Progrès économique et accroissement de la population : une expérience commentée - article ; n°4 ; vol.28, pg 843-857
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Population - Année 1973 - Volume 28 - Numéro 4 - Pages 843-857
Longtemps quelque peu négligés, les débats sur les avantages et les inconvénients économiques de la croissance de la population ont repris une vive intensité depuis l'accélération de la population dans les pays peu développés, particulièrement sous forme de modèles. Dans Population de janvier-février 1972 (n°1), un article avait porté surtout sur l'importance des investissements démographiques et sur les résultats observés dans les pays occidentaux et dans les pays peu développés, propres à démentir les prévisions pessimistes émises depuis plusieurs années. MM. J.C. Chesnais et Alfred Sauvy exposent ici de nouveaux résultats, assis sur des comparaisons analogues et en tirent des enseignements.
SUMMARY According to economic models and theories, a rapid population growth is considered as an obstacle to economic development. Under this assumption, the correlation between population growth and the income per inhabitant should be highly negative. This article presents the results of correlation estimates separately for developed countries in Europe and developing ones during the last decade. In both cases, and according to different data, the coefficient of correlation is not significant. The consequence of population growth has been different from what was expected and economic progress resulted from various factors which have not been included in the models.
RESUMÉN Se gún los modelos y las teorías económicas, el crecimiento rápido de la población constituye un obstáculo importante al desarrollo econó- mico. Por consecuencia, la correlación entre el crecimiento demográfico y el ingreso por habitante deberia salir negativa. Este articulo présenta los resultados de este câlculo de correlación tocando separadamente a los paises desarrollados de Europa y a los paises poco desarrollados durante los aňos 60. En ambos casos y según datos diferentes, el coeficiente de correlación no tiene significación. El efecto del crecimiento de la población ha sido diferente de lo expectado y el progreso económico ha resultado de varios factores que no iban incluidos en los modelos.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1973
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean-Claude Chesnais
Alfred Sauvy
Progrès économique et accroissement de la population : une
expérience commentée
In: Population, 28e année, n°4-5, 1973 pp. 843-857.
Citer ce document / Cite this document :
Chesnais Jean-Claude, Sauvy Alfred. Progrès économique et accroissement de la population : une expérience commentée. In:
Population, 28e année, n°4-5, 1973 pp. 843-857.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1973_num_28_4_15522Résumé
Longtemps quelque peu négligés, les débats sur les avantages et les inconvénients économiques de la
croissance de la population ont repris une vive intensité depuis l'accélération de la population dans les
pays peu développés, particulièrement sous forme de modèles. Dans Population de janvier-février 1972
(n°1), un article avait porté surtout sur l'importance des investissements démographiques et sur les
résultats observés dans les pays occidentaux et dans les pays peu développés, propres à démentir les
prévisions pessimistes émises depuis plusieurs années. MM. J.C. Chesnais et Alfred Sauvy exposent
ici de nouveaux résultats, assis sur des comparaisons analogues et en tirent des enseignements.
Abstract
SUMMARY According to economic models and theories, a rapid population growth is considered as an
obstacle to economic development. Under this assumption, the correlation between population growth
and the income per inhabitant should be highly negative. This article presents the results of correlation
estimates separately for developed countries in Europe and developing ones during the last decade. In
both cases, and according to different data, the coefficient of correlation is not significant. The
consequence of population growth has been different from what was expected and economic progress
resulted from various factors which have not been included in the models.
Resumen
RESUMÉN Se gún los modelos y las teorías económicas, el crecimiento rápido de la población
constituye un obstáculo importante al desarrollo econó- mico. Por consecuencia, la correlación entre el
crecimiento demográfico y el ingreso por habitante deberia salir negativa. Este articulo présenta los
resultados de este câlculo de correlación tocando separadamente a los paises desarrollados de Europa
y a los paises poco desarrollados durante los aňos 60. En ambos casos y según datos diferentes, el
coeficiente de correlación no tiene significación. El efecto del crecimiento de la población ha sido
diferente de lo expectado y el progreso económico ha resultado de varios factores que no iban incluidos
en los modelos.PROGRÈS ÉCONOMIQUE
ET ACCROISSEMENT
DE LA POPULATION :
UNE EXPÉRIENCE COMMENTÉE
Longtemps quelque peu négligés, les débats sur les avan
tages et les inconvénients économiques de la croissance de la
population ont repris une vive intensité depuis l'accélération
de la population dans les pays peu développés, particulièr
ement sous forme de modèles.
Dans Population de janvier-février 1972 (n" 1), un article
avait porté surtout sur l'importance des investissements démo
graphiques et sur les résultats observés dans les pays occiden
taux et dans les pays peu développés, propres à démentir les
prévisions pessimistes émises depuis plusieurs années.
MM. J.C. Chesnais et Alfred Sauvy exposent ici de
nouveaux résultats, assis sur des comparaisons analogues et en
tirent des enseignements.
Pour vérifier expérimentalement les relations entre croissance éco
nomique et croissance démographique, le moyen le plus simple consiste
à calculer la corrélation entre l'accroissement de la population et celui
du produit national par habitant à prix constants, durant une certaine
période. Etant donné l'incertitude des calculs du P.N.B. dans certains
pays et les dents de scie qu'il peut présenter du fait de l'inégalité des
récoltes d'une année à l'autre, il convient de prendre un nombre de
pays suffisant et de faire porter l'observation sur une période relativ
ement longue, une dizaine d'années par exemple.
Une première expérience. Dans Population janvier-février 1972, le
calcul avait été fait d'une part sur les
pays occidentaux, d'autre part, sur 35 pays peu développés, les chiffres
retenus étant ceux publiés par le Bulletin statistique des Nations Unies, 844 PROGRÈS ÉCONOMIQUE
pour la période 1959-1969. Ces résultats avaient montré que, contra
irement à l'attente et aux pronostics dégagés des modèles, le coefficient
de corrélation chez les pays peu développés était voisin de 0 ( — 0,12)
et sans valeur significative. Chez les pays occidentaux, peu nombreux,
le résultat semblait défavorable aux pays à forte croissance (2 % par
an) et indifférent pour les autres pays.
Bases des nouveaux calculs. Deux sources ont été utilisées :
1. Dans sa revue Finance et dévelop
pement, la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Dévelop
pement (communément appelée Banque mondiale) a publié un atlas (1)
où figurent précisément les deux données qui nous intéressent :
— taux d'accroissement du P.N.B. (au prix du marché, et à prix
constants) par habitant;
— taux de la population.
Cette étude porte sur tous les pays dont la population dépasse
1 million d'habitants; la période d'observation va de 1960 à 1970.
2. L'O.C.D.E. a mis à jour les comptes nationaux des pays peu
développés dans une publication spéciale l2), qui donne les taux de crois
sance annuels moyens de la population et du produit « réel » par habitant,
ce dernier n'étant autre que le P.I.B. à prix constants. Ces taux ont été
calculés sur l'ensemble de la décennie 1960, en prenant des moyennes de
3 ans au début (1959-61) et à la fin (1969-71) de la période. Ce procédé
améliore la qualité des résultats en atténuant les fluctuations qui affectent
les variations accidentelles annuelles (récoltes notamment).
Précisons d'abord les limites de notre étude :
1. Nous avons laissé de côté les pays socialistes. Les prix y sont
fixés par l'autorité sans être vraiment soumis à la loi du marché, et les
méthodes de comptabilité nationale y sont très différentes.
2. Nous avons, d'autre part, estimé légitime d'écarter les pays
suivants :
— La Libye, le Venezuela et l'Arabie Séoudite où les revenus
provenant de l'exploitation du pétrole sont réservés à une minorité de
la population, ce qui ôte une grande partie de sa signification à la notion
de produit moyen par tête.
(1) Atlas mondial de la population et du produit par habitant, mars 1973,
p. 25-27.
(2> O.C.D.E. Centre de Développement Informations récentes sur les comptes
nationaux des pays moins développés, p. 12-14, février 1973. ET ACCROISSEMENT DE LA POPULATION 845
— l'Afrique du Sud et la Rhodesie, où le revenu national est
réparti très inégalement entre la population blanche d'origine euro
péenne, la population asiatique et la grande masse pauvre des indigènes.
— l'Algérie ni, la République khmère, le Laos et le Viet-Nam
du Sud, durant tout ou partie des années 60, ont connu une situation
exceptionnelle et des conflits perturbateurs.
Pour chacun des pays restants, le résultat de l'année 1960 a été
pris pour base 100. Le taux moyen d'accroissement annuel r se déduit
aisément du taux décennal.
Nous avons mené le calcul séparément sur les pays développés et
sur les pays sous-développés. Les conditions du développement sont
en effet assez différentes. En outre, par souci d'homogénéité, nous
n'avons fait entrer, dans le premier groupe, que les pays européens.
L'Australie, la Nouvelle Zélande, les Etats-Unis, le Canada et le Japon
sont en effet peu comparables à la vieille Europe, en raison de leur
dimension, de leur éloignement géographique ou des conditions par
ticulières de leur développement. Nous obtenons ainsi un ensemble
assez homogène de 16 pays, qui comprend, toutefois le Portugal, bien
que ce dernier ait un niveau de vie relativement bas (le P. N.B. par
habitant n'atteint que 660$ des E.U. en 1970). Bien que Israël, classé
comme peu développé par l'O.C.D.E., ait un revenu moyen par habi

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