Signes graphiques minyanka - article ; n°1 ; vol.49, pg 71-102
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Journal des africanistes - Année 1979 - Volume 49 - Numéro 1 - Pages 71-102
SUMMARY This article gives the first results of an investigation carried out on different categories of strips of wood with symbols as found in the framework of Minyanka (Republic of Mali) initiation societies. The author goes into the nature and function of some of these strips of wood with symbols noted at the level of different classes of initiation (of the Nya society) and which form, so to speak, the base of an initiatory instruction imparted to each of them. The principle of the disposition of the symbols and their obvious place in the theory of numbers and in a classification system where all beings and things fall into place, leads the author to ask fundamental questions on the statute of a symbolic writing. The problem of the relationship between the way of thinking and the styles of writing lying outside occidental or Islamic writing is faced. A simple outline of the Minyanka systems of writing, this study prepares the way for subsequent research.
32 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1979
Nombre de lectures 45
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Philippe Jespers
Signes graphiques minyanka
In: Journal des africanistes. 1979, tome 49 fascicule 1. pp. 71-102.
Abstract
SUMMARY This article gives the first results of an investigation carried out on different categories of " strips of wood with
symbols " as found in the framework of Minyanka (Republic of Mali) initiation societies. The author goes into the nature and
function of some of these " strips of wood with symbols " noted at the level of different classes of initiation (of the Nya society)
and which form, so to speak, the base of an initiatory instruction imparted to each of them. The principle of the disposition of the
symbols and their obvious place in the theory of numbers and in a classification system where all beings and things fall into
place, leads the author to ask fundamental questions on the statute of a " symbolic writing". The problem of the relationship
between the way of thinking and the styles of writing lying outside occidental or Islamic writing is faced. A simple outline of the
Minyanka systems of writing, this study prepares the way for subsequent research.
Citer ce document / Cite this document :
Jespers Philippe. Signes graphiques minyanka. In: Journal des africanistes. 1979, tome 49 fascicule 1. pp. 71-102.
doi : 10.3406/jafr.1979.1975
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jafr_0399-0346_1979_num_49_1_1975des Africanistes, 49, 1 (1979), pp. 71-102 J.
Signes graphiques minyanka
PAR PHILIPPE JESPERS
CET ARTICLE est consacré aux premiers résultats d'une enquête menée sur
différentes catégories de signes graphiques telles que ces catégories se présen
tent dans le cadre des sociétés d'initiation minyanka (République du Mali).
La découverte de ces signes, chez les Minyanka, vient confirmer, sans
nul doute, les matériaux ethnographiques recueillis depuis plus de trente ans
dans toute l'aire mandé, et ayant trait à la façon dont les populations de ces
régions ont élaboré des systèmes complexes de signes graphiques.
Rappelons que dans Signes graphiques soudanais, M. Griaule et G. Dieter-
len, dès 1951, attiraient l'attention des chercheurs sur la place considérable
que les signes, qu'ils soient dessinés, peints ou gravés, occupent dans les sy
stèmes religieux de plusieurs populations de la Boucle du Niger. " C'est, chez
ces hommes, disaient-ils, qu'est apparue une sorte de primauté, de souverai
neté du signe ".
La conséquence de cette découverte n'a pas toujours été pleinement
entrevue par l'ethnologie contemporaine, trop souvent soucieuse de renforcer
les lignes de partage entre cultures orales et cultures écrites. On peut le
regretter, d'autant que des travaux menés depuis lors dans les régions de la
Boucle du Niger, ou dans des sociétés voisines, sont venus confirmer l'exi
stence chez ces peuples de riches systèmes de représentations graphiques.
Au travers de ces études, la fonction graphique apparaît en permanence
à l'œuvre dans les institutions socio-religieuses de ces populations. Dans un
ouvrage plus récent, Les fondements de la société initiatique du Komo, G. Dieterlen
et " prolégomènes Y. Cissé n'hésitent du mythe pas " à et dire, qu'ils à propos servent des à marquer signes, qu'il tous sont les niveaux comme les de
l'initiation. Ils en administrent magistralement la preuve, en analysant un
tableau de 266 signes graphiques, le komo ti wala, la " planche des signes du
Komo ", qqi se présente dans la société, bien que cachée en quelque lieu
secret de celle-ci, comme une sorte ď" inventaire universel ", parce que
toutes les choses (choses concrètes, étoiles, animaux, végétaux, êtres humains)
y sont " représentés par leurs catégories ". PHILIPPh JhSPERS 72
Les recherches récentes que j'ai menées sur les sociétés initiatiques du
Nya et du Komo minyanka ont fait apparaître des systèmes graphiques comp
arables. \ous nous limiterons dans le cadre de cet article à l'étude de deux
planchettes de signes relevant de la société initiatique du Nya.
Il s'agit, nous le verrons, de deux planchettes en bois sur lesquelles ont
été gravées au fer rougi des séries homogènes de signes qui reproduisent les
"" plus vieux signes de la création de Kle vDieu) ". La première, qui symbolise
la formation des " sacs du Xya " est liée à la constitution de 86 autels fétiches
contenus dans ces " sacs ". La deuxième est un tableau de divination, exclus
ivement réservé à l'usage des devins-possédés de la société du " Nya gau
cher ".
On entrevoit ici, comme chez les Bambara, une classification de signes
qui se traduit par la réalisation de plusieurs séries de signes observées à divers
niveaux des sociétés initiatiques, et y remplissant des fonctions différentes.
La rigueur de l'inscription des signes, leur ordre d'agencement en ran
gée ou en colonne sur les planchettes, leur lien évident avec une théorie des
nombres, nous ont conduit à poser des questions fondamentales sur le statut
de cette " écriture symbolique ". D'autre part, on constate que le regroupe
ment des signes est souvent coordonné, dans un système qui n'est pas étran
ger à une organisation linéaire, aux possibilités d'une " lecture " ou d'une
enumeration des signes.
Michel Cartry a pu faire les mêmes constatations à propos des systèmes
divinatoires gourmantché où les géomanciens mobilisent de petites tablettes
de signes. En effet, lors d'une séance divinatoire, les géomanciens gravent sur
des "bris de calebasse" des "signes qu'appelle la composition d'une pres
cription rituelle". Analysant l'usage qu'ils font de ces "bris de calebasse",
" M. d'écriture Cartry n'hésite à lire ". pas à parler de " véritable tablette d'écriture " et
(-cites le problème que pose l'inscription des signes sur des tablettes en
Afrique occidentale engage toute une orientation de l'ethnologie, sur des che
mins hérissés de difficultés. Il convient, en effet, de se demander si} des notions
comme celles de " signes " ou " inventaires de signes ", généralement rete
nues, peuvent s'appliquer indistinctement à ces formes de graphismes jusqu'à
présent inventoriées.
Nous nous proposons ici non seulement de reproduire les inventaires de
deux ou trois séries de signes, observés sur des planchettes, mais aussi de nous
interroger sur leur nature et leur fonction au sein de la société initiatique du
Nva. -
A' I. Organisation et structure de la société du
Pour mieux faire ressortir la spécificité et le caractère fondamental de
ces planchettes de signes graphiques, il nous faut brièvement rappeler au lec
teur les principes élémentaires de l'organisation de la société du Nya. SIGNES GRAPHIQUES MINYANKA 73
Sur le plan historique, l'implantation du culte semble être attribuée à de
très vieilles familles originaires du Mandé qui auraient immigré en pays
minyanka, et dont les noms sont parfois rappelés ou honorés lors de certaines
cérémonies. Pour leurs voisins du Mandé, comme d'ailleurs pour les intéres
sés eux-mêmes, les Minyanka sont assurément les " enfants du Nya ". Le Nya
constitue, à n'en pas douter, la société d'initiation la plus répandue sur le ter
ritoire minyanka ; on trouve, en principe, au moins une société du Nya par
village, voire par quartier.
Le terme Nya désigne à la fois la société initiatique elle-même et l'entité
mystique à laquelle les hommes initiés seront confrontés dans le processus
d'initiation en brousse. Mais le Nya est vu aussi par les non-initiés, à l'occa
sion de sorties annuelles.
La puissance trouve sa matérialisation sous la forme de trois sacs, faits de
bandes de coton, remplis d'une quantité considérable de yapere, les "autels-
fétiches ".
Les yapere constituent des objets cultuels d'une impoicance incontestable
chez les Minyanka. Si Kle, Dieu, est l'instance suprême du monde, les yapere
y occupent la position de puissance médiatrice agissant sans cesse entre ciel et
terre. Les Minyanka affirment volontiers que les yapere sont perpétuellement
animés d'un mouvement vibratoire qui les fait emprunter sans cesse les che
mins du monde. Dès lors, il n'est guère de secteurs de la v

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