Recherches sur la période d établissement des souvenirs - article ; n°1 ; vol.19, pg 97-118
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Description

L'année psychologique - Année 1912 - Volume 19 - Numéro 1 - Pages 97-118
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1912
Nombre de lectures 10
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Henri Piéron
II. Recherches sur la période d'établissement des souvenirs
In: L'année psychologique. 1912 vol. 19. pp. 97-118.
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Piéron Henri. II. Recherches sur la période d'établissement des souvenirs. In: L'année psychologique. 1912 vol. 19. pp. 97-118.
doi : 10.3406/psy.1912.3892
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1912_num_19_1_3892PIÉRON. — SUR LES PHÉNOMÈNES DE MÉMOIRE 97
dément fixée que l'inhibition s qui disparaît et s'évanouit assez
vite, à moins qu'elle ne soit constamment répétée, et ne devienne
peut-être elle-même héréditaire dans les lignées d'individus
soumis à des excitations fréquentes inoffensives.
Quoi qu'il en soit, il s'agit bien, dans cette disparition des
réactions habituelles à des obscurations répétées, d'un phéno
mène mnémonique, et l'on verra que les lois de ce phénomène
sont dans plusieurs cas les mêmes que celles de la mémoire ver
bale de l'homme.
II
RECHERCHES SUR LA PÉRIODE D'ÉTABLISSEMENT
DU SOUVENIR
1° La détermination de l'intervalle optimum.
Lorsqu'une série d'efforts successifs sont effectués pour
l'acquisition d'un souvenir, il n'est pas indifférent que ces
efforts soient séparés par des intervalles quelconques, comme
Jost le premier l'a montré. Faisant apprendre au sujet une
série de syllabes telle qu'elle nécessitât plus de 30 répétitions,
il compara l'effet de trente répétitions préalables, suivant
qu'elles étaient massées dans une même journée à raison de
2 par heure ou disposées au nombre de 10 quotidiennement, à
raison de 2 toutes les 3 heures pendant trois jours : dans les
premiers cas il fallut en moyenne pour achever l'acquisition
du souvenir associatif 6,5 répétitions au cours d'une expérience
et 11,5 au cours d'une autre, et cela au lieu de 5,5 et 9,7, re
spectivement, avec la seconde méthode, évidemment préférable 2.
Müller et Pilzecker3, faisant réciter les syllabes retenues après
un nombre donné de répétitions, constatent que 12 lectures
effectuées à la suite permettent de retenir 66 pour 100 du total,
1. Les réflexes conditionnels nous donnent un exemple analogue : La
vue d'aliments à distance provoque la salivation, mais celle-ci ne se produit
plus si l'on répète souvent l'expérience, à moins qu'on ne fasse goûter
les aliments (ce qui correspond au choc suivant l'obscuration), ou qu'on
ne laisse s'écouler un intervalle suffisant (Cf : Tolotchinoff, Rousski Vratch,
1912, XI, p. 1271).
2. A. Jost, Die Assoziationsfestigkeit in ihrer Abhängigkeit von der
Verteilung der Wiederholungen. Zeitschrift für Psychologie, XIV, 1897,
p. 436-472.
3. G. E. Müller et A. Pilzecker, Experimentelle Beitraege zur Lehre
vom Gedächtniss. Zeitschrift für Psychologie, Ergänzungsband, I, 1900.
l'année psychologique, xix. 7 98 MÉMOIRES ORIGINAUX
tandis que, distribuées en trois groupes de 4, séparés par des
intervalles de 24 heures, le même nombre de lectures permet
une fixation de 87 pour 100.
Avec 14 lectures dans une même journée, la proportion de
syllabes retenues étant de 54 pour 100, cette monte
à 67 p. 100 quand les 14 lectures sont distribuées en deux grou
pes de 7 avec un intervalle de 24 heures.
Enfin, 15 lectures à la file, une expérience donne une
répétition correcte de 21 syllabes, une autre de 15, tandis que
ces nombres se trouvent respectivement portés à 30 et 35 lors
que les 15 lectures se font 5 par 5, avec 150 secondes d'inter-
vaJle entre deux groupes successifs.
Dans les expériences de reconnaissance de chiffres de Reu-
ther1, où des tableaux de 8 chiffres étaient présentés trois fois
au sujet qui indiquait, 5 minutes après, les éléments reconnus,
les résultats relatés pour 12 séries semblables donnèrent les
voleurs suivantes en fonction de l'intervalle entre les trois pré
sentations. Ces valeurs expriment le total d'éléments reconnus
sur les 96 chiffres présentés au cours des 12 séries :
Intervalles. 4 secondes. 1 minute. 2 minutes. 5 minutes.
Éléments reconnus. I ... 43 52 62 52
— — II. . . 89 91 95 90
II y aurait un optimum pour l'intervalle de 2 minutes dans
le cas de ces expériences, malheureusement effectuées avec une
méthode sujette à bien des critiques.
A vrai dire, en ce qui concerne, non plus un souvenir fait
d'associations verbales simples, mais une habitude plus com
plexe consistant à transcrire un texte en chiffres suivant une
clef faisant correspondre un chiffre avec chaque lettre, D. Starch
déclare avoir obtenu de meilleurs résultats en faisant travail
ler le sujet 2 fois par jour, qu'une fois tous les deux jours pour
une même durée totale d'exercices2.
1. F. Reuther, Beitraege zur Gedächtnisforschung. Psychologische
Studien, I, 1, 1905, p. 4-102.
2. D. Starch, Periods of Work in Learning (American Psychological .
Association, décembre 1910). Psychological Bulletin, 1911, VIII, 2, p. 45.
J'ai eu tardivement connaissance, par un compte rendu du Journal of
Philosophy, etc. (XIX, 14, 1912, p. 381-383), d'une communication de
Elmer A. Culler au Congrès (mai 1912) de la section de New-York de
l'American Psychological Association (The effect of Distribution of prac
tice upon Learning) : L'auteur a fait apprendre à des étudiants à tra
verser le plus vite possible — avec un crayon — un labyrinthe dessiné
du modèle de Hampton Court. Il y eut six séries d'épreuves, les unes PIÉRON. — SUR LES PHÉNOMÈNES DE MÉMOIRE 99
Dans un groupe, les deux heures de travail furent réparties
en trois périodes, chacune de 40 minutes, distribuées tous les
deux jours pendant 6 jours ; la vitesse maxima obtenue se trouva
inférieure de 31 lettres par 5 minutes à celle qui fut atteinte
dans un deuxième groupe où les exercices duraient 20 minutes
par jour pendant les 6 jours, divisés, par conséquent en 6 pério
des, et cette dernière vitesse elle-même se trouva légèrement infé
rieure, de 10 lettres par 5 minutes, à celle qui put être obtenue
dans le dernier groupe, où il y avait 12 périodes d'exercice, de
10 minutes chacune, réparties pendant les 6 jours à raison de
2 par jour.
Mais ces expériences portant sur un apprentissage continu,
qui fournissent une résultante de deux facteurs variant simul
tanément, — la longueur de chaque période et l'intervalle sépa
rant deux périodes consécutives, avec une même durée totale des
épreuves — , manquent du point de comparaison qui aurait pu
être fourni par une période unique de 2 heures d'exercice. On
aurait pu faire varier les intervalles sans changer la durée de
chaque période, ou au contraire la durée des périodes, en gardant
les mêmes intervalles, et examiner les résultats. Mais les expé
riences conçues par D. Starch ne permettent aucune analyse.
Signalons encore un essai relatif à l'influence des intervalles
dans le progrès d'un acte moteur, malheureusement trop
simple pour être susceptible d'un grand progrès, l'acte consis
tant à frapper une touche le plus vite possible (tapping test) :
Alice H. Batty en séparant des séries d'exercices par des inter
valles de 5, 10 ou 20 secondes, a constaté une influence optima
de l'un ou l'autre de ces 3 intervalles suivant les cas1. En somme
les données sont fort peu précises et montrent seulement qu'il
y a une influence, favorisante dans la mémoire verbale, d'inter
valles assez longs.
J'ai cherché, pour ma part, à préciser cette influence, et à
déterminer l'intervalle optimum.
avec 1 essai par jour (12 jours d'essais), les autres avec 2 (6 jours), puis
avec 3, 4, 6 et enfin 12 par jour (1 jour seulement). C'est cette dernière
série qui s'est montrée supérieure, puis celle à raison de 4 essais par jour,
à peu près au même niveau, puis celles à de 1 et de 3 essais par
jour, puis celle à raison de 2 et enfin celle à raison de 6 essais par jour, la
moins favorable : les résultats sont irréguliers et n'offrent rien de systé
matique.
1. Alice H. Batty, Some Observations upon Practice and Fatigue as
they affect the rate of Tappi

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