Seuils absolus et seuils différentiels en vision nocturne - article ; n°1 ; vol.40, pg 171-192
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Description

L'année psychologique - Année 1939 - Volume 40 - Numéro 1 - Pages 171-192
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1939
Nombre de lectures 31
Langue Français
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Extrait

G. Durup
L. Rousselot
VIII. Seuils absolus et seuils différentiels en vision nocturne
In: L'année psychologique. 1939 vol. 40. pp. 171-192.
Citer ce document / Cite this document :
Durup G., Rousselot L. VIII. Seuils absolus et seuils différentiels en vision nocturne. In: L'année psychologique. 1939 vol. 40.
pp. 171-192.
doi : 10.3406/psy.1939.5754
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1939_num_40_1_5754du Laboratoire de Physiologie des Sensations du Collège de France) <Travail
VIII
SEUILS ABSOLUS ET SEUILS DIFFERENTIELS EN VISION NOCTURNE
Par G. Durup et L. Rousselot
INTRODUCTION
Le Laboratoire ayant eu l'an dernier à réaliser rapidement
par ses propres moyens un test de sensibilité différentielle
en vision nocturne, le Pr Piéron se servit d'un cylindre tour
nant, pour présenter au sujet simultanément, sur un fond
gris, une série de bandes plus claires ou plus foncées.
Alors que les appareils déjà en usage1 pour l'étude de la
vision nocturne, ou du cours de l'adaptation à l'obscurité,
offrent à l'œil, sur un fond obscur, une plage isolée qui permet
seulement la mesure d'un seuil absolu, notre cylindre a pour
but d'éprouver la différenciation, par rapport à un fond qui
devient assez; vite visible, de surfaces plus claires ou plus
sombres (comme lorsqu'il s'agit de distinguer, à vue d'avion,
dans un paysage nocturne, des particularités de terrain, des
constructions, des cours d'eau, etc.).
Toutefois, s'il est vrai que la sensibilité absolue, mesurée
par le seuil après adaptation à l'obscurité, et la sensibilité
différentielle en général sont deux capacités nettement dis
tinctes, en est-il encore ainsi quand la sensibilité différentielle
est mesurée également après adaptation, à des niveaux d'in
tensité très faibles ? Telle est la question que s'est posée le
Pr Piéron.
Pour y répondre, nous avons effectué sous sa direction la
1. Cf. H. Piéron. L'adaptométrie clinique et son importance. Bull.
Inst. Nai. d'Éi. du Trav. et d'O. P., XI, 7, juill. 1939, p. 191.
Signalons aussi les appareils mesurant 1' « acuité nocturne » (Beyne et
Worms, 1926; E. Haas, 1931 et 1935). Il ne s'agit pas, en faible lumière,
d'un pouvoir séparateur de la rétine : ces appareils fournissent le seuil
de brillance en fonction de la dimension de l'optotype (ou vice versa, ce
qui revient au même) ; ce seuil diminue quand grandit (som
mation spatiale de la brillance, voir à la fin du § 4). 172 MÉMOIRES ORIGINAUX
comparaison, sur 11 sujets, des performances obtenues avec
le cylindre tournant et avec 2 appareils mesurant les seuils
absolus : photoptomètre de Polack (plage réglable de 1 cm2}
et adaptomètre de Piéron (plages fixes de 8,5 cm2).
Nous verrons que, si les résultats fournis par ces 2 appar
eils sont parfois divergents, ceux que donne le cylindre
n'en diffèrent pas à un degré beaucoup plus grand. Les deux
sortes d'épreuves auraient donc une assez; forte corrélation.
Avant d'en rechercher l'explication et d'en tirer une conclusion
pratique, voyons de près les données expérimentales.
§ 1. Description des appareils. — Le photoptomètre de
Polack a été décrit ici même1. Celui dont nous nous sommes
servis a été un peu modifié : ampoule de 30-50 bougies au
lieu de 8, permettant d'augmenter, aux dépens de l'intensité,
la diffusion du flux par verres dépolis, donc l'homogénéité
de la plage-test (de 1 cm2). On évite ainsi autant que possible
de présenter au sujet, au niveau liminaire, une plage qui
s'amenuise en altérant sa forme.
Puisqu'il ne s'agissait ici que de mesures de seuils, la
lampe (Philips 1/2 watt, 12-16 volts, 50 bougies) fut employée
sous 12 volts — 1,25 ampère, soit 15 watts, d'où environ
30 bougies. Dans le châssis du photoptomètre était placée une
lame diffusante supplémentaire transmettant 1/17 du flux.
Nous obtenions ainsi pour une ouverture de diaphragme de
1 cm2 (maximum) une plage de brillance avoisinant 1/4 de
nit2.
Afin d'opérer autant que possible dans les mêmes condi
tions qu'avec F adaptomètre, nous avons placé à droite de la
plage, à 7 cm. du centre, un point rouge déterminant la direc
tion de la fixation fovéale. Gomme pour l' adaptomètre, l'œil
du sujet était situé à 40 cm. de la plage, qui se trouvait ainsi
à environ 7/40 de radian = 57° 3 x 7/40 — 10° de la direction
du regard (conditions très favorables à la vision nocturne).
1. N. Kleitman et H. Piéron. Recherches sur l'établissement de la
sensation lumineuse. An. Ps., XXV, 1925, p. 43.
2. Dans le système d'unités pratiques adopté par la Commission Ëlec-
trotechnique Internationale en juin 1935, l'unité de brillance est le nit
ou bougie /m2 (le mètre étant l'unité de longueur du système pratique dit
M. T. S.), l'unité d'éclairement est le lux (lumen /m2). De même que le
lux vaut 0,0001 phot, le nit vaut 0,0001 stilb (dans le système G. G. S.,
1 phot = 1 lumen /cm2, 1 stilb = 1 bougie /cm2). ET ROUSSELOT. SEUILS ABSOLUS ET DIFFÉRENTIELS 173 DURUP
Notons qu'il s'agira toujours, dans ce travail, de vision
binoculaire sans pupille artificielle.
L' adaptomètre de Piéron1 fut employé dans les conditions
normales. Toutefois, la plage n° 1 avait une brillance de
3,6 millinits (au lieu de 7 avec la lampe en service dans l'ét
alonnage initial), et les 5 min. d'adaptation préalable s'effe
ctuaient sur une brillance de 135 nits (au lieu de 500).
Tandis que le photoptomètre obligeait à régler l'unique
plage par tâtonnements jusqu'au minimum perceptible, l'adap-
tomètre donnait immédiatement le seuil puisque les plages
(de 8,5 cm2, disposées en cercle, leurs centres à 7 cm. du point
rouge) se présentent simultanément au sujet.
Le cylindre tournant, de 14 cm. de diamètre, 34 cm. de
longueur (horizontale), présente une gamme de gris obtenus,
au cours de la rotation, par fusion de la partie blanche et de
la partie noire dont sont composées des bandes circulaires.
Ces bandes, de 2 cm. de large et à 2 cm. d'intervalle, réalisent
alors, rangés dans un ordre quelconque (invariable) : à gauche,
4 gris plus clairs que le fond, à droite, 4 gris plus foncés, — les
2 gris les moins discernables du fond' se trouvant de part et
d'autre de la région médiane (juste assez; large pour servir
de piège en suggérant une bande de plus).
Plusieurs sujets ayant distingué ces 8 bandes avant les
30 min. d'adaptation, il fallut pour les classer entre eux leur
offrir des gris plus voisins du fond. Une planchette escamot
able fut placée au-dessus du cylindre et recouverte d'un
même gris de fond, sur lequel étaient collées 4 bandes verti
cales de 2 cm. de large : 2 claires à gauche, 2 foncées à droite,
les moins discernables se trouvant au centre comme dans le
cylindre.
L'éclairement de l'ensemble du test provenait, par
réflexion diffuse, des parois de la chambre noire, dont un
coin supérieur, derrière le sujet, était illuminé par une lampe
solaire de 25 watts, diaphragmée et munie d'un verre de
Tscherning de 1 photoptrie. Pour connaître les brillances des
bandes dans ces conditions (même après adaptation, elles
n'apparaissaient pas dans le brillancemètre), il fallut procéder
indirectement.
Les brillances relatives du papier blanc (cylindre immobile),
1. H. Piéron. Art. cité, et : Un adaptomètre clinique. Presse Médicale,
12 avril 1939, n° 29, p. 553-554. 474 MÉMOIRES ORIGINAUX
du fond gris et des 12 bandes furent mesurées pour un éclai
rage direct provenant d'une lampe située près du plafond, au
centre de la lueur « nocturne » utilisée pour le test1. On déter
mina d'autre part la brillance du papier blanc (environ
900 micronits) lorsque cette lueur était produite par la lampe
d'expérience sans verre de Tscherning.
La mise en place de ce verre sur l'ouverture n'ayant pas
d'autre effet que de réduire les éclairements au 1/10, une
division par 10 fournit en valeur absolue la brillance du blanc
pour l'éclairement nocturne utilisé. Les brillances absolues
du fond et des 12 bandes s'obtiennent alors à partir du tableau

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