Les modifications de la perception consécutives à des lésions cérébrales chez l Homme : les recherches de H. L. Teuber - article ; n°1 ; vol.58, pg 107-117
12 pages
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Les modifications de la perception consécutives à des lésions cérébrales chez l'Homme : les recherches de H. L. Teuber - article ; n°1 ; vol.58, pg 107-117

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Description

L'année psychologique - Année 1958 - Volume 58 - Numéro 1 - Pages 107-117
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1958
Nombre de lectures 17
Langue Français

Extrait

C. Engels
I. Javal
Les modifications de la perception consécutives à des lésions
cérébrales chez l'Homme : les recherches de H. L. Teuber
In: L'année psychologique. 1958 vol. 58, n°1. pp. 107-117.
Citer ce document / Cite this document :
Engels C., Javal I. Les modifications de la perception consécutives à des lésions cérébrales chez l'Homme : les recherches de
H. L. Teuber. In: L'année psychologique. 1958 vol. 58, n°1. pp. 107-117.
doi : 10.3406/psy.1958.26663
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1958_num_58_1_26663LES MODIFICATIONS DE LA PERCEPTION
CONSÉCUTIVES A DES LÉSIONS CÉRÉBRALES
CHEZ L'HOMME :
LES RECHERCHES DE H. L. TEÜBER
par Claude Engels et Imo Javal
Pour Teuber, la « neuropsychologie » constitue une tentative de
rapprochement de la neurologie et de la psychologie, devant per
mettre d'établir des correspondances neurophysiologiques du compor
tement (20, 23).
Les structures neurologiques peuvent être analysées du point de
vue anatomique, histologique ou neuro-chimique ; certaines fonctions
spécifiques peuvent être étudiées par l'enregistrement électrique, la
stimulation ou la destruction sélective : il s'agit toujours d'établir des
relations structure-fonction et de préciser le rôle du cerveau dans la
régulation du comportement. En ce sens, l'analyse du comportement
est aussi, sinon plus, importante que des structures
neurologiques.
Pour de nombreux auteurs, ce genre de recherche n'est concevable
qu'au moyen d'expériences sur des animaux ; en effet, l'utilisation de
ceux-ci permet de pratiquer un grand nombre de stimulations, d'abla
tions et de lésions expérimentales. Cependant, les types de comporte
ment pouvant être étudiés de cette manière, sont peu différenciés et
peu variés. Seules les recherches portant sur des hommes ayant des
lésions cérébrales, permettent d'aborder l'étude des mécanismes céré
braux intervenant dans la perception, le langage et d'autres processus
complexes ; le manque de précision sur la localisation des lésions est
ici en partie compensé par la possibilité d'enregistrer les modifications
de comportement les plus variées et les plus subtiles (21).
MÉTHODES
Les recherches de Teuber et de ses collaborateurs sont orientées
principalement vers l'étude du fonctionnement cérébral chez l'homme.
Dans ce but, ils analysent les effets produits par des lésions cérébrales
chez des sujets adultes, auparavant normaux. De telles observations ne
présentent pas les inconvénients de celles succédant à une intervention
psycho-chirurgicale, toujours précédée d'une maladie, ni de celles de REVUES CRITIQUES 108
tumeurs ou de troubles vasculaires, accompagnés d'états pathologiques
multiples ; elles se rapprochent en quelque sorte des expérimentations
naturelles.
Les sujets choisis sont des combattants de la guerre 39-45, ayant
subi un traumatisme crânien ; ils n'ont pas été sélectionnés en fonction
de symptômes particuliers. Le groupe principal de sujets comprend
232 hommes présentant des pertes de tissu cérébral certaines, dues à
des blessures par balles. Le groupe contrôle comprend 118 hommes
ayant des blessures de guerre affectant des nerfs périphériques, sans
atteinte cérébrale. A quelques rares exceptions près, les sujets de ces
deux groupes ne sont pas des malades hospitalisés ; ils viennent de leur
plein gré périodiquement passer des examens psychologiques, afin de
coopérer aux recherches du laboratoire.
Les sujets du premier groupe ont été classés en fonction, d'une part
de la localisation et d'autre part, des symptômes. Quant aux localisa
tions, des sous-groupes ont été établis, selon que la lésion intéressait
l'hémisphère droit ou gauche ou les deux, le tiers antérieur, médian ou
postérieur du cerveau, ou encore le lobe frontal, pariétal, temporal ou
occipital. Quant aux symptômes, la classification a été faite d'après
les résultats obtenus par les malades à différentes épreuves sensorielles,
à des tâches complexes, d'après l'évaluation quantitative des fonctions
motrices, selon la présence ou l'absence de troubles visuels, d'aphasie
ou d'épilepsie post-traumatique.
Ces deux types de classification permettent, d'une part, d'associer
des symptômes spécifiques — c'est-à-dire, caractéristiques d'un groupe
donné et absents chez tous les autres groupes — ou non spécifiques
d'une certaine lésion ; d'autre part, d'étudier quelles sont les modifica
tions qui apparaissent d'une manière constante, en même temps qu'un
symptôme donné. Établir des groupements de symptômes caractéris
tiques est en effet l'objectif principal de Teuber ; selon lui, trop de
recherches se contentent de mettre en lumière un déficit dans les per
formances des sujets atteints d'une lésion cérébrale, et ne précisent pas
la nature des modifications qui accompagnent ce déficit.
Les résultats fournis par l'analyse de la perception selon deux modal
ités sensorielles, la vision et la somesthésie, seront donnés en premier
lieu. Le sens et l'apport de ces travaux, en ce qui concerne la compréhens
ion de l'agnosie, de l'aphasie et des problèmes connexes, seront ensuite
discutés. Les derniers chapitres seront consacrés aux syndromes pariétal
et frontal, et au problème plus général de la « spécificité » des effets des
lésions cérébrales.
LA VISION
Le problème des symptômes associés est bien illustré par l'étude des
modifications de la vision, succédant à des lésions cérébrales. En effet,
les lésions qui provoquent des troubles en foyer dans le domaine de la
vision, affectent également d'autres fonctions moins spécifiques ; ces ENGELS ET I. JAVAL. LÉSIONS CÉRÉBRALES CHEZ L'HOMME 109 C.
troubles sont, de plus, accompagnés d'altérations encore plus générales
qui peuvent être observées, quel que soit le lobe atteint.
Toute lésion siégeant en un point déterminé des centres visuels
produit des troubles dans la partie du champ visuel correspondante.
Cette correspondance point par point a été vérifiée par l'auteur sur
une cinquantaine de blessés, présentant des troubles du champ visuel,
troubles homonymes et similaires dans chaque champ monoculaire,
mais non superposables. C'est dans le domaine visuel que cette corre
spondance est la plus évidente, les troubles du champ visuel étant par
faitement circonscrits, localisables et stables.
Cependant, certains phénomènes irritatifs, apparaissant dans un
tiers des cas, semblent constituer une exception à cette constatation.
Ils peuvent provoquer des distorsions très importantes du champ visuel
et autorisent certaines hypothèses sur les mécanismes normaux de la
perception de l'espace. Les 15 cas étudiés par l'auteur montrent que ces
phénomènes sont dus à des lésions relativement restreintes, situées le
plus souvent dans la région postérieure du lobe occipital et principale
ment dans l'hémisphère droit. Ces troubles transitoires sont donc égalelocalisables et ne constituent pas une contradiction avec l'hypo
thèse de spécificité des troubles du champ visuel.
Un problème tout différent est posé par les symptômes qui
accompagnent nécessairement les troubles du champ visuel et qui ne
se réduisent pas à un scotome déterminé. Ce sont, comme l'ont montré
des travaux antérieurs de l'auteur (28, 29, 31), l'abaissement du seuil
de fusion du flicker, les troubles de la perception du mouvement, de
l'adaptation à l'obscurité et de la vision tachistoscopique, troubles qui
impliquent une atteinte globale du champ visuel. A ce point de vue,
les effets des lésions occipitales sont diffus, puisqu'ils se font sentir
même dans les parties du champ visuel qui semblent intactes. Ils appar
aissent cependant toujours dans les cas présentant des troubles ci
rconscrits du champ visuel. Ceci permet de penser que les effets de ces
lésions sont doubles : d'une part, en foyer ; d'autre part, plus généraux,
mettant en jeu la fonction visuelle dans son ensemble.
De plus, Teuber a consta

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