Perspectives de développement de la Sibérie . - article ; n°3 ; vol.8, pg 37-74
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Revue d’études comparatives Est-Ouest - Année 1977 - Volume 8 - Numéro 3 - Pages 37-74
La Sibérie est appelée à jouer un rôle grandissant en Union Soviétique. Plusieurs facteurs expliquent pourquoi le développement de la Sibérie revêt une importance cruciale aux yeux des Soviétiques, et à un degré moindre aux yeux des pays occidentaux.
Les ressources naturelles sibériennes sont probablement uniques au monde, aujourd'hui. Elles permettraient à l'Union Soviétique de poursuivre sa croissance, à un moment où ses réserves naturelles s'épuisent dans les régions de l'Oural et de la Volga, et où la demande d'énergie et de matières premières s'accélère au sein du Comecon. Pour financer ses importations, TU.R.S.S. a de plus en plus besoin de devises fortes. Pour cela, il lui faudra exporter du pétrole, du gaz naturel et des matières premières vers l'Occident. Les considérations politiques ne sont évidemment pas absentes : il suffira de rappeler le conflit sino-soviétique ou le désir d'intégrer les Républiques orientales avec celles de la partie européenne de TU.R.S.S.
Jusqu'à présent, les Soviétiques n'ont pas réussi à exploiter la Sibérie sur une grande échelle. Les deux raisons principales en sont le manque de capitaux et de technologies avancées. Certains problèmes spécifiques n'ont pas encore été réglés, tels ceux de l'implantation des populations en Sibérie, de l'amélioration des équipements miniers et de forages, de la construction de pipe-lines et de facilités GNL, etc. Ceci explique pourquoi l'Union Soviétique recherche activement la coopération des pays occidentaux.
Les Etats-Unis, le Japon et la République fédérale allemande, ont négocié et négocient actuellement leur participation à quelques très importants projets sibériens. Ils fourniraient les capitaux et la technologie, et recevraient dans la plupart des cas une part de la production résultant de la réalisation des projets.
Cette étude passe en revue les projets qui ont abouti et ceux négociés en ce moment. Elle analyse les principaux problèmes concernant le financement, le transfert de^ technologie, la fixation des prix, l'octroi du statut de la nation la plus favorisée, etc., en les replaçant dans leur cadre légal, politique et économique. Elle conclut, qu'avec ou sans la participation des pays occidentaux, à l'exploitation des ressources naturelles sibériennes, la Sibérie deviendra une pierre angulaire de l'économie soviétique. La participation occidentale est importante car elle signifie un développement plus efficace et moins coûteux de la Sibérie, mais elle n'est pas critique pour les Soviétiques. En supposant que certains problèmes spécifiques puissent être résolus, un problème de taille subsisterait : celui du financement. Une solution pourrait être apportée par des consortiums de banques internationales.
Il est probable que le Japon est le pays qui investira le plus en Sibérie, mais son attitude dépendra du futur des relations sino-soviétiques, sino-japonaises et soviéto-américaines.
Si le problème de Berlin pouvait être réglé, et que des joint-ventures communautaires devenaient possibles, alors la participation allemande et européenne serait probablement substantielle, à cause de leurs besoins urgents en énergie.
Cependant, les Etats-Unis représentent le seul pays, qui pourrait apporter assez de crédits au financement des gigantesques projets sibériens.
L'évolution des négociations en cours, dépendra donc en grande partie de l'attitude de l'Administration Carter, vis-à-vis de la détente.
A court terme, on assistera à la réalisation de projets à petites échelles, mais certainement pas aux dimensions que l'Union Soviétique souhaiterait.
Prospects for the Development of Siberia.
Siberia is becoming increasingly important to the Soviet Union. Several factors should be taken into account to explain why the development of Siberia has become critical to the Soviets, and to a lesser extent, to the Western countries.
The natural resources of Siberia are probably unique in the world today. They would help the Soviet Union to pursue its growth at a moment when the Ural- Volga deposits are levelling off, and the demand for energy and raw materials is growing within the CMEA. The development of Siberia is also dictated by hard currency motivations, which are reinforced as world market prices for oil, natural gaz and raw materials continue to increase. Political considerations are important too, in light of the Sino-Soviet dispute, and the integration of the Eastern Republics with the European Russia.
So far, the Soviet involvement in Siberia has been limited, because of the lack of advanced technologies and capitals. Some specific problems have not been solved yet, such as settling the population in Siberia, improving mining and drilling equipment, building pipe-lines, designing LNG facilities, etc. This explains why the Soviet Union is actively seeking Western cooperation.
The United States, Japan and the Federal Republic of Germany are considering getting involved in some important Siberian projects. They would provide capitals and technology, and in most cases, they would receive a major portion of the project's associated output.
This paper reviews the existing and currently negociated projects. It analyzes the major issues concerning the availability of credits, the transfer of technology, the MFN status, etc. within the legal, political and economical environment. It concludes that with or without Western involvement, in the exploitation of Siberian natural resources, Siberia will become a cornerstone of the Soviet economy. Western involvement is important because it will mean a more sufficient, less time- consuming and less costly developement of Siberia, but it is not critical to the Soviets.
Assuming that some specific problems could be solved, a primary issue — financing — would still remain. The formation of international consortia of banks might be an answer.
Japan is most likely to further invest in Siberia, but its attitude will be linked to the development of Sino-Soviet, Sino- Japanese and Soviet-American relationships.
If the Berlin dispute could be settled and EEC-joint ventures would become possible, it is likely mat German and European involvement would be substantial because of their urgent need for energy. However, the United States is the only country which could provide enough credits to finance the huge Siberian projects.
Any future development will therefore depend on the new Carter administration's attitude toward detente.
In the near future, relatively small scale projects might occur but certainly not in the dimensions the Soviet Union is expecting.
38 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 33
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Guy Bernheim
Reinhard Furthmayr
Perspectives de développement de la Sibérie .
In: Revue d'études comparatives Est-Ouest. Volume 8, 1977, N°3. pp. 37-74.
Citer ce document / Cite this document :
Bernheim Guy, Furthmayr Reinhard. Perspectives de développement de la Sibérie . In: Revue d'études comparatives Est-
Ouest. Volume 8, 1977, N°3. pp. 37-74.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/receo_0338-0599_1977_num_8_3_2103Résumé
La Sibérie est appelée à jouer un rôle grandissant en Union Soviétique. Plusieurs facteurs expliquent
pourquoi le développement de la Sibérie revêt une importance cruciale aux yeux des Soviétiques, et à
un degré moindre aux yeux des pays occidentaux.
Les ressources naturelles sibériennes sont probablement uniques au monde, aujourd'hui. Elles
permettraient à l'Union Soviétique de poursuivre sa croissance, à un moment où ses réserves naturelles
s'épuisent dans les régions de l'Oural et de la Volga, et où la demande d'énergie et de matières
premières s'accélère au sein du Comecon. Pour financer ses importations, TU.R.S.S. a de plus en plus
besoin de devises fortes. Pour cela, il lui faudra exporter du pétrole, du gaz naturel et des matières
premières vers l'Occident. Les considérations politiques ne sont évidemment pas absentes : il suffira de
rappeler le conflit sino-soviétique ou le désir d'intégrer les Républiques orientales avec celles de la
partie européenne de TU.R.S.S.
Jusqu'à présent, les Soviétiques n'ont pas réussi à exploiter la Sibérie sur une grande échelle. Les deux
raisons principales en sont le manque de capitaux et de technologies avancées. Certains problèmes
spécifiques n'ont pas encore été réglés, tels ceux de l'implantation des populations en Sibérie, de
l'amélioration des équipements miniers et de forages, de la construction de pipe-lines et de facilités
GNL, etc. Ceci explique pourquoi l'Union Soviétique recherche activement la coopération des pays
occidentaux.
Les Etats-Unis, le Japon et la République fédérale allemande, ont négocié et négocient actuellement
leur participation à quelques très importants projets sibériens. Ils fourniraient les capitaux et la
technologie, et recevraient dans la plupart des cas une part de la production résultant de la réalisation
des projets.
Cette étude passe en revue les projets qui ont abouti et ceux négociés en ce moment. Elle analyse les
principaux problèmes concernant le financement, le transfert de^ technologie, la fixation des prix, l'octroi
du statut de la nation la plus favorisée, etc., en les replaçant dans leur cadre légal, politique et
économique. Elle conclut, qu'avec ou sans la participation des pays occidentaux, à l'exploitation des
ressources naturelles sibériennes, la Sibérie deviendra une pierre angulaire de l'économie soviétique.
La participation occidentale est importante car elle signifie un développement plus efficace et moins
coûteux de la Sibérie, mais elle n'est pas critique pour les Soviétiques. En supposant que certains
problèmes spécifiques puissent être résolus, un problème de taille subsisterait : celui du financement.
Une solution pourrait être apportée par des consortiums de banques internationales.
Il est probable que le Japon est le pays qui investira le plus en Sibérie, mais son attitude dépendra du
futur des relations sino-soviétiques, sino-japonaises et soviéto-américaines.
Si le problème de Berlin pouvait être réglé, et que des joint-ventures communautaires devenaient
possibles, alors la participation allemande et européenne serait probablement substantielle, à cause de
leurs besoins urgents en énergie.
Cependant, les Etats-Unis représentent le seul pays, qui pourrait apporter assez de crédits au
financement des gigantesques projets sibériens.
L'évolution des négociations en cours, dépendra donc en grande partie de l'attitude de l'Administration
Carter, vis-à-vis de la détente.
A court terme, on assistera à la réalisation de projets à petites échelles, mais certainement pas aux
dimensions que l'Union Soviétique souhaiterait.
Abstract
Prospects for the Development of Siberia.
Siberia is becoming increasingly important to the Soviet Union. Several factors should be taken into
account to explain why the development of Siberia has become critical to the Soviets, and to a lesser
extent, to the Western countries.
The natural resources of Siberia are probably unique in the world today. They would help the Soviet
Union to pursue its growth at a moment when the Ural- Volga deposits are levelling off, and the demand
for energy and raw materials is growing within the CMEA. The development of Siberia is also dictated
by hard currency motivations, which are reinforced as world market prices for oil, natural gaz and raw
materials continue to increase. Political considerations are important too, in light of the Sino-Soviet
dispute, and the integration of the Eastern Republics with the "European Russia".So far, the Soviet involvement in Siberia has been limited, because of the lack of advanced
technologies and capitals. Some specific problems have not been solved yet, such as settling the
population in Siberia, improving mining and drilling equipment, building pipe-lines, designing LNG
facilities, etc. This explains why the Soviet Union is actively seeking Western cooperation.
The United States, Japan and the Federal Republic of Germany are considering getting involved in
some important Siberian projects. They would provide capitals and technology, and in most cases, they
would receive a major portion of the project's associated output.
This paper reviews the existing and currently negociated projects. It analyzes the major issues
concerning the availability of credits, the transfer of technology, the MFN status, etc. within the legal,
political and economical environment. It concludes that with or without Western involvement, in the
exploitation of Siberian natural resources, Siberia will become a cornerstone of the Soviet economy.
Western involvement is important because it will mean a more sufficient, less time- consuming and less
costly developement of Siberia, but it is not critical to the Soviets.
Assuming that some specific problems could be solved, a primary issue — financing — would still
remain. The formation of international consortia of banks might be an answer.
Japan is most likely to further invest in Siberia, but its attitude will be linked to the development of Sino-
Soviet, Sino- Japanese and Soviet-American relationships.
If the Berlin dispute could be settled and EEC-joint ventures would become possible, it is likely mat
German and European involvement would be substantial because of their urgent need for energy.
However, the United States is the only country which could provide enough credits to finance the huge
Siberian projects.
Any future development will therefore depend on the new Carter administration's attitude toward
detente.
In the near future, relatively small scale projects might occur but certainly not in the dimensions the
Soviet Union is expecting.Perspectives de développement
de la Sibérie
Guy BERNHEIM et Reinhard FURTHMAYR*
1 INTRODUCTION
Cette étude a pour but d'analyser le rôle de la Sibérie dans le contexte
du développement économique de 1'U.R.S.S. et des relations économiques,
et politiques Est-Ouest. Elle passera en revue les accompb'ssements
soviétiques ainsi que les objectifs futurs poursuivis en Sibérie. : ;
Le mouvement d'accélération du développement de la Sibérie au
cours des quinze dernières années a été dicté par des considérations
domestiques et internationales, ainsi que par de nouveaux développe
ments politiques dans cette région. • ,
A la lumière de ces objectifs, la participation des pays occidentaux
apparaît très souhaitable. Vue par les principaux
(Etats-Unis, Japon, République fédérale allemande), la Sibérie servirait
à combler un déficit croissant de leur balance énergétique. La Sibérie
leur permettrait également une diversification supplémentaire de leurs
sources d'approvisionnement énergétique et par là une diminution de
leur dépendance économique. La crise énergétique de 1973 a rendu
les pays occidentaux très conscients des dangers d'une trop grande
dépendance pétrolière, en particulier la participation japonaise au
développement de la Sibérie s'inscrit dans cette optique.
L'engagement des pays occidentaux en Sibérie sera également analysé
du point de vue de la détente, qui p

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