Recherches expérimentales sur la marge de variation du temps de latence de la sensation lumineuse (par une méthode de masquage) - article ; n°1 ; vol.26, pg 1-30
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Recherches expérimentales sur la marge de variation du temps de latence de la sensation lumineuse (par une méthode de masquage) - article ; n°1 ; vol.26, pg 1-30

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Description

L'année psychologique - Année 1925 - Volume 26 - Numéro 1 - Pages 1-30
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1925
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Henri Piéron
I. Recherches expérimentales sur la marge de variation du
temps de latence de la sensation lumineuse (par une méthode
de masquage)
In: L'année psychologique. 1925 vol. 26. pp. 1-30.
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Piéron Henri. I. Recherches expérimentales sur la marge de variation du temps de latence de la sensation lumineuse (par une
méthode de masquage). In: L'année psychologique. 1925 vol. 26. pp. 1-30.
doi : 10.3406/psy.1925.6233
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1925_num_26_1_6233L'ANNÉE PSYCHOLOGIQUE
rTOME XXVI
MÉMOIRES ORIGINAUX
RECHERCHES EXPERIMENTALES SUR
LA MARGE DE VARIATION DU TEMPS DE LATENCE
DE LA SENSATION LUMINEUSE
(par une méthode de masquage)
Par H. Piéron.
INTRODUCTION
On fait quelquefois appel, en psychophysiologie, à la notion
d'inhibition « rétroactive ». Par exemple une excitation lumi
neuse intense, consécutive à une excitation plus faible, dans la
même région de la rétine, masque la première. En réalité, la
notion de « rétroactivité », physiologiquement absurde, n'in
tervient que dans la mesure où l'on se représente l'esprit sai
sissant instantanément les phénomènes au moment où ils se
produisent, comme dans tous les exemples sur la perception de
la simultanéité invoqués au cours des discussions sur les théories
relativistes.
Mais, quand un stimulus aborde la périphérie de l'organisme,
il ne pourra susciter la réaction perceptive, au niveau de l'écorce
cérébrale, qu'après une série complexe de processus physio
logiques qui exigent un temps fort appréciable, et de longueur
variable dépendant de multiples conditions.
l'année psychologique, xxvi. 1 .
2 MEMOIRES ORIGINAUX
Le temps de latence de l'impression sensorielle commence à
être bien connu grâce à des recherches nombreuses, fondées sur
des méthodes différentes, qui s'adressent d'ailleurs surtout aux
sensations visuelles \
J'ai déjà donné un bref exposé de quelques-uns des princ
ipaux résultats des recherches que j'ai poursuivies en 1922-1923
sur la variabilité du temps de latence de la sensation lumineuse
en fonction de l'intensité excitatrice par la méthode du mas
quage 2. :ij *(3jj
C'est cette méthode que je vais décrire, avant de donner
l'ensemble des résultats, qui permettent d'aborder à nouveau
le problème du mécanisme de l'excitation lumineuse, méthode
fondée justement sur le phénomène de la pseudo inhibition
« rétroactive » : Si l'excitation forte consécutive à l'excitation
faible est seule perçue, c'est que, son temps de latence étant
moindre, elle provoque la réaction perceptive avant que la pre
mière ait pu le faire.
Si l'on [augmente progressivement l'écart d'intensité entre
ces deux excitations, on constate qu'elles sont, à un moment
donné, perçues l'une et l'autre* C'est qu'alors la réaction per
ceptive correspondant au premier stimulus était déjà déclen
chée quand la seconde s'est produite. La détermination de
l'intervalle maximum entre les deux stimuli pour lequel le
premier stimulus, d'intensité plus faible, est encore masqué
par le second, permet de mesurer la , différence des temps de
1. Les premières recherches, si on laisse de côté les inhibitions de percep
tions complexes étudiées par Baxt (Pf. A., IX), sont dues au bel effort
d'Exner, qui utilisa déjà la méthode du masquage (Cf. Chàrpentieh, in
Physique biologique, p. 857). J'ai consacré, depuis 1911 une série de travaux
à la question, par la méthode des temps de réaction (condensés dans deux
mémoires de V Année Psychologique : (t. XX, 1914, p. 17-96 et t. XXII, 1922,
p. 58-142). Fröhlich, depuis 1922, poursuit l'étude de 1' « Empfindungs zeit »
fondée sur le retard — spatialement mesuré — d'apparition d'une fente
lumineuse mobile, méthode qui se heurte à de graves objections (Cf. An. Ps.,
XXIV, p. 457). Hazelhoff et Helen Wiersma ont utilisé la méthode la plus
ingénieuse, consistant à mesurer le retard d'après le déplacement apparent
d'une excitation lumineuse brève projetée sut 'l'œil en mouvement (Cf. An. Pe.,
XXV, p. 532) ; malheureusement les recherches ont été insuffisamment
systématiques, et l'analyse n'a pas été poussée. Enfin le phénomène stéréos-
copique de Pulfrich permet de révéler une différence des temps de latence
dans les perceptions lumineuses des deux yeux, corrélative d'une différence
d'intensité des stimuli (Cf. An. Ps., XXV, p. 524, et dans ce volume XXVI,
le travail d'Engelking et Poos).
2. C. R. Ac. des Se, t. CLXXVI, 1923, p. 711 ; - C. R. Soc. Biologie,
t. LÏXXVIII, 1923, p. 689 et p. 746 ; Cf. An. »s.t XXV, p. 474 et p. 4?7. P1ER0N. RECHERCHES SUR LE TEMPS DE LATENCE 3 H.
latence, pour une différence donnée des intensités 1. C'est cette
différence qui, dans la méthode de Pulfrich, provoque l'effet
stéréoscopique quand l'excitation faible est reçue par un œil et
l'excitation forte par l'autre.
Dans des recherches de Stigler, le masquage se manifeste par
une action de contraste, la plage très lumineuse apparaissant
après la première plage et à son contact supprimant ou dimi
nuant la perception lumineuse de cette première plage (action
du métacontraste).
I. — LA MÉTHODE
Les recherches ont été faites avec le tachistoscope de Michotte
et des photoptomètres de Polack, comme l'avaient été mes
recherches précédentes, auxquelles je renvoie pour la descrip
tion des appareils 2.
Un point de fixation rouge (plage de 0,mm5 de diamètre d'un
photoptomètre placé à 35 centimètres de l'œil) est constamment
visible grâce au dispositif optique que j'ai décrit déjà et dont
le schéma est reproduit ci- joint (fig. 1). Le stimulus lumineux
destiné à être masqué par un stimulus consécutif est fourni
par une plage, de dimension réglable, d'un photoptomètre de
Polack (des écrans permettant, le cas échéant, de ne laisser
passer, de la plage lumineuse, qu'une catégorie ou une autre de
rayons monochromatiques). L'intensité lumineuse est réglée
en fonction du seuil, préalablement déterminé pour la région
étudiée de la rétine, à une distance donnée du point de fixation.
Les expériences étaient faites après adaptation préalable
de 40 minutes à l'obscurité et entre deux déterminations un
assez long temps de repos était laissé à la rétine. La plage était
1. Lorsque les stimuli affectent des régions voisines de la rétine au lieu
d'affecter la même région, ils sont perçus l'un et l'autre, mais le premier,
plus faible, est perçu le second (d'où une impression de mouvement du point
«xcité par le stimulus plus intense vers l'autre point), lorsque l'intervalle ne
dépasse pas une limite qui dépend du niveau de l'intensité la plus faible et
de la différence des deux intensités. Cet intervalle dépassé, les deux stimuli
sont simultanément perçus, puis, si l'intervalle est augmenté encore, l'ordre
réel de succession est enfin perçu. Quelques expériences ont été faites par
<îette méthode, qui m'a paru moins propre à fournir des données quantitatives
que celle du masquage où la perception est plus simple : Voit-on ou ne
voit-on pas le premier stimulus ?
2. Cf. An. Ps., XXV, p. 38-42 et p. 43-45.
ff BIBUOTHÊQUE
': H. PiERON
■•3. rue Serpenfe
•5006 F .
-y» -,"•
4 MEMOIRES ORIGINAUX
située à 30 centimètres de l'œil gauche de l'observateur (muni
d'une pupille artificielle).
L'éclat maximum de cette plage pouvant être obtenu (avec
l'ampoule utilisée dans le photoptomètre) était de 75 millilam-
berts x.
Comme plage masquante, est utilisée une surface définie d'un
diffuseur placé devant une ampoule Argenta de 100 watts, à
une distance de 35 centimètres de l'œil. L'éclat de cette plage
était d'environ 2.750 millilamberts (plusieurs milliers de f

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