Maternité et parentalité
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Maternité et parentalité

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Gérard NEYRAND sociologue, responsable de recherches au CIMERSS 175 rue Fernand Canobio 13320 Bouc-Bel-Air tél. domicile 04 42 22 99 80 - travail/fax 04 42 22 99 81 -cimerss@wanadoo.fr   LA RECONFIGURATION CONTEMPORAINE DE LA MATERNITÉ *   paru in  Maternité et parentalité (Yvonne Knibiehler et Gérard Neyrand dirs.), éditions de l’ENSP, Rennes, 2004  Le féminisme moderne, c’est-à-dire celui qui s’est cristallisé au début des années 70 autour d’une critique radicale de la domination et du pouvoir masculins, s’est érigé réactivement à un ordre social antérieur qui articulait la subordination des femmes à l’utilisation qui pouvait être faite de leur capacité procréatrice. La critique en fut résumée de façon cinglante en 1975 dans le titre d’un ouvrage qui donnait le ton : Maternité esclave ( Collectif, 1975) , mais cette critique n’était pas vraiment nouvelle. Vingt-cinq ans auparavant déjà Simone de Beauvoir déclarait, « Le besoin biologique - désir sexuel et désir d’une postérité - qui met le mâle sous la dépendance de la femelle n’a pas affranchi socialement la femme. » (De Beauvoir, 1949, 21). Au contraire, elle identifiait la maternité comme un élément déterminant de l’aliénation des femmes, découlant de l’appropriation par les hommes du pouvoir que confère aux femmes la capacité de donner la vie. En effet, comme le rappelle Françoise Héritier (2001, 84-85), les femmes sont dépositaires d’un « privilège  apparemment exorbitant [...] seuls les corps féminins font les enfants des deux sexes » . En d’autres termes, « Les hommes ne peuvent pas se reproduire eux-mêmes. La femme est alors la ressource  pour faire des enfants certes en général, mais des fils en particulier. »  Ce qui va permettre de rendre compte des mécanismes de la dépossession du corps reproductif des femmes par les hommes et l’organisation sociale qu’ils ont mise en place, car si la femme est une ressource rare qui permet de constituer un lignée masculine, il devient nécessaire de « se l’approprier et la contenir dans une fonction, dans cette tâche particulière. »  Traversant l’histoire et les multiples formes de société, cette volonté masculine de s’approprier la capacité reproductrice des femmes est identifiée par les anthropologues comme une constante jusqu’à nos jours, ce qui ne signifie pourtant pas que le rapport hiérarchisé masculin/féminin qui l’accompagne soit condamné à éternellement rester hiérarchisé.  1 -Le risque d’essentialisation de la différence Si cette idée que la propension masculine à la domination sur l’autre sexe découle d’une volonté d’appropriation de la capacité maternelle à la procréation semble faire consensus, certains auteurs vont contester la façon dont peut être utilisé ce qui en constituerait les prémisses, c’est-à-dire ce qu’on a pris coutume d’appeler la différence des sexes , dans la mesure où celle-ci découlerait d’une  évidence qui en tant que telle ne pourrait être questionnée dans son caractère fondateur d’une                                                  *  Une première ébauche de ce texte a été présentée au Colloque de Toulouse (17-22 septembre 2002), La Recherche féministe francophone. Ruptures. Résistances. Utopies. Atelier : «Maternité et réorganisation de la parentalité».  
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