Première série d expériences - article ; n°1 ; vol.21, pg 19-27
10 pages
Français

Première série d'expériences - article ; n°1 ; vol.21, pg 19-27

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
10 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

L'année psychologique - Année 1914 - Volume 21 - Numéro 1 - Pages 19-27
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1914
Nombre de lectures 12
Langue Français

Extrait

Morand
1° Première série d'expériences
In: L'année psychologique. 1914 vol. 21. pp. 19-27.
Citer ce document / Cite this document :
Morand . 1° Première série d'expériences. In: L'année psychologique. 1914 vol. 21. pp. 19-27.
doi : 10.3406/psy.1914.8054
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1914_num_21_1_8054MORAND. — LE PROBLÈME DE L'ATTENTE i9
plusieurs directions. Nous avions dans toute attente à distin
guer : .
1° L'élément émotif ;
2° Ce qui se rattache à l'attente sensorielle ;
3° Ce qui se à motrice ;
4° Ce qui se rattache à la conscience de la consigne avec tous
ses degrés.
Il n'est pas certain, du reste, que ces chapitres d'origine diverse
soient absolument distincts ; attente sensorielle et attente motrice
ne sont en un sens que des formes simplifiées de la conscience,
de la consigne indispensable à toute attente.
La consigne pourrait donc exister dans l'esprit sous les formes
suivantes :
1° Sous forme verbale complète ou simplifiée ;
2° d'images de signaux )
3° Sous forme de tension sensorielle \ attente sensorielle î
4° d'image visuelle du mouve- }
ment ( at.tente mo"
5° Sous forme de tension musculaire motrice ; ce'
6° Sous de schéma, de liaison entre signal et mou
vement;
7° Sous forme de savoir.
Nous avons pris tous ces points différents comme base
d'expériences.
III. — LES RECHERCHES. — APPAREILS ET MÉTHODE
1° Première série d'expériences1.
Dans cette série d'expériences nous nous sommes proposé
deux buts :
1° Obtenir de plusieurs personnes des introspections détaillées
sur des états d'attente ;
2° Obtenir l'inscription des mouvements, même légers, qu'exé
cute un membre qui doit accomplir une action dans l'attente
de cette action.
Nous avons employé en gros la méthode des temps de réaction .
I. Les excitations. — Nous nous sommes servi pour les signaux
d'un appareil assez compliqué, dont on trouvera la description
i. Ces expériences ont été faites pendant l'année 1912-1913 au Laborat
oire de Psychologie de la Sorbonne. MÉMOIRES ORIGINAUX 20
détaillée dans la Technique expérimentale de Toulouse et Piéron »,
Cet appareil permet de donner trois signaux lumineux différents,
quatre signaux sonores (trois cloches et la clef de Wundt) et un
signal tactile, et de combiner ensemble plusieurs de ces signaux.
Nous procédions par séries de 8 signaux au plus, séparés par des
intervalles variant entre 5 et 15 secondes; toute la série ne dépass
ait jamais 65 secondes. Les attentes étaient donc assez courtes,
15 secondes au plus. Le sujet était assis en face des cloches et du
carré où paraissaient les signaux lumineux. Il voyait les cloches.
Nous n'avons fait l'obscurité que quand les séries comportaient des
signaux lumineux ; cette obscurité n'a d'ailleurs jamais été comp
lète. Nous n'avons jamais donné d'avertissement au cours d'une
série, le sujet se remettait de lui-même après chaque signal en état
d'attente pour le suivant.
Nous avons fait surtout des réactions avec discrimination. Les
consignes ont été de trois types différents :
1° Réagir à un signal isolé ;
2° à deux signaux ensemble ;
3° Réagir à tout excepté à un signal déterminé.
L'expérience a montré que ce sont là pour certains sujets des
types de consigne très différents.
Nous avons fait aussi quelques réactions de vitesse 2.
II. La réaction. — Nous n'avons pas employé l'instrument
ordinaire, la presselle. Comme nous voulions inscrire les mou
vements nous nous sommes servi d'une poire en caoutchouc,
assez grosse, en forme de cylindre, remplissant bien la main
/pour que des mouvements légers puissent la modifier. Les sujets
ne l'ont pas tenue d'une manière uniforme, mais la consigne
était de ne jamais la lâcher complètement et de donner une pres
sion nette à l'apparition du signal. Cet instrument a donné satis
faction.
III. L'inscription. — Comme la valeur absolue des temps de réac
tion nous intéressait peu nous n'avons pas employé les chrono-
s copes.
La poire était en communication par un tube de caoutchouc avec
un tambour de Marey qui mettait en mouvement une plume. Une
deuxième plume, mue par un signal de Déprèz, inscrivait les exci
tations. Une troisième inscrivait le cinquième de seconde fourni par
un métronome. Les trois plumes partaient naturellement d'une
même ligne.
Ces graphiques nous donnent donc les mouvements qui ont eu lieu
1. Toulouse et Piéron, Technique de Psychologie expérimentale, 2* édit.,
Description du dispositif de Piéron, t. II, p. 37.
2. Dans les réactions de vitesse le même signal est donné dans toute
la série. Le sujet n'a qu'un souci, réagir vite, il accomplit toujours le
même mouvement. Dans les réactions avec discrimination plusieurs
signaux peuvent paraître; il doit réagir à un seul. Dans les réactions de
choix il réagit par un mouvement à un signal, par un autre mouvement
à un autre signal. — LE PROBLÈME DE L' ATTENTE 21 MORAND.
soit avant, soit pendant les réactions et approximativement les
temps de réaction. Ce serait sans doute une illusion de croire que
tous les mouvements de la main du sujet ont été inscrits, cependant
la poire était très sensible et certains sujets ont été étonnés de
voir inscrits des mouvements qui leur avaient paru extrêmement
faibles.
IV. — L'introspection. — Après chacune de ces séries (de
65 secondes au plus) nous procédions à un interrogatoire pour
tâcher d'obtenir du sujet une introspection. Cette introspection de
laboratoire a soulevé bien des objections. Il semble qu'un labora
toire n'est pas nécessaire et qu'il eût suffi de demander à quelques
personnes de rédiger elles-mêmes leurs impressions sur des attentes
quelconques. En réalité, à de pareilles démandes, personne ne
répond, ou bien les renseignements sont si vagues, si pauvres pour
de longues périodes qu'ils n'éclairent rien. Le laboratoire permet de
contraindre le sujet à s'examiner et à rendre compte de leur
examen. D'autre part on obtient ainsi des résultats comparables
pour les divers sujets.
On peut dire, et Wundt l'a fait, qu'on place le sujet dans des
conditions artificielles, qu'on le plonge dans un état d'ahurissement
et de confusion. Pour mes expériences ce reproche ne me parait
pas fondé. Presque tous mes sujets me connaissaient depuis long
temps, les conditions un peu simplistes dans lesquelles se faisaient
les expériences (le sujet n'était séparé de l'expérimentateur que par
un écran : nous n'avons pas eu de chambre noire et capitonnée)
rendaient moins facile la création d'un état anormal. Mes sujets
m'ont paru pour la plupart dansun état bien plus normal qu'un cou
reur dans l'émotion du départ ou un patient qui attend une opérat
ion. Certainement plusieurs ont eu la vive impression que les expé
riences avaient quelque chose d'artificiel, mais enfin ces états ont
existé, donc, dans certaines circonstances, ils se produisent natu
rellement, ce sont des états d'attente comme d'autres qui méritent
d'être étudiés.
Mais l'introspection de laboratoire admise on peut réprouver le
questionnaire. L'expérimentateur n'interroge que sur ce qu'il sup
pose, sur ce qu'il prévoit, il est forcé d'avoir à l'avance une théorie ;
dès lors le champ des investigations est limité. Je me suis très bien
aperçu qu'au hasard de mes lectures et des questions qui m'occu
paient l'importance respective des différents points a varié dans les
introspections.
D'autre part, même si le questionnaire avait été plus fixe qu'il ne
l'a été en réalité et identique pour tous les sujets, le danger de
la suggestion subsiste. Un sujet auquel on pose, série après série,
les mêmes questions peut être amené à créer dans la suite des états
qu'il n'éprouvait pas au début. Ceci s'est produit.
Cependant, malgré toutes ces restrictions

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents