Les travaux de Pawlow sur la sécrétion de la salive psychique - article ; n°1 ; vol.13, pg 80-91
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Description

L'année psychologique - Année 1906 - Volume 13 - Numéro 1 - Pages 80-91
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1906
Nombre de lectures 13
Langue Français

Extrait

G. Zeliony
Les travaux de Pawlow sur la sécrétion de la salive psychique
In: L'année psychologique. 1906 vol. 13. pp. 80-91.
Citer ce document / Cite this document :
Zeliony G. Les travaux de Pawlow sur la sécrétion de la salive psychique. In: L'année psychologique. 1906 vol. 13. pp. 80-91.
doi : 10.3406/psy.1906.1289
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1906_num_13_1_1289LA SÉCRÉTION DE SALIVE DITE PSYCHIQUE DE
D'après les travaux de Pawlow et de ses élèves.
Le but du présent article est de mettre à la portée des lec
teurs quelques travaux de physiologie qui ont été faits ces
derniers temps au laboratoire du professeur Pawlow. Ces tr
avaux ont un grand intérêt pour le psychologue, ce qui ressort
ira clairement de la lecture de cet article.
Je dois faire remarquer que je mentionne ici uniquement les
travaux qui ont été publiés avant le mois de décembre 1906 —
époque où j'ai travaillé à cet article. Depuis la publication de
ces travaux on a fait un grand nombre d'observations pré
cieuses qui seront publiées en leur temps.
Pour caractériser d'une manière générale le sujet traité
dans les travaux cités, on peut dire qu'il consiste à étudier les
lois de la réaction des organismes animaux supérieurs (les
chiens) contre le milieu extérieur : sujet vaste, car un examen
même superficiel montre que ces réactions sont multiples et
de caractère très varié.
On peut d'abord les distinguer d'après les organes : réac
tions musculaires, sécrétoires, etc. Il y a cependant aussi
d'autres distinctions dont nous examinerons un ensemble :
Si nous versons de l'acide dans la cavité buccale d'un chien,
il se produit une sécrétion de salive; si nous produisons une
forte excitation mécanique ou chimique de la peau, nous pro
voquerons des contractions musculaires même chez l'animal
décapité; une forte excitation par la lumière provoque le
rétrécissement de la pupille, etc.
Ce genre de réactions, caractérisées par les physiologistes
comme réflexe, sert depuis longtemps de sujet d'expériences
pour les sciences naturelles.
Il existe, en outre, un autre genre de réflexes qu'on s'est
habitué à lier étroitement aux phénomènes psychiques ou
même à considérer comme une conséquence de ces derniers. G. ZELIÖNY. — LA SÉCRÉTION DE SALIVE DITE PSYCHIQUE 81
Le chien accourant lorsqu'on prononce son nom et l'homme
répondant à l'appel qu'on lui adresse offrent des exemples de
réactions musculaires en réponse à une excitation par le son.
La sécrétion du suc gastrique ou la salivation commençant à la
vue de la nourriture offrent des exemples de réactions sécré-
toires en réponse à une excitation visuelle.
Ces faits, ainsi que des phénomènes analogues, ont été étu
diés en rapport étroit avec les processus psychiques qui les
accompagnent.
Les physiologistes eux-mêmes ont parlé et parlent encore
de « salivation psychique », etc., voyant souvent dans la
psychique la cause immédiate de la sécrétion.
Peut-on toutefois étudier les lois de ces réactions au moyen
de la méthode objective admise dans les sciences naturelles?
Leibnitz, a dit : « Le corps se développe mécaniquement et
les lois mécaniques ne sont jamais violées dans les mouve
ments naturels ; tout se fait dans les âmes comme s'il n'y avait
pas de corps, et se fait le corps s'il n'y
pas d'âme ».
En faisant une périphrase de cette sentence, l'expérimentat
eur naturaliste peut dire :
« On peut étudier tous les phénomènes physiologiques
comme si les phénomènes psychiques n'existaient pas. »
Par ces simples paroles on peut caractériser la méthode
adoptée au laboratoire de J. Pawlow précisément pour l'étude
des phénomènes que les physiologistes ont toujours rattachés
au psychique.
Tout le mérite de Pawlow ne se borne toutefois pas à ce
qu'il a reconnu la possibilité et l'utilité de l'étude objective de
ces phénomènes.
Cette conviction, cependant, ne suffisait pas; — il fallait
encore trouver la clé de l'expérimentation objective, c'est-à-
dire mettre la conception de ces phénomènes dans les cadres
de la pensée physiologique. Et Pawlow l'a fait en créant la
conception des réflexes conditionnels. On verra plus loin ce
qu'il faut entendre par réflexe conditionnel.
Entre tous les processus physiologiques qui sont étroitement
liés aux processus psychiques, Pawlow a choisi la salivation
dite « psychique » pour objet de ses expérimentations détail
lées, aussi bien à cause de la simplicité de la technique de
l'expérimentation qu'à cause de la comparative du
processus même.
l'année psychologique, xih. 6 MÉMOIRES ORIGINAUX 82
Les expérimentations susmentionnées (toutes les expéri
mentations ont été faites sur des chiens) ne sont devenues
possibles qu'après que M. Glinsky se fut servi, pour les glandes
salivaires, du procédé d'adaptation de fistules permanentes
antérieurement réalisé par Pawlow pour la fistule de la glande
pancréatique1. Ce procédé permet de se servir de la fistule
une fois appliquée pendant toute la durée de la vie de
l'animal.
En collant avec un mastic spécial un entonnoir en verre aux
bords de la fistule, on peut facilement observer la sécrétion de
la salive et la recueillir dans des éprouvettes.
Le fait que la sécrétion de la salive a lieu lors de l'excitation,
non seulement des surfaces de la bouche, mais aussi d'autres
surfaces sensibles, par exemple à la vue ou au flair de la nourr
iture, ce fait, disons-nous, est reconnu depuis longtemps, on
rencontre des indications relatives à cet effet, même dans les
écrits parus au xvme siècle.
La première expérimentation systématique de ce procédé a
été faite en 1898, par M. Woulfson, au laboratoire de Pawlow.
En 1903 Pawlow s'est occupé de ce procédé, au point de vue
physiologique, en examinant la salivation dite « psychique »
comme un phénomène réflectoire, provenant de réflexes dits
conditionnels.
Il sera préférable de laisser caractériser par Pawlow lui-
même la différence physiologique entre la salivation « psy
chique » (c'est-à-dire le réflexe conditionnel) et la salivation
provenant de l'excitation de la cavité de la bouche (c'est-à-dire
le réflexe simple, non conditionnel).
Il dit 2 : « Comme on le sait, la salive coule chez le chien
chaque fois qu'on lui donne à manger ou que l'on introduit
quelque chose de force dans sa gueule. La sécrétion de la
salive, sa quantité et sa qualité varient très exactement en
conséquence de la quantité et de la qualité des substances qui
entrent dans la gueule du chien. Il s'agit ici d'un phénomène
physiologique bien connu : — le réflexe.
« La conception du réflexe, comme d'un travail élémentaire
spécial du système nerveux, est une ancienne et solide
découverte des sciences naturelles. C'est la réaction de l'org
anisme contre le milieu extérieur par l'entremise du système
1. Décrit dans Ergebnisse der Physiologie, 1902.
2. The Lancet, 1906. ZELIONY. — LA SÉCRÉTION DE SALIVE DITE PSYCHIQUE 83 G.
nerveux. En même temps l'agent extérieur, se transformant
en processus nerveux, atteint, après un long parcours, tel ou
tel autre organe et provoque ainsi le fonctionnement de celui-ci.
C'est une réaction spécifique et constante. La spécificité repré
sente une connection plus fine et plus fréquente entre les
phénomènes de la nature et les effets physiologiques, et est
basée sur la spécificité des extrémités périphériques des voies
nerveuses en question. En cas de cours normal de la vie, ces
rapports spécifiques réflecteurs sont constants. »
Quant aux réflexes conditionnels, ce sont :
« 1° Les sur toutes les surfaces sensibles du corps,
et même sur celles qui, comme l'œil et l'oreille, n'ont jamais
de réflexes simples sur les glandes salivaires.
«

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