Recherches sur les fonctions mentales de l enfant à l âge scolaire. Des services que peuvent rendre les examens psychologiques pour la connaissance d une classe - article ; n°1 ; vol.22, pg 184-220
38 pages
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Recherches sur les fonctions mentales de l'enfant à l'âge scolaire. Des services que peuvent rendre les examens psychologiques pour la connaissance d'une classe - article ; n°1 ; vol.22, pg 184-220

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Description

L'année psychologique - Année 1920 - Volume 22 - Numéro 1 - Pages 184-220
37 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1920
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Jadwiga Abramson
VI.Recherches sur les fonctions mentales de l'enfant à l'âge
scolaire. Des services que peuvent rendre les examens
psychologiques pour la connaissance d'une classe
In: L'année psychologique. 1920 vol. 22. pp. 184-220.
Citer ce document / Cite this document :
Abramson Jadwiga. VI.Recherches sur les fonctions mentales de l'enfant à l'âge scolaire. Des services que peuvent rendre les
examens psychologiques pour la connaissance d'une classe. In: L'année psychologique. 1920 vol. 22. pp. 184-220.
doi : 10.3406/psy.1920.4427
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1920_num_22_1_4427VI
RECHERCHES SUR LES PONCTIONS MENTALES
DE L'ENFANT A L'AGE SCOLAIRE
DES SERVICES QUE PEUVENT RENDRE
LES EXAMENS PSYCHOLOGIQUES
POUR LA CONNAISSANCE D'UNE CLASSE
Par Mlle Jadwiga Abramson
SOMMAIRE
Première Partie : Faits et premières observations : Introduction;
I. Épreuves collectives; II. Épreuves individuelles; Conclusion : Grou
pement des' sujets. — Deuxième Partie : Essai d'interprétation par la
méthode des corrélations : I. Les rangs pour chaque test ; II. Les rangs
globaux; III. Hiérarchie des fonctions mentales d'après les calculs des
corrélations. — Conclusion : De la signification de telles 'épreuves pour
la pédagogie et la psychologie individuelle et générale.
Première partie •
FAITS ET PREMIÈRES OBSERVATIONS
Introduction
Les expériences qui font l'objet de ce mémoire avaient un but
d'ordre essentiellement pratique. Étant professeur dans un
lycée de garçons en Pologne, je me suis trouvée devant le fait
.suivant : Une classe, dans laquelle je n'enseignais pas à ce
moment-là, allait très^mal; les garçons ne faisaient pas de
progrès, ils se conduisaient d'une façon déplorable et tous les
professeurs s'en plaignaient fort. Je voulus essayer de rechercher ABRAMSON. — FONCTIONS MENTALES DE l'eNFANT 1ÔS
les causes de ce phénomène et je me suis mise en quête d'une
méthode (appropriée.
Celle de'Binet-Simon s'imposait la première, comme la plus
simple, la plus pratique et la plus facile. Il s'agirait alors de
préciser l'âge intellectuel de chaque élève et de constater ainsi
son écart de l'âge réel.
Mais il y avait deux considérations qui m'empêchaient de
procéder ainsi. L'une d'ordre théorique : l'intelligence n'étant
susceptible que de nuances, je ne voyais pas qu'on pût ériger
une échelle métrique une, évoluant en ligne droite avec l'âge;
il s'agissait pour moi plutôt d'une gradation qualitative des
intelligences, d'une classification d'après la valeur de l'intell
igence de chacun comme ensemble de fonctions qui, étant en
voie d'évolution, s'épanouit de manières très variées selon les
individus. D'autre part, ayant un but, non pas purement théo
rique mais surtout pratique, l'essentiel pour moi était d'avoir
une connaissance plus précise de ces enfants, en creusant plus
à fond leurs fonctions mentales, et essayer ainsi de chercher les
causes de ce phénomène iuzarre dont je viens de parler- Ainsi
il s'agissait non pas de trouver l'écart précis entre l'âge réel
et l'âge intellectuel, mais un écart appréciable de la norme,
et cette norme .-c'était le minimum nécessaire pour suivre
les cours de cette classe destinée à des enfants de douze .et
treize ans. -
J'ai donc pris la série de Binet-Simon de dix, onze et douze
ans, excepté deux tests — 61) mots en trois minutes et la
rime — puisque les garçons ne parlaient pas tous à la maison la
même langue et que je ne pouvais pas avoir de point de com
paraison. Mais je les ai complétés par différents tests d'Eb-
binghaus, de Meumann, de Heilbronner et autres et je les ai
appliqués à tous les élèves, indépendamment de l'âge, qui
oscillait entre onze ans cinq mois (il n'y en avait qu'un de cet
âge-là) et quinze ans cinq mois. La grande majorité c'est-à-
dire, 31 sur 38 élèves de cette classe, avaient treize ans et au-
dessus.
En outre, j'ai examiné la mémoire, l'attention, la perception,
l'imagination, la faculté d'appréhension, etc., pour voir dans
quelle mesure, à côté de l'infériorité de l'intelligence générale,
le manque ou la déviation des fonctions mentales particulières
pouvait empêcher le cours normal du fonctionnement d'une
classe. • MÉMOIRES ORIGINAUX 186
La marche de mes expériences était la suivante :
1» Je me suis adressée tout d'abord au professeur de polonais,
en le priant de faire faire aux élèves un devoir sur le thème :
« qui ou ce que je voudrais être? » Je voulus ainsi savoir ce
que ces garçons pensent, ce qu'ils désirent, quels sont leurs
idéals, etc.
Ensuite j'ai divisé les épreuves en deux parties : La partie
collective où tous les élèves étaient examinés en masse et qui
m'a pris deux heures scolaires. Individuellement chaque élève
était interrogé pendant une heure un quart à deux heures.
Voici ce que j'ai fait aux épreuves collectives :
2. A la première heure (45 minutes) j'ai fait exécuter 2 tests :
1° Celui d'Ebbinghaus qui consiste à compléter un texte. J'ai
emprunté ce texte à un asile d'aliénés près de Lodz : il est par
conséquent, très facile. C'est une légende polonaise qui dit :
« Au règne du roi Cracus il y avait au pied du Vavel un dragon
d'une énorme grandeur. Dans la journée il demeurait dans son
terrier, mais pendant la nuit il cherchait sa proie en dévorant
non seulement le bétail mais aussi les hommes et surtout les
jeunes filles. Une grande terreur tomba sur les hommes; c'était
un sauve-qui-peut général dans les forêts et Gracus s'arrachait
la barbe de chagrin et encourageait ses fils à tuer le dragon en
promettant le trône à celui qui délivrerait le pays. Le fils aîné
ne se fît pas prier longtemps. Il prit une peau de mouton, la
remplit de goudron et de soufre et la jeta au dragon dans son
terrier. Le monstre toujours affamé la dévora tout de suite, le
soufre lui brûla les intestins et il mourut. »
3. Pour la seconde épreuve j'ai pris la série des mots suivants :
nuit d'hiver — soldat — s'engourdit — délivrance — mort.
C'est le test de Meumann emprunté à une poésie allemande qui
a pour titre : La mort comme délivrance. J'ai demandé de faire
un récit de ces mots et de l'intituler. Il s'agissait de deviner la
pointe de ce récit.
4. A la deuxième heure il y avait 3 épreuves à exécuter. La
première consistait en associations. Je leur ai donné 45 mots
dont 15 substantifs, 15 adjectifs et 15 verbes. Ils devaient écrire
sur une feuille de papier les associations que ces mots évo
quaient. En outre je leur ai donné 18 mots pour l'association
par contracte. . ■

— FONCTIONS MENTALES DE L'ENFANT > 187 ABRAMSON.
5. La deuxième partie de cette heure a été consacrée aux
définitions des termes analogues. Il y en avait 4 couples : 1° faute
et mensonge; 2° misère et pauvreté; 3° douleur et sentiment;
4° bonté et justice.
6. A la troisième épreuve ils avaient à former des phrases avec
des mots que je leur ai donnés.
1. Quels ont été les résultats de ces épreuves collectives? les
35 devoirs sur le sujet : « qui ou ce que je voudrais êtrel » me
montrèrent qu'il y avait :
15 élèves qui voulaient être des héros nationaux, c.-à-d. 43 O/O
8 — — médecins, — 22,9 0/0
4 — — ingénieurs, — 11,4 0/0
4 — — riches —0/0
(3 pour faire du bien et un 4e qui faisait déjà pressentir le futur
nouveau-riche).
3 élèves qui voulaient être des avocats c.-à-d. 8,6 0/0
et 1 élève qui voulait être un voyageur — 3 0/0
Les devoirs étaient en somme très banaux. Pour la plupart,
ils désiraient être des héros nationaux et notamment ceux
qu'ils étudiaient dans leur histoire nationale. Il n'y en avait
qu'un qui trahissait un penchant sincère pour la mécanique.
2. Sur les 26 élèves présents da

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