Modalités temporelles de présentation et développement des mécanismes associatifs médiats de la mémoire - article ; n°1 ; vol.67, pg 89-107
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Description

L'année psychologique - Année 1967 - Volume 67 - Numéro 1 - Pages 89-107
The task is to memorise 48 words presented in systematically ordered series. These words can constitute 24 paires chosen by their strength of association : rate of primary association (3 levels), reversibilily of this strength (2 levels). A task of recall follows the presentation of words after one minute.
Three rates of presentation are used : fast (R), slow (L), fast and repeated (4 R), or : one word every 1,5 second (R), 6 s (L), 1,5 s (4 R), with a time of projection for each word : 0,5 s (R), 5 s (L), 5 s (4 R), for in this case, the list is repeated 4 times.
This fast and repeated presentation is the most effective : it permits the reconstitution of the greatest number of associations. The slow presentation is more effective than the fast one. The associative index of reversibility only has an effect of differentiation, whatever the conditions are.
These data confirm a theorical conception of the mnemonic processus at three levels. The recall would depend on : 1° A short-term memory, bound to perceptive activity ; 2° The immediate mobilisation of the long-term memory, that is acquired before the task ; 3° A middle-term memory, that is all the mnemonic activities developed during the task. bound to perceptive activity ; 2° The immediate mobilisation of the long-term memory, that is acquired before the task ; 3° A middle-term memory, that is all the mnemonic activities developed during the task.
La tâche consiste à mémoriser 48 mots présentés en série selon des ordres systématiques. Ces mots peuvent constituer 24 couples choisis d'après leur force d'association : taux d'association primaire (3 niveaux), réversibilité de cette force (2 niveaux). Une épreuve d'évocation suit la présentation des mots à 1 minute d'intervalle.
Trois conditions temporelles de présentation sont utilisées : rapide R, lente L, rapide et répétitive 4 R, c'est-à-dire un mot toutes les 1,5 s (R), 6 s (L), 1,5 s (4 R), avec une durée de projection de chaque mot 0,5 s (R), 5 s (L), 5 s (4 R), car dans ce cas la liste est répétée 4 fois.
Cette présentation rapide et répétitive est la plus efficace car elle permet la reconstitution du plus grand nombre d'associations. La présentation lente est plus efficace que la rapide. Seul l'indice associatif de réversibilité a un effet différenciateur quelles que soient les conditions.
Ces données confirment une conception théorique des mécanismes mnémoniques à trois niveaux. L'évocation dépendrait : 1° D'une mémoire à « court terme » difficilement dissociable de l'activité perceptive ; 2° De la mobilisation immédiate de la mémoire à « long terme » où se trouve stocké tout l'acquis antérieur à l'épreuve ; et 3° D'une mémoire à « moyen terme » qui correspond à l'ensemble des activités mnémoniques qui se développent au cours de la mémorisation proprement dite.
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1967
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Geneviève Oléron
P. Coslin
G. Lamouroux
P. Malrieu
J.-L. Renaud
Modalités temporelles de présentation et développement des
mécanismes associatifs médiats de la mémoire
In: L'année psychologique. 1967 vol. 67, n°1. pp. 89-107.
Citer ce document / Cite this document :
Oléron Geneviève, Coslin P., Lamouroux G., Malrieu P., Renaud J.-L. Modalités temporelles de présentation et développement
des mécanismes associatifs médiats de la mémoire. In: L'année psychologique. 1967 vol. 67, n°1. pp. 89-107.
doi : 10.3406/psy.1967.27552
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1967_num_67_1_27552Abstract
The task is to memorise 48 words presented in systematically ordered series. These words can
constitute 24 paires chosen by their strength of association : rate of primary association (3 levels),
reversibilily of this strength (2 levels). A task of recall follows the presentation of words after one minute.
Three rates of presentation are used : fast (R), slow (L), fast and repeated (4 R), or : one word every 1,5
second (R), 6 s (L), 1,5 s (4 R), with a time of projection for each word : 0,5 s (R), 5 s (L), 5 s (4 R), for
in this case, the list is repeated 4 times.
This fast and repeated presentation is the most effective : it permits the reconstitution of the greatest
number of associations. The slow presentation is more effective than the fast one. The associative
index of reversibility only has an effect of differentiation, whatever the conditions are.
These data confirm a theorical conception of the mnemonic processus at three levels. The recall would
depend on : 1° A short-term memory, bound to perceptive activity ; 2° The immediate mobilisation of the
long-term memory, that is acquired before the task ; 3° A middle-term memory, that is all the mnemonic
activities developed during the task. bound to perceptive activity ; 2° The immediate mobilisation of the
long-term memory, that is acquired before the task ; 3° A middle-term memory, that is all the mnemonic
activities developed during the task.
Résumé
La tâche consiste à mémoriser 48 mots présentés en série selon des ordres systématiques. Ces mots
peuvent constituer 24 couples choisis d'après leur force d'association : taux d'association primaire (3
niveaux), réversibilité de cette force (2 niveaux). Une épreuve d'évocation suit la présentation des mots
à 1 minute d'intervalle.
Trois conditions temporelles de présentation sont utilisées : rapide R, lente L, rapide et répétitive 4 R,
c'est-à-dire un mot toutes les 1,5 s (R), 6 s (L), 1,5 s (4 R), avec une durée de projection de chaque mot
0,5 s (R), 5 s (L), 5 s (4 R), car dans ce cas la liste est répétée 4 fois.
Cette présentation rapide et répétitive est la plus efficace car elle permet la reconstitution du plus grand
nombre d'associations. La présentation lente est plus efficace que la rapide. Seul l'indice associatif de
réversibilité a un effet différenciateur quelles que soient les conditions.
Ces données confirment une conception théorique des mécanismes mnémoniques à trois niveaux.
L'évocation dépendrait : 1° D'une mémoire à « court terme » difficilement dissociable de l'activité
perceptive ; 2° De la mobilisation immédiate de la mémoire à « long terme » où se trouve stocké tout
l'acquis antérieur à l'épreuve ; et 3° D'une mémoire à « moyen terme » qui correspond à l'ensemble des
activités mnémoniques qui se développent au cours de la mémorisation proprement dite.Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée
de la Sorbonne
Laboratoire associé au C.N.R.S.
MODALITÉS TEMPORELLES DE PRÉSENTATION
ET DÉVELOPPEMENT DES MÉCANISMES ASSOCIATIFS
MÉDIATS DE LA MÉMOIRE
par Geneviève Oléron
en collaboration avec P. Coslin
G. Lamouroux, P. Malrieu et J.-L. Renaud
Broadbent (1958) a proposé une théorie dichotomique et
sélective de la mémoire dont le fonctionnement repose sur
l'existence de mécanismes dits à court terme (STM) et d'autres
à long terme (LTM). Les premiers permettent un enregistrement
momentané et limité de données en raison de la capacité du
canal de réception ; ils recouvrent l'ensemble des mécanismes
dits de mémoire immédiate. Les mécanismes de mémoire à long
terme se réfèrent à l'établissement des traces mnésiques stabi
lisées par apprentissage grâce aux procédés classiques de répé
titions, de conditionnement, etc. Dans un exposé critique,
Melton (1963) rejette cette conception dichotomique de la
mémoire et pense qu'il n'y a pas de discontinuité dans le fonc
tionnement mnémonique. Selon la nature même des expériences
mnémoniques considérées, on peut augmenter relativement
l'importance des processus mnémoniques à très court terme par
rapport aux seconds et ainsi accentuer l'aspect dichotomique
des processus.
Cependant, il semble qu'en aucun cas l'activité mnésique
immédiate soit indépendante de tout ce que porte le potentiel
mnémonique d'un individu. La perception, base indispensable
du développement de la mémoire, dépend elle-même, d'une part
des traces mnésiques, fixées en mémoire à long terme, et d'autre
part de la capacité de la mémoire à court terme. Les perceptions
sont très souvent des « reconnaissances », les mémorisations des
actualisations partielles d'éléments déjà connus. Lorsque nous
apprenons quelque chose, nous apprenons en fait fort peu. Nous 90 MÉMOIRES ORIGINAUX
utilisons un très grand nombre d'éléments acquis, traces mnés
iques, issus d'expériences anciennes que nous intégrons dans
des relations nouvelles. Ainsi en est-il des mots exprimant une
information nouvelle à connaître.
Ces quelques remarques très schématiques n'ont pour objet
que de préciser la perspective théorique dans laquelle s'insèrent
plusieurs de nos études, dont celle-ci sur les mécanismes sélectifs
de la mémoire. Le schéma théorique de ceux-ci serait pour nous
à trois niveaux. Tout individu constitue en raison de ses expé
riences passées un stock de traces mnésiques plus ou moins
disponibles selon les conditions préalables de leur acquisition :
ce sera le contenu de la mémoire à long terme. Lorsqu'il apprend
quelque chose, sa mémoire à court terme lui permet de fixer,
de manière plus ou moins complète pendant une durée limitée,
les données perceptives. Celles-ci mobilisent en fait immédiate
ment le contenu de la mémoire à long terme et c'est au niveau
d'une mémoire à moyen terme que s'opère cette synthèse des
données anciennes et nouvelles. Cet état mnémonique inte
rmédiaire correspondrait à l'actualisation et la mise en disponib
ilité dans le moment présent à la fois de ce qui est nouveau
dans l'acquisition et de ce qui n'est qu'une évocation du passé.
La mise en disponibilité en mémoire à « moyen terme »
dépendrait également des attitudes cognitives et affectives du
moment. Celles-ci sont le fait d'une orientation spécifique vers
l'un ou l'autre des aspects caractéristiques des éléments perçus
à mémoriser d'une part ; on ne prête attention qu'à certains
aspects des données. Cette attitude mobilise également d'autre
part les connaissances acquises et fait appel à la mémoire à
long terme. Nous faisons par ailleurs l'hypothèse que la sélec
tivité de l'activité mnémonique est également déterminée par
l'existence préalable de ces schemes mnésiques élémentaires ou
relationnels de la mémoire à long terme, car ceux-ci sont réac
tivés par la stimulation actuelle qui se trouve en concordance
avec eux. Ceci peut se faire en dehors de toute activité consciente
de l'individu et dépendre de réactions conditionnées. Ainsi
s'expliquent certains apprentissages incidents.
Il nous semble que ce schéma des mécanismes mnémoniques
à trois niveaux ne postule pas de discontinuité fonctionnelle
puisque ces mécanismes dépendent les uns des autres. Il s'inspire
à la fois du schéma de Broadbent (1958), de Waugh et Nor
man (1965), du mécani

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