Retour sur 1848  - article ; n°1 ; vol.140, pg 41-50
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Actes de la recherche en sciences sociales - Année 2001 - Volume 140 - Numéro 1 - Pages 41-50
Volviendo a 1 848. El sufragio universal entre la ilusión de lo «nunca visto» y la ilusión de lo «siempre igual» Antes de convertirse en el conjunto de disposiciones légales que definen la situation juridica del elector -? bien la filosofía política que la justifica -, el « sufragio universal » fue una concesión destinada a manifestar un cambio de régimen aceptado por el gobierno: un gobierno carente de la investidura que confiere un procedimiento regular y amenazado por los disturbios callejeros. Estas son las cir- cunstancias de las que hay que partir si se desea compren- der en qué se transformé el sufragio universal, a saber, un conjunto de disposiciones juridicas - elemento clave de las lu chas entre legistas -, una filosofía - objeto de luchas entre doctos y letrados -, una institución que, cada vez que se reproduce, es terreno de luchas politicas. En este articulo se vuelve a examinar las circunstancias singulares que muestran la importancia capital de la movilización de un cuerpo del Estado (presentado aqui a través de la figura de Tocqueville) para lograr establecer, en gran escala, un procedimiento del que sus miembros tienen tantos moti- vos de esperar lo mejor como de temer lo peor. El feliz desenlace de las elecciones del 23 de abril de 1848 para el personal politico ya instalado bajo la Monarquia de Julio constituye asi una agradabilisima sorpresa, ya que le per- mite descubrir (principalmente mediante el voto de ratification de las listas propuestas por los comités électorales,
Retour sur 1 848. Le suffrage universel entre l'illusion du «jamais vu» et l'illusion du «toujours ainsi» Avant de devenir l'ensemble des dispositions légales qui définissent le statut juridique de l'électeur, ou bien la philosophie politique qui le justifie, le « suffrage universel» a d'abord été une concession destinée à manifester un changement de régime, consenti par un gouvernement investi hors de toute procédure régulière et menacé par les débordements de la rue. C'est de ces circonstances qu'il faut partir si l'on souhaite comprendre ce qu'il est devenu, un ensemble de dispositions juridiques enjeu de luttes entre légistes, une philosophie enjeu de luttes entre doctes et lettrés, une institution qui reste à l'occasion de sa répétition un enjeu de luttes politiques. L'article revient sur les circonstances singulières qui montrent toute l'importance de la mobilisation d'un personnel d'État (présenté ici à travers la figure de Tocqueville) pour la réussite de la mise en oeuvre à grande échelle d'un procédé dont ses membres n'ont pas plus de raisons d'attendre le meilleur que de craindre le pire. L'heureuse issue des élections du 23 avril 1848 pour le personnel politique déjà en place sous la Monarchie de Juillet constitue ainsi une divine surprise qui lui fait découvrir (notamment à travers le vote de ratification des listes proposées par les comités électoraux, par les paysans) que l'institution peut être la meilleure arme contre leur élimination.
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2001
Nombre de lectures 40
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Bernard Lacroix
Retour sur 1848
In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 140, décembre 2001. pp. 41-50.
Citer ce document / Cite this document :
Lacroix Bernard. Retour sur 1848 . In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 140, décembre 2001. pp. 41-50.
doi : 10.3406/arss.2001.2836
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_2001_num_140_1_2836Resumen
Volviendo a 1848. El sufragio universal entre la ilusión
de lo «nunca visto» y la ilusión de lo «siempre igual»
Antes de convertirse en el conjunto de disposiciones legales que definen la situación jurídica del elector
-o bien la filosofía política que la justifica -, el « sufragio universal » fue una concesión destinada a
manifestar un cambio de régimen aceptado por el gobierno: un gobierno carente de la investidura que
confiere un procedimiento regular y amenazado por los disturbios callejeros. Estas son las
circunstancias de las que hay que partir si se desea comprender en qué se transformé el sufragio
universal, a saber, un conjunto de disposiciones jurídicas - elemento clave de las luchas entre legistas -
, una filosofía - objeto de luchas entre doctos y letrados -, una institución que, cada vez que se
reproduce, es terreno de políticas. En este articulo se vuelve a examinar las circunstancias
singulares que muestran la importancia capital de la movilización de un cuerpo del Estado (presentado
aquí a través de la figura de Tocqueville) para lograr establecer, en gran escala, un procedimiento del
que sus miembros tienen tantos motivos de esperar lo mejor como de temer lo peor. El feliz desenlace
de las elecciones del 23 de abril de 1848 para el personal político ya instalado bajo la Monarquía de
Julio constituye así una agradabilísima sorpresa, ya que le permite descubrir (principalmente mediante
el voto de ratificación de las listas propuestas por los comités electorales, рог los campesinos) que la
institución puede ser la mejor arma para no ser eliminados.
Zusammenfassung
Zurück nach 1848. Das allgemeine Wahlrecht
zwischen «Noch-nie-Dagewesenem» und «Immer-Gleichbleibendem».
Das allgemeine Wahlrecht war - bevor es die Gesamtheit rechtlicher Bestimmungen zur Definition des
Wählers, oder die politische Philosophie seiner Rechtfertigung beschrieb - zuerst ein Zugeständnis in
Folge eines Regimewechsels, ermöglicht von einer Regierung, die jenseits ublicher Verfahren ins Amt
gelangt war und sich ständig von der Macht der « Strasse » bedroht sah. Von diesen Umständen muss
man ausgehen, wenn man verstehen will, was aus ihm wurde: eine Reihe juristischer Bestimmungen,
die in der Auseindersetzung zwischen Juristen verhandelt wurde, eine Überzeugung, die Gegenstand
der Auseinandersetzung Gelehrten und Gebildeten war und dessen Anwendung zu
politischen Kämpfen Anlass gab. Der Aufsatz unterstreicht die einzigartigen Umstände und die
Bedeutung der Mobilisierung des Staatspersonals (hier am Beispiel der Person Tocquevilles) für das
Gelingen der Umsetzung eines Verfahrens, von dem seine Mitglieder ebenso das Beste erwarten wie
das Schlimmste befurchten konnten. Der gluckliche Ausgang der Wahlen vom 23. April 1848 für die
Politiker, die schon unter der Julimonarchie an den Schaltstellen sassen, war fur diese eine grosse
Uberraschung und liess sie entdecken, dass die Einfuhrung des allgemeinen Wahlrechts (besonders
durch die Ratifizierung der Vorschlagslisten durch die Wahlkommitees und Bauern) am geeignetsten
war, ihrer eigenen Ausschaltung vorzubeugen.
Abstract
Looking back at 1848. Universal suffrage between the illusion of «something new» and «nothing new».
Before becoming the set of legal provisions defining the juridical status of electors, or the political
philosophy that justified it, «universal suffrage» was a concession designed to manifest a change of
regime, agreed to by an irregularly invested government threatened by popular unrest. These
circumstances must be the starting point if one wishes to understand what it was to become: a set of
legal provisions fought over by lawmakers, a philosophy fought over by the learned and the cultured, an
institution that remains, each time it operates, the battlefield of political parties. The present article
reviews the singular circumstances that reveal the importance of mobilizing State personnel (presented
here through the figure of Tocqueville) for the large-scale implementation of a procedure whose
participants have no more reasons to hope for the best than to fear the worst. The happy outcome of
the elections of 23 April 1848 for the political personnel already in place under the July Monarchy was
thus a welcome surprise that revealed (particularly through the vote ratifying the lists put up by theelectoral committees, by the peasants) that this institution can be the best defense against their
elimination.
Résumé
Retour sur 1848. Le suffrage universel entre l'illusion du «jamais vu» et l'illusion du «toujours ainsi»
Avant de devenir l'ensemble des dispositions légales qui définissent le statut juridique de l'électeur, ou
bien la philosophie politique qui le justifie, le « suffrage universel» a d'abord été une concession
destinée à manifester un changement de régime, consenti par un gouvernement investi hors de toute
procédure régulière et menacé par les débordements de la rue. C'est de ces circonstances qu'il faut
partir si l'on souhaite comprendre ce qu'il est devenu, un ensemble de dispositions juridiques enjeu de
luttes entre légistes, une philosophie enjeu de luttes entre doctes et lettrés, une institution qui reste à
l'occasion de sa répétition un enjeu de luttes politiques. L'article revient sur les circonstances singulières
qui montrent toute l'importance de la mobilisation d'un personnel d'État (présenté ici à travers la figure
de Tocqueville) pour la réussite de la mise en oeuvre à grande échelle d'un procédé dont ses membres
n'ont pas plus de raisons d'attendre le meilleur que de craindre le pire. L'heureuse issue des élections
du 23 avril 1848 pour le personnel politique déjà en place sous la Monarchie de Juillet constitue ainsi
une divine surprise qui lui fait découvrir (notamment à travers le vote de ratification des listes proposées
par les comités électoraux, par les paysans) que l'institution peut être la meilleure arme contre leur
élimination.:
Bernard Lacroix
RETOUR SUR 1848
DU LE SUFFRAGE «JAMAIS VU» UNIVERSEL ET L'ILLUSION ENTRE L'ILLUSION DU «TOUJOURS AINSI»
du suffrage qui résulte de son histoire, que les e «suffrage universel», malgré tout ce à quoi
nous engage sa célébration répétée, la célébra manipulations, la promotion et même les manipulat
tion de son origine réputée, n'a, en toute ions de l'étendue du suffrage, parce qu'ils résultent
rigueur, pas plus de date initiale qui le renverrait à de ces usages, restent, même lorsque l'opération
une origine clairement assignable, qu'il n'a de pe électorale paraît passée dans les moeurs, un enjeu de
rmanence substantielle qui le transformerait en luttes politiques qui entretient de nouvelles luttes
invention exemplaire sortie tout armée de la clai politiques, ne serait-ce parce que ceux qui s'en ser
rvoyance de quelques héroïques inventeurs. On ne vent en attendent toujours plus ou moins, quoi
peut se prémunir des multiples effets des illusions qu'ils en disent, qu'il fonctionne à leur avantage. Au
du jamais vu et du toujours ainsi qu'en le pensant bout du compte, et ce n'est pas le moins important,
dans la ligne du travail de Norbert Elias comme un on peut comprendre finalement les variations et les
processus. Cette façon de surmonter la forme appa transformations de l'universalité que l'expression de
rente d'objet est le seul moyen de renouer avec « suffrage universel » attache au partage de la dési
Г action politique et ceux qui en sont les auteurs, avec gnation collective des gouvernants. Cet «universel»
les relations entre groupes qui en sont la condition varie historiquement en fonction des conceptions
de possibilité, avec les résultats de la dynamique qui vont de soi pour les fractions conquérantes et
que les unes et les autres mettent en place dans le provisoirement victorieuses de l'élite pour un temps
temps, bref, avec une conception de Vhistoricité libé au pouvoir. Il s'entend d'abord comme le groupe
rée de la fausse opposition scolastique entre la des hommes riches et fortunés à l'exclusion « des
sociologie et l'histoire. Concrètement, l'extension femmes, des pauvres et des domestiques». Il
du suffrage n'a pas d'origine individualisable parce devient ensuite l'ensemble des

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