Réflexions sur l industrialisation de la construction et la production du bâti (Ire partie) - article ; n°1 ; vol.95, pg 341-353
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Réflexions sur l'industrialisation de la construction et la production du bâti (Ire partie) - article ; n°1 ; vol.95, pg 341-353

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Description

Norois - Année 1977 - Volume 95 - Numéro 1 - Pages 341-353
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 70
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean Olivier Simonetti
Réflexions sur l'industrialisation de la construction et la
production du bâti (Ire partie)
In: Norois. N°95, 1977. Juillet- Septembre 1977. pp. 341-353.
Citer ce document / Cite this document :
Simonetti Jean Olivier. Réflexions sur l'industrialisation de la construction et la production du bâti (Ire partie). In: Norois. N°95,
1977. Juillet- Septembre 1977. pp. 341-353.
doi : 10.3406/noroi.1977.3587
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/noroi_0029-182X_1977_num_95_1_3587N° — 24e ANNÉE JUILLET-SEPTEMBRE 1977 95.
NOROIS
Publiée avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique.
Les opinions exprimées dans la Revue n'engagent que leurs auteurs.
N. D. L. R.
Réflexions sur l'industrialisation
de la construction
et la production du bâti
par Jean-Olivier SIMONETTI
Assistant de Géographie
Université de Paris- Val de Marne
Ire PARTIE
L'industrialisation de la construction est un phénomène qui est
en train de se généraliser à travers le monde, aussi bien dans les
pays développés que dans les pays sous-développés. « Économi
quement triomphante, conceptuellement honteuse », « nécessité
subie », les formules à l'emporte-pièce ne manquent pas depuis
vingt ans pour qualifier cette transformation intervenue dans l'art
de construire et maintenant d'habiter.
Plus de 70 % des constructions réalisées chaque année en France
le sont avec des techniques plus ou moins industrialisées : plus de
80 % des équipements scolaires et universitaires, 90 % des équi
pements de magasin, 60 % des logements collectifs et 10 à 15 %
des logements individuels. Dans les pays d'économie socialiste de
l'Europe de l'Est, l'industrialisation de la construction intéresse
la presque totalité du secteur du logement. Par contre, aux États-
Unis, l'industrialisation de la construction de l'habitat reste très
en retard sur l'Europe occidentale, mais elle triomphe dans la
construction des locaux à usage industriel ou dans celle des bu
reaux.
L'industrialisation de la construction (qui ne se réduit pas à son
aspect le plus connu du grand public : la préfabrication) doit être
regardée à bien des égards comme une sorte de révolution dans la
manière de construire, dans les matériaux utilisés, dans les pro
cédés mis en œuvre, dans les formes nouvelles engendrées, dans les
rythmes et les échelles. Si elle a modifié les données de l'architec
ture contemporaine (on l'a accusée d'avoir purement et simple-
1 342 JEAN-OLIVIER SIMONETTI
ment détruit l'architecture) elle a aussi radicalement transformé
l'urbanisme contemporain. Il est impossible dans un tel cadre
d'étudier toutes les incidences de l'industrialisation sur l'art d'or
ganiser l'espace urbain. Seules les mutations jugées les plus import
antes seront évoquées.
Sans remonter à la brique, premier élément préfabriqué (1), ni
au projet de Léonard de Vinci qui avait établi les plans d'une ville
idéale sur la Loire constituée par des maisons-types démontables,
seules les fondations devant être réalisées sur place, il semble pos
sible de dater du lendemain de la Première Guerre mondiale la
pénétration de méthodes industrielles dans le bâtiment.
On citera pour mémoire les procédés Dynamo (ossature en béton
armé, 1915) et Voisin (châssis léger avec support tubulaire, 1921).
Mais c'est surtout à partir des années 1930 que les premières réa
lisations importantes virent le jour. Il convient de rappeler les
980 logements de la Cité des Oiseaux à Bagneux, construits par
Beaudouin Lods et Mopin en 1930 ; les mêmes récidivaient trois ans
plus tard avec la cité de la Muette à Drancy. En 1939 Lods et
Bodiansky construisent la Maison du Peuple à Clichy, considérée
comme le premier local polyvalent. Enfin, au cours des années
1930, Fillod et les Forges de Strasbourg mettent au point des pré
fabriqués métalliques utilisés essentiellement comme cités d'ur
gence et qui ont contribué, bien malgré eux, à entretenir dans le
public non averti une certaine réticence vis-à-vis de la construc
tion industrialisée.
Mais c'est véritablement au lendemain de la seconde guerre
mondiale, face à la nécessité de reconstruire les cités dévastées que
l'industrialisation va pénétrer en force dans le bâtiment et sus
citer de nombreuses polémiques chez les architectes, comme en
témoigne le numéro spécial de la revue « Architecture d'Aujour
d'hui » de janvier 1946.
Le rapport du B.I.T. (2) distingue trois étapes pour la période
contemporaine. La première va jusqu'aux années 1950 ; l'État
encourage par des programmes de recherche et assure par des
prêts et subventions la régularité de la demande.
Au cours de la seconde, qui couvre les années 1955-1965, la
compétition économique et le goût des consommateurs opèrent
un tri parmi les nombreux procédés. La période actuelle est mar
quée par l'extension des méthodes scientifiques dans l'étude des
projets et leur mise en œuvre.
(1) Vergnole (H.) : « La préfabrication chez les Romains », in Technique et Archit
ecture, 1949, n° 7-8, p. 12.
(2) Bureau International du Travail : Commission du bâtiment, du Génie civil et
des travaux publics, Aspects sociaux de la préfabrication dans l'industrie de la construct
ion, Genève, 1968. SUR L'INDUSTRIALISATION DE LA CONSTRUCTION 343 RÉFLEXIONS
Les besoins de la reconstruction (3) alliés à la crise du logement
ne sont pas les seuls responsables. Il faut ranger au nombre des
raisons qui ont milité pour l'expansion de l'industrialisation : la
croissance urbaine extrêmement rapide, la croissance industrielle
non moins rapide, la pénurie de main d'œuvre qualifiée déjà sen
sible avant la guerre, mais qui n'a été qu'empirant, et peut-être
aussi la socialisation de la consommation qui a conduit l'Etat à se
faire rapidement bâtisseur d'écoles, d'universités, de centres hos
pitaliers et sportifs.
Si les rapports souvent conflictuels entre industrialisation et
architecture ont passionné et passionnent encore praticiens et
théoriciens, ceux de l'industrialisation et de l'urbanisme, plus
complexes et moins évidents, ne semblent pas avoir soulevé les
mêmes tempêtes. Seuls les « théoriciens » de l'environnement dé
noncent parfois la dimension inhumaine d'un urbanisme de masse,
monotone, enfanté par une société technicienne froide et calculat
rice. Cherchant de manière plus ou moins consciente leurs modèles
dans le passé, ils ne comprennent pas toujours que méthodes et
préoccupations nouvelles ne peuvent plus guère s'appuyer sur les
formes anciennes de l'espace urbain.
Il est schématiquement possible de regrouper sous le vocable
d'urbanisme deux grands thèmes. Urbanisme peut désigner tous
les éléments qui concourent à l'élaboration d'une politique urbaine
et cette politique elle-même, ou bien les différents modes d'occu
pation volontaire d'un espace que l'on qualifie communément
d'urbain. La première partie sera donc consacrée à l'incidence de
l'industrialisation sur la politique urbaine ou à l'industrialisation,
élément d'une politique urbaine. Dans la seconde partie, nous tente
rons d'analyser les rapports entre industrialisation et espace urbain.
I. - INDUSTRIALISATION ET POLITIQUE URBAINE
II convient de souligner dès maintenant qu'on ne s'attachera pas
au cours de cet exposé à déterminer si l'industrialisation a été le
moteur des transformations intervenues dans l'urbanisme contemp
orain ou simplement un des outils utilisés pour opérer cette trans
formation ; il est probable que les deux propositions contiennent
une part de vérité.
L'industrialisation de la construction a provoqué ou accompag
né un changement d'échelle dans tous les domaines de l'urba
nisme, ce s'est traduit par des modifications dans les
structures de marché, une transformation et un accroissement du
rôle de l'État qui ont entraîné une normalisation de l'urbanisme.
(3) André Lurcat : 

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