Les sensations de recul dans le tir. Leur rapport avec les valeurs mécaniques du recul - article ; n°1 ; vol.24, pg 91-127
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Description

L'année psychologique - Année 1923 - Volume 24 - Numéro 1 - Pages 91-127
37 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1923
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Général Journée
V. Les sensations de recul dans le tir. Leur rapport avec les
valeurs mécaniques du recul
In: L'année psychologique. 1923 vol. 24. pp. 91-127.
Citer ce document / Cite this document :
Journée Général. V. Les sensations de recul dans le tir. Leur rapport avec les valeurs mécaniques du recul. In: L'année
psychologique. 1923 vol. 24. pp. 91-127.
doi : 10.3406/psy.1923.4497
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1923_num_24_1_4497I
LES SENSATIONS DE RECUL DANS LE TIR;
LEUR RAPPORT AVEC LES VALEURS MÉCANIQUES
DU RECUL1
Par le Général Journée.
1° Les unités mécaniques pouvant servir de mesure au recul
sont sa vitesse, sa quantité de mouvement, et son énergie ciné
tique. Les expériences relatées ci-après ont eu pour objet prin
cipal de déterminer quelle est celle de ces trois quantités qu^
est le mieux en rapport avec la sensation ressentie par le tireur.
2° Si l'on désigne par :
P Le poids du fusil avec une douille ;
M = rr p La masse du fusil ;
it' Le poids de la poudre et de la charge d'amorce ;
p' Le poids du projectile et des bourres ;
v La vitesse du recul;
Vo La initiale du projectile.
ö Un coefficient décroissant avec Vo et dépendant de la
nature de la poudre, de la force de l'amorçage, et de la longueur
du canon 2 ;
on a, dans tous les cas :
(I) [P? = (p + M) Vo.
Nous avons mesuré la vitesse du recul dû au tir des car
touches calibre 12 ou 16, employées aux expériences décrites
ci-après, en tirant 5 à 10 de ces cartouches dans un canon orga
nisé en vélocimètre : celle des fusils automatiques calibre 12>
1. Daprès les expériences faites à la société française des munitions.
2. Les valeurs de 0 sont données dans les tableaux N° 10, 11, 12, de notre
livre sur le Tirs de fusils de chasse, 3e éd., 1920. 92 MÉMOIRES ORIGINAUX
a été mesurée par la méthode du fusil suspendu, décrite page 79,
du Tir des fusils de chasse. Les vitesses de recul des quelques
fusils qu'il ne nous était pas possible de mesurer par les méthodes
ci dessus ont été calculées par la formule (I) après avoir mesuré
la vitesse restante de leur balle ou de leurs plombs à la dis
tance de 20 ou 10 mètres, au moyen du chronographe Lebou-
lengé, et après en avoir déduit leur vitesse initiale.
3° Lorsqu'on tire dans un fusil des cartouches chargées d'une
façon régulière et dont les vitesses initiales sont suffisamment
constantes, on a, à chaque coup, une sensation égale de recul, qui
Mp2
correspond à des valeurs de v, Pc, —y- , à très peu près égales.
Lorsqu'on tire, dans un fusil, deux espèces de cartouches,
celle qui donne lieu à la plus grande vitesse de recul donne lieu
à la plus forte sensation de recul.
Lorsqu'on tire des fusils de poids différents avec une ou diff
érentes sortes de cartouches, les sensations varient d'une façon
plus complexe que dans le cas d'un seul fusil, avec v ou Pc
Mp2
OU -y-
4° II n'y a pas d'indécision sur ce qu'on entend par l'expres
sion de sensations égales ou inégales du fait des reculs successifs
d'un seul fusil, mais il y a une forte part d'indécision lorsqu'il
s'agit de coter en chiffres l'inégalité des sensations.
L'indécision de la cote à donner à des sensations inégales
est encore plus grande quand il s'agit des reculs de deux fusils
de poids notablement différents, et qui ont des vitesses de
recul différentes.
Après de nombreuses expériences, le procédé que nous avons
jugé le plus convenable pour apprécier les sensations du recul,
consiste à coter 10 le premier coup de fusil tiré, et à coter, par
exemple 12, le coup suivant, dont a jugé le recul 20 0/0 plus
grand.
Pour faire ainsi une appréciation convenable, il faut que ces
deux coups se succèdent à un intervalle aussi réduit que pos
sible et qui peut être de moins d'une seconde quand on tire
les deux coups d'un fusil double et deux à trois secondes quand
on tire deux fusils.
L'expérience prouve que l'incertitude relative des cotes
données à des sensations de recul différentes, est d'autant plus
grande que la différence de ces cotes est elle-même plus grande
et que le temps qui s'écoule entre les deux reculs est plus grand.
5 ' Les sensations de recul éprouvées par un tireur du fait du JOURNEE. LES SENSATIONS DE RECUL DANS LE TIR 93
tir d'une même espèce de cartouche dans le même fusil varient
suivant l'épaisseur de ses vêtements sur l'épaule.
Elles paraissent moindres quand on tire en plein air que dans
un local fermé, parce que, dans ce dernier cas, le bruit est
beaucoup plus fort qu'en plein air et que l'ébranlement ner
veux produit par le bruit de la détonation vient augmenter
celui par le choc du recul.
Les sensations de recul sont beaucoup plus grandes au tir à
la cible qu'à la chasse, parce que, dans ce dernier cas, l'attention
est concentrée sur le résultat du tir contre le gibier.
Les sensations de recul sont diminuées par l'accoutumance,
mais ces s'accroissent avec le nombre de coups tirés,
lorsqu'on tire, en peu de temps, un assez grand nombre de
coups ayant chacun un recul assez fort.
Lorsque deux fusils de poids fort différents ont des reculs
dont l'énergie cinétique est peu différente, mais dont les vitesses
de recul sont, par conséquent, fort différentes, l'ébranlement
général du corps est à peu près le même avec les deux fusils,
mais la sensation produite sur l'épaule par le recul du fusil le
plus léger et qui a la plus grande vitesse de recul, est plus
brusque que celle produite par le recul du fusil le plus lourd.
Dans ces conditions, l'incertitude de la cote relative à donner
à ces deux sensations est augmentée.
Les éprouvées par divers tireurs, du fait d'un
recul de même valeur mécanique, dépendent de leur sensibilité,
de leur habitude du tir, et, généralement, de leur corpulence.
Un tireur pourra trouver désagréable ou même pénible un
recul qu'un autre tireur jugera très supportable.
Les sensations inégales produites par un fusil tirant deux
espèces de cartouches, ou par des fusils de poids différents
tirant une ou deux espèces de cartouches, varient-elles pro
portionnellement à la vitesse du recul e, ou à leur quantité de
Me2
mouvement Pc, ou à leur énergie cinétique — k- ou à toute autre
Ai
fonction de ces quantités ? C'est ce que nous allons examiner,
et ce qui a fait l'objet de nos expériences, qui, sauf celles du
§ 10, ont toutes été faites à la Société française des munitions.
6° Le psycho-physicien Fechner ayant apprécié dans de
nombreuses expériences les sensations causées par des excita
tions telles que le soulèvement de poids différents, ou telles
que des pressions différentes sur diverses parties du corps, a
conclu, des résultats qu'il a obtenus, qu'en général le rapport 94 MEMOIRES ORIGINAUX
des sensations était égal au rapport des logarithmes des exci
tations.
Cette loi s'est trouvée plus ou moins bien vérifiée dans les
expériences de nature semblable faites par d'autres psychol
ogues. Nous verrons dans ce qui suit que cette loi s'applique
généralement bien aux sensations de recul quand on prend
pour mesure de l'excitation l'énergie cinétique — ~~ du recul.
7° Tous les livres, autres que les nôtres, qui se sont occupés
des sensations causées par le recul des armes portatives, ont
admis, sans preuve expérimentale, que ces sensations sont en
rapport direct avec la quantité du mouvement Pe du recul.
Les expériences relatées plus loin prouvent que l'opinion ci-
dessus est complètement erronée.
Une expérience des plus simples suffit pour le prouver.
Lorsqu'on tire une même espèce de cartouche dans deux
fusils de poids P et P' différents, mais ayant des canons de
même forme intérieure et ayant, par conséquent, à très peu
près la même vitesse initiale Fo, on a dans tous les cas :
Vv = PV = (p' -h e«') Vo.
Les quantités de mouvement du recul restent donc les mêmes
quel qu

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