Rappel et reconnaissance.  - article ; n°2 ; vol.73, pg 635-680
47 pages
Français

Rappel et reconnaissance. - article ; n°2 ; vol.73, pg 635-680

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
47 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

L'année psychologique - Année 1973 - Volume 73 - Numéro 2 - Pages 635-680
46 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1973
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Pierre Lecocq
Guy Tiberghien
Rappel et reconnaissance.
In: L'année psychologique. 1973 vol. 73, n°2. pp. 635-680.
Citer ce document / Cite this document :
Lecocq Pierre, Tiberghien Guy. Rappel et reconnaissance. In: L'année psychologique. 1973 vol. 73, n°2. pp. 635-680.
doi : 10.3406/psy.1973.28010
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1973_num_73_2_28010Année psychol.
1973, 73, 635-680
RAPPEL ET RECONNAISSANCE
IL — Hypothèses monistes
par Pierre Lecocq et Guy Tiberghien
Laboratoire de Psychologie de Lille III de de Paris VIII1
Dans une précédente revue (v. Tiberghien et Lecocq, 1973), nous
avons examiné un ensemble d'hypothèses explicatives de la différence
classique observée entre le rappel et la reconnaissance. Nous les avions
regroupées sous le nom dualistes car elles supposaient
toujours, d'une façon ou d'une autre, l'intervention de processus psy
chologiques différents dans ces deux activités mnésiques. Cependant,
on peut également penser que ces écarts de performances ne sont que
la stricte conséquence des différences entre les situations qui caractérisent
respectivement le rappel et la reconnaissance2. En d'autres termes,
l'activité psychologique déployée par l'individu serait la même dans
le rappel et dans la reconnaissance, mais elle s'appliquerait à des situa
tions différentes. C'est cette attitude que nous qualifierons ici de moniste.
En définitive, cela revient à assimiler les différents révélateurs de la
trace mnésique à des variables de situation tout à fait classiques. Comme
le déclarent très nettement Field et Lachman : « La question de savoir
si la reconnaissance est supérieure au rappel est en elle-même dénuée
de toute signification. La question appropriée est celle qui concerne les
conditions qui mènent à des performances différentes dans le rappel et la
reconnaissance » (1966, p. 791). En réalité, cette position, d'un behavio-
risme parfaitement orthodoxe, ne pourra pas cependant ignorer les
variables intermédiaires. En effet, si l'on admet que les mêmes activités
psychologiques sont à l'œuvre dans le rappel et la reconnaissance, et
que seules les situations diffèrent, la question cruciale est alors de savoir
quels sont les processus intermédiaires qui sont affectés différentiellement
par les situations.
1. Route de la Tourelle, 75012 Paris.
2. A l'issue de ce travail nous tenons à remercier particulièrement
J. C. Verstiggel pour l'aide qu'il a bien voulu nous apporter. 636 REVUES CRITIQUES
A. — LE PROCESSUS CRITIQUE
EST-IL LE DE RECHERCHE ?
I. — L'hypothèse de la reconnaissance mentale
Dans des cadres conceptuels parfois éloignés, quelques chercheurs
ont supposé qu'il y avait, dans le rappel comme dans la reconnaissance,
deux processus identiques : une recherche de l'information en mémoire
et une activité de « reconnaissance » de cette information. Alors que
Kintsch (1967, 1970) considère la reconnaissance comme une activité
secondaire du rappel (v. Tiberghien et Lecocq, 1973), un chercheur
comme Grasha (1969) soutient la proposition inverse : le rappel doit
être conçu comme un subprocess de la reconnaissance. Dans ces conditions
la reconnaissance impliquerait toujours le rappel, complet ou incomplet,
d'une réponse implicite qui ne serait confrontée qu'ensuite aux diff
érentes alternatives du test. Dans le rappel comme dans la reconnaissance,
il y aurait donc à la fois production et discrimination de la réponse.
La nature de ces activités serait la même quel que soit le type d'indica
teur mnésique utilisé, mais tandis que dans le rappel, la réponse implicite
produite ne peut être « reconnue » que par une activité de comparaison
mentale entre traces (v. Le Ny, 1968 a, 1968 b, 1969), dans la reconnais-
recherche reconnaissance
RAPPEL S1 ;■»
mentale mentale
recherche mentale reconnaissance OU RECONNAISSANCE S, 2 ">
recherche effective perceptive?
(SCANNING) (MATCHING)
Fig. 1. — Représentation schématique
de l'hypothèse de la reconnaissance mentale
sance ce résultat est obtenu par une comparaison entre le stimulus effectif
et une trace (v. fig. 1).
Comment peut-on expliquer alors la différence de performance entre
le rappel et la reconnaissance ? On peut certes penser que la reconnais
sance mentale est plus difficile que la reconnaissance effective. Mais,
à notre connaissance, aucun argument expérimental direct ne vient
étayer une telle conjecture. Il est plus vraisemblable d'admettre que
l'efficacité des processus de recherche est modulée parles caractéristiques
mêmes de la situation. Plus précisément, on peut se demander si la P. LECOCQ ET G. TIBERGHIEN 637
présence effective du stimulus dans la reconnaissance ne facilite pas
l'activité de recherche par rapport à ce qui se passe dans le rappel.
Cette idée a été développée très clairement par Florès (1958) : « Par
définition reconnaître c'est confronter un stimulus perçu à une réponse
mentale ayant trait à un objet analogue. Cette présence, extérieure au
sujet, du stimulus singularise la situation de reconnaissance si on la
compare au rappel. En effet, alors que dans la situation de rappel, ce
stimulus est absent et que la reproduction verbale ou écrite n'est possible
qu'à partir de la réactivation mentale de la trace et de ses liaisons, ce
processus de se trouve facilité dans la situation de reconnaissance
par la perception directe du stimulus » (p. 367).
Il est ainsi possible que l'ensemble dans lequel s'effectue la recherche
soit beaucoup plus restreint lors de la reconnaissance que lors du rappel.
Le rappel serait donc en quelque sorte une mentale dans
un stock mnésique important et, à la limite, non fini (v. Ehrlich et al.,
1960). De plus, l'activité de recherche dans le rappel est sans doute
beaucoup plus dépendante des relations entre traces, et, en particulier,
de leurs relations de similitude. Ces différentes caractéristiques peuvent
ainsi modifier sensiblement l'efficacité de la recherche mnésique dans le
rappel et la reconnaissance. En définitive, si la reconnaissance s'avère
supérieure au rappel ce serait essentiellement parce qu'elle n'implique
qu'une sélection à partir d'un ensemble réduit d'éventualités : en fait,
pour reprendre la terminologie de la théorie de l'information, la même
quantité d'information serait transmise dans ces deux types de situations
(v. Judd et Sutherland, 1960 ; Sutherland, 1960).
On voit donc que cette représentation théorique revient à affirmer :
1) qu'il n'y a pas de différence de nature entre les activités psycholo
giques mises en œuvre dans le rappel et la reconnaissance ; 2) que les
différences de situation sont seules responsables de la plus ou moins
grande efficacité du processus de recherche intervenant aussi bien dans
le rappel que dans la reconnaissance.
Une telle analyse a évidemment suscité un très large courant d'inves
tigations dans lequel on peut distinguer deux orientations principales :
1) si l'hypothèse précédente est fondée, il doit être possible, par des
modifications adéquates de la situation, d'altérer l'efficacité du processus
de recherche dans le rappel et la reconnaissance ; 2) s'il existe effectiv
ement une activité de recherche dans la reconnaissance, on doit pouvoir
la mettre expérimentalement en évidence.
II. — Une première classe d'arguments expérimentaux :
PEUT-ON MODIFIER LES CONDITIONS DE LA RECHERCHE
DANS LA RECONNAISSANCE ?
Un premier groupe de recherches a ainsi tenté, en manipulant les
caractéristiques de la situation de reconnaissance, de rapprocher cette 638 REVUES CRITIQUES
1 Florès ,1958 Dale & Baddeley, 1962 10. s :
!14 ■ s
8. ffl rrecti
I,. uess î y y y
g 12 . P<-01 S. à y 8 £ §4 01 . y y timulus »11 .
i S io .
w
0 I similitude Fréquentes Intrusions Rares
élevée moy. faible î 2 i Ftapoe I Reconnaissance
1.00.
1.00- I Bahrick & Bahrick,1964 I 90
.80. .80. |
.60. O .70.
i ■GCh
■s
A a reconnaissance
2 heures 2 jours 2 semaines 0 6 12 s
Intervalle de Rétention Intervalle de Rétention
f1.00
. .80
Si
l . .40 -60 tfg ; 33 a
. .20 —
n a 00
t t
Non associé Stimuluspertinent vau Associ

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents