Les théories de l équité, fondements d une approche cognitive du salaire d efficience - article ; n°1 ; vol.44, pg 5-22
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Les théories de l'équité, fondements d'une approche cognitive du salaire d'efficience - article ; n°1 ; vol.44, pg 5-22

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Description

Revue économique - Année 1993 - Volume 44 - Numéro 1 - Pages 5-22
Faviness theories : the grounds of a cognitive approach of efficiency wages
This paper focus on the micro-foundations of the last G. Akerlof et J. Yellen's efficiency wage model [1990]. A first part devotes an overview of the cognitives theories of equity which are quoted by G. Akerlof and J. Yellen. A second part presents the empirical grounds of the fair wage. We rule out the diversity of the conclusions of the experimentais studies which concern fairness. A final part studies the methods which are used by G. Akerlof and J. Yellen in order to take equity theories and empirical studies in account. The weakness of the model concerns mainly the formalization of the effort function which is a strategie device of the model.
Les théories de l'équité, fondements d'une approche cognitive du salaire d'efficience
L'objet du présent article est d'examiner les fondements micro-économiques du dernier modèle de salaire d'efficience de G. Akerlof et de J. Yellen [1990]. Une première partie présente les théories cognitives de l'équité auxquelles se réfèrent explicitement G. Akerlof et J. Yellen. Une seconde partie expose les fondements empiriques de ces théories et montre la diversité des conclusions des études expérimentales portant sur l'équité. Une dernière partie analyse la façon dont G. Akerlof etJ. Yellen mobilisent les théories et les expériences relatives à l'équité. La faibles­se du modèle porte surtout sur la formalisation de la fonction d'effort, dispositif central du modèle.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1993
Nombre de lectures 170
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Madame Bénédicte Reynaud
Les théories de l'équité, fondements d'une approche cognitive
du salaire d'efficience
In: Revue économique. Volume 44, n°1, 1993. pp. 5-22.
Abstract
Faviness theories : the grounds of a cognitive approach of efficiency wages
This paper focus on the micro-foundations of the last G. Akerlof et J. Yellen's efficiency wage model [1990]. A first part devotes
an overview of the cognitives theories of equity which are quoted by G. Akerlof and J. Yellen. A second part presents the
empirical grounds of the fair wage. We rule out the diversity of the conclusions of the experimentais studies which concern
fairness. A final part studies the methods which are used by G. Akerlof and J. Yellen in order to take equity theories and empirical
studies in account. The weakness of the model concerns mainly the formalization of the effort function which is a strategie device
of the model.
Résumé
Les théories de l'équité, fondements d'une approche cognitive du salaire d'efficience
L'objet du présent article est d'examiner les fondements micro-économiques du dernier modèle de salaire d'efficience de G.
Akerlof et de J. Yellen [1990]. Une première partie présente les théories cognitives de l'équité auxquelles se réfèrent
explicitement G. Akerlof et J. Yellen. Une seconde partie expose les fondements empiriques de ces théories et montre la
diversité des conclusions des études expérimentales portant sur l'équité. Une dernière partie analyse la façon dont G. Akerlof
etJ. Yellen mobilisent les théories et les expériences relatives à l'équité. La faibles-se du modèle porte surtout sur la formalisation
de la fonction d'effort, dispositif central du modèle.
Citer ce document / Cite this document :
Reynaud Bénédicte. Les théories de l'équité, fondements d'une approche cognitive du salaire d'efficience. In: Revue
économique. Volume 44, n°1, 1993. pp. 5-22.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1993_num_44_1_409435Les théories de l'équité,
fondements d'une approche cognitive
du salaire d'efficience
Bénédicte Reynaud*
L'objet du présent article est d'examiner les fondements micro-économiques du
dernier modèle de salaire d'efficience de G. Akerlof et de J. Yellen [1990]. Une pre
mière partie présente les théories cognitives de l'équité auxquelles se réfèrent expl
icitement G. Akerlof et J. Yellen. Une seconde partie expose les fondements
empiriques de ces théories et montre la diversité des conclusions des études expé
rimentales portant sur l'équité. Une dernière partie analyse la façon dont G. Akerlof
etJ. Yellen mobilisent les théories et les expériences relatives à l'équité. La faibles
se du modèle porte surtout sur la formalisation de la fonction d'effort, dispositif cent
ral du modèle.
Le contrat de travail ne parvient pas, en toute rigueur, à définir le contenu de
l'échange. En effet, l'employeur achète le droit de disposer de l'effort du salarié,
pendant une durée fixée, contre un salaire. Or les modalités par lesquelles l'em
ployeur exerce ce droit ne sont guère spécifiées. Le Code du travail en fixe cer
taines limites. Tel est le cas de la réglementation de la durée du et du salaire
minimum. Il est impensable de spécifier, à l'avance, l'effort du salarié. Comment
définir l'intensité avec laquelle il doit travailler ? Que signifie « obéir aux ordres
de son supérieur hiérarchique » : avec quelle vitesse, quelle diligence ?
Ces indéterminations sont une donnée irréductible qui tient à l'originalité de
la relation salariale : le travail ne peut être séparé de celui qui l' accomplit. Com
me le souligne K. Polanyi, « le travail est l'autre nom de l'activité économique
qui accompagne la vie elle même [...] et cette activité ne peut pas être entreposée
ou mobilisée » ([1983] p. 107.) En termes juridiques, le contrat salarial se définit
comme un rapport de subordination. Concrètement, l'intensité et la qualité du tra
vail sont des inconnues pour l'employeur. Cette spécificité a pour corollaire
l'abandon de la loi classique d'égalité du salaire et de la productivité marginale
du travail car le prix ne peut transmettre l'information sur la qualité. À quelle loi
de formation des salaires, la reconnaissance de la particularité de l'échange sala
rial conduit-elle ?
La théorie économique s'est alors concentrée sur les formes de coordination
qui sont des alternatives au marché (coûts de transaction, contrats implicites,
* Je tiens à remercier Robert Boy er, Olivier Favereau et André Orléan pour leurs sug
gestions très stimulantes.
5
Revue économique — Nc 1, janvier 1993, p. 5-22. Revue économique
etc.)- Cet article contribue à explorer un autre type de coordination : par des
règles portant sur des considérations d'équité. Elles ont donné lieu aux théories
du salaire d'efficience, fondé sur l'équité (fair-wage hypothesis), de G. Akerlof.
Il a développé deux modèles très différents : d'inspiration sociologique et psy
chologique. Dans le premier modèle connu sous le nom de « Labor Contract as
a Partial Gift Exchange » [1982], G. Akerlof mobilise les acquis d'anthropologie
sociale. Le contrat salarial est considéré comme un échange de « don contre don »
selon la tradition ouverte par M. Mauss. La règle d'équité consiste à verser un
salaire supérieur au prix du marché en contrepartie de l'effort du groupe qui est,
en moyenne, supérieur au minimum requis. Dans le second modèle, « The Fair
Wage Effort Hypothesis and Unemployment » [1990], G. Akerlof et J. Yellen
recourent aux théories psychologiques de l'équité, us estiment ainsi donner des
fondements solides aux modèles à la Solow qui reposent sur l'hypothèse d'une
relation positive entre le salaire et l'effort (Akerlof et Yellen [1988], p. 46.)
L'objet du présent article est d'examiner les fondements micro-économiques
de ce second modèle (le premier ayant été analysé par P. Batifoulier, L. Cordonn
ier et Y. Zenou [1991], L. Cordonnier et H. Defalvard [1991] et par B. Reynaud
[ 1 99 1 ] .) Une première partie présente les théories cognitives de l' équité auxquell
es se réfèrent explicitement G. Akerlof et J. Yellen. Une seconde partie expose
les fondements empiriques de ces théories et montre la diversité des conclusions
des études expérimentales portant sur l'équité. Dans une dernière partie, nous
analyserons la façon dont G. Akerlof et J. Yellen mobilisent les théories et les
expériences relatives à l'équité. La faiblesse du modèle porte surtout sur la fo
rmalisation de la fonction d'effort, dispositif central du modèle.
LES THÉORIES COGNITIVES DE L'ÉQUITÉ
II s'agit des théories de J. Adams et de ses successeurs (ils revendiquent le
« label » théorie de l'équité) et de la théorie mise au point par D. Kanheman,
J. Knetsch et R. Thaler. La comparaison est au centre de ces deux dispositifs
théoriques : avec Autrui, dans le premier cas, avec le marché (qui est une autre
forme de représentation d' Autrui), dans le second cas.
La comparaison avec Autrui, identificateur de l'équité
La tradition théorique : la dissonance cognitive
J. Adams considère que sa théorie est une application aux phénomènes sala
riaux, de la théorie de la dissonance cognitive développée par L. Festinger
(Adams [1963], p. 422.) En effet, l'inéquité des salaires est une situation de di
ssonance cognitive : « On pourrait dire, en bref, qu'un homme est en situation de
dissonance lorsque la connaissance qu'il a d'une chose n'est pas en har
monie avec la connaissance qu'il a d'un autre objet. » (Adams [1965], dans Fau
cheux et Moscovici [1971], p. 193.) « II y aura dissonance cognitive pour Ego Reynaud Bénédicte
chaque fois que ses notions relatives à sa contribution ou à sa rétribution profes
sionnelles se trouvent en relation inverse avec ses notions relatives aux contri
butions ou rétributions d' Alter» (Adams [1962], dans Poitou [1974], p.109.)
Pour L. Festinger [1957], les individus qui souffrent d'un état de dissonance,
cherchent sy

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