Orientation, extension et chronologie des plans cadastraux d Orange - article ; n°1 ; vol.10, pg 107-118
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Description

Revue archéologique de Narbonnaise - Année 1977 - Volume 10 - Numéro 1 - Pages 107-118
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

François Salviat
Orientation, extension et chronologie des plans cadastraux
d'Orange
In: Revue archéologique de Narbonnaise, Tome 10, 1977. pp. 107-118.
Citer ce document / Cite this document :
Salviat François. Orientation, extension et chronologie des plans cadastraux d'Orange. In: Revue archéologique de
Narbonnaise, Tome 10, 1977. pp. 107-118.
doi : 10.3406/ran.1977.1008
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ran_0557-7705_1977_num_10_1_1008EXTENSION ET CHRONOLOGIE ORIENTATION,
DES PLANS CADASTRAUX D'ORANGE
ap. J.-C, Les documents sont bien cadastraux connus, depuis d'Orange, la publication gravés sur détaillée un placage qu'a mural fournie de marbre A. Piganiol au Ier (XVIe siècle
Supplément à Gallia) (1). Dans cette étude, A. Piganiol, avec le secours architectural de
R. Amy, a distingué trois plans différents, dont les carroyages réguliers définissent la carte des
« centuriations » officielles, avec des mentions inscrites, donnant l'état juridique des terres
ainsi divisées et le taux éventuel des redevances : ce sont les cadastres dits A, B et C. Accompag
nant ces plans, ont été trouvés dans la fouille les débris d'une inscription datant de 77 ap.
J.-C, donnant publicité à une décision de Vespasien organisant un recensement des terres, et
les fragments d'un dossier sur les empiétements illicites dans la ville même d'Orange (areae).
Le cadastre B est le mieux conservé (2) ; le repérage général de son implantation sur le
terrain ne fait pas difficulté : le point où se croisent les deux axes principaux, decumanus
maximus et kardo maximus, est situé au Nord-Ouest de Bollène, et la zone globalement cou
verte par le réseau de carrés de 200 jugères chacun (2400 pieds de côté) s'étend au Nord jusqu'à
Montélimar, au Sud au moins jusqu'au massif montagneux d'Uchaux. On distingue sur le plan
certains méandres des bras du Rhône, les rivières du Jabron, du Roubion, de la Berre et du
Lez, et la voie d' Agrippa en plusieurs segments, dans le massif d'Uchaux et au Nord de Bollène.
Enfin, on retrouve, sans beaucoup de peine, la trace de la division antique des terres sur
les cartes modernes. Ce plan était verticalement présenté sur un mur, l'Ouest étant en haut
et le Nord à droite, suivant le schéma :
0
i \
SD DD
VK VK
SD DD
GK CK
K
(1) A. Piganiol, Les documents cadastraux de ta colonie romaine d'Oranf/e (XV Ie Supplément à Gallia, 1962,.
Cet ouvrage est cité ci-après par référence au seul nom de railleur.
(2) Piganiol, p. 133 sqq. 108 FR. SALVIAT
A.VXIXX
Fig. 1. — Orange, cadastre A : intersection du kardo et du decumanus (red. 1:4) : fragments 7 et 8.
Le cadastre G, découpé en carrés de 200 jugères, semblables à ceux de B, couvrait en gros
la zone d'Orange, et la région immédiatement au Sud (1). A gauche de l'axe Nord-Sud du
kardo maximus passe une route approximativement orientée Nord-Sud; à l'Ouest est repré
senté le cours ramifié du Rhône avec les insulae Furianae. On se trouve là, selon A. Piganiol,
soit en face de Caderousse, soit, peut-être, plus au Nord. Dans la première hypothèse, le point
d'intersection des deux axes principaux serait dans la région de Sarrians, entre Orange et
Carpentras. Il est manifeste en tout cas que la région en question était située au Sud de celle
qui était concernée par le cadastre B. Le cadastre G était lui aussi présenté sur un mur, avec
le Nord en haut, et l'Est à la droite du spectateur, suivant le schéma que voici :
(1) Piganiol, p. 273 sqq. ORIENTATION, EXTENSION ET CHRONOLOGIE DES PLANS CADASTRAUX D'ORANGE 109
N
DD DD
VK CK
O E
SD SD
VK CK
Je voudrais présenter, à propos du troisième plan, dit cadastre A, quelques observations.
A. Piganiol n'a avancé à son sujet, de son propre aveu, que des hypothèses « provisoires »; et
manifestement il considérait que la discussion n'était pas close. Ces hypothèses cependant,
toutes fragiles qu'elles étaient, ont déterminé en grande partie les conclusions qui ont été
formulées sur l'ensemble des problèmes et qui ont été presque partout suivies. Une première
critique a été esquissée par J. H. Oliver (1) ; elle n'a pas été poussée assez loin, et n'a pas
connu l'audience qu'elle méritait. Il faut y revenir avec plus de détails.
Le cadastre A, on le constate, présente un carroyage différent de B et C, et il se distingue
en cela : il est en effet découpé, non plus en carrés de 200 jugères, mais en rectangles de
400 jugères (2400 pieds sur 4800, ou 20 actus sur 40, soit 706 m sur 1412 m, même si la repré
sentation graphique a pu être inexacte dans les proportions). A. Piganiol attribue au cadastre
A 47 fragments ou groupes de fragments ; certains sont petits, la plupart insignifiants. Le plus
important est le fragment 7 (2), où l'on a conservé le point de rencontre du kardo maximus et
du decumanus maximus, avec le plan d'un cours d'eau Nord-Est Sud-Ouest enserrant une île,
et deux segments l'encadrant — très vraisemblablement deux routes. L'une de ces routes
semble se prolonger sur le fragment 8 (3) (fig. 1). A. Piganiol propose de situer cette région
dans la haute vallée de l'Aygue, « à peu près à mi-distance de Saint-Roman de Malegarde et
de Buisson »(4). En effet, il estime que le cadastre A était orienté, avec le Nord vers le haut,
suivant le schéma :
N
SD SD
CK VK
O E
DD DD
CK VK
(1) J. H. Oliver, dans Mélanges A. Piganiol (1966), p. 1075 à 1079 (North, South, East, West in Arausio
and elsewhere).
(2) Piganiol, p. 109.
(3) La figure 1 présente le fragment 8 dans une situation qui n'a pas été illustrée dans la publication
de A. Piganiol. L'hypothèse de sa mise en place à cet endroit était cependant préconisée par J. Sautel et
A. Piganiol ; elle était déconseillée par R. Amy pour des raisons architecturales (voir Piganiol, p. 111-112).
Il m'a semblé que le fragment 8 ne pouvait, en dépit de ces raisons, être situé en SD (il y aurait en ce cas trois
routes dans la même région) et qu'il devait être placé soit à l'emplacement où il est présenté dans la figure
en DD I-DD II, soit en DD II-DD III.
(4) Piganiol, p. 98. Volaune Le Logis I L«s Granges errcl _ oGontarde
Lomottef //Boll«nc da Molgqqrdto— ■
0 5 10
Fig. 2. -- Situation des plans A, B et C selon Piganiol, p. 399, fig. 36. ,
EXTENSION ET CHRONOLOGIE DES PLANS CADASTRAUX D'ORANGE 111 ORIENTATION,
Le plus grand développement du cadastre A se faisant, autant qu'on peut en juger par
les fragments conservés, en deçà du kardo, cilra kardinem (GK) et à gauche du decumanus,
sinistra decumani (SD), on ne peut, de fait, si l'on accepte le schéma d'orientation proposé,
penser qu'à une localisation de la groma dans la haute vallée de l'Aygue, « très loin à l'Est sur
l'Aygue » soit vers Buisson, ou à la rigueur sur la vallée de l'Ouvèze, vers Roaix. Les consé
quences, développées par A. Piganiol, sont que, si on situe la groma près de Buisson, le decuma
nus maximus de A pourrait coïncider avec le decumanus maximus de B et que la région
cadastrée en A recouvrirait en partie — sans qu'aucun recoupement pratique puisse toutefois
être constaté — celle qui fut cadastrée en B. Le cadastre A chevauchant ainsi partiellement B
et C, B et G auraient succédé à A, qui aurait été périmé quelques années à peine après son
établissement et n'aurait donc eu très vite qu'un intérêt d'archivé. Le plan de localisation
donné par A. Piganiol illustre cette hypothèse (1) (fig. 2). 0. Dilke songe de son côté pour la
groma du cadastre A à Jonquières (2), nettement plus au Sud, la rivière étant cette fois
l'Ouvèze : le chevauchement théorique avec le cadastre G subsisterait dans cette autre hypot
hèse, avec le double emploi.
Or, dans les deux cadastres G et B, le decumanus principal est, de façon sûre, orienté vers
l'Ouest. Si l'on suit A. Piganiol, pour le seul cadastre A, l'orientation serait bizarrement à
l'opposé, à l'Est. Aucune justification de ce choix — au fond intuitif — n'est fournie. On peut
donc se demander si vraiment le decumanus de A n'était pas, lui aussi, orienté vers

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