Notes sur la langue des Sara, avec un vocabulaire comparatif des différents dialectes - article ; n°2 ; vol.5, pg 125-151
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Description

Journal de la Société des Africanistes - Année 1935 - Volume 5 - Numéro 2 - Pages 125-151
27 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1935
Nombre de lectures 66
Langue Catalan
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Louis Chabrelie
Notes sur la langue des Sara, avec un vocabulaire comparatif
des différents dialectes
In: Journal de la Société des Africanistes. 1935, tome 5 fascicule 2. pp. 125-151.
Citer ce document / Cite this document :
Chabrelie Louis. Notes sur la langue des Sara, avec un vocabulaire comparatif des différents dialectes. In: Journal de la Société
des Africanistes. 1935, tome 5 fascicule 2. pp. 125-151.
doi : 10.3406/jafr.1935.1587
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jafr_0037-9166_1935_num_5_2_1587NOTES SUR LA LANGUE DES SARA
AVEC UN VOCABULAIRE COMPARATIF DES DIFFÉRENTS DIALECTES,
Le Dr Louis CHABRELIE,
Médecin drs Troupes Coloniales.
En Afrique équatoriale, le Sara est sans doute le Noir que l'on ren
contre le plus fréquemment. Depuis Pointe-Noire où l'on aperçoit, dès
que l'on débarque, des travailleurs Sara, occupés aux travaux du port ou
de la ligne du chemin de fer Congo-Océan, jusqu'aux postes les plus
reculés de la région désertique, où ils servent comme tirailleurs ou mili
ciens, on a l'occasion de voir des Sara et d'entendre leur langue d'un
timbre si spécial, chantante et un peu nasillarde.
L'image a presque vulgarisé leur silhouette herculéenne et leurs
tatouages (Photos du Dr Muraz et de la Mission Citroën). Leur taille gigan
tesque avait frappé les premiers voyageurs qui ont traversé leur pays.
Clozel (La Mission Maistre : Supp. du Temps, 24 mai 1893) décrivait
dans des termes un peu déclamatoires, leur aspect physique et leurs
qualités de fierté combative et hâbleuse : « Tous ces gens sont splend
idement musclés, des membres d'Hercule, des poitrines d'un développe
ment superbe, et des épaules à porter un monde; si les Sara n'étaient
trop fiers pour porter autre chose que leurs grandes lances à talon de fer,
semblables sans doute à celles qu'agitaient dans les plaines troyennes
les plus robustes parmi les héros homériques... »
Dans la préface de YEssai sur le peuple et la langue Sara, de Dela-
fosse, le même auteur écrivait :
« Le Sara n'est, à mon avis, qu'un des dialectes d'une langue parlée dans
tout le bassin méridional du Lac Tchad, c'est-à-dire dans un territoire de
250.000 kilomètres carrés, à peu près la moitié de la superficie de la
France, л
Les Sara forment en effet une des races les plus typiques et les plus
importantes de toute la portion de ГА. Е. F. comprise entre le 6° et le
11°. Sur une carte des tribus de cette colonie (celle du Dr Poutrin, par
exemple), on voit que les groupements Sara forment une tache compacte
Société des Africanistes. 9* 426 SOCIÉTÉ DES AFRICANISTES
occupant le bassin du Ghari, la plus grande partie de la région comprise
entre le Ghari et le Logone : les rives du Bahr Salamat, du Bahr Sara, de
la Nana-Barya, de l'Ouham et aussi du B. Ergig dans le Bagirmi. dont
certains habitants sont proches parents des Sara.
Les tribus Sara se trouvent ainsi en contact :
au Nord, avec les Kotoko du Bas-Chari, les Massa du Logone ; à l'Ouest,
avec les Moudang et les Mboum du Cameroun ; au Sud, avec la grande
race des Baya ; à l'Est, avec les Mandjia et les Banda.
Entre Sara, Banda et Mandjia se trouvent des tribus intermédiaires ;
les Dagba et les Daya, les NGama, dont la langue est proche de la langue
Sara. Il n'y a évidemment pas de frontières très nettes entre ces différentes
populations. De nombreux villages se trouvent disséminés à l'intérieur
des autres tribus.
Dans cette étude j'ai utilisé, outre les ouvrages écrits sur ce sujet,
quelques notes personnelles (vocabulaire, chants, phrases usuelles) prises
en écoutant parler des Sara de diverses tribus, dans les moments où l'i
ndigène se détend et devient plus familier (à la fin d'une partie de chasse,
dans une pirogue suivant le courant, près des feux du campement). Les
informateurs ont été des indigènes peu évolués, mais intelligents et de
bonne volonté. La langue qui a servi à les interroger est le Sango ; pour
un cas seulement l'Arabe du Tchad. Dans ce travail j'ai été guidé par les
conseils judicieux et éclairés de M. Labouret, Professeur à l'École des
Langues orientales vivantes. Quelques-uns des documents sur la question
sont très rares actuellement. C'est grâce à lui que j'ai pu consulter certains
de ces ouvrages ; je me permets de l'en remercier avant d'en donner l'exposé.
En 1897 Delafosse publiait un Essai sur le peuple et la langue Sara
[Bassin du Tchad) dans lequel il résumait les observations faites par les
membres des Missions G. Maistre, P. Grampel, et Dybowski. Il y ajoutait
une grammaire et un vocabulaire dont les éléments avaient été réunis à
Paris auprès du jeune Sara Ali, recueilli le 23 nov. 1891 par la Mission
Dybowski, qui surprit ce jour-là un campement occupé par les meurtriers
de Crampel près du village de Yabanda. L informateur capturé plusieurs
années auparavant par des chasseurs d'esclaves avait presque oublié sa
langue maternelle. Il en retrouva 'usage parcomparaison avec le vocabulaire
Barma recueilli par Barthquelui lut Delafosse. Ainsi purent être retrou
vés environ 500 mots, qui servirent de base à la partie linguistique de
Y Essai sur le peuple et la langue Sara. Ces matériaux ainsi rassemblés
représentaient à cette époque une contribution précieuse, car à ce moment
les parlers Sara étaient seulement connus par les vocabulaires de Barth *
et ceux de Nachtigal l.
1. Barth, Central Afrikanische Vocabularien, Gotha, 1882.
2. Nachtigal, Sahara and Sudan, Berlin, 1881. SUR LA LANGUE DES SARA 127 NOTES
En 1906, Gaudefroy-Demombynes présentait à son tour des documents
sur les langues de l'Oubanghi Chari, qui parurent dans le tome II du
XIVe Congrès international des Orientalistes. Ils avaient été recueillis
par le Dr Decorse, médecin des Troupes coloniales attaché à la mission
Chari-Tchad, dont le Professeur A. Chevalier était le chef. Ce sont des
vocabulaires portant sur des mots dont la liste avait été dressée d'avance
en français. Ils sont suivis des premiers noms de nombre et de quelques
renseignements grammaticaux d'après les phrases notées par Decorse.
Vingt-cinq ans plus tard, le Dl> G. Muraz, médecin des Troupes colo
niales, publiait à son tour un Vocabulaire du patois Arabe -Te had ien ou
Tourkou, et des dialectes Sara Madjingaye et Sara MBaye suivis de
conversations et d'un essai de classification des tribus Sara.
Un appendice renferme une étude sur les superstitions locales, les cou
tumes et les pratiques de la médecine indigène dans ces peuplades. Ce
travail est le plus étendu et le plus complet qui ait paru jusqu'ici. Mais,
s'il est un manuel indispensable et unique jusqu'alors à l'usage des Blancs
ayant à faire des séjours en pays Sara et Arabe, il ne prétend pas épui
ser une question aussi complexe et n'a étudié que les deux langages Sara
les plus usuels de la région.
Classifications des Langues du Chari.
Barth et Nachtigal ont montré que les langues d'une grande partie de
la vallée du Chari forment un ensemble distinct, que les documents de
Decorse ont permis de reconnaître et de situer.
Delafosse à son tour a estimé que les douze parlers devaient être pro
visoirement réunis pour former le groupe dénommé par lui Chari-Oua-
daïen. Ce sont :
1. Le Goula (gula, bolgo, disa), rive droite du B. Salamat ;
2. Le Bongo (obong, dor), région montagneuse d'où sort à l'Est le Bahr
el Arab ;
3. Le MDouka (nduka, ndokzva), rive droite du Haut-Bamingui ;
4. Le Saba (sabang, Banghai, dongor), vallée du B. Salamat ;
5. Le Kabba, confluent du B. Salamat et du Chari ;
6. Le Horo, rive droite du Chari en amont de F. Archambault ;
7. Le Sara, entre le Haut-Chari et le Haut-Logone vers le 9° lat. nord
et enclave entre Gula et Kaba ;
8. Le NGama (ngama daghu), S.-E. des Sara entré B. Sara et Gribingui ;
9. Le Lis, dialectes Medogbo, Kuká, Bulala, Basse, Batha, Lac Fitri ',
10. Le Kenga, entre le Batha et le Chari ;
11. Le Barma (Bagarmi, Bagrima, Baguirmî), Est du Bas-Chari ;
12. LeBabaliaÇtnbrak), rive droite du Chari entre F1 de Possel et F1 Lamy. SOCIÉTÉ DES AFRICANISTES 128
II est probable que de nouvelles recherches, des ' observations plus
approfondies, des matériaux plus abondants permettront de rectifier le
classement provisoire établi par Delafosse.
Dès maintenant, il semble

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