volume 14, n°5, 1963. pp. 659-694.
Citer ce document / Cite this document :
Chatelain Abel. Les migrations quotidiennes du travail dans les régions françaises hors de l'agglomération parisienne. In: Revue
économique. Volume 14, n°5, 1963. pp. 659-694.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1963_num_14_5_407573LES MIGRATIONS QUOTIDIENNES DU TRAVAIL
DANS LES REGIONS FRANÇAISES
hors de l'agglomération parisienne
SOMMAIRE
I. Les moyens de recherches pour mesurer l'importance des migrations quoti*
diennes.
1° La documentation officielle n'a pas été assez exploitée.
2° Les enquêtes et les sondages.
3° La notion relative de migration quotidienne du travail.
II. Analyse du phénomène migratoire.
1° Population migrante et population active.
2° Distances, moyens de transport et durée du trajet.
3° La formation de « zones attractives ».
III. Les causes des migrations quotidiennes du travail.
1° Causes internes, propres au migrant dans sa commune.
2° externes, dues aux centres d'appel.
IV. Structure démographique et sociale de la population migrante.
1° Sexe, âge et ancienneté des migrants.
2° La situation de famille des
3° Profession des parents et mutations professionnelles résultant des migrat
ions quotidiennes.
4° La nature des établissements dans lesquels travaillent les migrants.
5° Le rythme des migrations au cours de l'année.
V. Les problèmes posés par les migrations quotidiennes.
1° Les liens avec la terre: la participation à l'agriculture.
2° Le maintien de la vitalité des communes rurales.
3° L'avenir des migrations quotidiennes du travail.
Parmi les nombreux types de migrations laborieuses, la migration
quotidienne tient au XXe siècle une des premières places. Elle intéresse
la grande agglomération urbaine comme la région rurale. Aujourd'hui
le travailleur doit souvent faire un long trajet pour se rendre à son
travail : du centre de la ville vers la banlieue ou inversement, d'une 660 REVUE ECONOMIQUE
banlieue vers une autre banlieue, du village ou du gros bourg
rural vers la petite ville ou la grande agglomération. Les aspects
en sont très variés. Par leur rythme, ces migrations quotidiennes du
travail ont aussi été appelées migrations alternantes ou pendulaires.
Ces migrations ont pris le relais lointain des migrations saison
nières du xixe siècle. Comme pour celles-ci, il s'agit de se déplacer
plus ou moins loin afin de trouver du travail sans être obligé d'en
arriver à une migration définitive. Le rural et le citadin ne peuvent
toujours trouver près de leur résidence les ressources indispensables
pour vivre.
Or, cette migration quotidienne du travail a d'abord été étudiée
en France, avant 1940, en ne retenant que l'agglomération pari
sienne. On pouvait penser alors qu'il ne s'agissait que d'un phéno
mène urbain. Depuis 1945, on s'est aperçu que ce type de migration
intéressait un milieu beaucoup plus large : villes et campagnes y
participaient. Si l'analyse de l'agglomération parisienne a été faite
la première, c'est que la documentation était assez facile à rassembler
grâce aux données statistiques des moyens de transports. Pour les
autres régions françaises, la tâche était moins aisée. Les moyens
de recherches ont été lentement mis au point et le domaine était
si large qu'il fallait un temps assez long pour obtenir des résultats
relativement solides. Aujourd'hui encore, les données sont très incomp
lètes, mais pourtant suffisantes pour mesurer ces migrations quoti
diennes, en voir leur importance dans notre économie et dans notre
vie sociale.
Les migrations quotidiennes du travail sont certainement plus
complexes et plus importantes dans les régions françaises que dans
l'agglomération parisienne où elles ont d'abord été étudiées.
I
LES MOYENS DE RECHERCHES
POUR MESURER L'IMPORTANCE DES MIGRATIONS QUOTIDIENNES
Pour analyser un phénomène aussi complexe, la recherche doit
avoir recours à des sources très diverses. La documentation officielle,
très utile, est certainement très imparfaite et très incomplète. Il est
indispensable de faire appel aux organismes privés et de multiplier
enquêtes et sondages. MIGRATIONS QUOTIDIENNES DU TRAVAIL 661
lo La documentation officielle n'a pas été assez exploitée.
Il existe plusieurs sortes de documents utilisables que les administ
rations ont parfois exploités sans pousser assez loin l'analyse et
mettre en œuvre tous les moyens permettant de rendre cette analyse
plus solide.
Les recensements réguliers de la population constituent une pre
mière source de documentation. Les bulletins individuels font connaître
la résidence du migrant quotidien, son lieu de travail, son employeur
et sa profession. Il est possible aussi de constater combien de migrants
vivent dans une même famille, quelles charges ils ont à supporter,
quelles sont les activités professionnelles des parents, des frères,
des sœurs et des enfants. Enfin, il convient de noter particulièrement
l'âge de chaque personne se livrant aux migrations quotidiennes.
Pourtant, ces bulletins (ou les listes nominatives qui ont été
établies à partir d'eux) ne peuvent donner toujours un aspect complet
des migrations. Il arrive que cette migration n'apparaisse que durant
une partie de l'année. Si le recensement a lieu au moment de cet
arrêt, la migration n'apparaîtra pas et les données statistiques seront
faussées. Il arrive aussi que cette migration quotidienne se transforme
saisonnièrement en une migration hebdomadaire. L'absence tempor
aire du migrant quotidien fausse encore les résultats.
Beaucoup plus solides et complètes sont les données apportées
par un document fiscal : l'état 1024. Les directions départementales
des Contributions Directes doivent recevoir chaque année, avant
le 10 février, ce document établi par les chefs d'entreprises ou
d'établissements de l'industrie et du commerce employant du person
nel salarié.
Les nombreux renseignements consignés dans cet état 1024 sont
parmi les plus importants qu'une administration puisse mettre au
service des chercheurs : nom ou raison sociale de l'établissement ou
de l'entreprise, adresse, nombre de salariés à la fin de l'année écoulée,
nombre de salariés rémunérés au cours de l'année écoulée, masse
totale des salaires payés durant cette même année, liste nominative
précise de tous les salariés en spécifiant le sexe, l'emploi, l'adresse
au début de l'année nouvelle, la situation de famille, le nombre de
personnes à charge, la période d'emploi, les conditions de cet emploi
(temps partiel ou temps complet), les salaires et traitements en
espèces avant et après la déduction de la cotisation ouvrière à la 662 REVUE ECONOMIQUE
Sécurité Sociale. Toute cette documentation permet donc de suivre
et d'étudier les migrants, de leur foyer à leur lieu de travail.
Pourtant, malgré ses qualités, cet état 1024 est imparfait car
il ne peut renseigner sur certaines catégories de travailleurs, parfois
migrants quotidiens : gens de maison, personnes employées dans
des activités connexes de l'agriculture. Il y a possibilité d'erreurs
lorsque des salariés travaillent dans plusieurs entreprises. Certaines
grandes compagnies, comme la S.N.C.F., en ne faisant qu'un seul
état récapitulatif pour l'ensemble du territoire national, compliquent
le travail de recherche.
D'autres sources peuvent être utilisées : les bureaux de main-
d'œuvre, les chambres de commerce, les syndicats patronaux tiennent
parfois des statistiques et font des enquêtes. Parmi les fichiers, il
faut retenir celui du groupement interprofessionnel de la Médecine
du Travail et celui de la Sécurité Sociale.
Les listes d'électeurs aux caisses primaires de la Sécurité Sociale
(établies en 1955 et en 1962) permettent de mesurer l'importance
des migrants quotidiens sur un même lieu de travail.
L'enquête agricole de 1955 a cherché à connaître la populat

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