Revue de psychologie religieuse - article ; n°1 ; vol.11, pg 482-493
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Description

L'année psychologique - Année 1904 - Volume 11 - Numéro 1 - Pages 482-493
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1904
Nombre de lectures 42
Langue Français

Extrait

James H. Leuba
Revue de psychologie religieuse
In: L'année psychologique. 1904 vol. 11. pp. 482-493.
Citer ce document / Cite this document :
Leuba James H. Revue de psychologie religieuse. In: L'année psychologique. 1904 vol. 11. pp. 482-493.
doi : 10.3406/psy.1904.3686
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1904_num_11_1_3686IX
LA PSYCHOLOGIE RELIGIEUSE
Pendant ces dernières années une nouvelle branche de la psychol
ogie s'est établie : la psychologie de la vie religieuse.
Je me propose de passer en revue dans les pages qui suivent les
travaux qui ont paru sur ce sujet pendant l'année écoulée. Mais,
comme le présent compte rendu est le premier, on me permettra
quelques remarques sur la méthode et les principes de cette nouv
elle branche d'une jeune science. Et puisque M. le professeur
Flournoy, de Genève, a si bien formulé les intentions des psycho
logues qui s'occupent des phénomènes religieux et les principes
dont ils s'inspirent, je ne puis mieux faire que de le citer. Ce sera,
en plus, un moyen d'attirer l'attention du lecteur sur une excel
lente conférence J. Il indique en trois points le but poursuivi par
les psychologues.
« 1° A la différence d'un simple document, ils s'efforcent par voie
d'enquêtes, de comparaisons, de statistiques, de dépasser le niveau
des faits bruts ou purement individuels pour s'élever à quelque vue
d'ensemble...; 2° ils ne se proposent pas d'étudier les produits exté
rieurs et sociaux de la religion, mais la vie religieuse elle-même,
envisagée du dedans, telle qu'elle se déroule dans la conscience
personnelle du sujet; et 3° leur souci dominant est celui de la vérité
purement scientifique, non de l'édification pieuse ou de la défense
d'une thèse de théologie ou de philosophie. »
Quant aux principes généraux que M. Flournoy discerne dans le
petit nombre de travaux qui lui paraissent « constituer par excel
lence les premières assises d'une véritable psychologie religieuse »,
il les décrit comme suit.
« 1. Exclusion de la transcendance, principe négatif et de défense,
pour ainsi dire, en vertu duquel la psychologie s'abstient de tout
verdict sur la portée objective de ces phénomènes, et écarte de son
sein les discussions relatives à l'existence possible et à la nature
d'un monde invisible.
« 2. Interprétation biologique des phénomènes religieux, principe
positif et heuristique, en vertu duquel la psychologie envisage ces
phénomènes comme la manifestation d'un processus vital, dont elle
1. Les principes de la psychologie religieuse, par Th. Flournoy, Archives
de Psychologie, n° 5, t. II, pp. 33-57; comp. The Field and the Problems
of the Psychology of Religion, par J.-H. Leuba, qui paraîtra dans le 2e
numéro de l'Amer. Journal of Beligious Psychology and Education. LEUBA. — LA PSYCHOLOGIE RELIGIEUSE 483 H.
s'efforce de déterminer la nature psycho-physiologique, les lois de
croissance et de développement, les variations normales et patholo
giques, le dynamisme conscient ou subconscient, et, d'une façon
générale, les rapports avec les autres fonctions et le rôle dans la
vie totale de l'individu et, ensuite, de l'espèce. »
C'est surtout des États-Unis que sont venues les études en ques
tion. La France a pourtant dès le début pris un grand intérêt à ces
recherches et y contribue maintenant pour sa part, comme on le
verra dans le cours de la présente revue.
Tout récemment cette nouvelle branche de la psychologie vient
d'être consacrée par l'établissement de l' American Journal of Reli
gious Psychology and Education, édité par M. le professeur G. Stanley
Hall, président de l'Université Clark, avec la coopération de
MM. Jean de Buy, George A. Col, Théodore Flournoy, James H.
Leuba, Edmin D. Starbuck et R. M. Menley.
On me permettra de rappeler que c'est à l'Université Clark que
les recherches dont il est ici question ont été inaugurées. Il est
dès lors peu surprenant que le grand novateur qui est à la tête de
cette Université, un des pioniers de la science psychologique aux
États-Unis et le puissant instigateur de la psychologie pédagogique
prête à ces études l'appui substantiel que donne un journal.
Faisons à son premier numéro l'honneur de la première place. Un
editorial annonçant le champ que le journal explorera, trois articles
dont nous allons nous occuper et, pour finir, trente pages consa
crées à des sommaires et à des revues critiques, notamment aux
articles de Murisier, Flournoy et Leuba, composent ce premier
numéro.
Les périodes du développement religieux, par Jean du Buy1. L'auteur
est inspiré plutôt par un dessein pédagogique que par un motif
scientifique. Les conclusions de son article sont des règles à l'usage
des missionnaires et de ceux qui s'occupent de l'éducation religieuse
de la jeunesse. Il établit qu'en somme les idées et les principes fo
ndamentaux des religions de Mahomet, de Confucius, de Jésus, de
Buddha, de Gautama et du Vedânta correspondent respectivement
aux idées et aux principes qui conviennent le mieux à la première
enfance (childhood), à la deuxième enfance (boyhood), à l'adoles
cence, à la maturité et à la vieillesse, et qu'il faudrait donc que
l'enseignement religieux, quand il s'adresse à la première enfance,
soit imbu des idées maîtresses de l'Islam, quand il s'adresse à la
deuxième enfance, de celles de Confucius, tandis que durant la
période de l'adolescence il faudrait s'inspirer de l'esprit chrétien et
pendant l'âge mûr et la vieillesse de l'enseignement du buddhisme
primitif et du vedantisme. Il faut ajouter pour être exact que, sui
vant l'auteur, si la vieillesse restait verte, la religion de la jeunesse
— celle du Christ — serait encore la sienne.
On retrouve ici la doctrine des stages successifs par lesquels l'i
ndividu devrait passer parce que ce sont ceux qui ont marqué le
1. Stages of Religious Development, par le Dr Jean du Buy, pp. 7-29. 484 REVUES GÉNÉRALES
développement de la race — doctrine juste ou fausse suivant la
manière dont on la comprend dans le détail. M. Jean du Buy ne
prétend pas qu'il faille convertir les futurs vedantistes d'abord au
mahomedanisme, puis au confucianisme, au christianisme et au
buddhisme avant d'en arriver à la religion de la décadence. Il vou
drait seulement, nous dit-il sans ^embarrasser des difficultés, qu'on
s'arrange de façon à inculquer au moment propice les idées fonda
mentales de ces religions.
C'est par le départ qu'il fait des idées maîtresses de ces religions
que le travail de M. du Buy vaut surtout. Voici en abrégé comment
il se résume sur ce point.
Religion de Mahomet : — Croyance en un seul Dieu souverain et
un paradis matériel; devoir de l'obéissance et de la soumission à
l'autorité de Dieu et de son représentant.
Religion de Confucius: — Fixité de l'ordre naturel; devoir du
progrès moral individuel; sincérité, courage, bienveillance; respect
aux supérieurs, piété filiale, patriotisme.
Religion de Jésus : — Croyance au Père Céleste et en une vie
future spirituelle; amour de Dieu et du prochain: altruisme; idéa
lisme.
On n'a pas de peine à voir une analogie générale entre ces idées
maîtresses et celles qui semblent le plus naturellement convenir à
diverses époques du développement de l'individu. Mais cette consta
tation laisse sans réponse certaines questions fondamentales. Celles-
ci, par exemple : y a-t-il un avantage réel à ce que les enfants des
civilisés, à n'importe quelle période de leur vie, croient à un Dieu,
que ce soit Allah, ou le Père Céleste? Est-il désirable qu'ils croient
à un paradis, soit matériel, soit spirituel?
La Passion versus la Resurrection l, par le professeur G. Stanley
Hall, est une œuvre de une psychologie qui se prête mal aune ana
lyse succincte. C'est un essai d'explication de l'influence énorme
qu'ont exercé sur le monde chrétien la crucifixion et la résurrection
de Jésus.
Dans la première partie, qui est la plus longue, l'auteur ne s'o
ccupe pas de la vérité historique. C'est la vérité ps

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