Livres - compte-rendu ; n°2 ; vol.58, pg 535-568
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Description

L'année psychologique - Année 1958 - Volume 58 - Numéro 2 - Pages 535-568
34 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1958
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

F Bresson
J. Cambon
S. Ehrlich
H. Gratiot-Alphandéry
Yvette Hatwell
N. Heissler
P. Jampolsky
I. Lézine
G. de Montmollin
J. Medioni
M. Monod
Pierre Oléron
Maurice Reuchlin
Eliane Vurpillot
R. Zazzo
II. Livres
In: L'année psychologique. 1958 vol. 58, n°2. pp. 535-568.
Citer ce document / Cite this document :
Bresson F, Cambon J., Ehrlich S., Gratiot-Alphandéry H., Hatwell Yvette, Heissler N., Jampolsky P., Lézine I., de Montmollin G.,
Medioni J., Monod M., Oléron Pierre, Reuchlin Maurice, Vurpillot Eliane, Zazzo R. II. Livres. In: L'année psychologique. 1958
vol. 58, n°2. pp. 535-568.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1958_num_58_2_26714■
— LIVRES IT.
MAIOROV (F. P.). — En russe (Théorie physiologique du rêve). —
In-8° de 132 pages, Moscou-Leningrad, Éditions Académie des
Sciences, 1951.
L'ouvrage de Maïorov ne cherche pas à être une monographie sur
le problème des rêves. C'est une juxtaposition de faits cliniques, physio
logiques, empiriques (recueillis par l'auteur lui-même ou repris d'autres
ouvrages, soviétiques ou non), et de recherches expérimentales. Dans
ces dernières, comme dans son interprétation d'ensemble, Maïorov se
base sur la conception pavlovienne du sommeil : une inhibition qui
se répand à partir des niveaux les plus élevés du système nerveux cent
ral, et peut adopter des formes très différentes — inhibition partielle ;
hypnose ; sommeil, avec ses différents niveaux de profondeur (on sait
que les rêves n'apparaissent que dans le sommeil léger).
Les expériences de l'auteur portent sur :
A) L'étude des trois formes de sommeil : naturel, narcotique et
tique (la plus curieuse à observer) ;
B) La comparaison du sommeil naturel et du sommeil pathologique
(narcotique, « léthargie hystérique », etc.) ;
C) L'étude de l'évolution ontogénétique du sommeil, de la petite enfance
à la vieillesse.
Les procédés d'enregistrement sont des plus variés : chronoximétrie,
variations psychogalvaniques (A. I. Mareniva, 1949), enregistrement
du mouvement des paupières (B. V. Andreev, 1948), actographie inté
grale des mouvements du sujet (Andreev, 1951), électroencéphalogra
phie (cette dernière peu modifiée par les rêves, sauf s'ils sont chargés
d'un contenu émotionnel).
Plus que l'étude des rêves au cours du sommeil naturel (A. N. Panho-
mov) celle des rêves suggérés au cours de l'hypnose (I. E. Volpert),
s'est révélée un outil précieux. Les collaborateurs de Maïorov disent
au sujet endormi : « Vous faites un rêve », et font varier les conditions
environnantes (ainsi, un léger sifflement provoque des rêves de voyage)
au lieu de proposer directement le contenu même du rêve, comme le
faisaient d'autres chercheurs (tels A. K. Lenz, 1927). Dans l'hypnose,
on le sait, le sujet n'est réveillé que par l'ordre de l'expérimentateur
— et non, par conséquent, par les stimulations extérieures. D'autre part,
il peut, quand on le lui ordonne, se souvenir de son rêve ou le raconter
au fur et à mesure. 536 ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES
Par cette méthode, l'auteur évite la confusion possible entre le rêve
suggéré et la vision au cours de l'hypnose — danger qu'il décelait dans
les travaux de Lenz. On peut néanmoins se demander jusqu'à quel
point l'on est en droit d'identifier, surtout psychologiquement les rêves
(même suggérés comme tels) survenant au cours de l'hypnose, et ceux
du sommeil naturel.
L'auteur refuse l'explication freudienne des rêves. Il admet en eux
un symbolisme, mais un symbolisme que l'on pourrait appeler « de tra
duction directe » — celui que la pensée humaine utilise dans les allégo
ries (ainsi un obstacle à sauter représente des obstacles la vie du
sujet). A la base des rêves il place non les pulsions internes, mais les
liaisons extérieures et intérieures, passées et présentes, du cerveau,
organe des rêves.
« II n'y a rien dans les rêves qui ne fût auparavant dans l'expé
rience » est une des pensées maîtresses de l'auteur. Dénonçant la croyance
aux rêves « prophétiques », il cite un autre physiologiste soviétique,
M. I. Astvatsaturov : « Les rêves indiquent seulement des représenta
tions passées, en rapport avec l'avenir. » Les rêves ne peuvent être
« prophétiques » que s'ils annoncent une maladie ; mais en fait, ils révè
lent alors un trouble de l'organisation encore latent, qui passe inaperçu
dans l'activité du jour, et se fait connaître sur ce fond d'inhibition
qu'est le sommeil. De tels rêves, qu'ils soient directs, ou « symboliques »
(c'est-à-dire que le sujet se voit atteint d'une maladie, ou fasse divers
cauchemars, avec sentiments d'oppression, etc.) sont l'effet de stimu
lations internes présentes. Évoquant même les rêves d'envol fréquents
chez une adolescente jusqu'à son mariage, Maïorov se demande même
si, au lieu de l'explication sexuelle courante dans ces cas, il ne faut
pas examiner les modifications cardiaques et respiratoires durant l'exc
itation sexuelle survenant dans le sommeil.
Tout comme l'action de stimulations intérieures, celle de stimula
tions extérieures durant le sommeil, a déjà été constatée par de nom
breux auteurs, Maïorov résume ainsi les différents effets possibles de
stimulations présentes, extérieures et intérieures :
1) Elles « désinhibent » le sommeil et font apparaître des phases
peu profondes, ce qui est lié au développement des rêves par reproduc
tion de traces nerveuses... mais ne provoquent pas directement des
rêves ;
2) Elles... font apparaître des rêves liés à l'analyseur qu'elles atte
ignent ; dans ce cas elles... entrent dans le contenu du rêve ;
3) Elles... font des rêves liés à un ou plusieurs analyseurs
autres que celui qu'elles atteignent... ;
4) « II arrive que dans les rêves la force des stimuli soit déformée
par la phase paradoxale » (p. 68). Ainsi, Maïorov citera des cas où un
bruit de métronome provoque un rêve de fusillade, une bouffée d'air
dans l'œil : un rêve de tempête.
Parmi toutes les observations qui tendent à prouver l'effet des liai- LIVRES 537
sons nerveuses anciennes, les plus intéressantes sont celles de K. A. Gri-
neva sur les rêves des aveugles (1939-40) : les aveugles-nés font des
rêves exclusivement formés d'images auditives, tactiles, voire olfactives
et gustatives. Aux côtés des analyseurs auditif et tactile, qui prennent
dans les rêves de tous les aveugles la place prédominante qu'occupe
l'analyseur visuel chez les voyants, l'on constate une sensibilité proprio-
ceptive très développée, et, chez certains, le « sentiment d'obstacle »
élaboré au cours de la vie. Ceux qui ont perdu la vue assez tard retrou
vent encore en rêve des images visuelles, parfois, 40, 50 ans après.
Mais chez ceux qui l'ont perdue au cours de la petite enfance, les traces
visuelles diminuent en fréquence et en netteté, deviennent quelque
chose de diffus, de flou, d'incolore.
Un autre problème essentiel est celui de la localisation fonctionnelle
des rêves. Critiquant la théorie de localisation sous-corticale des rêves,
Maïorov montre qu'ils impliquent la participation du cortex (traces
de l'expérience acquise dans la vie), et celle du sous-cortex (facteurs
émotionnels). Les rêves, dit-il, « se forment en résultat de l'interaction,
dans chaque cas concret, du cortex et du sous-cortex » (p. 54) ; ils ont
leur point de départ tantôt dans le cortex, tantôt dans le sous-cortex.
Le mouvement du sommeil et des rêves pourrait être figuré par
un schéma menant des secteurs les plus développés du système nerveux
(cortex et son deuxième système de signalisation) au sous-cortex.
« Comme tout autre, précise Maïorov, ce schéma n'est qu'une approxi
mation de la réalité, bien plus complexe et variée que tous les modèles
que nous créons. »
Quand l'homme s'endort, l'activité intellectuelle s'arrête la pre

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