Repenser le politique dans la République romaine - article ; n°1 ; vol.105, pg 13-25
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Actes de la recherche en sciences sociales - Année 1994 - Volume 105 - Numéro 1 - Pages 13-25
Das Politische in der Römischen Republik uberdenken Die Funktionsweise der Politik in der Römischen Republik lässt sich weder mit den Kategorien der antiken politischen Philosophie noch mit denjenigen der modernen Verfassungslehre klassifizieren. Das ergibt sich aus der einfachen Tatsache, daß die abstimmenden Volksversammlungen in Rom (Komitien) kein Entscheidungsorgan waren, sondern ein Konsensorgan. Es sind diejenigen Felder konkret zu eruieren, wo die politischen Entscheidungen fielen und wo die herrschenden und die beherrschten Bürger Interessengegensätze austrugen. Nun ergibt sich aber, daß Politik entweder im außerinstitutionellen Bereich stattfand oder aber erstens in den informierenden Volksversammlungen (contiones) vor der Abstimmung, zweitens bei den «Spielen». Die römische Republik zu erforschen heifët dann, nicht mehr die Beziehungen zwischen Institutionen und Organen ins Zentrum zu stellen, sondern die Interaktionsformen innerhalb der jeweiligen Rituale. Die « Spiele » erweisen sich dann nicht nur als ein genuin politischer Raum - wie die Feste überhaupt -, sondern überdies als ein institutioneller Rahmen, innerhalb dessen herrschende und beherrschte Römer miteinander und gegeneinander umso besser agierten, je stärker die Politik personalisiert war.
Rethinking the political institutions of the Roman Republic The mode of political functioning of the Roman Republic is not easily fitted into the categories of ancient political philosophy nor into those based on the modem theories of political regimes. The reason for this is simple : the popular assemblies which, in Rome, were the voting bodies (comitia), were not a decision-making organ but an organ of consensus. It is therefore necessary to analyze in concrete terms the fields in which the political decisions were taken and in which the conflicts of interests between dominant and dominated citizens appeared. When this is done, it becomes evident that political choices were made either, first of all, in the popular assemblies whose function it was to provide information (contiones) before the vote was called, or, in second place, at the games. Research on Roman politics would therefore do well to shift its focus from relations between institutions and different organs to the forms of interaction within each ritual. It then turns out that the games were not merely by their constitution a political space - as are all festivals —, they were also an institutional framework within which both dominant and dominated Romans found a ground for alliances and conflicts which were all the more marked as politics was embodied in a certain number of public figures.
Repenser le politique dans la République romaine Le mode de fonctionnement politique de la République romaine ne se prête pas aux classifications fondées sur les catégories de la philosophie politique antique, ni à celles qui s'appuient sur les théories modernes des régimes politiques. La raison en est simple : les assemblées populaires qui, à Rome, étaient chargées des votes (les comices), ne constituaient pas un organe de décision, mais un organe de consensus. Il s'agit donc de soumettre à une analyse concrète les champs où étaient prises les décisions politiques et où se manifestaient les conflits d'intérêts des citoyens dominants et des citoyens dominés. Il apparaît alors que les choix politiques s'effectuaient soit en dehors du cadre institutionnel, soit, en premier lieu, dans les assemblées populaires qui remplissaient, avant le vote, une fonction d'information (contiones), ou, en second lieu, dans les « jeux ». Les recherches sur la politique romaine ne doivent donc plus se concentrer sur les rapports entre les institutions et les différents organes, mais sur les formes d'interaction à l'intérieur de chaque rituel. Il s'avère alors que les « jeux » n'étaient pas seulement un espace constitutivement politique - comme les fêtes en général - mais aussi un cadre institutionnel au sein duquel les Romains - dominants et dominés - trouvaient un terrain d'alliances et de conflits d'autant plus marqués que la politique s'incarnait dans un certain nombre de personnalités.
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 2 033
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Egon Flaig
Repenser le politique dans la République romaine
In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 105, décembre 1994. pp. 13-25.
Citer ce document / Cite this document :
Flaig Egon. Repenser le politique dans la République romaine. In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 105,
décembre 1994. pp. 13-25.
doi : 10.3406/arss.1994.3119
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1994_num_105_1_3119Zusammenfassung
Das Politische in der Römischen Republik uberdenken
Die Funktionsweise der Politik in der Römischen Republik lässt sich weder mit den Kategorien der
antiken politischen Philosophie noch mit denjenigen der modernen Verfassungslehre klassifizieren. Das
ergibt sich aus der einfachen Tatsache, daß die abstimmenden Volksversammlungen in Rom (Komitien)
kein Entscheidungsorgan waren, sondern ein Konsensorgan. Es sind diejenigen Felder konkret zu
eruieren, wo die politischen Entscheidungen fielen und wo die herrschenden und die beherrschten
Bürger Interessengegensätze austrugen. Nun ergibt sich aber, daß Politik entweder im
außerinstitutionellen Bereich stattfand oder aber erstens in den informierenden Volksversammlungen
(contiones) vor der Abstimmung, zweitens bei den «Spielen». Die römische Republik zu erforschen
heifët dann, nicht mehr die Beziehungen zwischen Institutionen und Organen ins Zentrum zu stellen,
sondern die Interaktionsformen innerhalb der jeweiligen Rituale. Die « Spiele » erweisen sich dann nicht
nur als ein genuin politischer Raum - wie die Feste überhaupt -, sondern überdies als ein institutioneller
Rahmen, innerhalb dessen herrschende und beherrschte Römer miteinander und gegeneinander umso
besser agierten, je stärker die Politik personalisiert war.
Abstract
Rethinking the political institutions of the Roman Republic
The mode of political functioning of the Roman Republic is not easily fitted into the categories of ancient
political philosophy nor into those based on the modem theories of political regimes. The reason for this
is simple : the popular assemblies which, in Rome, were the voting bodies (comitia), were not a
decision-making organ but an organ of consensus. It is therefore necessary to analyze in concrete
terms the fields in which the political decisions were taken and in which the conflicts of interests
between dominant and dominated citizens appeared. When this is done, it becomes evident that
political choices were made either, first of all, in the popular assemblies whose function it was to provide
information (contiones) before the vote was called, or, in second place, at the "games". Research on
Roman politics would therefore do well to shift its focus from relations between institutions and different
organs to the forms of interaction within each ritual. It then turns out that the "games" were not merely
by their constitution a political space - as are all festivals —, they were also an institutional framework
within which both dominant and dominated Romans found a ground for alliances and conflicts which
were all the more marked as politics was embodied in a certain number of public figures.
Résumé
Repenser le politique dans la République romaine
Le mode de fonctionnement politique de la République romaine ne se prête pas aux classifications
fondées sur les catégories de la philosophie politique antique, ni à celles qui s'appuient sur les théories
modernes des régimes politiques. La raison en est simple : les assemblées populaires qui, à Rome,
étaient chargées des votes (les comices), ne constituaient pas un organe de décision, mais un organe
de consensus. Il s'agit donc de soumettre à une analyse concrète les champs où étaient prises les
décisions politiques et où se manifestaient les conflits d'intérêts des citoyens dominants et des citoyens
dominés. Il apparaît alors que les choix politiques s'effectuaient soit en dehors du cadre institutionnel,
soit, en premier lieu, dans les assemblées populaires qui remplissaient, avant le vote, une fonction
d'information (contiones), ou, en second lieu, dans les « jeux ». Les recherches sur la politique romaine
ne doivent donc plus se concentrer sur les rapports entre les institutions et les différents organes, mais
sur les formes d'interaction à l'intérieur de chaque rituel. Il s'avère alors que les « jeux » n'étaient pas
seulement un espace constitutivement politique - comme les fêtes en général - mais aussi un cadre
institutionnel au sein duquel les Romains - dominants et dominés - trouvaient un terrain d'alliances et de
conflits d'autant plus marqués que la politique s'incarnait dans un certain nombre de personnalités.;
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Egon Flaig
Repenser le politique
dans la République romaine
de la noblesse peut prendre des formes très variées,
selon que l'élite désignée comme la noblesse est divisée
ou non en strates hiérarchiques, selon qu'elle doit assu
rer ou non - et dans quelles proportions - une mobilisa
concepts préférable schémas la à s'apercevoir théorie e l'objet je système catégoriels plaide dans des de régimes qu'ils renoncer l'analyse nouvelles politique pour constituent qui politiques avaient du à l'introduction de recherches1. utiliser politique la République cours l'obstacle ; on la majeure commence à au Rome. Dans xixe de le romaine plus siècle cet nouveaux partie Il en semble article, redoudans effet des fait tion militaire des classes non nobles, selon que les
classes non nobles disposent ou non d'organisations et
de modes de réaction collective qui leur soient propres,
selon que les sujets exigent ou non de la noblesse - et
dans quelle mesure - des gestes symboliques témoitable à l'analyse de la Kultur romaine. En outre, il
semble nécessaire de rompre avec l'atavisme des tenta gnant d'une commune appartenance politique. Nous
tives de « compréhension » des systèmes antiques à partir commençons à peine à élaborer une nouvelle typologie
des catégories politiques ou philosophiques de l'Anti qui ne tienne pas seulement compte de la structure inst
quité. En Europe, les catégories antiques de classifica itutionnelle des systèmes politiques, mais également de
tion des systèmes politiques ont connu un énorme suc leurs dynamiques interactives et communicationnelles.
cès en histoire des idées, depuis la fin du Moyen Age. Dans le présent article, je montrerai d'abord que l'a
Elles se sont admirablement bien prêtées à des argu ssemblée du peuple romain, en tant qu'assemblée char
gée de voter - je la désigne sous le terme de comices -, mentations politiques, mais leur capacité analytique
n'est pas suffisante pour ordonner un ensemble de don n'était pas un organe de décision, mais un organe
nées qui ne sont entrées que depuis peu dans l'horizon de consensus. Je tâcherai d'expliquer ensuite pourquoi
d'intérêts de la pratique scientifique. La philosophie les fameux «jeux», les rituels ludiques de la Kultur
politique de l'Antiquité n'offre qu'un trop petit nombre romaine, étaient plus fortement politisés que les
comices. de concepts classificatoires en outre, elle ne s'intéresse
en règle générale qu'à la sphère des titulaires du pouv
oir, mais non aux modalités du pouvoir. Dans ce
1 - F. Millar, « Politics, Persuasion and the People before the Social War domaine, la sociologie politique, depuis Max Weber, a
(150-90 av. J.-C.) », Journal of Roman Studies, 86, 1986, p. 1 sq. A. Lin- apporté un progrès considérable. Pour analyser la poli tott, «Democracy in the Middle Republic ». Zeitschrift der Savigny-Stif-
tique à Rome, il s'avère donc nécessaire d'établir un tung für Rechtsgeschichte, 104, 1987, p. 34 sq. J. North, «Politics and
Aristocracy in the Roman Republic», Classical Philology, 85, 1990, large inventaire de distinctions, de catégories de classif
p. 277 sq. Cet article est la version remaniée d'une conférence donnée ication des modalités de pouvoir et des sphères de pou au Congrès des historiens, à Leipzig, en 1994 (section « La démocratie à
voir les plus diverses, en s'appuyant sur les catégories Rome? »). Je tiens à remercier les Pr Karl -Joachim Hölkeskamp (Greif
swald) et Martin Jehne (Dresde) pour les critiques, les indications préde la sociologie moderne2. Y renoncer, continuer à cieuses et les idées pertinentes qu'ils ont formulées lors de nos discusmanier des concepts comme ceux d'« aristocratie» et de sions.
« démocratie », c'est en rester aux comptes sur les doigts 2 — Voir P. Veyne, L'Inventaire des différences, Paris, Éd. de Minuit,

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