Sur le concept de nation - article ; n°1 ; vol.64, pg 51-62
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Description

Actes de la recherche en sciences sociales - Année 1986 - Volume 64 - Numéro 1 - Pages 51-62
Zum Begriff der Nation. Die Untersuchung des «Nationalgefühls» (oder nationalen «Gemeinschaftsbewußtseins») bietet der historischen Wissenschaft eine hervorragende Gelegenheit, vergleichend vorzugehen und damit eine Reihe von Fragen zu klüren, darunter auch diese : Die Kategorie der «Nation» ist keineswegs, wie häufîg unterstellt, universell, sondern Resultat eines langen kulturellen und politischen Prozesses, der darin bestand, politische Loyalitätauf abstrakte Entitäten zu beziehen (Königreich, Vaterland, Staat) ; eine zentrale Etappe dieses Prozesses stellt im Mittelalter die Entwicklung eines Diskurses dar, der — wie die hier analysierte Gesta Hungarorum — die Argumentation der politischen Theorie mit der Narrativität des Mythos von den Ursprungen und Ahnen verknüpfte.
On the Concept of the Nation. Analysis of «national» feeling (or of the national «sense of community») is the opportunity par excellence for historical science to apply a comparative approach, which yields numerous lessons, in particular the following : the category «nation», far from being universal, is the result of a long cultural and political process which consisted in referring political loyalty to abstract entities (kingdom, fatherland, State) ; a key stage in this process was the development, in the Middle Ages, of a discourse which, like the Gesta Hungarorum studied here, combines the argumentation of political theory with the narrative element of the myth of the origins and of the ancestors.
Sur le concept de nation. L'analyse du sentiment «national» (ou de la «conscience de communauté» nationale) est par excellence l'occasion pour la science historique de suivre une démarche comparative qui fournit de nombreux enseignements et, notamment, ceux-ci : la catégorie de «nation», loin d'être universelle, est le résultat d'un long processus culturel et politique qui a consisté à référer la loyauté politique à des entités abstraites (royaume, patrie, Etat) ; une étape capitale de ce processus a été au Moyen-Age l'élaboration d'un discours associant, comme la Gesta Hungarorum étudiée ici, l'argumentation de la théorie politique et la narrativité du mythe des origines et des ancêtres.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 36
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Jenö Szücs
Sur le concept de nation
In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 64, septembre 1986. pp. 51-62.
Citer ce document / Cite this document :
Szücs Jenö. Sur le concept de nation. In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 64, septembre 1986. pp. 51-62.
doi : 10.3406/arss.1986.2337
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1986_num_64_1_2337Résumé
Sur le concept de nation.
L'analyse du sentiment «national» (ou de la «conscience de communauté» nationale) est par
excellence l'occasion pour la science historique de suivre une démarche comparative qui fournit de
nombreux enseignements et, notamment, ceux-ci : la catégorie de «nation», loin d'être universelle, est
le résultat d'un long processus culturel et politique qui a consisté à référer la loyauté politique à des
entités abstraites (royaume, patrie, Etat) ; une étape capitale de ce processus a été au Moyen-Age
l'élaboration d'un discours associant, comme la Gesta Hungarorum étudiée ici, l'argumentation de la
théorie politique et la narrativité du mythe des origines et des ancêtres.
Abstract
On the Concept of the Nation.
Analysis of «national» feeling (or of the national «sense of community») is the opportunity par
excellence for historical science to apply a comparative approach, which yields numerous lessons, in
particular the following : the category «nation», far from being universal, is the result of a long cultural
and political process which consisted in referring political loyalty to abstract entities (kingdom,
fatherland, State) ; a key stage in this process was the development, in the Middle Ages, of a discourse
which, like the Gesta Hungarorum studied here, combines the argumentation of political theory with the
narrative element of the myth of the origins and of the ancestors.
Zusammenfassung
Zum Begriff der Nation.
Die Untersuchung des «Nationalgefühls» (oder nationalen «Gemeinschaftsbewußtseins») bietet der
historischen Wissenschaft eine hervorragende Gelegenheit, vergleichend vorzugehen und damit eine
Reihe von Fragen zu klüren, darunter auch diese : Die Kategorie der «Nation» ist keineswegs, wie
häufîg unterstellt, universell, sondern Resultat eines langen kulturellen und politischen Prozesses, der
darin bestand, politische Loyalitätauf abstrakte Entitäten zu beziehen (Königreich, Vaterland, Staat) ;
eine zentrale Etappe dieses Prozesses stellt im Mittelalter die Entwicklung eines Diskurses dar, der —
wie die hier analysierte Gesta Hungarorum — die Argumentation der politischen Theorie mit der
Narrativität des Mythos von den Ursprungen und Ahnen verknüpfte.Jenö Szücs
De même, on peut établir que, vers 1 200, le peuple
hongrois se concevait, à l'aide de traditions fictives
et naïves, comme une communauté de provenance sur le
et d'ascendance uniques. Cette croyance s'est
effondrée dans les dernières décennies du 13e
siècle. Suivant le 'plus ancien texte de la langue
hongroise, le mot vieux-hongrois de nemzet corresconcept pondait au latin genus. Ce mot, qui aujourd'hui
veut dire «nation», voulait dire à l'origine «géné
ration». Ainsi, appliqué à un groupe d'individus,
nemzet veut dire «ensemble d'individus de même
ascendance». En vieux-hongrois cela s'employait
indifféremment pour «souche», «nationalité» et
«peuple», ce qui était le vestige d'une manière de
penser plus ancienne encore, à savoir celle d'une
structure sociale dans laquelle les hommes avaient
forgé l'idée très large de «peuple» à partir du
modèle de la parenté (en fait fictive) liée par la
«■mm de Ole Traduit médiévale Louis réflexions la Hansen-Löve, théorie Pinto de l'allemand nation Pierre sur politique par Pénisson, consanguinité, et du modèle de la souche. Cela se
reflète, entre autres, dans le fait que le mythe
d'origine de la tribu dite magyar ou megyer a été
transposé au peuple tout entier. Au 9e siècle cela
est déjà attesté, mais cette extension du terme a pu
se produire déjà avant, en tout cas entre le 5e et
le 9e siècles. A partir des acquis de la linguistique,
de l'ethnologie, de l'ethnosociologie comparative
et des sources écrites, on peut admettre avec
certitude que, déjà du temps de la conquête de
leurs pays dans la plaine des Carpathes, les Hongrois
se sont conçus comme une communauté dotée
d'une tradition unique, ce qui, dans la pensée
archaïque apparaît comme identité des «us et
coutumes». Pour l'essentiel, cette assimilation
conceptuelle est comprise sous le terme vieux- mes questions champ est d'autre évoqué suis de contribue Moyen politique «patriotisme». phénomène développement proprement La réciproques L'objet fonction la que convaincu recherches Hongrie part, d'investigations. de ici Age, je et à spécialisées. ma pense de existe que médiévales la rendre entre, au recherche ou, ce et structure Deux que la ni travail dans sein la et pouvoir conscience plus compte d'une comprendre doit d'attirer nature raisons de la Le n'est de propre La est être précisément, l'histoire mesure discerner de part, Moyen «nationalisme» du première point m'ont expliqué l'attention de ces au procès ces communauté l'apparition, européenne phénomènes où, développement de Age conduit des de «vulgariser» ; est les historique. fondamentla la rapports ne sur seconde que formes pensée et à sera des ; et, au de ce je le hongrois de torvény (loi). La nation hongroise
(en tant que nemzet dans l'acception primitive du
terme) était, avant même la fondation de l'État et
malgré la forte cohésion des sous-groupes (tribus
et lignages), une communauté pourvue d'une loi
unique qui se trouvait rassemblée avec d'autres
«nations» (tels les Khazars ralliés à elle, les
Kabares et les Székelys) dans le cadre politique de
la double principauté.
alement, il s'inscrit dans une problématique plus
large (1). Le lecteur voudra bien m'excuser s'il 1— Cette intention exprimée par l'auteur paraît nous m'arrive de considérer des époques depuis long autoriser à alléger l'appareil d'érudition. Aussi reproduisons-
temps révolues : c'est afin de mettre en lumière nous ici seulement quelques-unes des références citées par
lui : A. Borst, Der Turmbau von Babel. Geschichte der certaines corrélations.
Meinungen über Ursprung und Vielfalt der Sprachen und
Völker, Stuttgart, A. Hiersemann, 1957-1963 ; A. H. Chroust,
Review The Corporate of Politics, Idea and 9, the 1947 Body ; O. Politic Gierke, in Die the Middle Staats -und Ages,
«Nationalité», loyauté politique Korporationslehre des Altertums und des Mittelalters
et «communauté politique» (Das deutsche Genossenschaftsrecht), Berlin, 1881 ;
E. Kantorowicz, The King's Two Bodies. A Study in dans l'histoire Medieval Political Theology, Princeton, Princeton University
Press, 1981 ; G. Post, Studies in Medieval Legal Thought. ancien La «nationalité» de l'histoire. hongroise On peut est conclure un produit des docutrès Public Law and State, 1100-1322, Princeton, Princeton
University Press, 1964 ; W. Ullmann, Principles of Governments que, vers 1100, on entendait par genus
ment 1974 and ; idem, Politics The in Individual the Middle and Ages, Society London, in the Methuen, Middle Hungarorum un vaste groupe de locuteurs hongrois
qui croyaient avoir une origine commune (natio). Ages, Baltimore, 1966 (Ndt). 52 Jenö Szücs
On retrouve une semblable conscience de l'origine de «l'ethos politique» liant la koïnonia
groupe et de «nationalité» (conscience ethnique politique à la «communauté des hommes libres», à
de groupe) chez les anciens peuples d'Europe la polis et à sa constitution (polit eïà). Suivant
occidentale, chez les Francs saliques, les Wisigoths Cicerón, le populus n'est pas n'importe quel
et les Ostrogoths, les Lombards, etc., plus tardiv groupement d'individus, c'est l'alliance de masses
ement chez les «nouveaux barbares» d'Europe qui associées sur la base du droit et du bien commun.
apparurent à peu près en même temps que les Le lien entre cette societas politique et l'État,
Hongrois, d'abord chez les Saxons, puis chez les la res publica, était beaucoup plus étroit dans
Scandinaves, enfin les Bohémiens e

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