Stratz La beauté de la femme - compte-rendu ; n°1 ; vol.9, pg 427-434
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Description

L'année psychologique - Année 1902 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 427-434
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1902
Nombre de lectures 19
Langue Français

Extrait

Alfred Binet
Stratz La beauté de la femme
In: L'année psychologique. 1902 vol. 9. pp. 427-434.
Citer ce document / Cite this document :
Binet Alfred. Stratz La beauté de la femme. In: L'année psychologique. 1902 vol. 9. pp. 427-434.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1902_num_9_1_3497:
XII
ESTHÉTIQUE
Dr STRATZ. — La beauté de la femme. - - Un vol in-8°, traduit de
l'allemand par Waltz, 180 illustrations. — Paris, Gaultier, Magnier
et O (sans date de publication).
Ce beau volume est l'œuvre d'un médecin spécialiste pour les
maladies des femmes, qui, ayant eu l'occasion d'étudierët de photogra
phier le corps féminin sous de nombreux aspects, et dans des condi
tions très diverses de santé, de maladie et de beauté, a cherché
à établir les lois du nu. C'est une chose curieuse comme nous
autres Européens, ainsi que l'auteur le remarque avec raison,
ignorons le corps féminin vivant. On n'en connaît que le visage et
les mains, et dans les occasions solennelles les bras et les épaules ;
les médecins et les artistes seuls voient et peuvent étudier à loisir le
nu; les autres ne voient le nu que dans des conditions spéciales où le
jugement est le plus souvent troublé. Gœthe a raconté avec esprit
l'émotion d'effroi qu'éprouve un homme à qui le spectacle d'une nudité
féminine est offert pour la première fois. Par conséquent le vulgaire
ignore la beauté féminine ; il la devine mal, d'après les vêtements,
le soulier, le corset, parexemple, et il la juge incomplètement d'après
le nu artistique des statues grecques. Les descriptions de la beauté
qu'on trouve dans la littérature manquent de précision, les littérateurs
décrivant moins la beauté en elle-même que l'effet psychique qu'elle
produit sur celui qui la contemple.
Si d'abord on se demande, théoriquement, comment un tel livre,
contenant les lois de la beauté feminine, peut être compris, on est
d'abord un peu embarrassé. Il semble que ce sont là des questions
bien délicates, sur lesquelles le sentiment a trop d'empire, et que le
compas ne puisse guère mesurer la beauté. Et puis, quand même elle
serait mesurable/on se demandera quelle est la mesure qui sera con
sidérée comme bonne et quelle autre comme mauvaise; 17 millimètres
c'est beau; 18 à 19, c'est laid. Aussi le sceptique qui ouvre ce livre
est-il assez disposé à n'y rien chercher de scientifique ; il se console
d'avance, en supposant qu'il aura sous les yeux de belles photograp
hies, du corps féminin nu. Ces photographies, en effet, ne manquent
pas ; elles sont presque toutes intéressantes, soit par elles-mêmes,
soit par la légende qui en souligne les détails de beauté, et plus
rarement les détails de laideur ou de tare pathologique. L'édition
est de grand luxe. Le style est clair, toujours sérieux (c'est une
traduction de l'allemand). L'auteur passe eu revue son sujet dans 428 ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES
un ordre méthodique. En le lisant avec soin, on y découvre facil
ement que l'auteur ne procède pas au hasard de son goût personn
el. Sans doute, en bien des endroits, c'est un goût personnel qu'il
affirme; ainsi, lorsqu'il donne la préférence au profil grec, dans
lequel la ligne du nez continue celle du front, il n'appuie sapréférencc
d'aucune bonne raison; plus loin, il nous présente la descrip
tion d'une main idéale, et vraiment tous les caractères précis de
beauté qu'il cite auraient besoin d'être démontrés. « On pourra con
sidérerait-il, comme des qualités, l'élroitesse et la forme légèrement
arrondie de la main et les fossettes sur les surfaces articulaires, des
doigts longs et effilés, des ongles bombés et plus longs que larges. »
C'est très bien, j'y souscris ; mais, enfin, la démonstration manque ; et
au risque d'être pédant, j'ajouterai : ce n'est pas scientifique.
Eh bien, c'est une chose curieuse de constater qu'il existe un crit
érium de la beauté ; il en existe même un grand nombre, qui sont de
valeur inégale. L'auteur s'est servi tour à tour de plusieurs de ces cr
itériums. Je crois qu'au lieu d'analyser son livre chapitre par chapitre,
ce qui serait fastidieux, il est beaucoup plus intéressant d'abandonner
l'ordre qu'il a suivi, et d'exposer à part les différents critériums de
beauté. Ce sera une manière de leur donner de l'importance, de les
discuter surtout; car l'auteur a eu le tort de ne pas les discuter ; il les
présente comme légitimes de plein droit. J'ai compté jusqu'à 5 crit
ériums différents :
1° Un critérium de moyenne;
2° Un pathologique ;
3° Un ethnique;
4° Un critérium zoologique ;
5°- Un de différenciation des sexes.
1° Critérium de moyenne. — C'est moi qui suis obligé de donner des
noms à ces différents critériums, pour les distinguer les uns des
autres. J'appelle critérium de moyenne celui qui est fourni par un
grand nombre d'observations et de mesures, dont on extrait la
moyenne. Soit par exemple une certaine longueur du corps ; on la
mesure sur plusieurs individus, et c'est la mesure moyenne qui four
nit le critérium.
. Si on procédait simplement de cette manière, on aboutirait proba
blement à un résultat qui serait peu esthétique; aussi, fait-on une
correction : on ne mesure pas tout le monde, on choisit. Ce sont donc
des sujets d'élection qui fournissent la moyenne? Mais comment se
lait ce choix? Mystère. On a confiance dans le bon goût de l'expér
imentateur. Celui-ci s'efforce de conserver seulement les sujets qui lui
paraissent normaux. Il est évident que c'est là le point faible.
Le critérium des moyennes a fourni la théorie des proportion? du
corps humain. L'artiste s'attache moins à décrire la beauté en elle-
même qu'à noter l'impression subjective que la beauté nous donne.
Quant aux savants, on leur doit surtout la théorie des proportions du
corps, le canon; «par la comparaison des mensurations d'individus
bien conformés, on obtient des mesures normales qui restent cons
tantes, en dépit de quelques légères divergences, et malgré la di- .,
,
ESTHÉTIQUE 429
versité des méthodes de mensuration. De toutes les méthodes employées
celles qui paraissent les plus sûres sont celles qui s'en tiennent net
tement à des points de repère absolument fixés, pris sur le squelette
et les articulations ». Le meilleur de ces canons, d'après l'auteur, est
celui de Fritsch (fig. 1 ), pour lequel il donne les détails suivants : le module
de ce canon, c'est la longueur de la colonne vertébrale depuis la base
du nez jusqu'au bord extérieur de la symphyse pubienne, lorsque le
corps est parfaitement droit (ab).
A l'aide de ce module unique on détermine toutes les autres
mesures. On commence par le diviser en 4 parties égales, ae, ef, fN et
N6. Prolongeons ab d'un demi-module, ou ac, nous avons fixé le som
met du crâne; de môme SS4 représente la distance des articulations 430 ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES
des épaules. eS et eSo étant chacune égale au sous-module; HHH re
présente la distance des articulations des hanches, 6H et 5H, étant
chacune égale à un demi sous-module.
Si l'on rejoint chacune des deux articulations de l'épaule avec
l'articulation de la hanche du côté opposé, les lignes S fi, et S^
se coupent en N, c'est-à-dire au
nombril.
Si l'on trace, à partir des articu
lations des épaules, les lignes Sa
et Sta, leurs prolongements forment
avec leurs parallèles cd et cd' un carré
dont la diagonale dd donne la la
rgeur du crâne.
Une parallèle à aS passant par e
coupe la ligne SHt à la hauteur du
mamelon B.
Pour la longueur du membre su
périeur, on a :
SE bras = SB,, de l'articulation
de l'épaule droite jusqu'au mamelon
gauche.
EH avant-bras = B1N,du
gauche jusqu'au nombril.
MP main = NH, du nombril jus
qu'à l'articulation de la hanche.
Pour le membre inférieur :
HK cuisse — -HB,,, de l'articulation
de la hanche droite jusqu'au ma
melon gauche.
KF jambe — B4HO de l'articula
tion de la hanche

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