Observations ethnologiques sur les peintures de la tombe de Rekhmara à Scheikh-Abd-el-Qournah, Thèbes. - article ; n°1 ; vol.10, pg 214-224
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Observations ethnologiques sur les peintures de la tombe de Rekhmara à Scheikh-Abd-el-Qournah, Thèbes. - article ; n°1 ; vol.10, pg 214-224

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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1875 - Volume 10 - Numéro 1 - Pages 214-224
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1875
Nombre de lectures 11
Langue Français

Extrait

Docteur Ernest-Théodore Hamy
Observations ethnologiques sur les peintures de la tombe de
Rekhmara à Scheikh-Abd-el-Qournah, Thèbes.
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 10, 1875. pp. 214-224.
Citer ce document / Cite this document :
Hamy Ernest-Théodore. Observations ethnologiques sur les peintures de la tombe de Rekhmara à Scheikh-Abd-el-Qournah,
Thèbes. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 10, 1875. pp. 214-224.
doi : 10.3406/bmsap.1875.3137
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1875_num_10_1_3137SÉANCE DU 1er AVRIL 1875. 214
Observations ethnologiques snr les peintures de la tombe
de Reklimara à Scheikh-abd-el-Qournah, Thèbest
PAR M. E.-T. HAMY.
Lorsque j'ai eu l'honneur d'entretenir la Société le 3 juillet
dernier des belles découvertes de M. Mariette à Karnak1, je
n'avais sous les yeux que les analyses, fort exactes du reste
et assez étendues, de la communication adressée peu de temps
auparavant par le célèbre égyptologue à l'Institut égyptien,
la géographie de Brugsch * et les transcriptions de listes
ethniques de MM. Birch, de Rougé, Diimichen et Fr. Lenor-
mant.
M. Mariette a, depuis lors, exposé à l'Académie des inscrip
tions et belles-lettres les résultats généraux de l'étude qu'il
venait de faire du grand pylône de Thoutmès III, qu'il avait
mis au jour. La note imprimée aux Comptes rendus* est la r
eproduction presque textuelle de celle qu'il avait publiée à
Alexandrie. C'est assez vous dire que les données qu'elle ren
ferme sont celles que j'avais eues à ma disposition, et que, par
conséquent, la communication que j'ai faite reflète exacte
ment la pensée de notre savant collègue.
Je me suis seulement permis dans ce travail d'insister sur
quelques points qui me paraissaient plus particulièrement
intéressants pour nos études. J'ai reproduit les identifications
de noms ethniques proposées par M, Mariette, et j'y en ai
ajouté quelques autres. Mais j'ai cru devoir surtout déve
lopper les raisons qui m'avaient fait placer dès 1869 en
Afrique le pays de Poun des Egyptiens. Je reviens aujour
d'hui sur cette question à propos d'un autre monument de
1 E.-T. Hamy, Sur les listes ethniques du dix-septième siècle avant notre
ère, récemment découvertes par M. Mariette à Karnak {Bull, de la Soe.
d'anthrop., 2e série, t. IX, p. 534-542).
2 H. Brugsch. Die Géographie der Nachbarlander Mgyptens. Leipzig,
185 8, in-4°.
3 A. Mariette, Sur une découverte récemment faite à Karnak (Acad. des
inscripl. et belles-lettres, Comptes rendus, 4e série, t. II, p. 243-260). HAMY. — PEINTURES DE LA TOMBE DE REKHMARA. 215 E.-T.
Thèbes qui n'a guère été étudié jusqu'à présent par les
ethnologues et qui cependant mérite, à bien des égards,
d'attirer particulièrement leur attention.
Je veux parler du beau tombeau de Rekhmara, découvert
par Hoskins dans le quartier de la nécropole de Thèbes qu'on
nomme Seheikh-abd-el-Qournah, et dont ce voyageur a re
produit les peintures dans son Voyage en Ethiopie* pendant
que Wilkinson en faisait la description dans sa Topographie
de Thèbes \
Ce tombeau d'un haut fonctionnaire du commencement du
nouvel empire renferme, entre autres tableaux, la scène des
tributs à Thoutmès /11, l'une des plus importantes scènes
ethnographiques que l'Egypte nous ait conservées.
En entrant dans la chambre extérieure de ce monument
.funéraire, on peut voir sur la paroi de gauche une sorte de
procession de peuples tributaires, parmi lesquels l'Asie et
l'Afrique sont également représentées avec une précision qui
laisse peu de chose à désirer.
• La première ligne du haut montre les gens de Poun pré
sentant leurs tributs aux scribes égyptiens. C'est vraiment
comme un résumé de Deir-el-Bahari. Dans les bas-reliefs
de ce dernier temple8, destinés à conserverie souvenir d'une
heureuse et pacifique expédition faite par ordre de la reine
1 Hoskins, Travels in Ethiopia, London, 1835, in-4°, p. 328 et pi.
* Wilkinson, Topography of Thebes, London, 1835, in-8°, p. 151-153. —
Cf., Manners and Customs of the ancient Egyptians, t. I, pi. IV, London,
1837, in-8».
8 M. Mariette avait donné un premier aperçu de sa belle découverte de
Deir-el-Bahari, dans sa Description du parc égyptien, de l'exposition uni
verselle de 1867 (Paris, in-12, 1867, p. 23-26) et se disposait à publier dans
tous leurs détails les bas-reliefs dont il avait exécuté des estampages et
fait copier les peintures, lorsque M. Dumichen, s'appropriant cette trou
vaille, fit paraître une copie des parties les plus essentielles, dans -un atlas
d'assez médiocre exécution, intitulé Die flotte einer jËgyptisches Kœnigin,
1868, in-folio oblong. M. Chnbas a consacré quelques pages fort intéres-
• santés de ses Etudes sur l'antiquité historique d'après les sources égyptiennes
(Paris, 2e éd., 1873, in-8°, p. 171 et suiv.) à l'explication des morceaux ainsi
publiés, du monument de Deir-el-Bahari. — Cf. Dumichen, Historische
hischriften, Bd. H. SÉANCE DU 1er AVRIL 1875. 216
Hatasou au pays des Aromates *, on voit une flotte égyptienne
naviguer sur une mer, Ouat-Oer, qu'on reconnaît pour la
mer Rouge aux poissons, aux crustacés et aux mollusques
que l'artiste a figurés, avec leurs caractères d'espèces, se
jouant dans ses eaux. Plus loin les barques sont échouées sur
un rivage planté d'arbres auxquels elles sont amarrées. Des
soldats sont rangés au bord de la mer, pendant que des cha
loupes transportent à terre les approvisionnements. Le génér
al égyptien est à la tête de sa troupe, armée de piques et
de boucliers. Les gens de Poun viennent lui rendre hom
mage : « Leurs chefs, dit l'inscription, offrent spontanément
les produits de leur pays, » Les traits de ces indigènes rap
pellent volontiers ceux des Sémites, mais ils sont plus foncés
que ne les représentent habituellement les artistes égyptiens.
Ils ont aussi la physionomie bien plus grossière, et .quelques-
uns d'entre eux portent aux joues des tatouages par incisions,
larges balafres parallèles qui suivent la courbe mandibulaire
et rappellent tout à fait celles qu'on voit à certains nègres du
Soudan.
L'ensemble de ces figures des chefs de Poun m'avait laissé
l'impression d'un type mixte, où les éléments syro-arabe et
négritique se seraient inégalement mélangés. Quelques figures
sont vraiment sémitiques; mais parmi les serviteurs, tous
très-foncés de peau, qui s'avancent portant les tributs des
tinés à Hatasou, il y a des mulâtres et de véritables nè
gres.
Le Poun est donc un pays peuplé tout à la fois de nègres
et d'Arabes, et sa population tient généralement de l'un et de
l'autre avec prédominance du sang nègre. Gela convient bien
plutôt à une terre africaine qu'à aucun point de l'Arabie. Le
nègre n'existe en Arabie qu'à l'état d'esclave importé, et il
n'y métisse guère ; l'Arabe, au contraire, a envahi à une
époque extrêmement ancienne le littoral oriental du conti
nent africain. Il y règne encore en maître et s'unit, quand
bon lui semble, à la négresse, pour laquelle il n'a d'ailleurs
aucune répugnance ; presque tous les chefs arabes ont au- HAM Y. — PEINTURES DE LA ТОМ В К DE REKHMARA. 217 E.-T.
jourd'hui une femme noire au moins dans leur harem, et les
métis issus de ces alliances sont nombreux dans toutes les
tribus. Il en était probablement ainsi de l'ancien Poun, et le
tombeau de Rekhmara confirme tout à fait cette manière
de voir.
Il montre, en effet, en tête du peuple de Poun, et comme
synthétisant les éléments ethniques entrés dans sa composit
ion : trois mulâtres, que suivent trois nègres purs, et huit
Sémites offrant bien encore la physionomie de leur race, mais
représentés avec une couleur qui m'a paru plus sombre que
celle attribuée ordinairement aux Sémites de race pure dans
les monuments de cette époque.
Ces mulâtres du tombeau de Rekhmara sont plus nègres
qu'Arabes ; leur peau est d'

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