Recherches sur la perception des mouvements rectilignes de tout le corps - article ; n°1 ; vol.20, pg 1-16
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Description

L'année psychologique - Année 1913 - Volume 20 - Numéro 1 - Pages 1-16
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1913
Nombre de lectures 6
Langue Français
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Extrait

B. Bourdon
I. Recherches sur la perception des mouvements rectilignes de
tout le corps
In: L'année psychologique. 1913 vol. 20. pp. 1-16.
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Bourdon B. I. Recherches sur la perception des mouvements rectilignes de tout le corps. In: L'année psychologique. 1913 vol.
20. pp. 1-16.
doi : 10.3406/psy.1913.4287
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1913_num_20_1_4287L'ANNÉE PSYCHOLOGIQUE
TOME XX
MÉMOIRES ORIGINAUX
RECHERCHES SUR LA PERCEPTION
DES MOUVEMENTS RECTILIGNES DE TOUT
LE CORPS
Par B. Bourdon,
Professeur à l'Université de Rennes.
L'étude de la perception des mouvements rectilignes de tout
le corps présente de grandes difficultés techniques; c'est ce qui
explique qu'un petit nombre seulement de recherches aient été
faites jusqu'à présent sur cette perception.
Les plus étendues de ces recherches ont été celles de Mach1.
Les résultats obtenus par lui ont été en résumé les suivants :
Les sensations de mouvement en ligne droite sont moins
nettes que celles de rotation ;
D'expériences qu'il a faites sur la perception du mouvement
vertical, Mach conclut qu'une accélération de 12 cm. est à la
limite de perceptibilité ;
Pour les mouvements rectilignes comme pour les rotations,
on sent les accélérations et non les vitesses ;
Une accélération constante cesse elle-même finalement d'être
sentie;
La sensation de mouvement rectiligne a, comme celle de
1. Mach, Grundlinien der Lehre von den Bewegungsempfindungen, 1875.
l'année psychologique, xx. 1 2 MÉMOIRES ORIGINAUX
rotation, une persistance notable. Cette dernière conclusion,
comme on verra, est contestable.
Au moyen de dispositifs variés, Mach a cherché à se rendre
compte si les ligaments et les os, la peau, les muscles, les vais
seaux influencés par les variations de pression du sang, le
cerveau jouent quelque rôle dans la perception étudiée. Il con
clut des résultats que lui ont donnés ses expériences que la
perception en question ne se laisse pas expliquer par des sensa
tions de ces divers organes, bien que, pourtant, on ne puisse
affirmer qu'elle n'en dépend à aucun degré.
L'hypothèse qui paraît à Mach la plus probable, c'est qu'il
existe un organe spécial pour les sensations de mouvement en
ligne droite et que cet organe siège, comme celui des sensations
de rotation, dans la tête.
Il hésite d'ailleurs à admettre entièrement la doctrine, pro
posée par Breuer, d'un même organe pour les sensations de
mouvement rectiligne et pour celles qui nous font connaître
l'attitude du corps (verticalité, etc.).
La conclusion vers laquelle il tend, c'est, en somme, qu'il
existe vraisemblablement dans la tête, à côté des canaux semi-
circulaires chargés des rotations, deux autres genres d'organes
affectés les uns aux mouvements rectilignes, et les autres aux
attitudes.
Belage s'est aussi occupé des sensations de mouvement en
ligne droite. Les plus importantes de ses expériences sont celles
qu'il a faites avec sa « balançoire sans rotation ». Il s'agissait
ici non plus de mouvements rectilignes proprement dits, mais
de translations curvilignes : le corps de l'observateur parcourait
une trajectoire courbe, mais en restant toujours parallèle à
lui-même; Delage, avec raison, considère ces translations
comme équivalant, au point de vue de la perception, à des
translations rectilignes.
Les conclusions que Delage tire lui-même de ses expériences
sont les suivantes1 :
1° « Les mouvements de translation sont perçus, quelle que
soit leur nature uniforme ou accélérée, avec tous leurs carac
tères de vitesse, d'étendue et de durée, lorsque cette durée est
courte. » Cette première conclusion est difficile à défendre; la
doctrine qu'on peut considérer comme universellement admise
1. Delage, Études expérimentales sur les illusions statiques et dyna
miques de direction, Archives de Zoologie expérimentale , 2e série, 4, 1886,
p. 601 et suiv. — PERCEPTION DES MOUVEMENTS REGTILIGNES 3 BOURDON.
aujourd'hui est celle de Mach, c'est-à-dire celle qui affirme
qu'une sensation de mouvement ne peut se manifester que si
le mouvement est accéléré.
2° Si la durco des mouvements est longue, ils cessent d'être
perçus, lorsqu'ils sont uniformes (loi de Mach).
3° « Pour être aisément perçues, les accélérations doivent être
supérieures à 30 ou 40 cm. par seconde. Le minimum perceptible
correspond à une accélération de 23 cm. environ par seconde. »
4° « Les mouvements de translation sont moins délicatement
perçus que les rotatoires. »
5° a Les illusions statiques produites par la déviation des
globes oculaires se continuent pendant les mouvements de
translation et font croire à une déviation de la trajectoire dans
le même sens. »
6° « Les attitudes anormales de la tête, pas plus que l'arrêt
brusque, ne donnent lieu à des illusions dynamiques pendant
les mouvements de translation. »
7° « Les sensations produites par les mouvements de trans
lation n'ont pas leur siège spécial dans la tête, ni par suite dans
l'utricule ou dans quelque autre partie du labyrinthe membran
eux de l'oreille interne. » Delage ne veut pas dire par là que
l'oreille interne soit entièrement étrangère aux sensations con
sidérées; il veut affirmer simplement que « l'utricule n'est pas
l'organe spécial de ces sensations, comme les canaux semi-
circulaires sont celui des sensations rotatives ».
8° « Les sensations de translation sont probablement génér
ales et produites par une pression des liquides de l'économie
contre les parois des vaisseaux et réservoirs qui les contiennent,
par une traction des différents viscères sur leurs attaches et sur
leurs propres parties, et peut-être par une action sur les organes
nerveux du voisinage, tels que les plexus, par exemple; en un
mot, par une sorte de mouvement de marée de toutes les parties
de notre organisme qui jouissent de quelque mobilité. »
RECHERCHES PERSONNELLES
Dispositif. — Mes recherches ont été faites au moyen de la
table rotative d'Aubert, légèrement modifiée. Le support (pourvu
de quatre pieds) de cette table a été muni de quatre roues en fer de
23 cm. de diamètre environ. Dans une partie des expériences,
celles dont il sera rendu compte tout d'abord, la table a été 4 MEMOIRES ORIGINAUX
immobilisée sur son support et a formé ainsi avec lui une sorte
de chariot. Dans certaines séries d'expériences, ce chariot rou
lait sur des bandes defer; dans d'autres, il a roulé simplement
sur le parquet, suivant la longueur des planches et, par con
séquent, avec peu de trépidations. Les expériences avaient lieu
dans un couloir d'environ 20 m. de longueur.
Le mouvement du chariot était produit tantôt dans un sens,
tantôt dans le sens contraire, au moyen de poids. Le poids
servant à faire marcher la table dans un sens déterminé était
suspendu à Tune des extrémités d'une corde qui passait sur
une poulie; l'autre extrémité de la corde était fixée à un fort
support en fer fixé lui-même à l'une des extrémités de la table.
J'avais employé d'abord des supports en bois ; mais il s'y pro
duisait parfois sous l'action des poids des craquements qui
eussent pu renseigner l'observateur sur le sens du mouvement.
Les poulies étaient placées à une hauteur telle que les poids
tirassent horizontalement sur la table.
Je n'insisterai pas sur les précautions minutieuses qui sont
nécessaires dans de telles expériences pour que le sujet, placé
sur la table, ne puisse savoir à l'avance dans quel sens la table,
pour une expérience déterminée, se mouvra. Je signalerai seu
lement le moyen pratique suivant dont je me suis servi pour
ne pas entendre les bruits que faisait l'expérimentateur en
manipulant à l'avance la table et les poids et en marchant vers
l'un des poids ou vers l'autre : ma tête étant recouverte d'un
bonnet qui cachait les oreilles elles-mêmes, je grattais avec
l'ongle l'étoffe au niveau des oreill

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