POURQUOI ET, COMMENT ETRE TEMOINS DU MESSIE AUPRES DU PEUPLE JU
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Publications du Berger d’Israël PUB 10Q UELQ UES PENSEES SUR LE C HABBAT Guy ATHIANote : Cet article se compose de trois volets publiés respectivement dans les numéros 535, 536 et 537 du journal du Berger d’Israël.« J’ai un cadeau précieux dans mon trésor », dit Dieu à Moïse, « c’est Chabbat qu’il se nomme. Va dire à Israël que je désire le lui offrir ». (C habbat 10b).Il n’est pas si fréquent de débuter un article par une citation talmudique. C ependant, il me semblait nécessaire, pour moi-même autant que pour les lecteurs assidus du Berger d’Israël, de livrer dans ces brèves colonnes quelques réflexions qui, si elles suscitent un peu la curiosité d’aller plus loin, ouvrent les yeux et le cœur à l’intention de Dieu dans le C habbat.Les idées reçues et les clichés ne manquent pas à propos du C habbat. Pour les uns, c’ est une célébration rituelle dépassée, pour d’autres une liste interminable d’interdits, pour d’autres encore un jour sacré de repos. Pour beaucoup de Ju ifs, il s’ agit d’un repère spirituel temporel et familial incontournable. C ’est même la célébration « religieuse » la plus importante du judaïsme – la seule qui soit explicitement mentionnée dans les « dix commandements ». Les sages juifs affirment que le C habbat constitue le fondement même du judaïsme, une anticipation au royaume à venir.ièmeLes chrétiens ont, pour la plupart dès le 2 siècle, remisé la célébration du C habbat au plus profond des traditions perdues. Il est bien ...

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Langue Français

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Publications du Berger d’Israël
PUB 10
QUELQUES PENSEES SUR LE CHABBAT
Guy ATHIA
Note : Cet article se compose de trois volets publiés respectivement dans les numéros 535, 536 et
537 du journal du Berger d’Israël.
« J’ai un cadeau précieux dans mon trésor », dit Dieu à Moïse, « c’est Chabbat qu’il se nomme. Va dire à
Israël que je désire le lui offrir ».
(Chabbat 10b).
Il n’est pas si fréquent de débuter un article par une citation talmudique. Cependant, il me semblait nécessaire,
pour moi-même autant que pour les lecteurs assidus du Berger d’Israël, de livrer dans ces brèves colonnes
quelques réflexions qui, si elles suscitent un peu la curiosité d’aller plus loin, ouvrent les yeux et le cœur à
l’intention de Dieu dans le Chabbat.
Les idées reçues et les clichés ne manquent pas à propos du Chabbat. Pour les uns, c’est une célébration
rituelle dépassée, pour d’autres une liste interminable d’interdits, pour d’autres encore un jour sacré de repos.
Pour beaucoup de Juifs, il s’agit d’un repère spirituel temporel et familial incontournable. C’est même la
célébration « religieuse » la plus importante du judaïsme – la seule qui soit explicitement mentionnée dans les
« dix commandements ». Les sages juifs affirment que le Chabbat constitue le fondement même du judaïsme,
une anticipation au royaume à venir.
Les chrétiens ont, pour la plupart dès le 2
ième
siècle, remisé la célébration du Chabbat au plus profond des
traditions perdues. Il est bien regrettable que cet « oubli » du Chabbat perpétué depuis des siècles ait fait
totalement disparaître la signification profonde du Chabbat pour les croyants d’aujourd’hui. L’antijudaïsme
naissant, dans les premiers siècles, a privé les croyants de bien des bénédictions, dont celle - oserai-je dire la
plus précieuse ? – du Chabbat.
Dans ce contexte, quel sens donner au Chabbat ?... Quelle valeur donner au travail et au repos tel que
l’Ecriture les définit ?...
La première mention implicite du Chabbat est dans l’ordre de la création.
Genèse 1 :31 à 2 :3
31 Dieu vit alors tout ce qu’il avait fait, et voici: c’était très bon. Il y eut un soir et il y eut un matin: ce
fut un sixième jour.
1 Ainsi furent achevés le ciel, la terre et toute leur armée.
2 Le septième jour toute l’oeuvre que Dieu avait faite était achevée et il se reposa au septième jour de
toute l’oeuvre qu’il avait faite.
3 Dieu bénit le septième jour et le sanctifia, car en ce jour Dieu s’était reposé de toute l’oeuvre qu’il
avait créée.
La création est réalisée en plusieurs « jours » et Dieu s’arrête au terme du 6
ième
pour « contempler » ce qu’il a
créé et déclarer que ce qu’il a créé est fondamentalement et totalement « bon ». Ensuite il se « repose » le 7
ième
jour. Il déclare ce 7
ième
jour comme un jour particulier qu’il faut sanctifier - mettre à part. Pour résumer, Dieu
accomplit un « travail » durant 6 jours et y met un terme pour se « reposer » le 7
ième
.
Ce n’est pas que Dieu soit « fatigué » de sa « semaine », mais il laisse là un « repère » incontournable à
l’humanité et même à toute la création.
Le Chabbat est donc, en tant que tel, un « ordre » adressé à tout le genre humain et pas seulement au peuple
d’Israël – même s’il devient le signe de l’Alliance au Sinaï.
Il est très probable que de Adam aux premiers patriarches l’ordre du Chabbat ait déjà été établi, même si le
commandement viendra plus tard par Moïse.
Dieu crée l’humanité (l’homme et la femme) et la place dans le jardin (Genèse 2 :7-15). Le rôle que l’Eternel
donne à Adam et à sa femme est de « garder » le jardin, de le « cultiver », de « dominer la création » (c'est-à-
dire notamment de donner des noms à tous les animaux). Toutes ces fonctions consistent en un « travail » sain
qui est sans doute une part de « l’image » du divin dans l’homme.
Créé le 05 mars 2005
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L’homme se distingue de tous les animaux créés par le fait qu’il a une fonction « créatrice », un travail dont le
sens est déterminé, c’est là la définition même de la
méla’ha
1
.
Le Chabbat est, contrairement aux idées reçues, une invitation à considérer son « travail » - ou plus
exactement la « nature » de « son » travail – et non à veiller à n’accomplir aucune activité.
Il faut noter par ailleurs que l’ordre divin intervient avant l’entrée du péché et donc que le travail est non
seulement positif mais qu’il tient une place prépondérante dans le cadre de vie et la « santé » de l’être humain.
On comprendra aisément le mal être de tous ceux qui sont privés de travail pour des raisons diverses.
Le péché n’a pas remis en cause le statut du travail, mais il l’a rendu « pénible ».
Genèse 3 :17
17 Il dit à l’homme: Parce que tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé de l’arbre dont je
t’avais défendu de manger, Le sol sera maudit à cause de toi; C’est avec peine que tu en tireras ta
nourriture Tous les jours de ta vie,
18 Il te produira des chardons et des broussailles, Et tu mangeras l’herbe de la campagne.
19 C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, Jusqu’à ce que tu retournes dans le sol,
D’où tu as été pris; Car tu es poussière, Et tu retourneras à la poussière.
Nous aurions tord d’affirmer que le travail est par essence une conséquence du péché. C’est plutôt sa
« pénibilité », au sens large, qui l’est devenue. Que nous soyons croyants ou non, nous partageons avec toute
l’humanité les conséquences de l’erreur du premier couple humain.
Dans la démarche de Dieu, lors de la création de toutes choses, il était fondamental que Dieu, à un moment ou
un autre, s’arrête de créer (au sens de produire). Pourquoi ?...
Genèse 1 :31 à 2 :3
31 Dieu vit alors tout ce qu’il avait fait, et voici: c’était très bon. Il y eut un soir et il y eut un matin: ce
fut un sixième jour.
1 Ainsi furent achevés le ciel, la terre et toute leur armée.
2 Le septième jour toute l’oeuvre que Dieu avait faite était achevée et il se reposa au septième jour de
toute l’oeuvre qu’il avait faite.
3 Dieu bénit le septième jour et le sanctifia, car en ce jour Dieu s’était reposé de toute l’oeuvre qu’il
avait créée.
Le texte est court mais très explicite. Déjà au terme de chaque jour, Dieu d’une certaine manière marque une
« pause » pour « contempler » sa création et la qualifier de « bonne », voire de « très bonne ».
On aurait pu imaginer Dieu créant à tour de bras toute la création dans un souffle sans s’arrêter un seul instant,
enchaînant un élément après l’autre. Il n’en a pas été ainsi. Du moins pas dans la manière dont les choses
nous sont rapportées dans le texte, car il ne fait pas de doute que le texte est là pour nous enseigner et nous
instruire. Il ne fixe pas volontairement des limites à Dieu.
Dieu a besoin de « contempler » son œuvre et l’apprécier. Pour Dieu, mettre un terme à la création, c’est
donner un sens à ce qu’il a créé. C’est affirmer sa liberté et non un asservissement.
Nous-mêmes, créés à son image, capables de produire et de « créer », nous sommes appelés à nous arrêter
dans notre fonction « créatrice » – c'est-à-dire mettre un terme à notre
Méla’ha
– afin de contempler non notre
création
,
mais notre créateur
. Mettre une limite à notre
Méla’ha
est pour nous un acte de foi. C’est quitter la
tutelle de l’action de nos mains pour nous placer dans la dépendance de Dieu.
Car le danger est grand de nous prendre pour Dieu lui-même et de regarder la création comme si nous en
étions les créateurs. Nous sommes appelés à vivre dans le regard de Dieu, dans son approbation, et non dans
le reflet de ce que nous avons
créé
2
.
1
Mela’ha
(pluriel
Méla’hot
) : travaux interdits durant le Chabbat. Le terme qui désigne le travail en général est le mot
« havodah ».
2
Pour être tout à fait clair, la fonction créatrice de l’homme n’a rien à voir avec celle de Dieu. En effet, le terme en hébreu
désignant la fonction créatrice de Dieu (
Bara
) recouvre une action à partir d’aucun élément existant (
ex-nihilo
). Pour
l’homme, « créer » est nécessairement une action à partir d’un matériau (par exemple une poterie à partir de glaise…).
Créé le 05 mars 2005
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Vu sous cet angle, le Chabbat est en quelque sorte le moyen de nous ramener toujours à notre vraie place au
sein de toute la création. Il nous détourne de ce qui est l’œuvre de nos mains et il nous met face à face avec
Dieu.
L’œuvre de nos mains fait grandir notre « moi » et obscurcit notre vue de Dieu, c’est pourquoi, les
Méla’hot
représentent les travaux interdits le jour du Chabbat et susceptibles de corrompre l’harmonie d’une relation
avec le créateur.
Pour autant, il est bien entendu que nous sommes appelés à agir et œuvrer pour des œuvres « bonnes » -
préparées par Dieu lui-même. Elles se trouvent résumées dans l’ensemble des commandements de la Loi.
Notamment les commandements premiers « Aimer et adorer Dieu » et « aimer son prochain ». C’est d’ailleurs
tout l’enseignement de
Yéshoua’
quand il résume la Loi et les prophètes par ces seuls commandements
(Matthieu 22 :40).
Si, en général, le Juif pieux ne manque pas une occasion, lors du Chabbat (mais aussi les autres jours), de
faire du bien à son prochain, le caractère universel du Chabbat permet surtout de rapprocher tous les hommes
de toute condition sociale et de tous les milieux, Juifs et non Juifs.
Les textes de la nouvelle Alliance précisent que
Dieu a préparé d’avance des œuvres afin que nous les
pratiquions.
Ephésiens 2 :8-10
8 C’est par la grâce en effet que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous,
c’est le don de Dieu.
9 Ce n’est point par les oeuvres, afin que personne ne se glorifie.
10 Car nous sommes son ouvrage, nous avons été créés dans le Messie Jésus pour des oeuvres
bonnes que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions.
Le même texte (et bien d’autres) déclare aussi que ce ne sont pas les œuvres que nous accomplissons, aussi
bonnes soient-elles, qui peuvent nous rapprocher de Dieu ou nous faire valoir une place dans son royaume.
C’est la seule grâce de Dieu.
C’est un don gratuit ! Afin que personne ne se glorifie
!
Le sens profond du Chabbat nous apporte le même enseignement. Personne ne peut venir lors du Chabbat,
c'est-à-dire à la rencontre de Dieu, avec des œuvres qui seraient celles de sa propre « création » – les
Méla’hot
. Quiconque vient de cette manière est punit de mort selon la Loi. Or les œuvres que nous produisons
durant la semaine représentent en quelque sorte nos propres tentatives de justification devant Dieu, vaines
tentatives.
S’approcher de Dieu le Chabbat, ce n’est pas seulement se sanctifier, c’est être sanctifié par Dieu lui-même.
C’est d’ailleurs ce que signifie la bénédiction prononcée pour le
Kiddoush
- la coupe de vin partagée le soir de
Chabbat. En effet, que dit-elle ?
« Bénis sois-tu Seigneur notre Dieu, Roi de l’univers, toi qui crée le fruit de la vigne ».
L’emploi du verbe « créer » peut sembler étrange dans une action de grâce. Or ici, le verbe est celui là même
qui est employé lors de l’acte créateur de Dieu. Ce verbe ne peut être conjugué que par Dieu lui-même. Le
« fruit de la vigne » a donc un sens plus large que la simple grappe de raisin. Dieu indique ainsi que ce « fruit
de la vigne » est son œuvre à lui et à lui seul. C’est par cette œuvre là qu’il nous sanctifie.
Yechoua’
indique de
manière explicite (dans Jean 15) que le Père est le vigneron et que lui-même est le cep de la vigne. Nous
sommes les sarments qui doivent porter du fruit. Or nul ne peut porter du fruit sans être attaché fermement au
cep, c'est-à-dire à
Yéchoua’
dont l’œuvre rédemptrice nous sanctifie. « Nos » œuvres ne sont donc plus les
« nôtres », mais celles que Dieu a préparées d’avance (Ephésiens 2) et par lesquelles nous sanctifions à notre
tour Dieu dans nos cœurs.
Entrer véritablement dans le repos de Dieu nous permet de comprendre que le repos physique et psychique,
tout important qu’il soit, ne suffit pas à remplir le cœur de celui qui s’approche de Dieu à l’entrée du Chabbat.
Une conscience chargée (de péchés) ne peut goûter aux joies du Chabbat. Il est donc nécessaire de se
sanctifier avant d’entrer dans le Chabbat et de demander pardon à Dieu pour ses fautes. Il peut être également
nécessaire de devoir se réconcilier avec son prochain ou un membre de sa famille.
Créé le 05 mars 2005
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En effet, comment imaginer vivre cette grande communion familiale avec un grief contre son frère, sa femme,
son fils ou quelque autre personne ?...
La préparation du Chabbat consiste en grande partie en cette sanctification devant Dieu. Il est bien évident que
venir devant Dieu avec ses mérites risque fort de ne pas suffire à soulager notre conscience ou même
satisfaire la justice divine. Seuls la grâce de Dieu et le pardon gratuit en
Yéshoua’
nous permettent
véritablement de goûter au pardon de Dieu et d’entrer dans le vrai repos pour nos consciences.
Quoi de plus merveilleux que de pouvoir entrer dans le Chabbat le corps et l’esprit en repos et la conscience
purifiée devant Dieu et devant les hommes, fruit de la grâce divine.
Nous n’avons fait qu’effleurer quelques aspects du Chabbat et certains seront sans doute frustrés de ne
pouvoir aller plus en avant dans la réflexion et, plus encore, dans les aspects concrets de l’accueil du Chabbat
et de l’entrée dans le repos de Dieu.
Il est vrai que le sujet est sensible car il touche à des lois et des traditions anciennes, des approches très
variées qui reposent parfois sur de profondes incompréhensions. Quelquefois, en discuter ne suffit pas. Les
meilleurs arguments se heurtent aux sentiments que rien ne peut raisonner.
Alors, pour conclure, je me permettrais de solliciter l’un ou l’autre lecteur, lectrice, qui pourrait rendre
témoignage de son « vécu » du Chabbat... Qu’il soit juif ou non juif, croyant en
Yechoua’
, qu’il partage à
d’autres un peu des bénédictions qu’il reçoit quand il entre dans le Chabbat.
3
Pour aller plus loin sur le Chabbat… (2
ième
volet) – Edition n°536
Au terme du premier volet sur le Chabbat, il était offert aux lecteurs du journal la possibilité d’envoyer à la
rédaction un témoignage ou une expérience vécue en rapport avec le Chabbat – tout au moins perçus comme
tel. Qu’il me soit permis de remercier celles et ceux qui ont pris la peine de rédiger quelques mots et d’exprimer
ainsi leur sentiment relatif au 7
ième
jour. Il m’a semblé intéressant d’en retranscrire une partie…
« Bien que célébré le premier jour, le Chabbat a toujours été pour moi un jour de rencontre avec le Seigneur.
Un moment privilégié, une recherche de rencontre intime, tel est pour moi le jour de repos. Mes divers emplois
ne m'ont pas toujours permis de célébrer le Chabbat.
Vous avez relevé que l'ordre est dans les dix paroles. Pour moi, j'ai toujours pensé qu'il n'aurait pas fallu
changer le Chabbat par le premier jour, même s'il s'agit du jour de la résurrection du Messie. Il était, il y a
encore quelque temps en arrière, impossible pour la majorité des ouvriers ou employés de se reposer le
samedi. La présence de l'ordre dans les dix commandements m'a posé le problème du " Vous avez entendu
qu'il a été dit mais moi je vous dis" de Jésus, qui justement ne dit rien sur le Chabbat. En s'appuyant sur le fait
que la loi devient plus difficile : se mettre en colère équivaut à tuer - convoiter est déjà un adultère, j'ai pensé
que le repos suivait le même sort et que l'ordre de se reposer un jour devenait l'ordre de se reposer tous les
jours en Yéchoua’ - dans la ligne même du Père qui dit "Ils n'entreront pas dans mon repos". Si le repos en
Dieu par le Messie est éternel, j'ai pensé que nous devions entrer dans ce repos définitif dont le Chabbat est
l'image. Que pensez-vous de mon interprétation ? » H.D. (Courrier électronique)
« Ma première expérience vécue du Chabbat a eu lieu en Israël en 1966. Pendant mes vacances de jeune
professeur, j’y allais pour travailler au Kibboutz. Un week-end, je réussis à me faire inviter dans un kibboutz
religieux, près de Beth Shéan. Je déclarais à ceux qui me recevaient que j’étais chrétienne et désireuse de
vivre le Chabbat avec eux, tout comme eux. Ce qui signifiait concrètement : ne pas allumer les lumières
électriques, ne pas prendre de photos, ne pas écrire. Seules la lecture et la promenade étaient permises. Je
me suis dit : « cela me coûtera, mais je le ferai… ». Quelle ne fut pas ma surprise, le samedi soir, de me sentir
parfaitement bien. J’ai compris alors l’expression : Viens Chabbat, ma fiancée… »
Si le Seigneur nous a demandé d’arrêter 1 jour sur 7, c’est que cela correspond exactement au rythme de
notre corps et de notre esprit. A vouloir toujours travailler, nous nous privons des temps de sérénité
nécessaires pour placer nos activités à leur juste place. Au lieu de les dominer, nous sommes dominés par
elles. Il faut oser s’arrêter, prendre le temps de cueillir la vie, le silence, la rencontre avec Dieu. Oui, le Chabbat
est un cadeau. A nous de l’accepter.
(M.I. – Yvelines)
J’ajouterai à ces brefs témoignages celui d’Israël lui-même. Le seul pays au monde où l’activité économique,
les transports et même la politique font une pause lors du Chabbat. Il n’y a réellement que les services de
santé et de sécurité qui restent en veille. Même si les temps changent et que certains secteurs (comme le
3
Plusieurs offices sabbatiques messianiques sont proposés à Strasbourg, mais aussi en région parisienne et à Marseille.
N’hésitez pas à nous contacter pour y participer.
Créé le 05 mars 2005
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tourisme et les loisirs…) tendent à rester « actif » le samedi ; il n’en demeure pas moins que c’est à l’échelle de
tout le pays que se vit une pause chabbatique.
Le monde chrétien a le plus souvent considéré le Chabbat comme une figure allégorique du « repos de Dieu ».
D’autres ont préféré voir le dimanche comme leur « nouveau Chabbat ». La triste réalité pour bien des
chrétiens est que la semaine ne comporte plus vraiment de jour de repos. Le week-end est devenu le moment
le plus « chargé » de la semaine où l’on effectue tous les travaux que l’on a pu faire les jours précédents. Le
corps et l’esprit se trouvent alors remplis de préoccupations qui n’ont plus rien de reposant. C’est tout juste si
l’on trouve encore un créneau pour se rendre à un culte le dimanche matin. J’exagère à peine. Cela a d’ailleurs
aussi été quelquefois, à mon grand regret, ma propre expérience.
Le Chabbat dans les Evangiles
Le mot Chabbat se trouve 53 fois dans le Nouveau Testament, essentiellement dans les Evangiles.
Yéchoua’
(Jésus) aborde le sujet essentiellement pour dénoncer les excès des Juifs religieux qui voyaient dans le
Chabbat qu’un moyen d’assurer leur emprise sur leurs compatriotes, multipliant les interdictions de toutes
sortes – parfois en contradiction avec la Loi - et dénonçant vigoureusement les écarts du Rabbi
Yéchoua’
quant à l’observation de ces règles. Pourtant, en principe, celle-ci ne devait pas empêcher de faire du bien, de
secourir ou de guérir (Matt.12 :5 et suivants ; Marc 3 :2 et suivants ; Luc 6 :13 et suivants ; Jean 5 :10 et
suivants, 7 :22, 9 :16…).
Il semble bien que les Pharisiens, avec une bonne ou mauvaise foi évidente, accusent formellement
Yéchoua’
de transgresser le Chabbat en guérissant et multipliant des miracles ce jour là. Non pas qu’il agissait ainsi le
Chabbat seulement, mais les Juifs religieux préfèrent considérer premièrement ces « transgressions »
caractérisées à leurs yeux du Chabbat plutôt que les signes miraculeux accomplis devant eux.
Yéchoua’
ne manquera pas de leur poser directement la question tentant de leur faire prendre conscience de
leur égarement sur ce sujet.
Luc 14:3,5.
Jésus prit la parole et dit aux docteurs de la loi et aux Pharisiens : Est–il permis ou non
d’opérer une guérison pendant le Chabbat ? […] Puis il leur dit : Lequel de vous, si son fils ou son
boeuf tombe dans un puits, ne l’en retirera pas aussitôt, le jour du Chabbat ?...
Yéchoua’
de conclure par deux déclarations qui ont force d’enseignement :
Marc 2:27
Puis il leur dit : Le Chabbat a été fait pour l’homme, et non l’homme pour le Chabbat, de
sorte que le Fils de l’homme est maître même du Chabbat.
D’une part, le Chabbat a été institué pour « servir » l’homme et non pour que celui-ci lui soit asservi. Ce qui
oriente tout à fait différemment le regard que nous devons porter sur le Chabbat. D’autre part,
Yéshoua’
affirme sa souveraineté sur l’institution elle-même du Chabbat. Si l’homme a besoin du Chabbat comme repère
et fil conducteur de sa vie spirituelle et temporelle, il n’en est pas de même pour le Fils de l’homme qui d’une
certaine façon en est affranchi.
Le Chabbat dans les Actes et les épîtres.
Bien peu de passages (moins d’une dizaine) ont trait au Chabbat dans ces livres. L’institution chabbatique en
tant que telle n’est jamais discutée ou remise en cause. Le Chabbat sert souvent de repère aux croyants et aux
apôtres pour les rencontres ou le témoignage à la synagogue. Les témoins étant la plupart du temps des Juifs
messianiques, il est légitime qu’ils conservent pour leur foi personnelle comme pour le témoignage leurs
propres repères judaïques. Il semblerait que la plupart des prosélytes (non Juifs ayant embrassés le judaïsme
puis ayant cru en
Yéchoua’
) continuaient à suivre les prescriptions relatives au Chabbat.
Acte 13 : 42
A leur sortie, on les invitait à parler de ce sujet le Chabbat suivant et,
43 à l’issue de la réunion, beaucoup de Juifs et de prosélytes pieux suivirent Paul et Barnabas qui
s’entretenaient avec eux et les persuadaient de rester attachés à la grâce de Dieu.
44 Le Chabbat suivant, presque toute la ville s’assembla pour entendre la parole de Dieu
(voir aussi
Actes 18 :4).
Un tournant important est la décision du concile de Jérusalem en 49 et rapportée en Actes 15.
13 Lorsqu’ils se turent, Jacques prit la parole et dit :
14 Frères, écoutez–moi ! Simon a raconté comment pour la première fois Dieu est intervenu pour
prendre parmi les nations un peuple (consacré) à son nom.
15 Et les paroles des prophètes s’accordent avec cela, comme il est écrit :
16 Après cela, je reviendrai, et je relèverai la tente de David qui était tombée, J’en relèverai les ruines,
et je la redresserai,
Créé le 05 mars 2005
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17 Afin que le reste des hommes cherche le Seigneur, Ainsi que toutes les nations sur lesquelles mon
nom a été invoqué,
18 Dit le Seigneur, qui fait ces choses connues de toute éternité.
19 C’est pourquoi, je juge (bon) de ne pas créer de difficultés à ceux des païens qui se convertissent à
Dieu,
20 mais de leur écrire qu’ils s’abstiennent des souillures des idoles, de l’inconduite, des animaux
étouffés et du sang.
21
Car, depuis les anciennes générations, Moïse a dans chaque ville des gens qui le prêchent,
puisqu’on le lit chaque sabbat dans les synagogues
.
Ce passage ne présente aucune exigence particulière relative au Chabbat qui n’est lui-même pas mentionné.
Bien des commentateurs ont présenté à tort ce texte comme une nouvelle disposition pour les croyants issus
des nations qui se joignent aux Juifs messianiques dans la foi en
Yéchoua’
. L’apôtre Jacques en réalité
présente une sorte de compromis qui permet de résoudre un conflit latent et susceptible de devenir une source
majeure de division à l’avenir entre croyants d’origines juive et païenne. Il ne s’agit pas d’une déclaration de foi
ni même d’un « catalogue » de lois maximalistes. Il s’agit au contraire de mesures minimales communes aux
croyants des deux origines pour lesquelles aucune concession n’est acceptable. L’apôtre Jacques fait
référence ici à la Loi de Moïse, à la pratique de la synagogue et au témoignage des générations passées.
Pour ce qui est du Chabbat, dans son respect et son observation, rien n’est ajouté. Est-ce à dire qu’il ne s’agit
pas d’une exigence minimale pour les croyants d’origine païenne ?... La question reste ouverte. A vrai dire, la
discussion des apôtres au concile de Jérusalem n’a trait qu’aux sujets qui posaient problème à ce moment là.
L’institution chrétienne dominicale n’était pas encore à l’ordre du jour. Si ce concile avait eu lieu aujourd’hui, il
est probable que les thèmes en question n’auraient pas été tout à fait semblables. Le concile de Jérusalem
s’est tenu relativement tôt, en 49. Certains problèmes soulevés par l’apôtre Paul au sujet des croyants d’origine
païenne, comme la circoncision ou l’obéissance à la Loi de Moïse dans toute sa rigueur (voir l’épître aux
Galates) sont présentés comme les points d’achoppement principaux qui ont provoqué cette convocation
apostolique. Il est probable que les apôtres n’ont pas souhaité discuter de sujets qui n’étaient pas « encore »
source de conflit.
Pour autant, vu que le Chabbat avait tant fait l’objet de vives discussions entre
Yéchoua’
et les responsables
religieux du moment, il était pertinent de penser que le débat se prolongea dans les premières années de
l’Eglise primitive. Il n’en a rien été, du moins cela ne nous est pas relaté.
La conclusion des apôtres lors du concile de Jérusalem ne permet pas en l’occurrence de trancher sur
l’observation du Chabbat par les croyants non Juifs. Sans doute une grande liberté était permise à ce sujet. Il
est probable que faute d’autres repères, la majorité des croyants non Juifs observaient le Chabbat avec leurs
frères Juifs.
Un autre passage est susceptible de susciter la controverse.
Colossiens 2 : 16
Ainsi donc, que personne ne vous juge à propos de ce que vous mangez et buvez, ou
pour une question de fête, de nouvelle lune, ou de sabbats :
17 tout cela n’est que l’ombre des choses à venir, mais la réalité est celle du Christ.
De la lecture de ce passage, il pourrait résulter que l’observation de tous les rituels juifs est à considérer
comme une
ombre
qui passe et qui n’a plus lieu d’être. En effet, les colossiens étaient tentés – poussés sans
doute par quelques croyants juifs – à s’attacher excessivement aux rituels juifs des fêtes ou de la
Kashrout
par
souci de plaire à Dieu, voire peut-être de plaire à des « hommes ». Cette approche légaliste est déjà dénoncée
par l’apôtre Paul en d’autres occasions au sujet des Galates ou encore à Antioche. Quels sens peuvent bien
avoir le rituel et les fêtes données par Dieu au peuple d’Israël pour des croyants d’origine païenne qui n’avaient
jusque là que faire de toutes ces lois qui leur étaient étrangères ?... Le risque était grand de voir naître en eux
un légalisme absurde mêlant Loi juive et pratiques païennes. Plus grave encore risquait-on de s’éloigner de la
foi et de la centralité du Messie
Yechoua’
dans la vie des croyants. C’est pourquoi Paul s’emploie à démontrer
que toutes ces pratiques juives avaient pour objet de pointer vers la réalité du Messie en
Yéchoua’
. Cette
ombre des réalités à venir
exprimée par Abraham (Jean 8 :56) ou encore Esaïe (Jean 12 :41 à propos du
chapitre 53 du prophète), a une valeur remarquable pour des Juifs habitués à observer les fêtes et les
coutumes ordonnées par Dieu. En revanche, pour des non Juifs, cette
ombre
leur échappe le plus souvent.
L’auteur de l’épître aux Hébreux, sans désigner spécifiquement le Chabbat en termes de pratique souligne
l’importance d’entrer dans le
repos de Dieu
dont le Chabbat est en quelque sorte une préfiguration.
Créé le 05 mars 2005
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Hébreux 4 :9
9 Il reste donc un repos de sabbat pour le peuple de Dieu.
10 Car celui qui entre dans le repos de Dieu se repose aussi de ses oeuvres, comme Dieu se repose
des siennes.
11 Empressons–nous donc d’entrer dans ce repos–là, afin que personne ne tombe, en suivant le même
exemple de désobéissance.
Sans entrer maintenant dans le détail (revoir le premier volet de cette étude sur le Chabbat), l’auteur met
l’accent sur la nécessité d’entrer dans le repos de Dieu qui ne se résume pas à une journée hebdomadaire,
mais dont la permanence est assurée par la foi dans le Messie lui-même. Est-ce à dire que le Chabbat se
« prolonge » toute la semaine durant ?... Pour le Juif croyant, le Chabbat est certes un moment privilégié, mais
il n’occulte pas la nécessité d’être chaque jour en « règle » avec son créateur. L’
ombre
du Chabbat – si je peux
m’exprimer ainsi - est ici un enseignement qui invite à garder son âme perpétuellement en communion avec
Dieu. Elle est encore maintenant une anticipation du Royaume à venir et des réalités que nous vivrons avec le
Messie dans son Royaume.
Les enseignements de la
Brit Hadasha
(le Nouveau Testament) ne permettent pas de trancher formellement
sur la question d’une observation formelle du Chabbat par les croyants non Juifs. Nous pouvons penser que
ceux–ci ont effectivement accompagné les croyants juifs messianiques au début dans tous les rites juifs
comprenant ainsi dans
l’ombre des choses à venir
la réalité qu’ils connaissaient maintenant en
Yéchoua’
, ce
malgré les dérives légalistes dénoncées à juste titre.
En tant que tel, le sujet du Chabbat n’a pas fait l’objet d’une réelle discussion passionnée parmi les premiers
croyants de l’Eglise primitive, sans doute parce qu’il semblait évident que le Chabbat était un repère
incontournable et un enseignement indispensable parmi les croyants.
Paul met en garde toutefois (Romains 14) contre l’intolérance de certains croyants qui s’imaginaient être
« meilleurs » ou « supérieurs » par leur pratique – entre autres choses - du Chabbat. Je serais tenté d’adresser
aujourd’hui une recommandation semblable à ceux qui ne « pratique » pas le Chabbat.
Chabbat Chalom !… (3
ième
volet) – Edition n°537
Dans les deux premiers volets traitant du sujet du Chabbat
4
, il nous est apparu difficile de conclure sans
ambiguïté possible à l’observation réelle ou non par les croyants non juifs du Chabbat ; ce en dehors de tout
contexte judaïque.
Si, par ailleurs, le Chabbat - quoique institué officiellement comme signe de l’Alliance avec les israélites - est
présenté par la
Torah
comme un repère universel adressé à tous les hommes et même d’une certaine manière
à l’ensemble de la création, comment concilier cette apparente tolérance du discours apostolique (revoir le
volet 2 – Rom. 14 ; Col. 2 :16) au sujet de l’observance du Chabbat par les croyants non Juifs au regard du
4
ième
commandement ?... C’est ce que je vous propose d’aborder dans ce dernier volet.
Souviens–toi du jour du chabbat, pour le sanctifier.
Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage.
Mais le septième jour est le chabbat de l’Éternel, ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils,
ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui réside chez toi.
Car en six jours l’Éternel a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qui s’y trouve, et il s’est reposé le
septième jour : c’est pourquoi l’Éternel a béni le jour du chabbat et l’a sanctifié.
(Exode 20 :8 à 11)
Ce passage emblématique souligne avec force l’exigence de Dieu de sanctifier ce jour – c'est-à-dire de le
« mettre à part » pour l’Eternel. L’énoncé des 10 commandements divins constitue en quelque sorte un résumé
des clauses de l’Alliance entre Dieu et son peuple. Ces lois générales sont ensuite explicitées par une
multitude de lois qui précisent la manière de les mettre en pratique.
Le 4
ième
commandement sur le Chabbat est celui qui d’ors et déjà est le plus long et dont le champ d’application
déborde bien au-delà des seuls israélites. En effet, le serviteur, la servante, l’étranger et même le bétail sont
concernés par ce commandement dans un rapport étroit avec l’israélite. De manière pratique, l’observation du
Chabbat va toucher tout l’environnement immédiat du Juif, de sa maison jusque dans son activité et ses
rapports avec le monde alentour.
Le Chabbat constitue alors un formidable moyen de rayonnement de la foi de l’israélite sur et dans le monde.
C’est probablement pour cette raison que le Chabbat est choisi pour devenir le signe de l’Alliance, le révélateur
de la foi des israélites.
4
Voir les éditions n°535 et 536.
Créé le 05 mars 2005
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Le christianisme, d’une manière générale et au fil des siècles, a adopté une position assez distante par rapport
au Chabbat.
Je ne m’arrêterai pas sur le changement de jour – au profit du dimanche - qui intervient finalement assez
tardivement dans l’histoire primitive de l’Eglise. Ce choix n’étant d’ailleurs pas unique – il faut ajouter une
modification du calendrier, des dates des fêtes, etc. Ces décisions de l’Eglise s’institutionnalisant relevaient
davantage d’une stratégie politique à l’égard du judaïsme et des autorités que d’une profonde réflexion
théologique. Pour autant, les traditions chrétiennes sont certainement perçues et vécues aujourd’hui par la
plupart des chrétiens avec une foi et un amour de Dieu très sincères qu’il ne faudrait pas critiquer
exagérément.
Les théologiens ont aussi dans leur ensemble voulu comprendre dans le Chabbat une
ombre
des
choses à
venir, les réalités étant dans le Messie
(voir dernier volet – Col. 2 :16 ; Hébreux 4 :9). Leur vision allégorique ou
spiritualisée du Chabbat, quoique pertinente sur bien des points, a conduit à délégitimer une approche plus
objective ou concrète du Chabbat. Ce déséquilibre est d’autant plus étonnant que les autres commandements
du décalogue sont à juste titre toujours perçus comme devant être appliqués pratiquement.
Yéchoua’
, sur ce plan, donne un éclairage éloquent dans son enseignement sur la Loi. Le sermon sur la
Montagne n’en finit pas de dévoiler le cœur du message messianique de la Nouvelle Alliance. En effet,
Yéchoua’
revisite la Loi et souligne ses exigences qui dépassent de loin celles apparentes du texte lui-même.
Yéchoua’
met en lumière l’impossibilité qu’il y a à juger au moyen de la Loi les pensées du cœur et les
consciences. Le meurtre, l’adultère, le parjure, l’amour du prochain sont entre autres choses abordés sans
complaisance (Matthieu 5 :21-43). Est-ce à dire que
Yéchoua’
décourage toute observation des exigences
suprêmes de la Loi ?... Bien au contraire. Tout en relevant la nécessité d’une rédemption au moyen unique de
la foi – et non par une justification dans les œuvres de la Loi –
Yéchoua’
appelle ses disciples à une foi
concrète, pratique qui sanctifie Dieu dans leurs cœurs. Sa conclusion semble être « soyez parfaits, comme
votre Père est parfait » (Matt. 5 :48), induisant l’aspiration à vivre conformément aux exigences divines. Le
Chabbat n’est pas spécifiquement abordé dans le sermon sur la Montagne comme une loi parmi d’autres parce
qu’il constitue le signe de l’Alliance, l’aboutissement visible d’une vie qui se conforme aux exigences du
Messie.
Il est intéressant de noter par ailleurs le discours des prophètes qui vient reprendre les israélites qui se sont
rendus coupables devant Dieu. Les passages ne manquent
5
pas et mettent en relief le lien existant entre le
retour à la foi et l’observation du Chabbat.
1 Ainsi parle l’Éternel : Observez le droit Et pratiquez la justice ; Car mon salut est sur le point d’arriver Et ma
justice de se révéler.
2 Heureux l’homme qui fait cela, Et le fils d’Adam qui y demeure ferme,
Gardant le sabbat, Pour ne pas le
profaner, Et gardant sa main de toute oeuvre mauvaise !
3 Que l’étranger qui s’attache à l’Éternel ne dise pas : L’Éternel me séparera sûrement de son peuple ! Et que
l’eunuque ne dise pas : Je ne suis qu’un arbre sec !
4 Car ainsi parle l’Éternel Aux eunuques
qui garderont mes sabbats
, Qui choisiront ce qui m’est agréable Et
qui demeureront fermes dans mon alliance,
5 Je leur donnerai dans ma maison Et dans mes murs un monument et un renom Préférables à des fils et à
des filles ; Je leur donnerai un nom éternel Qui ne sera jamais retranché.
6 Et les étrangers qui s’attacheront A l’Éternel pour le servir, Pour aimer le nom de l’Éternel, Pour être ses
serviteurs,
Tous ceux qui garderont le sabbat, Pour ne pas le profaner
, Et qui demeureront fermes dans
mon alliance,
7 Je les amènerai sur ma montagne sainte Et je les réjouirai dans ma Maison de prière ; Leurs holocaustes et
leurs sacrifices Seront agréés sur mon autel ; Car ma Maison sera appelée une Maison de prière Pour tous les
peuples.
(Esaïe 56 :1-7)
Ce passage prophétique – parmi tant d’autres - est particulièrement intéressant en ce qu’il met en scène
également des non Juifs qui s’attachent à l’Eternel et qui gardent son Alliance et qui, en conséquence,
observent le Chabbat comme expression de leur foi et de leur engagement à suivre l’Eternel. Dieu leur fait
alors des promesses formidables qui soulignent le projet de Dieu d’inclure les non Juifs dans son plan de
rédemption.
« Toi, parle aux Israélites et dis–leur : Vous observerez absolument mes sabbats, car
ce sera un signe entre
vous et moi
, dans (toutes) vos générations,
grâce auquel on reconnaîtra que je suis l’Éternel qui vous
5
Néhémie 10 :28-31 ; 13 :17-19 ; Esaïe 58 :13 ; Jérémie 17 :22-27 et bien d’autres.
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sanctifie.
[…] Les Israélites observeront le sabbat ; ils célébreront le sabbat dans (toutes) leurs générations,
comme une alliance perpétuelle
. Ce sera entre moi et les Israélites un
signe qui devra durer à perpétuité
;
car en six jours l’Éternel a fait les cieux et la terre, et le septième jour il a cessé son oeuvre et il s’est reposé.»
(Exode 31 :13)
6
Le décalogue et avec lui l’ensemble de la
Torah
ne présentent pas le Chabbat comme un commandement
parmi d’autres qui participent à la sanctification de l’homme devant son créateur. Le Chabbat est comme le
révélateur de la foi dans toutes ses dimensions, le signe par lequel Dieu sanctifie son peuple. Il est à la fois le
symptôme et le fruit visible d’une foi qui rayonne sur toute la maison de l’israélite.
7
Le temps manque pour aborder les éléments concrets d’une sanctification du Chabbat – les formes pouvant
varier ostensiblement du coté des Juifs, comme d’ailleurs dans certains milieux chrétiens. Comment clore ce
chapitre et réconcilier le discours des apôtres avec les exigences divines que nous venons d’examiner ?...
Le Chabbat est assurément un repère incontournable, révélateur d’une foi profonde et d’une communion avec
le créateur – reprenant l’expression apostolique - pour le Juif « premièrement », puis pour le « non Juif ». Le
Chabbat n’a pas pour seule vocation d’être le signe de l’Alliance avec Israël. Dans le projet de rédemption de
Dieu, les non Juifs y ont accès tout autant (Esaïe 56). Le Chabbat est le moyen par excellence donné par Dieu
pour faire rayonner son message d’amour du peuple Juif jusque vers les Nations. La Nouvelle Alliance en
Yéchoua’
n’abroge en rien cette approche du Chabbat. Les croyants non Juifs d’aujourd’hui ont sans doute
bien saisi la nécessité de faire rayonner le message messianique de Salut autour d’eux par une vie de foi qui
fait envie ; ceci dit,
l’oubli
du Chabbat n’est-il pas préjudiciable à un témoignage plus rayonnant encore ?...
Les apôtres ont préféré très justement mettre l’accent sur l’harmonie et l’unité des croyants Juifs et non Juifs
dans le Messie. Le Chabbat n’a pas à ce moment là fait l’objet d’une vive discussion comme il pourrait l’être
aujourd’hui. N’en rajoutons pas et conservons l’essentiel !
Pour autant, la parole divine raisonne encore aujourd’hui comme une
piqûre de rappel
à ne pas négliger pour
le croyant, pour le « Juif premièrement » puis pour le « non Juif » :
« Souviens-toi du jour du Chabbat… »
Chabbat Chalom !
Guy ATHIA
6
Ce passage, lu chaque Chabbat, rappelle la sainteté de ce jour et sa pérennité dans le temps en rapport étroit avec la
création divine de Genèse 1. Cette référence souligne aussi le caractère universel du Chabbat.
7
Le rôle central du Chabbat dans messianisme juif est très significatif. Celui-ci évoque l’observation du Chabbat par
Israël comme le signe précurseur de la venue du Messie glorieux, tandis que si Israël demeure infidèle sur le respect du
Chabbat, c’est le Messie souffrant qui doit être attendu. C’est dire combien le Chabbat est le fondement principal de tout le
judaïsme.
Créé le 05 mars 2005
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Pour tout renseignement, vous pouvez vous adresser à la rédaction du journal du Berger d’Israël :
Association Le Berger d’Israël
2, rue des Magasins – 67000 STRASBOURG
Tél. 03 88 08 38 26 -- E-mail : BergerIsrael@cegetel.net
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