Les mutations de l équipement commercial : un aspect de l évolution urbaine - article ; n°1 ; vol.108, pg 601-608
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Norois - Année 1980 - Volume 108 - Numéro 1 - Pages 601-608
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1980
Nombre de lectures 36
Langue Français

Extrait

Alain Metton
Les mutations de l'équipement commercial : un aspect de
l'évolution urbaine
In: Norois. N°108, 1980. Octobre-décembre 1980. pp. 601-608.
Citer ce document / Cite this document :
Metton Alain. Les mutations de l'équipement commercial : un aspect de l'évolution urbaine. In: Norois. N°108, 1980. Octobre-
décembre 1980. pp. 601-608.
doi : 10.3406/noroi.1980.3933
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/noroi_0029-182X_1980_num_108_1_3933Poitiers, n° 108, octobre-décembre 1980 Norois,
CHRONIQUE URBAINE
par Jean PITIE, Alain METTON, Bernard GEOFFROY
(1ro Partie)
• LES MUTATIONS DE L'EQUIPEMENT COMMERCIAL
UN ASPECT DE L'EVOLUTION URBAINE
(Alain METTON)
Cette chronique est plus particulièrement consacrée à un aspect de l'évolution
urbaine : les mutations de l'équipement commercial. Depuis une quinzaine d'années,
en effet, le visage de la distribution s'est profondément transformé et alors que
jusqu'aux années 1965, commercial n'était somme toute qu'à la
remorque de l'évolution urbaine, il tend de plus en plus à occuper un rôle de
choix dans les modalités de la croissance et de l'organisation de la ville. (1)
I. — EVOLUTION DES RAPPORTS ENTRE LE COMMERCE ET LA VILLE
Jusqu'aux années soixante en effet, il existerait une sorte de mouvement d'adaptat
ion spontanée du commerce à la ville ; toute expansion urbaine, qu'elle soit spatiale
ou démographique, devait théoriquement se traduire par une augmentation de la
demande, suscitant des initiatives commerciales de rattrapage. Par ailleurs, le
commerce était, dans son immense majorité, exercé dans le cadre de petits éta
blissements aux mains de petites entreprises, généralement familiales. Chaque
réponse de l'offre à la demande ne pouvait être qu'une initiative individuelle,
spontanée, de petite taille et ne pouvait donc que s'insérer dans le cadre d'une
armature commerciale préexistante qui lui fournissait une chalandise et qu'elle
contribuait seulement à étoffer. Aussi les décalages temporels pouvaient-ils être
importants, des phénomènes de seuil, d'inertie ou parfois d'exagération de l'offre
ou de la demande aboutissant à des déphasages entre évolution commerciale et
évolution urbaine. C'est ainsi qu'en règle générale l'expansion des périphéries ur
baines pendant l'entre-deux-guerres et l'immédiat après-guerre s'était traduite par
un sous-équipement commercial local considérable tant en quantité d'établiss
ements qu'en diversité ; en effet, les niveaux élémentaires de desserte tardaient à
se mettre en place ex-nihilo, tandis qu'au contraire l'activité des centres commerç
ants préexistants, notamment dans les centres villes, s'étoffait de tous les besoins
insatisfaits n'exigeant pas le service de proximité.
En quelque sorte, ces déphasages entre évolution commerciale et évolution
urbaine tendaient à exagérer une armature commerciale hiérarchisée et à accroître
la polarisation des organismes urbains sur leur centre ville. L'exemple le plus
criant en était bien sûr l'agglomération parisienne avec des banlieues dont le
dynamisme démographique s'était traduit par un dénuement commercial considér
able, alors que le cœur de s'engorgeait d'un commerce en fait
destiné aux périphéries. On a ainsi pu estimer en termes globaux que dans les
années 65, un tiers des établissements desservant les populations banlieusardes était
situé dans Paris où il représentait deux commerces sur cinq. (1)
(1) Metton (Alain) : Le commerce et la ville en banlieue parisienne, Cergy, Le Signe,
95000, 1980, 568 p., 97 fig., 119 tableaux (thèse Lettres). 602 CHRONIQUES
L'époque de la construction collective en moyens et grands ensembles a marqué
l'émergence d'une donnée nouvelle : l'intervention des pouvoirs publics qui impos
ent aux nouvelles réalisations immobilières un schéma d'équipement commercial
minimum, avec même, dans le cas des grands ensembles, l'esquisse d'une hiérar
chisation entre des petits centres commerciaux de proximité et des centres princ
ipaux plus étoffés pour la desserte des besoins plus anomaux. Ainsi, d'une part
le mécanisme de la spontanéité chère aux tenants du libéralisme commercial était-
il entamé tandis que d'autre part, le commerce était conçu comme un élément
d'organisation de l'espace urbain nouvellement créé. Révélateur en est le terme
de « centres commerciaux planifiés » indiquant nettement la présence d'un projet
sur la centralité. C'est incontestablement le début d'une nouvelle ère dans la
conception des rapports du commerce et de la ville, mais elle va se traduire très
modestement dans la réalité puisque la circulaire Sudreau-Fontanet de 1961 ne
définissait qu'une infrastructure commerciale minimale, entérinant l'idée que les
espaces péri-urbains ne peuvent accueillir que des équipements de première nécessité
et de proximité.
La phase vraiment nouvelle ne commence qu'avec le cinquième plan, en 1965,
dont les auteurs, mettant la France dans le sillage de « l'american way of life »,
conçoivent le projet de centres commerciaux péri-urbains ex-nihilo destinés à re
structurer commercialement les banlieues. Il n'est plus question d'équipements
commerciaux de première nécessité, mais au contraire de créer de toute pièce
des équipements importants dispensateurs de biens anomaux et ainsi capables
de retenir sur place une partie de la clientèle jusqu'alors tributaire des centres
villes pour tous les besoins occasionnels. Se met ainsi en place de 1969 à 1974 au
tour de Paris une ceinture de centres commerciaux destinés à polariser les
déplacements d'achats des banlieusards et à éviter l'engorgement de Paris. L'acti
vité commerciale élevée au rang d'instrument de la politique d'aménagement va
aussi être conçue comme le pilier des villes nouvelles qui, au départ du moins,
furent pensées autour d'un centre commercial important autour duquel gravitaient
les autres éléments de centralité ( administratifs, culturels,...). Les centres commerc
iaux d'Evry, de Cergy offrent en région parisienne des exemples menés à terme
de cet urbanisme qui s'est paré du qualificatif révélateur « d'urbanisme commerc
ial ».
Cette modification radicale du rôle du commerce dans la ville n'a pu que
s'appuyer sur une évolution profonde : d'une part, la généralisation des dépla
cements automobiles ; d'autre part l'intérêt de capitaux gigantesques trouvant dans
le commerce moderne une source de placements fructueux ; enfin, résultant de tout
cela, une transformation d'échelle des mécanismes commerciaux. Alors qu'aupara
vant les initiatives commerciales individuelles et spontanées ne pouvaient être
que de dimension modeste, et s'insérer en conséquence dans des bassins de cha-
landise préexistants, il y a eu évolution des tailles commerciales. Les nouvelles
réalisations, qu'il s'agisse des centres commerciaux ou des grandes surfaces, repré
sentaient un tel potentiel d'attractivité par leur gigantisme qu'elles étaient capables
de se tailler toutes seules leur bassin de chalandise à la taille de déplacements
motorisés et non plus pédestres. En d'autres termes, elles étaient maîtresses de
leurs localisations, l'équipement créant la et non l'inverse.
11 va de soi que cet avantage de la « force commerciale » a conduit à un
rapide investissement des espaces péri-urbains car, en marge (et parfois à la
place) des équipements commerciaux issus de la volonté d'aménagement des
pouvoirs publics, se sont multipliées les réalisations d'envergure procédant d'ini
tiatives privées soucieuses de marquer au plus vite leur place dans le territoire
péri-urbain. On a ainsi assisté en l'espace de quelques années au foisonnement
d'équipements commerciaux de types nouveaux : supermarchés et hypermarchés
isolés, supermarchés et hypermarchés appuyés sur des galeries marchandes,
centres commerciaux appuyés sur des grands magasins, tous ayant pour fondement
de leur réussi

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