Situation actuelle de l artisanat en Afrique francophone - article ; n°39 ; vol.10, pg 595-628
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Description

Tiers-Monde - Année 1969 - Volume 10 - Numéro 39 - Pages 595-628
34 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 68
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Ralph von Gersdorff
Situation actuelle de l'artisanat en Afrique francophone
In: Tiers-Monde. 1969, tome 10 n°39. pp. 595-628.
Citer ce document / Cite this document :
von Gersdorff Ralph. Situation actuelle de l'artisanat en Afrique francophone. In: Tiers-Monde. 1969, tome 10 n°39. pp. 595-
628.
doi : 10.3406/tiers.1969.2511
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1969_num_10_39_2511DOCUMENTATION
SITUATION ACTUELLE DE L'ARTISANAT
EN AFRIQUE FRANCOPHONE
par Ralph von Gersdorff*
I. — DÉFINITION GÉNÉRALE ET GENRES D'ARTISANAT
1. — Toutes les entreprises dans lesquelles le propriétaire lui-même
travaille dans son atelier avec quelques personnes (membres de la famille,
apprentis, employés) sont considérées comme artisanales.
2. — Les entreprises artisanales peuvent être divisées en trois catégories :
1) Artisanat de production;
2)d'art;
3) Artisanat de service.
II. — La place de l'artisanat dans l'économie nationale
A) Contribution de l'artisanat
a) Production :
3. — L'importance de la valeur ajoutée de l'artisanat est très difficile à
déterminer en raison de l'absence totale de comptabilité chez les artisans
et, par conséquent, de statistiques dans ce domaine.
4. — C'est donc de manière très approximative que l'on a évalué la valeur
ajoutée réalisée par l'artisanat et sa contribution au produit intérieur brut
total. Dans la plupart des pays, l'artisanat n'est pas nettement distingué de
l'industrie et les efforts des gouvernements, concentrés dans le domaine
industriel, négligent l'artisanat qui devrait pourtant servir de base à la for-
* Planificateur de l'Education, UNESCO.
595 MONDE TIERS
mation des entrepreneurs et des connaissances requises dans les industries.
5. — A titre d'exemple, nous pouvons mentionner que la contribution
de l'artisanat au produit intérieur brut total était de 4,5 % au Togo en 1962 (1),
et de 2 % au Maroc en 1964 (2). Alors que l'artisanat occupe une place consi
dérable dans les petits pays africains (10 % du P.I.B. au Togo, si l'on retire
la participation du secteur agricole), il est relativement restreint dans les pays
plus importants des points de vue du P.I.B., de la population et du territoire.
6. — On prévoit même que cette participation diminuera encore à cause
de la concurrence croissante des produits industriels. Pourtant, l'essor du
tourisme offre un débouché toujours plus vaste aux artisanats d'art et tradi
tionnel, mais il paraît douteux que ceci compensera la réduction des ventes
à la population nationale (3).
b) Emploi :
7. — Dans ce domaine, les données statistiques font également défaut.
Cela est dû principalement au fait que l'on n'a pas encore bien défini le secteur
artisanal. Beaucoup d'articles artisanaux sont produits par des ménagères
et des paysans. L'artisanat dans les régions rurales constitue donc une activité
secondaire, surtout durant la morte-saison.
8. — Dans les petits pays, le pourcentage de la population qui pratique
une activité artisanale est nettement supérieur à celui des pays plus importants.
Au Togo, on a estimé que les artisans et ouvriers-artisans, avec un effectif
de 50 000 personnes, représentaient environ 7,5 % de la population active (4).
Au Cameroun, le Service de l'Artisanat a relevé qu'environ 391 000 personnes
(maîtres-artisans et compagnons avec leur famille), soit 9,2 % de la popul
ation totale du Cameroun oriental, tirent leur subsistance des activités art
isanales (5). Au Maroc, ce chiffre s'élevait approximativement à 200 000-
300 000 artisans, c'est-à-dire 1 à 2 % de la population totale (6). A
Madagascar, le nombre de salariés et d'artisans, en i960 (4 350 « patrons »
et 2 600 ouvriers), était bien au-dessous de 1 % de la population totale (7).
(1) Voir Jules K. Hadzi, U artisanat dans le développement togolais, Ecole Pratique des
Hautes Etudes, section des Sciences économiques et sociales, Paris, 1967, p. 74.
(2) Voir H. Muller, Das Handwerk in Marokko, Forschungs-Institut fur Handwerkswirt-
schaft, Universitat Frankfurt am Main, 1968, p. 21 ; et The Economie Development of Marocco,
The International Bank for Reconstruction and Development, Baltimore, 1966, p. 197.
(3) Voir H. Muller, op. cit., p. 22.
(4)J. K. Hadzi, op. cit., p. 68.
(5) B. Stein, Rapport au gouvernement de la République fédérale du Cameroun sur le dévelo
ppement de l'artisanat et des petites industries, B.I.T./PNUD, Genève, 1962, OIT/OTA/Came-
roun/R. 2, p. 12.
(6) Voir H. Muller, op. cit., p. 30.
(7) Commissariat général au Plan, Plan Quinquennal 1964-1968, Tananarive, octobre 1964,
pp. 21 et 96.
596 DOCUMENTATION
Au Sénégal, les artisans, commerçants et patrons (60 000 dont 5 000 patrons)
représentaient à peu près 5 % de la populationa ctive en 1959 (1).
c) Investissements :
9. Il n'existe pas de statistiques sur la participation de l'artisanat au total
des investissements. Les artisans ont besoin de crédits pour améliorer l'outil
lage et l'installation, et pour constituer des stocks de matières premières.
Quelques banques possèdent, de par leurs statuts, la faculté d'octroyer des
crédits à l'artisanat, mais les expériences ont été décevantes faute d'une orga
nisation adéquate des services d'extension et d'animation et, dans la pratique,
les crédits sont demeurés tout à fait exceptionnels et sans grande portée
économique (2). En général, l'absence de moyens financiers convenables
empêche toute modernisation du secteur de l'artisanat (3).
d) Exportation :
10. — D'après certaines évaluations, il ressort qu'au Maroc, par exemple,
les produits artisanaux constituent 5 % seulement de l'exportation totale (4).
Dans les autres pays africains, ce pourcentage est encore plus réduit du fait
que l'organisation de l'exportation n'a pas encore été mise sur pied.
11. — C'est surtout l'artisanat d'art qui trouve déjà un petit débouché
sur les marchés extérieurs (5). Mais là aussi, comme sur le marché national,
les spécialistes affirment que les artisans et les artistes ne tirent pas le maximum
de profit de leur propre travail, parce que, en vendant d'une manière empirique,
ils sont victimes d'intermédiaires qui les exploitent.
B) Capacité d'exportation des articles artisanaux
гг. — II ne fait aucun doute que cette capacité pourrait être considé
rablement augmentée. Dans les pays importants tels que la R.A.U., le Nigeria,
le Maroc, l'Algérie et le Ghana, les possibilités sont évidemment plus nomb
reuses que dans les petites contrées. Celles-ci devraient joindre leurs efforts
ire (1)partie, Ministère Dakar, du juillet Plan, i960, Rapport 2e édition. général sur les perspectives de développement du Sénégal,
(2) R. Verdier, 'Rapport au gouvernement de la République fédérale du Cameroun sur V organi
sation, la planification et le développement de Г artisanat et de la petite industrie, B.I.T., Genève,
1968, OIT/TAP/Cameroun/R. 10, p. j.
(3) Voir P.-M. Borg, Rapport au gouvernement de la République de Haute-Volta sur Г artisanat
à Ouagadougou, Boho-Dioulasso et leurs environs, B.I.T., Genève, 1962, OIT/OTA/Haute-
Volta/R. 2, p. 4.
(4) Voir H. MULLER, Op. Cit., p. 41.
(5) Le Togo, par exemple, a participé à plusieurs expositions artisanales dans le monde.
En 1965, il a obtenu n médailles d'or à l'Exposition de Paris. Il se classait premier en Israël
en 1966. Voir J. K. Hadzi, op. cit., p. 94.
597 MONDE TIERS
afin de former des associations d'exportation qui seraient chargées d'organiser
la commercialisation à l'étranger, dans les marchés les plus prometteurs.
Ces associations pourraient installer plusieurs grandes villes des bureaux
de vente et des expositions permanentes ou temporaires. Elles pourraient
également organiser des expositions itinérantes à l'étranger. Cependant, des
dépenses publiques dans ce domaine seraient seulement justifiées si une
fourniture régulière et adéquate en quantité et qualité pouvait être assurée.
Une autre tâche de ces associations serait le contrôle rigoureux de la qualité
des produits artisanaux destinés à l'exportation.
13. — Les associations sus-mentionnées devraient collaborer étroitement
avec les « domaines ruraux pour la petite industrie » et les « instituts ruraux
pi

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