Psychologie appliquée - compte-rendu ; n°1 ; vol.56, pg 301-312
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Description

L'année psychologique - Année 1956 - Volume 56 - Numéro 1 - Pages 301-312
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1956
Nombre de lectures 16
Langue Français

Extrait

F. Bacher
J. Cambon
V. Ledoux
A. Léon
IX. Psychologie appliquée
In: L'année psychologique. 1956 vol. 56, n°1. pp. 301-312.
Citer ce document / Cite this document :
Bacher F., Cambon J., Ledoux V., Léon A. IX. Psychologie appliquée. In: L'année psychologique. 1956 vol. 56, n°1. pp. 301-
312.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1956_num_56_1_8871— Psychologie appliquée IX.
Aspects nouveaux des exigences professionnelles dans l'industrie :
FRIEDMANN (G.). — Quelques aspects et effets récents de l'éclat
ement des tâches industrielles. — J. Psychol. norm, path., 1955, 52,
77-96. — ISAMBERT-JAMATI (V.). — L'industrie horlogère dans
la région de Besançon. In-8° de 117 pages, Paris, P. U. F., 1955.
— VERRY (M.). — Les laminoirs ardennais. In-8° de 155 pages,
Paris, P. U. F., 1955. — TOURAINE (A.). — La qualification du
travail. Histoire d'une notion. — J. Psychol. norm, path., 1955, 52,
97-112. — TOURAINE (A.). — L'évolution du travail ouvrier aux
usines Renault. In-8° de 202 pages, Centre national de la Recherche
scientifique, 1955.
A diverses reprises, dans des publications françaises récentes, l'atten
tion des psychologues, spécialistes de la sélection, de l'orientation et de la
formation professionnelles est alertée pour faire face aux problèmes
nouveaux posés par une transformation en nature du travail ouvrier dans
la grande industrie. La mécanisation de plus en plus poussée qui gagne
toutes les industries, même celles qui gardent encore une certaine part de
caractères traditionnels, telle l'horlogerie, crée des exigences nouvelles
qui doivent être considérées attentivement.
Certains auteurs font simplement état de ces changements. H. Pié-
ron1 signale la « transformation progressive des conditions d'exercice et
de la répartition des professions » et souligne l'importance « pour l'orien
tation professionnelle de connaître cette courbe évolutive des métiers ».
Mais c'est à l'initiative de G. Friedmann que nous devons encore des
études importantes, dans cette direction. Bien qu'elles soient abordées
d'un point de vue sociologique, elles sont pour l'orientation et la sélection
professionnelles une « source de précieux enseignements » (S. Pacaud)2.
Des précisions quantitatives sont assez souvent données à propos de
ces transformations et l'accroissement du nombre des ouvriers spécialisés
au détriment des ouvriers qualifiés est le fait le plus évident de cette
évolution. Mais les transformations qualitatives qui créent des critères
professionnels nouveaux sont moins connues.
G. Friedmann lui-même apporte de nouvelles observations qu'il
1. Piéron (H.), Reuchlin (M.), Bize (R.), Bénassy-Chauffard (C),
Pacaud (S.), Rennes (P.), L'utilisation des aptitudes, Traité de Psychologie
appliquée, livr. III, Paris, P. U. F., 1955, 757 pages.
2. Op. cit. ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES 3Ô2
reconnaît « de caractère empirique et limité », mais d'un intérêt certain en
l'absence « d'investigations méthodiques sur des groupes échantillonnés,
études qu'il serait, au reste, en bien des cas, difficile sinon impossible de
réaliser dans les conditions actuelles de gestion des entreprises ».
En ce qui concerne les ouvriers spécialisés dont la proportion se
maintiendra encore longtemps et atteint 65 à 70 % et même jus
qu'à 85 % de l'effectif ouvrier, ils constituent, on le sait, une main-
d'œuvre interchangeable, n'exécutant que des travaux parcellaires,
monotones, sans initiative, dans des conditions souvent pénibles.
Friedmann, en examinant une nouvelle fois leurs tâches dans des
entreprises aussi diverses qu'une usine de textile et une fabrique de
conserves et de charcuterie, en dégage un autre caractère commun : elles
exigent toutes vitesse, précision et dextérité. Dans plusieurs de ses
exemples apparaît l'importance de « la vitesse en tant qu'habileté » pour
suivre les cadences ou pour les dépasser.
Cette question du dépassement des normes retient particulièrement
l'attention de A. Touraine. Pour lui, elle est liée à la fois à une certaine
phase de l'évolution technique (« Phase B ») et à une certaine organisation
du travail qui, l'une autorise, l'autre oblige même l'ouvrier à accroître
son rendement pour « atteindre un salaire qui assure ses besoins les plus
élémentaires ». Cette habileté manuelle, cette dextérité particulière sont
donc imposées aux O. S. travaillant à la chaîne dans des travaux de
montage, d'assemblage ou d'opérations aux machines.
Les conditions de ce travail entraînent l'apparition « d'une nouvelle
fonction ouvrière, formellement reconnue dans la collectivité industrielle
et avec laquelle l'étude du travail devra compter pendant quelque
temps au moins », celle des « pluri-O. S. ». Ils doivent, dans les usines
produisant à la chaîne, être capables « de pourvoir aux défaillances
imprévues et de boucher les trous ». Les quelques opérations qu'ils
doivent exécuter sont toutes très spécialisées et requièrent surtout une
grande plasticité car les changements de tâches sont très irréguliers.
G. Friedmann souhaite pour ces « pluri-O. S. », une véritable revalorisa
tion intellectuelle du travail qui n'est possible que « si l'alternance des
tâches est éclairée et en même temps étoffée par de bonnes connaissances
techniques ».
Actuellement, cette nouvelle fonction est inséparable de la production
à la chaîne et de la spécialisation ; elle n'implique aucunement le regro
upement des opérations qui intervient à une autre étape de la mécanisat
ion. Avec la « phase C » de Touraine et le perfectionnement technique
auquel atteignent dès maintenant les machines transfert des usines
Renault, les installations modernes des centrales électriques, des
raffineries de pétrole ou des usines sidérurgiques récemment modern
isées, d'autres qualités sont requises de l'ouvrier. Le rendement
dépend maintenant des améliorations techniques et non de son effort
pour l'accroître. Cet ouvrier, qui sera peut-être de plus en plus celui de
l'avenir, devient simple surveillant de la machine, de ses tableaux, de ses PSYCHOLOGIE APPLIQUÉE 303
cadrans et si tout effort physique lui est évité, l'intérêt de son travail
paraît aussi très réduit. Mais, en même temps, le coût élevé des équipe
ments et le regroupement des opérations rendent plus grave toute
perturbation dans la marche de la machine. Un élément nouveau appar
aît dans le travail de l'O. S. : « la responsabilité des machines ».
Pour Touraine, « ces ouvriers de fabrication qui n'ont rien de commun
avec les anciens professionnels d'atelier représentent un type nouveau
d'ouvriers « à la fabrication », celui de la phase G. Leur responsabilité
définit leur qualité professionnelle. » L'auteur précise cette notion de
responsabilité qui doit être comprise « non comme liberté de choix et de
décision, mais comme possibilité d'erreur ou de négligence » (4).
« Ces hommes à qui sont confiées des responsabilités considérables
doivent posséder du sang-froid, de la décision, non pas de l'initiative,
mais une bonne connaissance des consignes et le sens des incidents qui
peuvent être réglés par eux et de ceux pour lesquels ils doivent alerter les
techniciens. » Ils sont amenés à « tenir une place dans le système de
communications du réseau de surveillance et de direction de la pro
duction ».
Ces observations coïncident avec celles que fait G. Friedman à
propos de travailleurs considérés parfois comme « surqualifiés » dont les
connaissances professionnelles sont peu utilisées, dont les machines qu'ils
surveillent sont parfaites mais qui peuvent, à l'occasion des rares inci
dents de marche, avoir à prendre des responsabilités. Touraine, lui-même
ne conçoit un intérêt à cette situation que si l'ouvrier parvient à une
certaine compréhension de l'ensemble mécanique devant lequel il se
trouve et qu'il ne peut acquérir qu

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