Semantique et lexicologie
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Quelques définitions pour mieux comprendre la linguistique

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Publié le 13 mars 2012
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Langue Français

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 S EMANTIQUE &  LEXICOLOGIE   PAR M ICHEL W IEDEMANN      D EFINITION DU SIGNE CHEZ F ERDINAND DE S AUSSURE (1857-1913)  S IGNE  n.m . Le signe est un fait perceptible A, sonore, visuel, tactile, olfactif…qui permet de reconnaître un fai t qui n'est pas perçu, B. L'élément A est le représentant ou signifiant, l'élément B est le représenté ou signifié. Ferdinand de Saussure ( Cours de Linguistique générale , 1916) définit le signe linguistique comme la combinaison d'une image acoustique et d'un concept, c'est-à-dire d'un signifiant et d'un signifié. En dehors des langues, il y a d'autres systèmes de signes, qui font l'objet de la sémiologie.  S IGNIFIANT n.m. Face perceptible du signe. Spécialement, face sonore du signe linguistique.  S IGNIFIE  n.m. Ce que le signe manifeste, contenu du signe linguistique. Il est défini par Ferdinand de Saussure comme le concept qui, dans le signe, est associé à une image acoustique. Le concept est un fait de conscience pour Saussure.  A RBITRAIRE DU SIGNE  Caractère de la relation entre le signifiant et le signifié. Saussure affirme que pour la majorité de signes linguistiques (l'exception étant les onomatopées), le lien entre le signifiant et le signifié est arbitraire, c'est-à-dire qu'il n'est pas naturel, ni motivé, il résulte d'une convention qui a cours entre les locuteurs d'une langue donnée. La preuve en est fournie par la diversité des langues: la même bête se nomme Ochs  ou bœuf , sans qu'on puisse le justifier. On peut étendre cette opposition aux autres systèmes de signes: le code de la route comporte des signaux motivés (virage à droite, cycliste, vache) et des signaux arbitraires ou immotivés (sens interdit, interdiction de stationner, stop).  S EMIOLOGIE / SEMIOTIQUE  n. f.   Science des signes en général, tels que signaux du code de la route, pavillons de la navigation maritime, sémaphore, insignes militaires, sonneries de veneurs, de cloches, de sirènes, messages tambourinés, signaux de fumée, feux de circulation, langue des signes chez les sourds, costume, gestes, mimiques, rites de politesse …  S EMANTIQUE n. f. Science des significations des signes linguistiques, de la phrase au monème ou morphème.   
Analyse du signe
 A RTICULATION  n.f. : 1. en phonétique, prononciation d'un son. 2. dans la linguistique fonctionnaliste de Martinet, la "double articulation du langage" est sa division en deux niveaux séparés. La première articulation le divise en unités successives et significatives, les monèmes , qui ont une forme et un sens. La deuxième articulation divise les unités de la première articulation en unités successives et distinctives, les phonèmes . Les faits qui échappent à ce découpage sont dits supra -segmentaux ou prosodiques .  M ORPHEME A SIGNIFIANT DISCONTINU   Morphème formé de l'association d'un sens et d'un signifiant constitué de plusieurs segments solidaires, mais séparés par d'autres signifiants: Ex : nous l'av ons chanté. Nous  et ons  concourent à signifier un seul signifié: "première personne du pluriel".  A MALGAME  n. m. Dans la linguistique fonctionnaliste de Martinet, fusion en un segment de signifiant indécomposable de plusieurs monèmes qui conservent leur signifié. Ex: au roi et à la reine. Au est prononcé comme une seule voyelle, qui ne peut être segmentée en fragments successifs et qui signifie néanmoins la succession de deux unités significatives: "à"+ "le". Ces deux unités significatives sont supportées par des morphes successifs et distincts dans à la .  M ARQUE ZERO / MONEME A SIGNIFIANT ZERO  Monème dont le signifiant consiste en l'absence d'une marque présente dans toutes les autres formes d'un paradigme. Ex: je mange, je mangeais, je mangeai, je mangerai, je mangerais. Le présent a une désinence muette, alors que celle des autres temps est audible. Le signifié " présent" a donc un signifiant nul.  A LLOMORPHE  n.m. Variante combinatoire du signifiant d'un signe linguistique en fonction du contexte où il apparaît. On ne doit pas le confondre avec l'allophone, variante d'un phonème. Ex: appel - et appell - sont les allomorphes du radical du verbe appel-er . On n'a pas le libre choix entre ces deux signifiants, il dépend de la nature de la désinence qui suit.   M ORPHEME n. m. 1. Dans la linguistique anglo-saxonne et ses traductions françaises, signe linguistique minimal, associant un signifiant et un signifié, qu'il soit grammatical ou lexical. Ex: re-compos-er est formé de trois morphèmes. Les variantes du signifiant d'un morphème sont appelées allomorphes. Ex: all-, i-, v-du verbe aller .  2. Dans la linguistique fonctionnaliste d'André Martinet, l'unité significative minimale d'une langue donnée est appelée monème. Les monèmes sont soit des monèmes lexicaux, des lexèmes, dont la liste est ouverte, soit des monèmes grammaticaux, dont la liste est close et la signification abstraite, et que Martinet appelle des morphèmes. Dans son école dite fonctionnaliste, le morphème est un monème à signification grammaticale, faisant partie d'un paradigme fini.   M ORPHE n.m. Segment de signifiant qui a la forme observable d'une suite de phonèmes et qui manifeste un morphème (au sens 1).  M ORPHEME ZERO / MARQUE ZERO  Morphème qui ne se manifeste pas par un morphe. Ex: souris a un pluriel souris qui comporte le même
radical, mais qui ne se traduit par l'adjonction d'un  s  de pluriel. Pour sauver la validité de la règle qui forme le pluriel des noms, on peut dire que le pluriel est ici un morphème zéro.  M ORPHEME LIBRE  Morphème susceptible d'apparaître indépendamment des autres, de former un énoncé minimal, comme la réponse à une question. Ex: Oui, zut. Lui. Pour. Deuxième .  M ORPHEME LIE   Morphème incapable d'apparaître indépendamment, de former à lui seul un énoncé. Il est toujours lié à un autre morphème. Ex: -ai -, désinence d'imparfait, est nécessairement lié à un radical verbal comme chant -, appel - et à une désinence personnelle comme -s, -t, -ent   V ARIANTE LIBRE   Variante de phonème ou de morphème indépendante des éléments du contexte.  Ex: Asseyez-vous/ assoyez-vous sont des variantes libres de l'impératif du verbe asseoir .  V ARIANTE COMBINATOIRE   Variante de phonème ou de morphème dépendant d'un élément du contexte. Ex: le morphème de première personne du pluriel du passé simple est -âmes  avec les verbes du premier groupe, -mes  avec les verbes du second et du troisième groupe. Les variantes combinatoires sont des allophones (du phonème ) ou des allomorphes (du morphème).    Analyse du mot
 M OT  n.m. Unité traditionnelle de la grammaire, de la typographie et de la statistique reposant sur plusieurs critères intuitifs, dont on ne peut fournir une définition cohérente.  M OT SIMPLE  Mot dont le singulier est formé d'un seul morphème . Bloomfield les appelle mots-racines. Ex: sol , table, cheval,    M OT CONSTRUIT   Mot dont le singulier est formé de plusieurs unités significatives minimales, nommées morphèmes (ou monèmes dans la linguistique fonctionnaliste ). Ex: désertification .  R ADICAL n.m. En linguistique synchronique, partie du mot qui demeure lorsqu'on en a ôté tous les affixes. Certains grammairiens parlent de radi_al lorsque l'élément obtenu est un mot de la langue ( tour dans entourer ) et de racine lorsque l'élément obtenu n'existe pas en tant que mot ( aim - dans aimable ).   
T HEME n.m.  1. Dans l'analyse informationnelle, support de l'information,  mot qui s'oppose à rhème , information qui est communiquée à propos de ce support. Ex: Un triangle équilatéral  est un triangle à trois côtés égaux. Le thème est un triangle équilatéral .  2.  En morphologie des langues classiques, le thème est défini comme le mot complet amputé de sa désinence. Le thème est un conglomérat de radical + morphèmes liés.  B ASE  n.f.  1. Le mot dont dérive un autre mot. Ex: la base d'imbuvable est buvable , formé d'un radical buv - et d'un suffixe -able . La base n'est pas une unité indécomposable. 2.  Synonyme de radical : morphème lexical que l'on obtient après la suppression de tous les affixes dérivationnels et flexionnels. Ex: cour - dans cour-eur-s .   R ACINE n.f. En linguistique synchronique, partie centrale invariable du mot, qui demeure quand on a enlevé tous les affixes et qui n'existe pas en tant que mot. Ex: aim - dans aimeras ; connaît - dans  re-connaît-r-as . Voir Radical.  A FFIXE  n.m.  Morphème lié qui peut se placer avant, après ou à l'intérieur d'un radical, et qui prend alors le nom de préfixe, de suffixe ou d'infixe respectivement.  P REFIXE  n. m. Morphème lié placé devant le radical ou un autre préfixe. Les préfixes sont des affixes: ils ne sont pas autonomes, mais s'emploient exclusivement dans des mots construits. Les préfixes se divisent en deux catégories: ceux qui ne sont pas susceptibles d'un emploi autonome ( dé-, re-, in- ), ceux qui s'emploient égélement, avec un sens analogue comme prépositions et comme adverbes : contre  est un préfixe dans contredire , une préposition dans : je n'ai rien contre ce projet , un adverbe dans : je l'ai posé tout contre. Ex : in-sur -pass-able .  I NFIXE  n. m. Morphème lié placé à l'intérieur d'un radical. Ex: en latin, le présent du verbe na n ciscor , a un infixe n après la première voyelle, alors qu'il manque au parfait dans  nactus sum.  De même  ta n go  et  tactum,  représentés en français par tangent  et tact; deli n quo et delictum, dont héritent en français délinquant et délit.   S UFFIXE  n. m. Morphème lié qui suit le radical ou un autre suffixe et qui précède la désinence. Ex : somm-ation -s.  T ERMINAISON / DESINENCE  Morphème lié ou groupe de morphèmes liés qui suit le suffixe ou le radical et indique une ou des catégories morphologiques flexionnelles telles que le genre, le nombre, le temps, la personne, le mode…Ex:  ils sublimeraient  comporte une racine sublim-, et une désinence -eraient , qui comporte un morphème -(e)r-de futur , un morphème -ai - d'imparfait, un morphème -ent de 3 ème personne du pluriel.   I NTERFIXE  n. m. Lexème lié qui est emprunté au grec ou au latin et sert à former dans les langues modernes des mots dits recomposés. Ex: morphologie est formé de deux racines: morph + o de liaison, log +suffixe -ie . On retrouve ces éléments, en d'autres positions, dans log+o -centr+ique , dans poly -morph-isme, poly-morphe.  Les interfixes ne font pas partie des affixes.
 A BREVIATION  n. f. Forme phonétique ou graphique abrégée d'un mot, laquelle en conserve le sens. Ex: moto  a le sens de motocyclette   S IGLE  n. m. Suite des lettres initiales des éléments d'une unité sémantique complexe qui se lit comme l'enchaînement du nom des lettres qui la constituent. Ex: EDF   A CRONYME  n.m. Suite des lettres initiales des éléments d'une unité sémantique complexe qui se lit comme une suite de phonèmes. Ex : le SMIC, l'IDEN, l'ENA, l'OPEP  .          D ERIVE  n. m. Mot construit formé d'un seul radical et d'un nombre variable d'affixes. Ex: aggravation , qui est un dérivé nominal suffixé en -ation  du verbe aggraver , lequel est un dérivé préfixé de l'adjectif grave ; variable , adjectif dérivé du verbe varier .  P ARASYNTHETIQUE adj. Se dit d'un mot dérivé formé par application simultanée de plusieurs affixes sur un seul radical.  Ex: ap-pont-ement .  Ni * appont , ni * pontement  n'existent, donc on a formé sur un radical pont  le parasynthétique appontement  en appliquant simultanément les deux affixes sur le radical. On a compté parmi les parasynthétiques des verbes comme embarquer , parce qu'il n'existe pas * une em-barque , ni un verbe barqu -er . Mais la GMF fait observer que -er est une désinence flexionnelle parmi d'autres et non un suffixe, et appelle les mots de cette sorte de faux parasynthétiques . Exemples : é-têt-er, em-bastill-er, dé-capit-er, dé-courag-er, ap-pauvr-ir . Le préfixe recatégorise la forme dérivée en un verbe sans l'aide d'aucun suffixe.   C OMPOSE  n. m. Mot construit formé de deux radicaux autonomes au moins. Ex: tue-mouches , coq  de  bruyère , arc -en -ciel.   R ECOMPOSE  n. m. Mot construit formé de deux radicaux ou plus dont l'un au moins est lié. Ex: franco-allemand est formé de franco -, radical lié, et d 'allemand , radical libre. Ontologie  est formé de ont-o - et de log-ie  qui sont tous deux des radicaux liés.  D ERIVATION IMPROPRE OU CONVERSION  n.f. Création d'une nouvelle unité lexicale sans emploi d'un affixe, par simple changement de classe grammaticale. On peut dériver de l'adjectif bleu un nom suffixé en-ité: bleuité , exemple de dérivation. On peut aussi faire passer l'adjectif dans la classe des noms : le bleu du ciel , exemple de dérivation impropre ou conversion. La dérivation impropre peut aboutir à toutes les classes grammaticales, sauf à un verbe. Nominalisations Adjectif Nom: la capitale , une circulaire , le vrai , le beau . Pronom Nom: le moi , le ça , un nous de majesté. Verbe Nom: le boire , le manger , les vivres , un passant , un dérivé . Adverbe Nom: le bien et le mal Préposition Nom : le pour et le contre   Conjonction des mais , des si et des que . Interjection un hurrah enthousiaste, un allo perplexe.
Adjectivisations Nom adjectif: une robe marron , un air très collet monté.  Nom propre adjectif: elle prit son ton le plus Guermantes . Participe adjectif verbal: une critique très piquante. Adverbe adjectif: une femme très bien . Interjection adjectif: une revue très ollé , ollé  Conversion en déterminant Nom déterminant : une foule de…, un tas de…, une quantité de … Adverbe  déterminant: beaucoup de …, pas mal de … Conversion en pronom Adverbe pronom: j'en ai vu beaucoup , j'en ai tant / trop dit. Peu se taisent. Conversion en adverbe Nom adverbe: rouler voiture , penser conserves . Nom propre adverbe: roulez Peugeot , lavez Bonux  Adjectif adverbe: parler haut , voter utile . Préposition adverbe: on fait avec , on est pour , ça va sans . Conversion en préposition Nom préposition: question argent, rapport au boulot, Adjectif préposition: sauf les femmes, excepté les vieillards, vu la situation. Adverbe dessous la table, aussitôt mon arrivée. Conversion en interjection Nom propre interjection: Jésus! Marie! Joseph! Nom interjection: Attention! Peste! Adjectif interjection: bon! Pronom interjection : Ca! Verbe interjection: allons ! voyons ! allez ! La dérivation impropre prend le nom d' antonomase quand elle porte sur le nom propre, dans un sens ou dans l'autre: Nom propre  substantif: M. Poubelle, préfet de police — > une poubelle; don Juan, archiduc de Habsbourg, libertin un don juan. Substantif — > nom propre: le Sauveur, le Seigneur (ces noms désignent Jésus de Nazareth dans un milieu chrétien ), l'Empereur, le Roi ( employés en France en 1815, ces derniers noms communs désignent Napoléon I er et Louis XVIII, et nomment, comme le nom propre, un être unique, le souverain régnant du moment, dans le pays où se trouvent les locuteurs.)  E MPRUNT  n.m Procédé par lequel une langue incorpore un élément d'une autre langue en l'adaptant du point de vue phonétique et du point de vue morphologique. Exemple: il mange des spaghettis , il jouait au piano des lieds  de Schubert. Le pluriel italien est spaghetti , le pluriel allemand lieder , le français a intégré le mot spaghetti du point de vue morphologique en lui ajoutant une marque française du pluriel, le s, qui s'ajoute à la marque italienne du pluriel i. Il est aussi adapté phonétiquement : les Français le prononcent avec un accent sur la dernière syllabe. Pour lied , on a modifié la prononciation allemande: - ie- se prononce [i:], mais les Français ignorent la longueur de la voyelle et l'abrègent en [i]. Ils lui ont mis la marque française de pluriel -s , mais éliminé la marque allemande de pluriel, -er. L'emprunt se distingue du xénisme qui est l'emploi d'un mot étranger en tant que tel. Ex: un Français a du mal à prononcer Hochachtung , Höchsttemperatur en allemand ou összehúzódás en hongrois.   D ISTRIBUTION   D ISTRIBUTION  Ensemble des contextes où peut apparaître un élément. On appelle contexte gauche ce qui précède
l'élément en question, contexte droit ce qui le suit. Il y a aussi des contextes bilatéraux qui combinent un contexte gauche et un contexte droit. L'un ou l'autre peut être nul.   D ISTRIBUTION COMPLEMENTAIRE  Situation où la distribution de l'élément A est à l'intérieur d'un même ensemble un sous-ensemble complémentaire du sous-ensemble représentant la distribution de B. Ex: Les formes du pluriel de l'article défini sont [le] devant un sous-ensemble des sons, les consonnes, [lez] devant le sous-ensemble complémentaire des voyelles et semi-voyelles à l'intérieur de l'ensemble des sons du français.   I NCLUSION DISTRIBUTIONNELLE   Configuration où la distribution d'un élément A est entièrement incluse dans la distribution de l'élément B. Ex: la distribution d' encor  est incluse dans celle d' encore .  I NTERSECTION DISTRIBUTIONNELLE  Situation où la distribution d'un élément A recouvre une partie de la distribution d'un élément B. Ex: des synonymes partiels comme formidable et redoutable ont des distributions en intersection.  I DENTITE DISTRIBUTIONNELLE   Situation de deux éléments qui ont exactement la même distribution. Ex: des synonymes parfaits, comme esprit de sel et acide chlorhydrique (HCl) ont théoriquement la même distribution.   D ISJONCTION DISTRIBUTIONNELLE   Situation d'éléments qui n'ont pas un seul contexte commun dans un corpus donné ou dans une langue, considérée comme un corpus infini. Ex: Les parties du discours sont des classes distributionnellement disjointes: sur et  chanterai  ont des distributions disjointes.   
 Schéma tiré de J. Lyons, Linguistique générale . Paris, Larousse, 1970, p.56.     R ELATIONS ENTRE SIGNES   S YNONYMES  Mots ou expressions ayant le même sens ou une signification très voisine. Ex: fatigué, épuisé sont des synonymes partiels quand il s'agit d'épithètes de noms désignant des êtres animés. Mais on dit épuiser les crédits de son budget et on ne peut, dans ce contexte, employer fatiguer les crédits.   
S YNONYMES PARFAITS  Synonymes ayant exactement le même sens et donc commutables dans tous les contextes possibles. Des synonymes parfaits seraient un défaut du système linguistique et l'on peut dire qu'il n'en existe pas, puisque les dictionnaires de synonymes se chargent plus ou moins bien, de les différencier.  H OMONYMES  Mots différents ayant un signifiant  identique.  Ex: paire , père ; manche (n.m.), manche (n.f.); voler (v.tr.), voler  (v.intr.); sain, saint, ceint, sein ; C.E.S . (certificat d'études supérieures), C.E.S . (collège d'enseignement secondaire), C.E.S . (certificat d'études spécialisées); que  (relatif), que  (conjonction);  passions (n.f.pl.) passions  (imparfait) passions  (subjonctif présent);  sot, saut, sceau, seau; couvent, couvent; baie, baie, baie. On distingue parmi les homonymes plusieurs sortes de relations : homographes, homophones, homonymes parfaits.  H OMOGRAPHES  Homonymes qui s'écrivent de la même façon.  Ex: les poules du couvent couvent; passions (n.f.pl.) passions (imparfait); passions (subjonctif présent).   H OMOPHONES  Homonymes qui se prononcent de la même façon. Ex: un sot portait dans un seau le sceau du Saint Père quand sa mule fit un saut .  H OMONYMES PARFAITS  Homonymes qui se prononcent et s'écrivent de la même façon et qui appartiennent à la même catégorie grammaticale. Ex: baie = golfe ; baie = porte ou fenêtre ; baie = fruit tendre.  A NTONYMES  adj.  Mots de la même partie du discours qui par le sens s'opposent directement l'un à l'autre. Ex: chaud  et froid, ami et ennemi, prendre et laisser, possible et impossible. Les antonymes sont dits absolus quand un mot monosémique est opposé à un autre mot monosémique: acide base . L'antonymie est partielle quand un mot polysémique a un ou plusieurs contraires s'opposant à une partie seulement de ses acceptions: naturel affecté dans le comportement, naturel positif en droit, naturel artificiel en parlant d'arômes, de lacs, naturel culturel en parlant de   C ONTRAIRES  adj.  Termes du lexique  de sens opposé sur un axe sémantique: brûlant, chaud, tiède, tempéré, frais, froid, glacé.   C ONTRADICTOIRES  adj. Relation entre  termes du lexique dont l'un implique la négation de l'autre quand le référent ne comprend que deux sous -ensembles. Ex: mâle  et femelle .  Il est impossible d'affirmer ensemble deux termes contradictoires : *Il est vivant et il est mort.  L'affirmation de l'un des termes contradictoires entraîne la négation de l'autre: Il est vivant => il n'est pas encore mort. Il n'est plus vivant => il est mort.  H YPERONYME n.m.  Mot de sens plus général qu'un autre mot dans une classification hiérarchique. Ex : épagneul , pékinois ont pour hyperonyme chien , qui a pour hyperonyme canidé , qui a pour hyperonyme mammifère  qui a pour hyperonyme vertébré , qui a pour hyperonyme animal.  H YPONYME  n.m.  Mot de sens plus spécifique qu'un autre mot dans une classification hiérarchique. Ex: chien a pour hyponymes épagneul et caniche .   
L'hyponymie repose sur la relation d'implication logique: si X est un canari, alors X est un oiseau. Si X n'est pas un oiseau, alors X ne peut être un canari. N'importe quel canari est un oiseau, mais n'importe quel oiseau n'est pas nécessairement un canari. L'hyponyme a une extension plus réduite que celle de son hyperonyme (les canaris sont un sous-ensemble des oiseaux), mais son intension (ou compréhension) est plus grande, puisqu'elle comporte l'ensemble des propriétés des oiseaux, mais aussi l'ensemble des traits qui distinguent les canaris des autres oiseaux et qu'on appelle leurs différences spécifiques.   G ENRE PROCHAIN ET DIFFERENCE SPECIFIQUE  En logique, le genre est une classe groupant tous les êtres ou objets ayant certains caractères communs.  Le genre a une extension plus grande que l'espèce. Français  est genre par rapport à normand  et espèce par rapport à européen .  Européen  est pour normand  un genre éloigné, alors que français  en est le genre prochain . La différence spécifique est un caractère qui distingue une espèce de toute autre espèce du même genre. Ces notions sont appliquées dans les définitions lexicographiques. Une bonne définition se fait en indiquant de façon adéquate le genre prochain et la différence spécifique de l'être à définir. Le nom qui désigne le genre prochain d'un être donné est son hyperonyme. Du fait des lacunes du lexique, il y a des genres prochains dans la réalité auxquels manque un hyperonyme dans telle ou telle langue.  R EFERENT n.m. : Ce à quoi le signe linguistique renvoie soit dans la réalité extra-linguistique ou univers réel, soit dans un univers imaginaire. Cet objet réel ou imaginaire est encore appelé référé. La relation qui existe entre les mots et leurs référés est la référence.  C OREFERENT adj. Se dit de signes linguistiques, identiques ou différents, lorsqu' à plusieurs endroits de la chaîne parlée, contigus ou éloignés, ils renvoient à un même objet extralinguistique.   A NALYSE SEMIQUE OU COMPONENTIELLE   S EME n.m.  En sémantique structurale ou componentielle (B. Pottier, A. Greimas et ses disciples), unité minimale de signification, comparable au trait pertinent de l'analyse phonologique dans l'ordre du signifiant. Le sème n'est pas un élément atomique et autonome, il ne tire son existence que de l'écart différentiel qui l'oppose à d'autres sèmes. Les sèmes ne correspondent que rarement à des réalisations lexicales en langue naturelle, ils doivent être dénommés lors de la procédure d'analyse, de manière arbitraire. Verticalité / horizontalité  sont des dénominations de caractère métalinguistique. A l'intérieur d'un sémème, on peut distinguer les sèmes contextuels (que le sémème possède en commun avec les autres éléments de l'énoncé sémantique) et les sèmes nucléaires qui caractérisent le sémème dans sa spécificité.[in Greimas & Courtès (1979)]  
S EMEME n.m. 1. Chez Bernard Pottier, ensemble des sèmes reconnaissables dans un morphème, ensemble qui se décompose en trois sous-ensembles: le classème (les sèmes génériques), le sémantème (les sèmes spécifiques) et le virtuème (les sèmes connotatifs ). 2. Chez A. Greimas et ses disciples, il correspond à ce que le langage courant entend par "acception, "sens particulier " d'un mot. Le lexème, dans cette théorie, est constitué d'un ensemble de sémèmes (ensemble qui peut être, à la limite, monosémémique) réunis par un noyau sémique commun. Ex: table comporte, en plus du sémème désigné par les dictionnaires comme "surface plane supportée par un ou plusieurs pieds" d'autres sémèmes reconnaissables dans des expressions comme "présider la table", "table d'écoute ", "tables de la loi", "table de multiplication. " Le sémantisme commun à plusieurs sémèmes recouverts par un même formant … constitue le noyau du sémème et a ssure sa spécificité sémantique. Ce noyau ou figure sémique, constitue ce que le sémème possède en propre, le reste lui venant du contexte. … et constituant sa base classématique. Autrement dit, le sémème n'est pas une unité de signification délimitée par les dimensions du signe minimal ; en immanence ou "en langue", comme on dit, il n'est qu'une figure sémique : ce n'est qu'une figure sémique : ce n'est qu'au moment de sa manifestation dans le discours que cette figure rejoint sa base classématique (constituée de sèmes contextuels ) et sélectionne ainsi un parcours sémémique qui la réalise comme sémème, à l'exclusion d'autres parcours possibles, restés virtuels, mais susceptibles de produire, dans d'autres contextes discursifs, d'autres sémèmes d'un même lexème. A. Greimas suggère une partition du sémème : sémème = figure sémique + base classématique,[ in Greimas & Courtès, (1979)].  S EME NUCLEAIRE  n.m. Sème qui appartient en propre au noyau d'un sémème.   C LASSEME  n.m. 1. Dans la terminologie de B. Pottier, sous-ensemble de sèmes génériques qui avec le sémantème (sous-ensemble de sèmes spécifiques ) et le virtuème (sous-ensemble de sèmes connotatifs ) constitue le sémème, au sens où le définit Pottier. 2. Dans la terminologie d'A. Greimas, les classèmes sont les sèmes contextuels, c'est-à-dire ceux qui sont récurrents dans le discours et qui en garantissent l'isotopie. Les classèmes sont des sèmes récurrents, donc très généraux. Parmi eux on devrait trouver des sèmes dits grammaticaux servant à constituer les catégories ou les classes grammaticales. Il est difficile d'inventorier les classèmes, problème lié à celui des universaux du langage. On y trouve aussi les sèmes génériques qui servent à la catégorisation du monde par le langage et constituent des classes d'êtres ou de choses ( Ex: animé/ inanimé; animal /végétal.) dont les articulations sont variables d'une culture à l'autre.[in Greimas & Courtès 1979]   I SOTOPIE  n.f. Dans la théorie de Greimas, réitération, le long d'une chaîne syntagmatique, de classèmes qui assurent au discours-énoncé son homogénéité. Le syntagme, réunissant au moins deux figures sémiques, peut être considéré comme le contexte minimal permettant d'établir une isotopie. Mais elle peut s'étendre à une phrase, ou à une suite de phrases. Ex: une atmosphère survoltée. Dans une étape ultérieure de la théorie, l'isotopie a été étendue à la récurrence de catégories sémiques. On distingue des isotopies figuratives et des isotopies thématiques. Dans le cas de la pluri-isotopie, plusieurs isotopies figuratives correspondront, par exemple, à autant d'isotopies thématiques: dans Salut  de Mallarmé, les isotopies figuratives (banquet, navigation, écriture)… se rattachent aisément à des isot opies thématiques correspondantes. (amitié, solitude/évasion, création).[in Greimas & Courtès (1979)]  C ONNECTEUR D ' ISOTOPIES  On appelle connecteur  (ou parfois embrayeur) d'isotopies une unité du niveau discursif, qui introduit une seule ou plusieurs lectures différentes … Dans le c as de la pluri-isotopie, c'est le caractère polysémémique de l'unité discursive jouant le rôle de connecteur, qui rend possible la superposition d'isotopies différentes.
On pourra distinguer, entre autres, les connecteurs métaphoriques  qui assurent le passage d'une isotopie abstraite à une isotopie figurative, la relation qui les unit étant orientée (ce qui se dit sur la seconde isotopie étant interprétable sur la première, et non inversement), les  connecteurs antiphrastiques , qui manifestent sur une seconde isotopie des termes contraires à ceux qui sont attendus sur l'isotopie première. Selon leur position dans la linéarité du texte, on opposera les connecteurs antécédents , marquant explicitementqu'une nouvelle lecture commence, aux connecteurs subséquents qui impliquent la nécessité d'une rétrolecture. ( ibidem )  P LURI -ISOTOPIE n.f. Superposition, dans un même discours, d'isotopies différentes, introduite par des connecteurs d'isotopies.    S EMANTIQUE   O NOMASIOLOGIQUE  adj. Se dit de la démarche allant du concept vers les mots qui l'expriment. Ex: l'idée d'élévation se trouve dans  hauteur, altitude, ascension, grimper, monter, alpinisme, sublime, échelle, escalier, degré, pente .   S EMASIOLOGIQUE  adj. Se dit de la démarche allant d'une forme vers ses significations. Un article de dictionnaire de langue suit cette démarche, puisqu'il donne les divers sémèmes qui se rattachent à un même signifiant   D OMAINE n.m. Sous-ensemble du lexique utilisé dans une science, une technique, une discipline sportive ou intellectuelle, ou une activité humaine. Ex: dans un dictionnaire, héraldique , marine  figurent comme indications de domaines. Bande  est une figure géométrique oblique, une pièce honorable dans les armoiries, mais aussi une inclinaison latérale du bateau en marine.  N IVEAU / REGISTRE DE LANGUE / DE STYLE  Type d'usage linguistique distinct selon le milieu socioculturel des locuteurs. Ex: chien, klebs, cabot ne sont pas du même registre/niveau de langue.  P OLYSEMIE  n.f. Pour un signe, propriété consistant à avoir plusieurs sens, c'est-à-dire plusieurs sémèmes ayant un noyau sémique commun. Elle est très répandue dans les langues naturelles, où la monosémie est rare. Il faut aussi distinguer la polysémie, interne au signe, de l'homonymie, relation entre plusieurs signes. Ex: table, vert, rouge, faire , le suffixe -euse sont polysémiques.   M ONOSEMIE  n.f. Propriété d'un mot qui a un seul sens, un seul sémème. Ex: Equilatéral = qui a des côtés égaux .  S YLLEPSE  Réalisation dans la même phrase de sémèmes distincts du même mot.  Ex:   Allez, et que les Grecs, qui vont vous immoler Reconnaissent mon sang en le voyant couler . (Racine , Iphigénie) L'homme descend du singe et le singe, de l'arbre.  S ENS PROPRE  Se dit du sens d'un élément linguistique quand il n'a pas subi de glissement sous l'effet d'une figure ou d'un trope. Syn.: littéral.
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