Les pieds humains sculptés de la pierre Le Mulot (N° 1), à Bleurville (Vosges) - article ; n°3 ; vol.5, pg 181-196
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Les pieds humains sculptés de la pierre Le Mulot (N° 1), à Bleurville (Vosges) - article ; n°3 ; vol.5, pg 181-196

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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1914 - Volume 5 - Numéro 3 - Pages 181-196
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1914
Nombre de lectures 63
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Marcel Baudouin
Les pieds humains sculptés de la pierre Le Mulot (N° 1), à
Bleurville (Vosges)
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, VI° Série, tome 5 fascicule 3, 1914. pp. 181-196.
Citer ce document / Cite this document :
Baudouin Marcel. Les pieds humains sculptés de la pierre Le Mulot (N° 1), à Bleurville (Vosges). In: Bulletins et Mémoires de la
Société d'anthropologie de Paris, VI° Série, tome 5 fascicule 3, 1914. pp. 181-196.
doi : 10.3406/bmsap.1914.8655
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1914_num_5_3_8655BAUDOUIN. — LES PIEDS HUMAINS SCULPTÉS DE LA PIERRE LE MULOT 181 MARCEL
Cette terre cuite représente une femme qui pétrit la tête de son enfant.
La femme repose par terre, dans l'attitude jambes croisées, son crâne a
la déformation cunéiforme relevée, un nez énorme remplit le visage.
Même du crâne, même exagération du nez s'observent sur
les sifflets en terre cuite du Yucatan, modelés en forme humaine, que
conserve le musée du Trocadéro.
L'enfant, assis sur les cuisses de sa mère, est assez grand : il se tient
comme un enfant qui sait marcher. Sa tête a la même déformation que
celle de sa mère, son nez offre un volume aussi exagéré. Son crâne est pris
par les mains de sa mère qui le presse entre deux objets ayant l'aspect de
polissoirs. L'opération est désagréable, car l'enfant, bien qu'il ne crie pas,
cherche à écarter avec ses mains les bras qui le pétrissent. Sans doute la
déformation a été commencée dès le berceau, elle existe chez l'enfant ;
elle est simplement parachevée.
La légende de cette image est fournie par un écrit espagnol relatif aux
Niquirans du Nicaragua :
« Quand les enfants sont très jeunes, dirent les indigènes à Bobabella,
leurs têtes sont tendres et on les pétrit alors dans la forme que vous
voyez être la nôtre au moyen de deux morceaux de bois, creusés dans le
milieu. Cette coutume, donnée à nos ancêtres par nos Dieux, nous prête
up air noble, et nos têtes sont ainsi mieux adaptées au port des fardeaux *. »
Les déformations crâniennes sont représentées nombreuses et variées
dans l'art précolombien .*. Mais la terre cuite, que nous présentons, mont
rant comment s'obtiennent ces déformations, est unique en son genre.
LES PIEDS HUMAINS SCULPTÉS DE LA PIERRE LE MULOT (N* I),
A BLEURVILLE (Vosges).
Par M. le Dr Marcel Baudouin (Paris),
I. — Introduction.
Définition. — II existe, à Bleurville (Vosges) 1, un Rocher, des plus inté
ressants, couvert de Sculptuhes* qui s'appelle La Pierre Le Mulot ou Pierre
du Mulet.
Cette dénomination est due à la présence de plusieurs Sculptures de
* H. Beuchat. — Manuel d'Archéologie américaine, 1912, p. 401.
* Elles sont étuJièes dans L. A. Gosse : Essai sur les déformations artificielles
du crâne. Paris, 1855.
i Bleurville est une commune, située à peu de distance de Vittel ou Contrexéville ;
elle est de l'arrondissement de Mirecourt, canton de Monthureux-sur-Saône [Gare à
5 k. de Bleurville). Î6 avwl 1914 182
Sabots d'Equidés ; mais il y a, à côté, des Sculptures de Pieds humains, que
nous allons décrire ici, sans nous préoccuper aujourd'hui des autres
œuvres humaines, si nombreuses et si curieuses, de ce Rocher très
remarquable.
En réalité, la station préhistorique est constituée par deux pointements
à sculptures, auxquels nous avons donné les noms de Rocher n° I et de
Rocher n° II. Les sculptures, qui nous intéressent ici, ne sont d'ailleurs
situées que sur le Rocher principal n° I, le plus considérable et le plus
intéressant (Fig. 1).
Historique. — 1* lre Découverte. — Ce rocher a été découvert, en 1880, par
par le célèbre préhistorien des Vosges, Félix Voulût1, qui fut un véritable
précurseur dans l'étude des sculptures sur roches, en France.
Voici la trop brève description qu'il en a donné alors.
« En face d'une Cuvette-entonnoir [sans doute VEcuelle, conique, de ce
rocher], sur la Pierre Le Mulot*, se voient... deux Empreintes de Pieds
d'Homme, qui sont dirigés vers un point du ravin, où, sur la rive opposée
d'un ruisseau, j'ai rencontré une autre roche [à sculptures], portant le
même nom... »3.
2° Bibliographie. — - 1° M. Reber, en 1892, a cité ce rocher sous le nom
de Pierre de Contrexéville (Vosges) 4.
2° Puis Koehler5 a écrit de son côté quelques années plus tard (1896) :
« Sur une pierre de Contrexéville (Vosges), on voit, en dehors de deux
sculptures, qui ressemblent à des Pieds, des croix, des fers de chevaux, et
des cupules. Mais les dernières figures paraissent gravées postérieurement
aux premières »6.
3e 2e Découverte. — En 1897, dans un ouvrage spécial sur la Pierre à
Mulot 7, F. Voulot est revenu sur ces Empreintes de Pieds. — Voici ce qu'il
en dit, en deux endroits différents :
« On voit, sur la gauche [en regardant le Nord], une Empreinte, que
les habitants du pays regardent comme celle du Pied d'un Cavalier, mont
ant en selle. Cette hypothèse me paraît hasardée, le bout du soi-disant
1 Félix Voulût. — Sur deux mégalithes vosgiens et sur les signes gravés sur les
rochers. — Bull, de la Soc. d'Anthr. de Paris, 3» sér., t. III, 1880, p. 3J3-340 [Voir
p. 340].
* C'est à lui que je donne le nom de Pierre à Mulot [n* 1].
» Je lui réserve la dénomination de à [n* II].
* Reber. — Die vorhistorischen Uenkmaler in Einfischsthal. - Arch. f. Anthropol
ogie, etc., 1892, 22 Bd, 1. u . II Heft, p. 346.
5 Koehler. — Steinemith Fusspûren. — Corr. Blatt. d deut. Geaellsch.f. Anthrop.,
Ethn. und Urgesch , XXVII, «896, p. 55-58 (Voir p. 57).
6 Opinion qui, jusqu'à présent, n'est pas du tout certaine. — On ne peut dater ces
sculptures que très approximativement. — Toutes sont peut-être très anciennes...
7 F. Voulût. — Le Pied humain, le Pied et le Fer de Cheval et les Croix à tra
vers le monde et les âges. — Bulletin de la Soc. Philomalique Vosgienne, 1896-1897. hors'
— St-Dié, 1897, in-8% 27 p., 2 pi. texte (4 fig.) [Voir p. 5]. BAUDOUIN. — LES PIEDS HUMAINS SCULPTÉS DE LA PIERRE LE MULOT 183 MARCEL
pied étant coupé carrément '. Cette empreinte, comme le grand Sabot,
est moins profondément gravée que les petits Fers,, et paraît remonter a
une plus haute antiquité... »
« La position des deux Pieds... * cités, avec l'empreinte du baton3, si c'en
est une, en face d'une cuvette... ».
En somme, les descriptions de cet auteur étant absolument insuffi
santes, il était nécessaire de reprendre complètement l'étude de cet
intéressant Rocher a Sculptures. — C'est ce que nous avons tenté de faire
ces temps derniers.
4° Bibliographie. — Mais ajoutons encore, pour être complet, que, dans
ces dernières années, notre excellent ami, M. L. Schaudel *, a cité aussi
ces sculptures.
« Les empreintes [pédi formes], a peu près grandeur nature, a écrit
L. Schaudel *, s'écartent vers les doigts et sont assez rapprochées au talon.
Au dessous de ceux-ci se trouve placée une Ecuelle 5, très nettement
sculptée. Cette disposition serait comparable à celle du Rocher aux
Pieds. »
Folklore. — Tout le Folklore de ce Rocher n'est pas en rapport seul
ement avec les sculptures de Sabots de Chevaux, qui ont surtout frappé
l'imagination populaire. La Légende principale qui y a trait6 [Mulet fan
tastique] n'a donc pas fait disparaître celle qui a existé sans doute aupa
ravant pour les Pieds humains [quoiqu'on n'en sache rien]. Cela n'a d'ail
leurs rien d'étonnant, puisque les sculptures de Sabots datent sans doute
du Néolithique.
Voici d'ailleurs le détail des deux Légendes.
1° D'après la légende des « Fers », N.-S. Jésus-Christ, ou Saint Martin,
qui, montés le dernier sur une mule (cet animal se rapporte surtout à
Saint Martin), le premier sur un âne (Jésus-Christ), avait franchi d'un
bond la vallée du Ruisseau du Gras, en partant de la Pierre n° I, pour
tomber sur la Pierre n* II 7. — Ce saut classique explique les empreintes
d'un petit Equidé (Ane ou Mulet), et la petitesse des sabots 8.
b) En ce qui concerne plus s

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