Réunification allemande, dynamique et contraintes. Un cadre d analyse - article ; n°5 ; vol.43, pg 823-850
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Réunification allemande, dynamique et contraintes. Un cadre d'analyse - article ; n°5 ; vol.43, pg 823-850

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Revue économique - Année 1992 - Volume 43 - Numéro 5 - Pages 823-850
German reunification, dynamics and constraints : a general framework
We analyze the effects of german unification on the labor, goods and exchange markets, and on the budget deficit, using a theoretical dynamic model of the two regions of Germany. We pay a particular attention to immigration flows, to the evolution of production capacity in the eastern zone, and to the dynamics of public debt and of the balance of payments. We examine the possibility of pursuing an incentive policy aiming at developing the productive sector of eastern Germany, in order to limit the asymmetry between the two zones.
Réunification allemande dynamique et contraintes. Un cadre d'analyse
On examine, à l'aide d'un modèle théorique dynamique à deux zones de l'Allemagne, les effets de la réunification sur le marché du travail, des biens et du change du mark et sur le financement du budget à divers horizons. On s'intéresse en particulier aux flux migratoires, à l'évolution de l'appareil productif dans la zone Est, à la dynamique de la dette publique et de la balance des paiements. On s'interroge sur la possibilité de mener une politique d'incitation à l'implantation d'entreprises à l'Est afin de limiter l'asymétrie entre les deux zones.
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Patrick Artus
Réunification allemande, dynamique et contraintes. Un cadre
d'analyse
In: Revue économique. Volume 43, n°5, 1992. pp. 823-850.
Abstract
German reunification, dynamics and constraints : a general framework
We analyze the effects of german unification on the labor, goods and exchange markets, and on the budget deficit, using a
theoretical dynamic model of the two regions of Germany. We pay a particular attention to immigration flows, to the evolution of
production capacity in the eastern zone, and to the dynamics of public debt and of the balance of payments. We examine the
possibility of pursuing an incentive policy aiming at developing the productive sector of eastern Germany, in order to limit the
asymmetry between the two zones.
Résumé
Réunification allemande dynamique et contraintes. Un cadre d'analyse
On examine, à l'aide d'un modèle théorique dynamique à deux zones de l'Allemagne, les effets de la réunification sur le marché
du travail, des biens et du change du mark et sur le financement du budget à divers horizons. On s'intéresse en particulier aux
flux migratoires, à l'évolution de l'appareil productif dans la zone Est, à la dynamique de la dette publique et de la balance des
paiements. On s'interroge sur la possibilité de mener une politique d'incitation à l'implantation d'entreprises à l'Est afin de limiter
l'asymétrie entre les deux zones.
Citer ce document / Cite this document :
Artus Patrick. Réunification allemande, dynamique et contraintes. Un cadre d'analyse. In: Revue économique. Volume 43, n°5,
1992. pp. 823-850.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1992_num_43_5_409400Réunification allemande
dynamique et contraintes
Un cadre d'analyse
Patrick Artus
On examine, à l'aide d'un modèle théorique dynamique à deux zones de
l'Allemagne, les effets de la réunification sur le marché du travail, des biens et du
change du mark et sur le financement du budget à divers horizons. On s'intéresse
en particulier aux flux migratoires, à l'évolution de l'appareil productif dans la zone
Est, à la dynamique de la dette publique et de la balance des paiements. On
s'interroge sur la possibilité de mener une politique d'incitation à l'implantation
d'entreprises à l'Est afin de limiter l'asymétrie entre les deux zones.
L'objet de notre étude est d'examiner, à l'aide d'un modèle dynamique
simple, l'évolution prévisible de l'économie allemande après la réunification et
en particulier la répartition de la production et de l'emploi entre les zones Est
et Ouest, du bien-être des salariés, et du taux de change du mark.
Cela permettra d'évaluer les coûts et avantages, pour les Allemands et aussi
pour leurs voisins européens, du processus en cours.
Nous nous interrogeons aussi sur les politiques économiques que peut
mener le gouvernement allemand, en particulier la politique d'incitation pour
les implantations d'entreprises à l'Est. De telles politiques accroissent encore le
coût (budgétaire et en termes d'équilibre extérieur) de la réunification, ce qui
pose la question des contraintes, nouvelles pour elles, de solvabilité auxquelles
vont être confrontées les autorités allemandes.
Peu de travaux traitent encore de l'évolution de l'Allemagne après
l'intégration économique.
M. C. Burda [1990] analyse les conséquences de l'union économique et
monétaire dans un contexte proche du nôtre : les migrations dépendent de l'écart
entre les salaires réels, ainsi que de l'écart de rendement marginal du capital. Il
distingue les biens échangés migratoires et les biens exposés, mais n'introduit
d'endogénéisation ni du capital, ni du change, ni du taux d'intérêt, ce que nous
faisons ici.
Artus [1991] montre qu'à long terme l'effet de la réunification allemande sur
la France dépend de l'intensité relative des effets prix (appréciation réelle des
monnaies européennes) et volume (hausse de la demande interne allemande) du
823
Revus économique — N° 5, septembre 1992, p. 823-850. Revue économique
commerce extérieur. A court terme, si le change nominal franc/mark est fixe, il
y a nécessairement baisse de prix en France relativement à l'Allemagne pour
provoquer l'appréciation réelle nécessaire du mark.
Pourtant, la réunification allemande pose de nombreuses questions et
l'équilibre économique qui apparaîtra au terme du processus d'intégration des
deux Allemagnes reste extrêmement incertain. Le point de départ pour l'All
emagne de l'Est correspond à une situation extrêmement dégradée : la production
industrielle a baissé de près de 50 % entre la fin 1989 et la fin 1990 ; le niveau
initial de productivité du travail est le tiers environ de celui de l'Ouest. Le
nombre de chômeur dépasse 1 million, il y a près de deux millions de chô
meurs à temps partiel sur une population active de sept millions de personnes.
Avant de songer à réaliser des investissements privés en Allemagne de l'Est, il
faut remettre en état les infrastructures (téléphone, voies ferrées) tout en indemn
isant les chômeurs, en étendant la couverture sociale aux Allemands de l'Est.
Le déficit public de l'Allemagne, qui était nul en 1988, dépasse 90 Mds de DM
en 1990, 150 Mds de DM en 1991, soit près de 6 % du PNB pour cette dernière
année.
Par ailleurs, la contagion salariale entre les deux zones implique une
progression de la consommation en Allemagne de l'Est, tandis que
l'investissement privé croît très rapidement (de plus de 7 % par an en termes
réels). La croissance est donc très forte (autour de 4 % par an jusqu'à la fin
1991), mais en même temps les excédents de la balance courante fondent : de
plus de 100 Mds de DM en 1989 à moins de 10 en 1991 pour l'ensemble de
l'Allemagne. Dans la zone Ouest, à la différence de l'Est, le taux de chômage
est revenu à un niveau très bas (6,6 % de la population salariée) et le rythme
des créations d'emplois est soutenu (700 000 par an).
L'Allemagne est donc soumise à des distorsions et à des contraintes
nouvelles.
• Distorsions entre les niveaux de salaire réel entre les deux zones (dont le
rapport est initialement de plus du simple au double), entre les quantités de
capital productif disponibles et leur efficacité, entre les infrastructures en place.
Cela pousserait donc à envisager comme solution la plus raisonnable le
transfert massif de main-d'œuvre à l'Ouest ; les emigrants bénéficieraient de
salaires élevés, d'équipement productifs et pourraient contribuer à satisfaire de
façon efficace le surcroît de demande. De fait pourquoi investir à l'Est ? Cela ne
se justifie qu'en raison des coûts évidents associés avec le transfert de
population : insuffisance des logements, des infrastructures à l'Ouest ; coût
social de l'émigration... La disponibilité d'une population active qualifiée ne
demandant qu'une rémunération basse ne peut être qu'un argument de très court
terme, la possibilité d'émigrer à l'Ouest imposant une contagion rapide des
salaires. Les entreprises de basent en principe leurs projets
d'implantation sur le salaire d'équilibre qui se réalise à l'Est et pas sur le salaire
instantané observé. S'il y a émigration, il y aura détente sur le marché du
travail à l'Ouest, et baisse à terme du salaire réel d'équilibre, ce qui peut aussi
824 Patrick Artus
stimuler l'accumulation de capital. On sait aussi que pour éviter une émigration
excessive et les coûts associés, les autorités allemandes subventionnent les
implantations à l'Est ; le développement serait alors beaucoup plus harmon
ieux.
• Les coûts liés à la réunification pèsent largement sur les finances
publiques. On ne peut pas envisager des déficits colossaux permanents ; la
contrainte de solvabilité du budget devra être assurée, et des impôts
supplémentaires correspondant aux dépenses devront un jour être levés. Dès
1991, une hausse des taxes indirectes de 50 Mds de DM en deux ans a été
instaurée. Les coûts liés à l'émigration ou au chômage dev

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