Loi d Abney et théorie de la vision chromatique - article ; n°1 ; vol.41, pg 125-135
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Description

L'année psychologique - Année 1940 - Volume 41 - Numéro 1 - Pages 125-135
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1940
Nombre de lectures 25
Langue Français

Extrait

Henri Piéron
Loi d'Abney et théorie de la vision chromatique
In: L'année psychologique. 1940 vol. 41-42. pp. 125-135.
Citer ce document / Cite this document :
Piéron Henri. Loi d'Abney et théorie de la vision chromatique. In: L'année psychologique. 1940 vol. 41-42. pp. 125-135.
doi : 10.3406/psy.1940.5878
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1940_num_41_1_5878VI
LOI D'ABNEY ET THÉORIE DE LÀ VISION CHROMATIQUE
Par Henri Piéron
L'additivité intégrale, affirmée par la loi d'Abney, des
«effets lumineux de radiations élémentaires mêlées en un flux
•complexe, contraste singulièrement avec les combinaisons
variables des effets chromatiques de ces radiations, qui, dans
Je cas d'un mélange de deux flux monochromatiques complé
mentaires, arrivent à s'annuler entièrement.
Cette opposition constitue une des données essentielles sur
lesquelles doit s'appuyer une théorie cohérente de la vision des
couleurs.
Mais la loi d'Abney est-elle exacte ?
Il ne peut faire de doute qu'elle est approximativement
•exacte, malgré la résistance a pu rencontrer chez les
partisans de la théorie de Hering des couples antagonistes.
Toutefois, au point de vue des schemes théoriques, il n'est pas
indifférent qu'elle soit ou non rigoureusement valable.
J'ai été amené à faire des recherches systématiques sur la
question1 et j'ai obtenu, dans les comparaisons photomét
riques directes, un déchet apparent très considérable de
l'additivité lumineuse dans les mélanges de complémentaires ;
mais j'ai pu attribuer ce déchet apparent à l'intervention d'un
1 processus de syncrétisme perceptif commandant une suréva
luation des brillances en fonction de la saturation pour les
plages colorées : quand on évalue la brillance de la plage
blanche résultant de l'addition de deux flux complément
aires — ou proches de la complémentarité — , on ne retrouve
pas Ja somme des brillances correspondant à l'évaluation pour
1. Cf. H. Piéron. Recherches sur la validité de la loi d'Abney. Année
Psychologique, XL, 1942, p. 52-83. 126 MÉMOIRES ORIGINAUX
chacun des deux flux séparément, parce que les deux flux ont
été préalablement surévalués.
Dans les comparaisons photométriques par la méthode du
papillotement on évite cette importante cause d'erreur. Tout
efois, avec cette méthode, j'avais trouvé encore un certain
déchet, beaucoup moins important, mais non pas négligeable,
de l'ordre de 9 %x, dans l'additivité de deux flux monochro
matiques centrés autour de 540 et 680 mjjt. (avec un AX de 7
et 11 m^x environ pour ces deux radiations).
Depuis lors, dans des conditions particulièrement favo
rables d'évaluation, Georges Blet2 a obtenu une vérification
rigoureuse de la loi d'additivité avec un photomètre papillo-
teur spécial : chez 21 observateurs un ensemble de 180 mesures
n'aurait donné qu'un écart moyen de 0,01 %, sans indication
systématique. Il y a d'ailleurs là une précision très supérieure
à ce que permet la sensibilité différentielle de la vision humaine
et qui se fonde sur une bipartition systématique d'une zone
d'incertitude. Mais, a la précision près, l'absence d'écart sy
stématique viendrait bien à l'appui de l'additivité rigoureuse,
si toutefois la fixation fovéale était assurée avec précision3.
Seulement on n'a pas manqué de discuter la validité de la
méthode photométrique indirecte fondée sur le mécanisme de
papillotement dans l'alternance des deux plages à compter.
J'ai cherché, pour ma part à utiliser une méthode échap
pant aux difficultés et aux incertitudes des évaluations pho
tométriques, une méthode de seuil4.
Voici le principe de cette méthode :
Le seuil étant déterminé par une radiation monochro^
matique de X donné, on réduit la valeur du flux aux quatre
cinquièmes de sa valeur liminaire, et on recherche l'influence
que la présence ignorée de ce flux exerce sur le seuil de visi
bilité d'une radiation différente : l'effet additif se trouve
1. La moyenne du rapport de la brillance d'addition à la somme de»
brillances était de 0,911 (extrêmes de 0,855 et 0,976) chez cinq sujets,
de 0, 960 en intégrant la valeur de 1,165 obtenue chez un sixième sujet.
2. G. Blet. Contrôle précis de la loi d'additivité des brillantes par la
méthode de papillotement.C R. Ac. des Se, 216, 1943, p. 531-533.
3. L'additivité rigoureuse s'applique à la vision achromatique pour le
pourpre des bâtonnets ; c'est pour la vision chromatique exclusive, qui
n'est assurée que dans la fovéa où les cônes se rencontrent seuls, que le
problème de la loi d'Abney se pose. •
4. Cf. H. Piéron. Sur le déchet, invalidant la loi d'Abney, dans l'addi
tivité ihfraliminaire de radiations complémentaires en vision fovéale.
C.R. Ac. des Se, 214, 1942, p. 1012-1013. •
PIÉRON. — THÉORIE DE LA VISION CHROMATIQUE 127 H.
mesuré par la proportion dans laquelle le seuil est abaissé,
lorsqu'on compare les valeurs de ce seuil obtenu avec lé flux
isolé et avec superposition du flux infraliminaire.
Si l'additivité est intégrale, le rapport des X des deux flux
ne doit pas intervenir, et l'addition d'un flux correspondant
à 80 % de sa valeur liminaire doit abaisser dans la même pro
portion la valeur liminafre de tout autre flux, quelle que soit
sa composition. v
Or, nous allons le voir, il n'en est pas ainsi.
Je renvoie, pour la description de la technique, fondée sur
l'emploi de mon spectrocolorimètre, au mémoire précédent1, en
indiquant seulement les données essentielles.
Les flux, provenant de lampes Philips à arc de tungstène
en atmosphère de néon, sont gradués par jeux de niçois
croisés ; un des flux traverse une glace sans tain inclinée
à 45° sur laquelle se réfléchit le flux additif ; l'observation de
la plage se fait sur un cube de Lummer Brodhun, dont la plage
adjacente est utilisée pour assurer la fixation oculaire.
La plage servant à. la fixation est constituée par un rec
tangle verticalement allongé de 80' de haut et 24'. de large,
l'œil s'attachant à regarder le point médian de la ligne basale
de cette plage, très faiblement éclairée par une radiation
de 680 mjx. La plage servant à la détermination du seuil est un
petit rectangle adjacent à la base dû rectangle de fixation,
ayant aussi 24' de large et 32' de haut.
Dans ces conditions, on est assuré de limiter l'excitation à
une zone fovéale entièrement dépourvue de bâtonnets, ce qui
est une condition essentielle.
Les recherches ont été faites sur deux observateurs,
M. Liang et Mme Lœve. •
Les déterminations des couples de complémentaires, par
comparaison avec le flux total des sources, filtré par le verre
bleuté des ampoules dites « lumière du jour » a permis de
constater une neutralisation satisfaisante de 640 mjjt. par 540
et de 480 mji par 590. Mais ces valeurs indiquent que la lumière
de comparaison était encore un peu jaune et non strictement
blanche.
Voici les résultats obtenus avec intervention d'une radia
tion de X fixe à niveau infraliminaire pour le seuil série
de radiations spectrales (la largeur de la bande avec la fente
■ ••■ 1. Année Psychologique, t. 40, p. 54-99. .
MÉMOIRES ORIGINAUX 128
de Sortie utilisée, allant de 2,5 m[x pour 400 à 10 imx pour 640).
Ces résultats sont exprimés en valeur relative de l'abaiss
ement du seuil assuré par action simultanée de la radiation
additive.
1° Flux additif fixe de 480
X de la radiation .... 440 480 500 540 580 600 640
Valeur Vj 76 68 65 50 0 20,5 55
51,5 43,5 10,5 21 38,5 72 43,5
74 59,75 58,25 46,75 5,25 20,75 46,75 1 sèment abais- \ ; Moyenne '
2° Flux additif fixe de 540 mjx
X de la radiation. 440 480 500 520 540 560 580 600 640
Valeur I 63 76 66 60 78 60 60 25 9
74 52 14 l'abai% de II 88 99 91 73
Moy. . . 75,5 87,5 78,5 (60) 67 38,5 11,5 75,5 (60) ssement
3° Flux additif fixe de 580 mjx
500 540 580 640 X de la radiation 440 480
Valeur ) T 0 7 7 80 70 63 0
67,3 77,9 86,9 81,8 i»\

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